« Un autre épisode de la vie de la romancière » par Chant...Songs

« Symbole d’une époque d’insouciance et de rébellion, Françoise Sagan fut un écrivain marquant de la fin du XXème siècle. Un coffret, Françoise Sagan & Michel Magne revient sur un autre épisode de la vie de la romancière : son travail d’auteur de chansons. C’est très jeune que Françoise Sagan marque les esprits en publiant le 15 mars 1954 le célèbre Bonjour tristesse : elle n’a pas encore 19 ans. Le "charmant petit monstre", ainsi surnommée par François Mauriac, participa aux grandes heures de Saint-Germain-des-prés. Dans ce monde de noctambules, elle croise la route de Michel Magne. Disparu en 1984, l’homme a d’abord commencé sa carrière par des expériences de musique concrète puis électronique avant de devenir un compositeur reconnu de partitions de films (des Barbouzes à Compartiment tueurs). De sa rencontre avec Françoise Sagan, avec laquelle il partage le même esprit, le même amour de la vitesse, la même esprit déraisonnable – Michel Magne aime, à table, se casser une assiette sur la tête-  naît l’envie de faire des chansons ensemble. Propos de Françoise Sagan : "J’ai rencontré Michel Magne dans un cabaret vers trois heures, quatre heures du matin, il ne restait que nous et quelques amis et puis, il s’est mis à jouer du piano, je lui ai demandé s’il y avait des paroles et il m’a dit que non." Le début d’une aventure à quatre mains… et qui ne fut pas sans lendemain. Ils vont alors s’entourer d’amis comme Annabel, Juliette Gréco ou encore Mouloudji pour en nourrir leurs tours de chant dans les cabarets alors très nombreux. C’est le fruit de ces collaborations amicales qui figure dans ce coffret où l’on découvre par exemple plusieurs versions de La Valse, l’une dite par François Sagan elle-même, l’autre par Eddie Constantine. Plus étonnante encore est Quand tu dors près de moi, interprétée en 1961 par une certaine Dalida.
L’autre atout du coffret, c’est d’y voir figurer la musique du ballet, Le Rendez-vous manqué, en trois actes, écrit par la romancière en 1958 et qui fut créé à Monte-Carlo et dont les décors furent signés par Bernard Buffet, autre membre de la bande à Sagan. Bref, un coffret qui réunit pour la première fois toutes ces pièces éparses de l’œuvre musicale de la romancière. Et des chansons dont Mouloudji disait qu’elles étaient "à la fois très légères et très profondes." Pour ces textes, Michel Magne a signé de véritables écrins musicaux avec un swing délicat et des mélodies soignées. La preuve par exemple avec Les Jours perdus, interprété par Mouloudji. »
Par François CARDINALI – CHANT…SONGS