The Birth of Be-Bop par Jazz Man

****Jazz Man "Se documenter sur la naissance du be-bop est d’autant plus difficile qu’une grève des enregistrement nous priva de documents concernant la genèse du genre de la fin 1942 à début 1944." Michel CONTAT – JAZZ MAN


****Jazz Man « Se documenter sur la naissance du be-bop est d’autant plus difficile qu’une grève des enregistrement nous priva de documents concernant la genèse du genre de la fin 1942 à début 1944. Voici néanmoins qui est fait en trente-six plages – une majorité de raretés – rassemblées et commentées par Alain Tercinet. Plutôt qu’un soudain jaillissement, cette anthologie donne l’image d’une quantité d’affluents qui vont former un fleuve bouillonnant. Le premier titre est choisi avec pertinence : Shoe Shine Boy (1936) du Joe Jones-Carl Smith Inc. avec un Lester Young phrasant déjà be-bop en préférant placer l’accent sur le temps faible ou sa partie faible. Si son solo est historique, c’est aussi parce Bird lui-même a reconnu l’avoir appris par cœur. De la même façon, le Mighty Lak’a Rose d’Art Tatum, enregistré en solo au Gee Haw que Parker fréquentait à l’époque, nous indique bien d’où Bird tient le concept même de volubilité. Cependant l’effet de source apparaît bel et bien sur le Honeysuckle Rose de Jay McShann en 1942 où le chorus de Parker surgit au milieu de la stricte esthétique « swing » comme un tourbillon d’inattendu. Si l’on y « entend » Lester, les huit mesures du pont final en riffs, Parker aurait pu les jouer, sans en changer une note, avec une rythmique be-bop cinq ans plus tard. Ce qui changera, en revanche, ce sera l’autorité, la dynamique du phrasé. Rien de plus fascinant à cet égard que de sauter de solo inaugurateur à celui de Koko : une révolution artistique ne se marque pas tant dans les termes que dans l’énergie mise à les proférer. Ce plonger dans cette anthologie débordante, c’est aussi mesurer combien le néo-bop actuel manque de vitalité brute. » Michel CONTAT – JAZZ MAN