André Malraux - Audition du 12 Mai 1976
André Malraux - Audition du 12 Mai 1976
Ref.: FA5169

COMMISSION DES LIBERTES DE L'ASSEMBLEE NATIONALE

ANDRE MALRAUX, EDGAR FAURE...

Ref.: FA5169

Direction Artistique : JEAN LOUIS DEBRE

Label : Frémeaux & Associés

Durée totale de l'œuvre : 1 heures 14 minutes

Nbre. CD : 1

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Présentation

Enregistrement inédit de l'Assemblée nationale.
accompagné d'une notice documentaire préfacé par Jean-Louis Debré.

« (…) une bande magnétique miraculeusement conservée au Palais Bourbon nous donne à entendre la voix inimitable, la verve et la force démonstrative du grand Malraux, auditionné le 12 mai 1976 par les députés membres de la commission spéciale dite « des libertés ».
Evoquant tour à tour l’Etat, la démocratie, l’enseignement, l’ancien ministre de la Culture développe sa vision de la liberté et de l’action publique. Le premier, Malraux avait proposé d’enregistrer les cours des grands philosophes contemporains pour les diffuser dans le pays et par-delà le temps ; à son tour, six mois avant sa mort, c’est un testament politique et moral qu’il laisse aux générations à venir.
J’ai voulu rendre accessible à tous cette archive sonore exceptionnelle, un enregistrement qui témoigne par ailleurs de ce que peut être le travail en commission, moins connu que la séance publique et pourtant si crucial.
« Il y a un héritage de la noblesse du monde et il y a notamment un héritage de la nôtre », disait Malraux. Soyons à notre tour de dignes héritiers de son œuvre et de son exemple. »
Jean-Louis Debré – Président de l’Assemblée nationale


 « Qu’est-ce, en effet, que la liberté de ne rien faire si personne n’est là pour vous en empêcher ? Au cours de l’histoire, les sources de contraintes se sont succédées : pour le XVIIIe siècle, c’étaient les privilèges et la religion ; pour la Convention, c’étaient les rois ; pour Marx et Lénine, c’était le capital. »
André Malraux – Introduction du Discours du 12 mai 1976.


André Malraux, dont on ne rappelle plus l’importance dans la vie politique, littéraire et artistique du XXè siècle, fut également l’un des plus grands tribuns de son temps. Frémeaux & Associés remercie l’Assemblée nationale, qui vient d’exhumer cet enregistrement, ainsi que Florence Malraux, qui en a autorisé la diffusion auprès du public. Témoignage du patrimoine immatériel détenu par l’Assemblée nationale, cet enregistrement manifeste la richesse de la réflexion élaborée dans les arcanes de nos institutions politiques.
Patrick Frémeaux


"Cet agnostique fut le dernier religieux dans un monde d'incrédules."
Régis Debray - Le siècle ou sa légende 1976 - Site Assemblée nationale
Droits audio : Groupe Frémeaux Colombini SAS - La Librairie Sonore en accord avec l'Assemblée nationale et Florence Malraux pour la Succession André Malraux. (Catalogue les grandes voix de notre mémoire collective à ecouter sur CD  - Le patrimoine de l'histoire des Sciences Politiques).
(livres audio, audilivre, audiobook, audio book, livre parlant, livre-parlant, livre parlé, livre sonore, livre lu, livre-à-écouter, audio livre)



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André Malraux - Audition du 12 Mai 1976
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Les Expéditions Polaires Françaises
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Presse
Les bibliothèques sonores regroupent les livres audio, le théâtre sonore, les disques parlés pour enfants, les discours des hommes politiques, les enregistrements historiques et les cours des philosophes.Livraphone, Le Livre qui parle, Thélème et La Voix des femmes ont été les premiers éditeurs de livres enregistrés. Frémeaux & Associés, Gallimard et Audiolib ont ensuite ouvert le livre audio au grand public.
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Michel Debré :L'honneur d'avoir Malraux pour ministre« Naturellement, vous gardez Malraux avec vous. » En ce temps-là, le président de la République, qui s'appelait le général de Gaulle, attendait du premier ministre qu'il avait désigné qu'il lui présentât une liste des membres du gouvernement. Il mettait son point d'honneur à écouter les noms qui lui étaient proposés, quitte à présenter des objections ou à faire des suggestions. Pour Malraux, c'était autre chose. Le général de Gaulle n'eût pas conçu un ministère sans Malraux et, à vrai dire, Malraux n'eût pas conçu un gouvernement de Gaulle sans qu'il y participât. Le général continua : « Ce n'est pas qu'il puisse beaucoup vous aider dans votre tâche, mais j'ai besoin de lui et vous aurez aussi besoin de lui. Enfin, c'est un honneur que d'avoir Malraux avec soi. » Je n'avais pas besoin des directives du général. Malraux devint ministre d'État, et le seul. Désormais, pendant dix ans, il allait siéger à la droite du général et je bâtis pour lui le ministère des Affaires culturelles. Malraux prit son métier au sérieux. D'ailleurs, pour ce qui concerne la politique comme pour le reste, il prit toujours tout au sérieux. Ce n'était pas rien que d'avoir André Malraux dans son gouvernement, et si l'on était parfois surpris de certaines de ses initiatives et de quelques-uns de ses jugements, on était ému du sentiment d'équipe, c'est-à-dire de camaraderie, avec lequel il entreprenait toute chose, et d'abord son travail politique.  Certes, le sérieux de Malraux n'était pas le sérieux de tout le monde. Il était impulsif – ses collaborateurs en savent quelque chose. Il était imaginatif et sa pensée éclairait parfois de petits problèmes d'une si grande lueur qu'ils en étaient déformés, n’avait, d'ailleurs, besoin de donner à chaque chose, y compris à un texte de loi, à un amendement parlementaire, un aspect hors série, qui surprenait les habitués du travail gouvernemental ou de la préparation budgétaire. Mais la politique, dans la foulée du général de Gaulle, c'était à la fois l'aventure et l'action. La conquête du pouvoir était une grande aventure. Le service du général de Gaulle en était une autre, qui se confondait avec la grandeur de la France. Dans la vie ministérielle, la préparation d'une exposition, l'envoi de La Joconde au Japon étaient des aventures. Pour les grandes et petites aventures, à condition qu'elles fussent d'un certain style et qu'elles fussent dans la conception qu'il avait à la fois du général de Gaulle, de lui-même et de la France, il était tout entier à sa tâche. Pour le courant des choses, il était plus indifférent. Souvent, il enregistrait les événements sans y prendre part, suivait son premier ministre par amitié. J'eus à travailler avec lui la première loi-programme sur les monuments historiques, puis, plus tard, la seconde loi, alors que J'étais ministre de l'Économie et des Finances. Je tenais au projet de loi sur les secteurs sauvegardés, que je n'eus pas le temps de faire voter ; et dont il assumât la charge devant le Parlement. L'idée de l'œuvre à entreprendre plaisait à son esprit, et aussi l'idée du combat à mener pour aboutir, car tout volontiers, en son esprit, était combat. Je garde en mes archives la trace de certaines discussions. A la fin des conversations d'Évian, il y eut un tour de table au Conseil des ministres. Malraux parla de « la victoire » qui venait d'être remportée. Il entendait par là la décolonisation achevée, la naissance d'une Afrique nouvelle où la France prenait un visage de libération. Mon propos partit du même vocabulaire que lui, mais non dans le même sens. Il s'agit, dis-je, « d'une victoire sur nous-mêmes, c'est-à-dire de la plus grande épreuve qui soit »... Bien des années plus tard, alors que Couve de Murville était premier ministre, en novembre 1968, vint le débat sur la dévaluation. Malraux fut remarquable : « Le général de Gaulle ne dévalue pas, car si le général de Gaulle dévalue, c'est la France qui se dévalue elle-même. » Que pouvais-je dire, après ? sinon que l'économie est parfois dure dans ses réalités. Certes il ne fallait pas dévaluer dans la panique, encouragée peut-être de l'extérieur, et Malraux avait raison. Mais les événements de 1968, c'est-à-dire les négociations de Grenelle, avaient altéré l'économie française. Entre, ces deux dates, je garde le souvenir d'un dîner dont Gaston Palewski et moi sommes désormais les seuls survivants puisque le général de Gaulle est mort, puis Georges Pompidou et, aujourd'hui, Malraux. Nous étions réunis en une sorte de conseil privé, et le général de Gaulle nous faisait parler sur ce thème : dois-je me représenter devant les électeurs pour un nouveau mandat présidentiel ? J'ai sous les yeux le résumé que je fis des propos de Malraux : « Le général de Gaulle, c'est la légende de la France et s'il y a encore à compléter la légende il faut accepter un second mandat ». Quand je pense à ces débats et à quelques autres, je vois à quel point Malraux apportait à la politique son don de créer et de transformer, de toujours créer et de transformer par le haut. André Malraux, c'est peut-être banal de le dire, avait sa conception, je dirais volontiers son image, de l'Histoire et du monde, une conception et une image des hommes qui font l'histoire et le monde. La réalité devait entrer dans cette conception et dans cette image. Voilà certes qui n'est pas toujours commode quand l'action doit se plier à la réalité, mais le général de Gaulle avait raison. « C'est un honneur que d'avoir Malraux avec soi, et on gagne à entendre son avis. » Michel Debré - Le Figaro, 24 novembre 1976 © Le Figaro - Assemblée nationale.© FRÉMEAUX & ASSOCIÉS BIOGRAPHIE (BIO ANDRE MALRAUX)
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Se plonger dans des archives sonores installé dans son canapé, c´est possible ! Dans le catalogue de sa Phonothèque, l`INA propose, en CD, de nombreux enregistrements musicaux (Elisabeth Schwartzkopf, 1954 ; « Don Giovanni » à Aix-en-Provence, 1956) […]. Le catalogue en CD de Frémeaux & Associés (www.fremeaux.com), partenaire de l´INA, est lui aussi formidablement riche : lectures par Marcel Pagnol, Albert Camus, discours de Malraux, entretiens accordés par Paul Léautaud à Robert Mallet, et des anthologies sonores du socialisme, de la Grande Guerre ou des philosophes du XXe siècle…. Tout un monde à portée d´oreilles. [...]Gilles HEURE – TELERAMA
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« Si Ramsès avait eu à parler avec Napoléon […], ils se seraient parfaitement compris, mais si Napoléon avait eu à parler avec le président des Etats-Unis, il aurait fallu recommencer tout. Donc, autour de 1870, au milieu du XIXe siècle, un fait capital entre dans la civilisation, le fait que la machine remplace la structure des empires agraires qui était la matière même de l’histoire […]. » Ce discours, prononcé d’une voix inimitable par André Malraux, le 12 mai 1976, devant les membres de la commission des libertés de l’Assemblée nationale chargés de préparer « une charte des libertés et des droit fondamentaux » du XXe siècle, et les questions qu’il a inspirées à ses premiers auditeurs, ont été miraculeusement conservés. M.R. – ENSEIGNEMENT CATHOLIQUE
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Conservé au Palais Bourbon, un enregistrement unique nous donne à (ré) entendre la voix inimitable, la verve et la force de l’ancien ministre de la Culture André Malraux, auditionné le 12 mai 1976 par les députés membres de la commission spéciale dite « des libertés ». Il y développe sa vision de la liberté et de l’action publique en une sorte de testament politique et moral pour les générations à venir. Archive exceptionnelle qui permet de retrouver un des hommes politiques les plus marquants du XXe siècle, grand tribun de son temps.L’ENSEIGNANT
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« On vient de voir un "Malraux intime" sur France 2 (commentaire dit par Baer Edouard), on écoutera son audition du 12 mai 1976 devant la commission des libertés de l’Assemblée nationale, la bande de celle-ci ayant été retrouvée au Palais-Bourbon. » Le Nouvel Observateur
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« “Une bande magnétique miraculeusement conservée au Palais Bourbon nous donne à entendre la voix inimitable, la verve et la force démonstrative du grand Malraux, auditionné le 12 mai 1976 par les députés membres de la commission spéciale dite «des libertés»”. Voilà ce que contient ce CD. Evoquant tour à tour l’Etat, la démocratie, l’enseignement l’ancien ministre de la Culture y développe sa vision de la liberté et de l’action publique. “Témoignage du patrimoine immatériel détenu par l’Assemblé nationale, cet enregistrement manifeste la richesse de la réflexion élaborée dans les arcanes de nos institutions politiques” souligne le directeur des éditions Frémeaux. Préfacé par Jean-Louis Debré, cet enregistrement permet également de mieux connaître le travail en commission, moins connu que la séance publique. » D.B. – La Revue parlementaire
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"(1931) 6 mai.- Gide et Malraux déjeunent chez moi. Je ne sais plus à quel propos, il est question d'érotisme. Malraux en parle d'une façon brillante, et soutient que l'érotisme ne paraît vraiment dans toute sa force que dans les pays où existe la notion du péché. Gide, Robert et moi, nous ne disons pas grand chose, mais nous écoutons avec intérêt. Un peu plus tard, Gide, à qui Malraux demande une définition du chrétien, nous regarde en disant : « Je sens que je vais être recalé... »" Julien Green, Journal, tome I (Plon, 1938)
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« Ainsi vous voilà ministre ! » sourit Nehru quand Malraux vient à Delhi en visite officielle. Pour le chef du gouvernement indien, cette promotion n’est qu’un avatar, car il sait que son interlocuteur a déjà connu plusieurs vies, plusieurs incarnations.C’est d’abord le jeune poète né avec le siècle, en 1901, qui s’illustre par ses Lunes de papier. C’est ensuite le militant de l’anticolonialisme poursuivi en Indochine, c’est l’aventurier qui tente d’emporter des sculptures d’Angkor et qui prend des photographies aériennes d’un problématique «palais de la reine de Saba» au Yémen. C’est l’écrivain puissant de La Voie royale et de La Condition humaine, flirtant avec le communisme.C’est aussi l’observateur attentif qui découvre l’hémicycle depuis les tribunes de la presse, le 9juin 1936, lorsque Léon Blum présente les projets de loi du Front populaire: «Les députés commencent à s’amener. Ça fait très arrivée de musiciens: ils entrent par groupes politiques, demeurent agglomérés puisqu’ils vont siéger ensemble, violons d’un côté et flûtes de l’autre», note le romancier dans ses carnets.Intellectuel engagé, antifasciste déclaré, André Malraux ira ensuite se battre aux côtés des républicains espagnols, puis dans les rangs de la Résistance.Ministre, il l’est dès la Libération, quand le général de Gaulle nomme l’ancien «colonel Berger» de la brigade Alsace-Lorraine au portefeuille stratégique de l’Information. «La liberté existe pour et par ceux qui l’ont conquise», déclare Malraux dans l’hémicycle le 29 décembre 1945. Il s’agit de répartir les rares stocks de papier entre les journaux, dans un moment critique qui demeure une période de combat. Mais c’est le même homme qui, vingt et un ans plus tard, défendra Les Paravents de Jean Genet contre toute velléité de censure: «La liberté n’a pas toujours les mains propres, mais il faut choisir la liberté.»Surtout, le Malraux de 1945 a déjà une claire conscience de sa mission: «Si nous parlons de démocratie pour dire quelque chose, nous savons très bien qu’en cette matière, démocratie ne veut pas dire autre chose que la volonté d’un nombre toujours plus grand d’hommes d’accéder à la culture.«Il ne dépend de personne de faire de tous des hommes cultivés mais il dépend de chacun de nous de donner à chaque Français une sorte de droit privilégié d’atteindre à la culture s’il le désire.»Rendu à la vie privée par le départ du Général en janvier 1946, Malraux milite au RPF et connaît tous les épisodes de la traversée du désert, jusqu’au tournant de juin 1958. Il devient alors ministre délégué à la Présidence du Conseil, puis ministre des Affaires culturelles dans le gouvernement de mon père et il conservera ses responsabilités jusqu’en 1969. Une administration taillée sur mesure, un budget autonome, la durée, le titre de «ministre d’Etat»: André Malraux peut enfin passer de la vision à l’action. «Cela veut dire qu’il faut que, par ces maisons de la culture qui, dans chaque département français, diffuseront ce que nous essayons de faire à Paris, n’importe quel enfant de seize ans, si pauvre soit-il, puisse avoir un véritable contact avec son patrimoine national et avec la gloire de l’esprit de l’humanité», explique-t-il aux députés le 17 novembre 1959, en défendant son premier budget des Affaires culturelles. Ce que Jules Ferry a fait pour l’enseignement, André Malraux veut le faire pour la culture. Et en même temps qu’il travaille à répandre à travers tout le pays la connaissance des œuvres et des arts, il s’efforce de sauvegarder l’extraordinaire patrimoine de la France, endommagé par la guerre et menacé par l’expansion urbaine et industrielle.«Châteaux, cathédrales, musées, sont les jalons successifs et fraternels de l’immense rêve éveillé que poursuit la France depuis près de mille ans», lance Malraux le 14 décembre 1961, lorsqu’il présente son projet de loi de programme relatif à la restauration des grands monuments historiques. Quand un député déclare que son budget est trop faible, le ministre répond sans langue de bois: «Bien entendu, à qui le dites-vous! Mais c’est une raison de plus pour faire des lois qui compensent son insuffisance.» Malraux est lui aussi une rêveur éveillé: parce qu’il les place haut, ses objectifs paraissent lointains, mais le ministre qui les poursuit reste ancré dans la réalité. «On peut toujours dire qu’il existe une terre de la félicité, réplique-t-il à ses opposants le 8 décembre 1966. Cela n’a d’intérêt que si on peut prendre un bateau pour y aller. Pour l’instant, de même qu’un gouvernement est d’abord fait pour gouverner, une loi est d’abord faite pour aider quelqu’un à faire quelque chose.»Une sage parole, au service d’un grand dessein: «Puissions-nous faire que tous les enfants de France comprennent un jour que ces pierres toujours vivantes leur appartiennent à la condition de les aimer! Puissions-nous ensevelir un jour, à côté de la statue de Mansart ou de celle de Louis XIV, l’un des maçons inconnus qui construisirent Versailles et graver sur sa tombe: Versailles, bâti pour le roi, conquis par le peuple, sauvé par la nation.»En rendant les locaux et appartements détenus à Versailles par le Parlement, je crois avoir, modestement, suivi le chemin tracé par Malraux.Au xxie siècle, un patrimoine d’une autre nature doit maintenant être sauvegardé: les archives sonores, les fonds audiovisuels, ces produits de l’ère technologique dont certains constituent déjà des documents historiques. Des vingt-huit grands discours prononcés par André Malraux à la tribune de l’Assemblée nationale, il ne reste que des comptes rendus écrits. Mais une bande magnétique miraculeusement conservée au Palais Bourbon nous donne à entendre la voix inimitable, la verve et la force démonstrative du grand Malraux, auditionné le 12 mai 1976 par les députés membres de la commission spéciale dite «des libertés». Evoquant tour à tour l’Etat, la démocratie, l’enseignement, l’ancien ministre de la Culture développe sa vision de la liberté et de l’action publique. Le premier, Malraux avait proposé d’enregistrer les cours des grands philosophes contemporains pour les diffuser dans le pays et par-delà le temps à son tour, six mois avant sa mort, c’est un testament politique et moral qu’il laisse aux générations à venir.J’ai voulu rendre accessible à tous cette archive sonore exceptionnelle, un enregistrement qui témoigne par ailleurs de ce que peut être le travail en commission, moins connu que la séance publique et pourtant si crucial.«Il y a un héritage de la noblesse du monde et il y a notamment un héritage de la nôtre», disait Malraux. Soyons à notre tour de dignes héritiers de son œuvre et de son exemple.Jean-Louis DebréPrésident de l’Assemblée nationale© 2006 Assemblée nationale
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"Monsieur Jacques Chirac m'a confié le soin de vous remercier vivement de votre aimable envoi et de vous exprimer son intérêt pour cette intervention nous restituant les amples perspectives et la hauteur de vue de cet homme d'exception."Gérard Marchand - Chef adjoint de Cabinet de la Présidence de la République.
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« En face de moi est Michel Debré. A ma droite, j'ai et j'aurai toujours André Malraux. La présence à mes côtés de cet ami génial, fervent des hautes destinées, me donne l'impression que, par là, je suis couvert du terre-à-terre. L'idée que se fait de moi cet incomparable témoin contribue à m'affermir. Je sais que, dans le débat, quand le sujet est grave, son fulgurant jugement m'aidera à dissiper les ombres. » Charles de GaulleMémoires d’espoirLe Renouveau, Paris, Plon, 1970
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Un enregistrement inédit de Malraux retrouvé à l’Assemblée nationale André Malraux, disparu il y aura bientôt trente ans le 23 novembre 1976, avait été auditionné six mois avant sa mort par les députés membres de la « commission des libertés », une commission spéciale chargée d’élaborer une charte moderne des droits et libertés. Un enregistrement inédit de cette audition a été retrouvé : ce document exceptionnel, conservé depuis trente ans dans les archives sonores de l’Assemblée nationale, constitue en quelque sorte le testament politique et moral d’André Malraux. L’enregistrement va être édité en CD par les Editions Frémeaux et Associés, avec un livret explicatif préfacé par Jean-Louis Debré, Président de l’Assemblée nationale. La « commission des libertés » Depuis 1958, l’Assemblée nationale comporte six commissions permanentes, chargées d’examiner les projets ou propositions de loi de leur compétence avant l’inscription du texte à l’ordre du jour de la séance publique. Mais l’article 43 de la Constitution autorise la création de commissions spéciales, à la demande du Gouvernement ou de l’assemblée saisie du texte. C’est ainsi qu’en décembre 1975, l’Assemblée nationale constitua une telle commission pour préparer une « charte des libertés et des droits fondamentaux » du xxe siècle. Présidée par Edgar Faure, cette « commission des libertés » se pencha sur plusieurs textes : une proposition de loi intitulée De la liberté, déposée par MM. Foyer, Labbé, Chinaud et Lejeune, membres de la majorité, une proposition de loi constitutionnelle portant déclaration des libertés, déposée par Georges Marchais et le groupe communiste, enfin une proposition de loi constitutionnelle tendant à compléter le préambule de la Constitution, déposée par Gaston Defferre au nom des socialistes et des radicaux de gauche. Cette commission spéciale de trente-trois membres a entendu trente-sept personnalités de tous horizons. L’audition d’André Malraux a eu lieu le 12 mai 1976 : après un exposé de trente minutes, l’ancien ministre de la Culture répond aux questions des députés pendant trois quarts d’heure. Citation du Président de l’Assemblée nationale « Au xxie siècle, écrit Jean-Louis Debré dans sa préface, un patrimoine d’une autre nature doit maintenant être sauvegardé : les archives sonores, les fonds audiovisuels, ces produits de l’ère technologique dont certains constituent déjà des documents historiques. Des vingt-huit grands discours prononcés par André Malraux à la tribune de l’Assemblée nationale, il ne reste que des comptes rendus écrits. Mais une bande magnétique miraculeusement conservée au Palais Bourbon nous donne à entendre la voix inimitable, la verve et la force démonstrative du grand Malraux, auditionné le 12 mai 1976 par les députés membres de la commission spéciale dite « des libertés ». Evoquant tour à tour l’Etat, la démocratie, l’enseignement, l’ancien ministre de la Culture développe sa vision de la liberté et de l’action publique. Le premier, Malraux avait proposé d’enregistrer les cours des grands philosophes contemporains pour les diffuser dans le pays et par-delà le temps ; à son tour, six mois avant sa mort, c’est un testament politique et moral qu’il laisse aux générations à venir. « J’ai voulu rendre accessible à tous cette archive sonore exceptionnelle, un enregistrement qui témoigne par ailleurs de ce que peut être le travail en commission, moins connu que la séance publique et pourtant si crucial. » Renseignements : Assemblée nationale : 01 40 63 57 85 Frémeaux et Associés : 01 43 74  90 24
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  • Piste
    Titre
    Artiste principal
    Auteur
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  • 1
    DETERMINER LES CONTRAINTES
    ANDRE MALRAUX
    ANDRE MALRAUX
    00:03:18
    1976
  • 2
    LA PARALYSIE DES DEMOCRATIES
    ANDRE MALRAUX
    ANDRE MALRAUX
    00:04:11
    1976
  • 3
    ENFIN LE DERNIER FACTEUR DE CRISE DE CIVILISATION
    ANDRE MALRAUX
    ANDRE MALRAUX
    00:02:59
    1976
  • 4
    IL EXISTE DU MOINS DANS TOUTES LES GRANDES DEMOCRA
    ANDRE MALRAUX
    ANDRE MALRAUX
    00:02:52
    1976
  • 5
    JE VOUDRAIS DONC VOUS ENTRETENIR
    ANDRE MALRAUX
    ANDRE MALRAUX
    00:03:27
    1976
  • 6
    FAIRE EXPOSER UN PROGRAMME DE CONNAISSANCES
    ANDRE MALRAUX
    ANDRE MALRAUX
    00:04:18
    1976
  • 7
    LA QUESTION DU CORPS ENSEIGNANT
    ANDRE MALRAUX
    ANDRE MALRAUX
    00:04:54
    1976
  • 8
    ALORS NOUS EN VENONS AU PROGRAMME
    ANDRE MALRAUX
    ANDRE MALRAUX
    00:04:55
    1976
  • 9
    INTERVENTION 1
    ANDRE MALRAUX
    ANDRE MALRAUX
    00:00:56
    1976
  • 10
    INTERVENTION 2
    ANDRE MALRAUX
    ANDRE MALRAUX
    00:02:16
    1976
  • 11
    INTERVENTION 3
    ANDRE MALRAUX
    ANDRE MALRAUX
    00:07:11
    1976
  • 12
    INTERVENTION 4
    ANDRE MALRAUX
    ANDRE MALRAUX
    00:04:20
    1976
  • 13
    INTERVENTION 5
    ANDRE MALRAUX
    ANDRE MALRAUX
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    1976
  • 14
    INTERVENTION 6
    ANDRE MALRAUX
    ANDRE MALRAUX
    00:01:53
    1976
  • 15
    INTERVENTION 7
    ANDRE MALRAUX
    ANDRE MALRAUX
    00:04:22
    1976
  • 16
    INTERVENTION 8
    ANDRE MALRAUX
    ANDRE MALRAUX
    00:02:31
    1976
  • 17
    INTERVENTION 9
    ANDRE MALRAUX
    ANDRE MALRAUX
    00:08:33
    1976
  • 18
    INTERVENTION 10
    ANDRE MALRAUX
    ANDRE MALRAUX
    00:02:19
    1976
  • 19
    INTERVENTION 11
    ANDRE MALRAUX
    ANDRE MALRAUX
    00:03:14
    1976
  • 20
    INTERVENTION 12
    ANDRE MALRAUX
    ANDRE MALRAUX
    00:04:04
    1976
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