« Une véritable unité dynamique » par Jazz Mag – Jazz Man

Après son album-hommage à « West Side Story » qui a été salué par la critique, Ludovic de Preissac a souhaité consacrer ce nouvel opus à ses propres compositions. Il y montre au passage ses talents d’arrangeur et, il faut le dire, il a su donner à ce sextette agrémenté de Sylvain Beuf une véritable unité dynamique. Très bavard (ce n’est pas un reproche !), Ludovic de Preissac tient à dire un mot dans le livret du CD de chacun des titres de l’album comme pour livrer et tenter d’expliquer « l’enjeu des paradoxes ». On apprend ainsi la petite histoire qui accompagne chacune de ses compositions et cela est loin d’être inutile car on ne prend pas seulement plaisir à écouter ce sextette, on retire également une certaine satisfaction à tenter de décrypter les titres des morceaux et les jeux de mots qui les motivent. Deux plages en particulier méritent une écoute réitérée. Tout d’abord « Groovy Boy » inspiré par la propension de son fils à se déhancher à la moindre occasion. Et pour le coup, Preissac offre à son fiston une belle occasion de se défouler car cet implacable 4/4 est soudainement interrompu par quelques mesures  en 5/4 (à 5’07 ’’) qui impulsent une relance très bien venue et qui justifient pleinement la référence au groove. Preissac est d’ailleurs friand de ces subtilités rythmiques et des déséquilibres qu’ils entraînent puisqu’il construit sa « Salsacerdoce » en 7/4 ce qui est assez osé à vrai dire et devrait donner du fil à retordre à qui voudrait danser dessus.
Par Philippe DESCAMPS – JAZZ MAG – JAZZ MAN