A L’instar des clarinettistes Claude Luter, Maxim Saury et du saxophoniste Marc Laferrière et son orchestre, Les Haricots Rouges ont fait la renommée du jazz de la nouvelle Orléans et du dixieland dans notre hexagone et plus particulièrement dans les caves des clubs parisiens de St Germain-des -Près dont le Caveau de la Huchette. Estimée comme la plus connue des formations françaises au niveau international, les Haricots Rouges ont débuté dans le circuit jazz en 1963 et sont devenus populaires en se produisant, en première partie de Jacques Brel dans le mythique Olympia parisien. A cette époque l’octet était composé de : Pierre Jean (piano), Daniel Barda (trombone), Claude Fontaine et Alain Poisson (banjo), Gilbert Leroux (batterie et washboard), Jean-François Rabre (contrebasse), Gerard Tarquin (clarinette) et Marc Richard (cornet). 11 disques vinyles 33 tours sortis et 1 million d’exemplaires ont été vendus en 60 ans de carrière. Leur philosophie toujours d’actualité met en avant l’ambiance festive agrémentée d’un swing intemporel avec et surtout humour et joie de vivre. Leur onzième album « Meilleurs Espoirs Masculins » proposé par le sextet : Pierre Jean (trompette et piano), Jacques Montebruno (Clarinette et saxophone), Christophe Deret (trombone), Alain Huguet (contrebasse), Norbert Congrega (banjo et guitare) et Michel Senamaud (batterie) a comme thème les airs musicaux dans le cinéma. Les Haricots Rouges, comme toujours, innovent et interprètent dans leur style particulier, les succès repris au cinéma qui ont bercé la jeunesse des années 1936 à 1984. Des 12 titres sélectionnés, j’ai retenu des années 1936 « Smile » Les Temps Modernes de Charlie Chaplin, en 1956 « Qué Sera Sera » de l’Homme qui en savait trop d’Alfred Hitchcock, daté de 1964 « Je Ne Pourrai Jamais Vivre Sans Toi » Les Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy, puis en 1972 « The Godfather Theme Song » Le Parrain de Francis Ford Coppola et en 1984 le tonitruant « Ghostbusters » de SOS Fantômes d’Ivan Reitman. A propos des Haricots Rouges, voici un souvenir du 27 octobre 1967 à Bobino. Mon copain Michel Renaud et moi-même avions décidé de monter à Paris pour aller avoir les prestations de Gene Vincent et de Vince Taylor au Golf Drouot. Arrivés sur les lieux, déception ! Le concert est annulé. Pour ne pas gâcher notre soirée il était indispensable d’acheter l’Officiel des Spectacles afin de choisir une nouvelle programmation. Ce sera Bobino avec à l’affiche : un prestidigitateur, Anne Vanderlove, Georges Chelon, les Haricots Rouges et la vedette Pierre Perret. Du vrai music-hall, comme on en fait plus. Après les talentueux et sages Anne Vanderlove et Georges Chelon, Les Haricots Rouges prévus pour terminer la première partie feront le show en créant une surprenante ambiance de folie. Nous n’étions plus à Paris mais à la Nouvelle Orléans ! Les spectateurs et spectatrices ne tenaient plus en place. Les cris, les applaudissements et les rappels étaient sans fin. 58 ans après, le souvenir partagé avec l’ami Michel est resté intact.
Par Bruno MARIE -BLUES & CO