« Tous les grands titres du répertoire armstrongien sont bien présents » par Le Salon littéraire

« (…) Longtemps considéré comme le roi du jazz, le trompettiste et chanteur de La Nouvelle-Orléans a marqué des générations. Il compte parmi les créateurs éminents d’une musique qu’il a sorti des limbes de la polyphonie, telle que la pratiquaient les orchestres de sa ville natale, pour favoriser l’émergence du soliste. Ainsi ouvrit-il, avec son Hot Five et son Hot Seven, la voie royale empruntée à sa suite par les improvisateurs de talent, tous genres et styles confondus. Publier l’intégralité de son œuvre relève de l’entreprise titanesque. Un pari en passe d’être tenu, grâce, notamment, à la ténacité du label Frémeaux & Associés et à la passion érudite de Daniel Nevers, directeur artistique, auteur du copieux livret et de la discographie. « L’Intégrale Louis Armstrong » en est, en effet à son quinzième volume. Sous-titré « The King Of The Zulus », celui-ci couvre, en trois disques, les années 1948-1949. Une période capitale pour Satchmo renouant, après un passage à vide de plusieurs années, avec une carrière internationale qui le conduira à parcourir le monde. Pour l’heure, il participe à nombre d’émissions de radio et de télévision dans son pays, à Philadelphie, Chicago, San Francisco, Los Angeles ou Cincinnati, en compagnie d’un petit ensemble, son All-Stars, alors constitué de Jack Teagarden (trombone) Barney Bigard (clarinette), Earl Hines (piano), Arvell Shaw (contrebasse) et Sidney Catlett (batterie). Sans oublier la chanteuse Velma Middleton et, ici ou là, quelques intervenants « extérieurs », dont Bing Crosby. De l’avis quasi unanime, le meilleur des ensembles qu’il ait constitué, au cours des ans, jusqu’à sa disparition en 1971. Evidemment, le programme se révélant quelque peu répétitif d’une émission à l’autre et la qualité technique de l’enregistrement n’étant pas toujours au rendez-vous, Daniel Nevers a dû opérer un choix parmi les morceaux sélectionnés. Mais tous les grands titres du répertoire armstrongien sont bien présents. Ainsi peut-on comparer différentes versions des Muskrat Ramble, Black And Blue et autres Do You Know What It Means To Miss New Orleans ou When It’s Sleepy Time Down South. Une musique enracinée. Elle n’a rien perdu de son charme intemporel et demeure, après quelque sept décennies, toujours aussi séduisante. (…) »
Par Jacques ABOUCAYA – LE SALON LITTERAIRE