« Trois ans à enregistrer la nature » par Le Dauphiné Libéré

Envie de se laisser bercer par des ambiances japonisantes sans sortir de chez soi ? Olivier Prou, jeune preneur de son, né il y a trente et un an au Percy dans le Trièves, y a pensé pour vous. Il vient de sortir un CD d’ambiances naturelles enregistrées du grand nord nippon jusqu’aux îles méridionales de l’archipel. Au programme de cet étonnant concert, sans aucune mélopée, les chants d’une quarantaine d’oiseaux, le bruissement du vent et le fracas des vagues… pendant 72 minutes exactement. Le CD s’appelle tout simplement Ambiances naturelles du Japon. Mais derrière cette simplicité se cache, paraît-il, un ‘mini-événement’. Olivier explique : ‘Ce CD est le premier, à ma connaissance, jamais édité sur les ambiances naturelles nippones. Il révèle en outre un aspect méconnu de ce pays, trop souvent présenté sous le seul angle de son ultra-modernité. Il montre aussi à l’auditeur combien l’acoustique naturelle du Japon est en phase avec la culture de ses habitants et avec leur philosophie’. Olivier sait de quoi il parle. Dès l’enfance, il a été passionné par les arts d’Asie, au contact de son père doreur-laqueur, qui avait un vif intérêt pour le Japon et la Chine. Côte technique on peut aussi lui faire confiance, puisqu’il a étudié l’informatique musicale au Conservatoire de Grenoble. Cerise sur le gâteau : après avoir appris le japonais à Paris, il a eu l’opportunité de partir au Japon il y a 5 ans. Il y resté trois ans. Un temps largement suffisant pour ramener dans ses valises des centaines d’enregistrements réalisés, à l’aube de préférence, dans les régions de Kyoto, Tokyo, Nagano, ou Hokkaido. Pour l’anecdote, Oliver se souvient : ‘Lors de mon travail dans la forêt subtropicale, la présence u serpent habu, venimeux et mortel, créait un terrain vraiment très particulier pour l’enregistrement. Il a fallu que j’évalue les dangers, que je trouve les bons emplacements. Je me suis fait aider aussi bien par des chercheurs que par de simples promeneurs’. L’autre soutien dont a bénéficié Olivier est plus local. C’est celui du Centre d’étude bioacoustique alpin (Ceba) de Mens, qui lui a prêté du matériel pour démarrer. C’est encore dans le studio du Ceba qu’il a fini de composer le CD. Ces 14 ‘concerts’ en son numérique sont aujourd’hui disponibles dans le commerce.
Véronique JULLIARD – LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ