New Orleans Revival par Biblioline.com

"Dans l’histoire du Jazz, la ville de la Nouvelle Orléans tient une place fondamentale et ce n’est pas un hasard. Si on y danse en toutes occasions au XIX ème, le début du XX ème siècle voit naître une version plus « hot » des danses policées occidentales. Le tempo s’accélère, les croches se décalent légèrement entre elles pour devenir «sautillantes», impulsant inconsciemment chez l’auditeur un excitant balancement du corps, une euphorie de l’esprit et des sens, aussi imparables que le BPM techno. Le swing est né !" Albi BOP - BIBLIOLINE.COM

"Dans l’histoire du Jazz, la ville de la Nouvelle Orléans tient une place fondamentale et ce n’est pas un hasard. Cette ville fut durant de deux siècles le chaudron « magique » où se mélangèrent un nombre important d’ethnies donc de cultures musicales, de sensibilités esthétiques. Colons français puis espagnols, négriers anglais, acadiens chassés du Québec, africains déportés comme esclaves, mais aussi haïtiens, indiens, cubains. Toute cette population appris vite à vivre ensemble, à se mêler (dans tous les sens du terme car on ne compte plus les métissages !). Ville riche, car portuaire, la Nouvelle Orléans, attira toujours plus de monde et les occasions de s’y amuser y furent de plus en plus nombreuses, en parallèle à toutes les manifestations culturelles habituelles : rites funéraires, mariages et fêtes religieuses. Du plus païen des bordels où s’illustrait un certain Scott Joplin, inventeur du rag time, aux offices religieux catholiques, méthodistes, baptistes…, inaugurations, parades, pique-niques, toute la ville bruissait en permanence de musique. Au point que le premier Gouverneur américain jugea ses administrés « ingouvernables car obsédés par la danse » !On peut voir dans ce melting pot côtier un parallèle avec ce que sera le Rio de Janeiro au milieu du siècle dernier. Si on y danse en toutes occasions au XIX ème, le début du XX ème siècle voit naître une version plus « hot » des danses policées occidentales. Le tempo s’accélère, les croches se décalent légèrement entre elles pour devenir « sautillantes », impulsant inconsciemment chez l’auditeur un excitant balancement du corps, une euphorie de l’esprit et des sens, aussi imparables que le BPM techno. Le swing est né ! Le grand maître du swing sera Jelly Roll Morton même si la syncope, version primitive du swing, était déjà bien implantée dans la musique classique et systématisée dans le rag-time). Aux danses cake walks, mazurkas, two-steps, quadrilles, marches, valses, se mêlent les harmoniques frottantes et les canevas rythmiques du blues, les airs lithurgiques du gospel. Papa Swing, en faisant une habile synthèse, vient d’inventer le Jazz et Louis Amstrong, Sydney Bechet, « King » Oliver en feront connaître au monde entier ( la guerre de 14-18 y contribuant pour l’Europe ) les vertus euphorisantes, les risques par abus, et son étrange capacité à s’auto-regénérer par l’obligation de l’improvisation et le jeu des rencontres fortuites. Un précédent coffret dans la même collection parle de cette époque épique où la Liberté revient en force s’ébattre au cœur de la Musique. Celui-ci s’attache à la seconde partie de cette musique nouvelle orléanaise qui subit un déclin entre 20 et 40, sans doute faute au début de moyens pour véhiculer phonographiquement les œuvres des artistes. Ce sont deux français, Robert Goffin et Hugues Panassié, bien connu des amateurs de jazz puisqu’on lui doit la création de la revue Jazz Hot, et à leur suite des américains passionnés qui firent revenir au devant de la scène de grand artistes oubliés, souvent vivants dans le pire dénuement : « Bunk » Johnson, Andy Anderson, « Punch » Miller….et archivèrent une foule de thèmes et d’arrangements. Le temps était prêt pour une scène « revival », captée et collectée dans ce double CD et qui perdure encore de nos jours touristiquement dans la vieille cité de Louisiane, dans quelques clubs parisiens, à l’italien Umbria Jazz Festival chaque matin dans les rues de Pérouse. Essentiel !!!" BIBLIOLINE.COM