« Un hommage intimiste à neuf chansons » par Jazz Mania

« La qualité et la puissance mélodiques des compositions de Paul McCartney et de John Lennon pour les Beatles sont d’une telle évidence que, même avec un accompagnement minimaliste, elles continuent de nous séduire. Sara Longo est chanteuse et Alvise Seggi l’accompagne à la contrebasse ou au violoncelle. A eux deux, ils rendent un hommage intimiste à neuf chansons / classiques des Beatles en leur prodiguant une approche carrément jazzy et le charme opère dès la première écoute. Sur quelques titres, cinq, quelques instrumentistes apportent leur soutien : un violon, un trombone, un orgue Hammond (magnifique sur « Eleanor Rigby »), une batterie et des percussions. C’est souvent un appui prodigué avec efficacité, mais aussi avec parcimonie. Pour le reste, le duo captive avec ce soutien jazzy qui sait varier aussi bien vers le swing que vers la pop ou le solennel. Sara possède une superbe voix qu’elle module avec aisance ou parfois grâce à des effets (« Let It Be » presque religieux) et Alvise offre, en soutien, d’efficaces accompagnements. Succombez à ces sonorités de contrebasse sur « For No One » « Come Together» ou « Norwegian Wood ». Du grand art. Le duo atypique rend un hommage respectueux à des chansons immortelles tout en leur offrant un autre écrin, singulier, mais éminemment efficace. Et accrocheur. Sara et Alvise ont complété cet album avec quatre autres titres. Une composition personnelle « All That Matters Is Today », une reprise de Kurt Eiling et Carla Bley « Endless Lawns » et une autre vraiment surprenante de « Que je t’aime » popularisée par qui vous savez, sur laquelle le son grave du violoncelle assure un dynamique soutien. Le duo nous quitte avec un « Alfonsina y el mer », une composition du pianiste argentin Ariel Ramirez et un salut à la musique folklorique sud-américaine traditionnelle. Et ces quatre chansons s’immiscent, sans nous perturber aucunement, aux titres des Beatles. Elles reçoivent toutes le même traitement / accompagnement réduit mais d’une efficience inouïe. Un magnifique duo qui retourne, entre autres, et avec bonheur, les Fab Four. »
Par Claudy JALLET – JAZZ MANIA