« Le sommet de son œuvre » par Presto

Si vous aimez Gainsbourg, Dutronc, Nino Ferrer, Higelin, François Béranger, Odeurs, Jef Kino et les premiers Renaud, vous savez ce que beau monde doit à Boris Vian. Plus d’un demi-siècle après sa disparition , on n’est finit pas de célébrer sa modernité. Car s’il décéda avant la quarantaine, Vian consacra l’essentiel des cinq dernières années de sa vie à la chansonnette (il en écrivit plus de 500). Si ses fameuses Chansons possibles et impossibles (celles dont il se réserva l’interprétation) constituent certes le sommet de son œuvre chantée (avec « La Complainte du progrès » et « Le déserteur » pour principaux oriflammes), ses parodies et adaptations des débuts du rock’n’roll US s’avéraient le plus souvent d’aimables pochades (imaginez Louis Prima adapté par Le Grand Orchestre du Splendid). Y surnagent tout de même « Rock Hoquet » par Henri Cording (alias Salvador, adapté plus tard par Au bonheur des dames) et « 39 de Fièvres » (« Fever ») par l’obscur Gabriel Dalar. Le troisième CD de ce coffret exhume moult créations de commande, interprétées par des artistes aussi divers que les Frères Jacques, Juliette Greco et Mouloudji. Le meilleur y côtoie parfois l’anodin, mais des perles comme « La Valse jaune » (préfigurant « Il est cinq heures » de Dutronc-Lanzmann, voire le « Fier de ne rien faire » des Olivensteins) méritent amplement le détour. Patrick DALLONGEVILLE - PRESTO