« Sans doute l’un des plus beaux hommages à Django » par Accordéon & Accordeoniste.

« Encore un hommage à Django », direz-vous ? Oui mais là, attention, c’est concocté par Dominique Cravic (guitare, chant) et sa bande des Prim’dufs quasi au complet : Hervé Legeay (guitare), Jean-Michel Davis (xylophone), Jean-philippe Viret (contrebasse), Daniel colin (accordéon, bandonéon), Mathilde Febrer (violon), Bertrand Auger (clarinettes), Claire Elzière (chant), ainsi que Grégory Veux (piano) et le trop rare François Parisi (accordéon). Royalement servi par ce casting de rêve, Dom Cravic suit le parcours de Django, des bals musette dans lesquels il débuta durant les années 1920 (« Griserie, Carinosa ») jusqu’aux clubs de jazz de Saint-Germain-des-Prés des années 1950 (« Brazil » où Colin et Parisi envoient fusée sur fusée). Il y a aussi de belles chansons avec lesquelles le grand manouche s’illustra dans les années 1930 aux côtés Jean Sablon et de quelques autres : la délicieuse « Petite île » merveilleusement chantée en duo par Claire et Dom, ce dernier interprétant avec le même bonheur « Rendez-vous sous la pluie » dans une formule guitare, piano & contrebasse. Claire, quant à elle, nous bouleversant sur « Tout le jour toute la nuit ». On retrouve des tubes du quintet du Hot Club de France : « Swing 39, Swing 42, douce ambiance » (dans un bel arrangement de Bertrand Auger). François Parisi, très inspiré (monsieur Kenichi Takahashi de Respect Records, s’il vous plait, faites-lui enregistrer un disque), interprète une magnifique version solo de « Nuages ». À signaler également : « chez Jacquet », valse de Django remarquablement envoyée par un quartet de rêve (Parisi, Cravic, Legeay, Viret) le méconnu « Pour que ma vie demeure » dans une version de toute beauté, illuminée par la clarinette de Bertrand Auger et un chorus aux petits oignons d’Hervé Legeay. Ou « Anouman, dans un sublime arrangement signé là encore Bertrand Auger. Pas de reconstitution dans ce disque mais une évocation intelligente et personnelle, entre swing et poésie. Pour finir, l’équipe reprend « La belle et le manouche », chanson swinguée compôsée par Dominique Cravic pour les Primitifs il y a vingt ans. Bravo à Respect Records pour la parution de cette merveille. Sans doute l’un des plus beaux hommages à la musique de Django.
Par Jean-Pierre MARIE – ACCORDEON & ACCORDEONISTE