Aime Césaire -Insularité Et Poésie -Les Grandes Voix du Sud Vol 2
Aime Césaire -Insularité Et Poésie -Les Grandes Voix du Sud Vol 2
Ref.: FA5188

AIME CESAIRE, ÉDOUARD J. MAUNICK, MALCOLM DE CHAZAL, LEON-GONTRAN DAMAS

Ref.: FA5188

Direction Artistique : France Culture et RFI

Label : Frémeaux & Associés

Durée totale de l'œuvre : 3 heures 7 minutes

Nbre. CD : 4

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Présentation

Ecouter Aimé Césaire...
A  l’origine parus dans les années 1980 sous forme de 33 tours, ces enregistrements produits par Radio France Internationale et remasterisés nous invitent à pénétrer dans l’intimité de la création poétique de l’univers créole (Caraïbes et Océan Indien). Cette mémoire collective des îles incarnée par ses auteurs fait l’objet d’une coédition entre Radio France Internationale et Culturesfrance (Ministère des Affaires étrangères), qui en confient la diffusion à Frémeaux & Associés, l’éditeur du patrimoine sonore. Aimé Césaire, Léon-Gontran Damas, Édouard Maunick et Malcolm de Chazal nous font partager leur destin de poètes, leur engagement à la fois esthétique et politique. Créateurs de courants et agitateurs d’idées, leurs propos se révèlent être aujourd’hui d’une édifiante modernité.
Patrick Frémeaux

Droits : Rfi & Culturesfrance - Ministère des Affaires Etrangères en accord avec la totalité des ayants droit et de leurs éditeurs / Licence fabrication et commercialisation concédée à Frémeaux & Associés en accord avec Gallimard et le Dr Bibas pour la Succession Leon Gontran Damas. / Ecouter la parole d'Aimé Césaire sur CD. (Littérature, Afrique, Poésie, Antilles, Créole, Francophonie, Livre audio, Oralité, Patrimoine).



Presse
"Première radio française d’actualité internationale en continu et forte d’une équipe rédactionnelle de 350 journalistes et de 300 correspondants dans le monde, RFI émet 24h/24 en 20 langues : albanais, allemand, anglais, arabe, bulgare, brésilien, cambodgien, créole, espagnol, français, lao, chinois mandarin, persan, polonais, portugais, roumain, russe langues slaves du sud (serbe et croate) turc et vietnamien.Pour ses 44 millions d’auditeurs à travers le monde, RFI propose des programmes qui ont pour objectif de rendre compte de l’actualité internationale et d’informer le reste du monde de l’actualité française : actualité, débats, magazines, musique… en abordant les grands enjeux économiques, géopolitiques et culturels du monde.www.rfi.fr offre aux internautes un traitement de l’actualité en temps réel 24 heures sur 24 et une vitrine accessible ici.RFI, radio internationale est devenue le témoin essentiel de la France dans le monde et coédite ces témoignages vivants avec Frémeaux & Associés et l’Institut National de l’Audiovisuel sous forme d’ouvrages sonores (voir coffret Afrique avec 275 enregistrements historiques des acteurs incontournables de la politique africaine, entretien avec Abdou Diouf, disques d’archives de Léopold Sédar Senghor…). La mise à disposition du public de ces archives a été réalisée sous l’initiative de Philippe Sainteny, ancien directeur des programmes.RFI, voix française du monde entier a saisi tout l’enjeu patrimonial de faire vivre son histoire sonore." Patrick FrémeauxRFI’s broadcasts are devoted to round-the-clock analysis of worldwide news from a French and European viewpoint. The company broadcasts in French and 19 other languages throughout the word using a variety of media channels. RFI is also a major programme supplier and has signed a range of cooperation agreements with French and foreign partner radios. RFI also runs two web sites.
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UNE CONVICTION FRANCOPHONE ET DES MESSAGES EN HERITAGE - par Radio France Internationale.  Ce que certains vivaient comme des contradictions, Léopold Sédar Senghor l’envisageait comme une évidence. Promoteur du concept de négritude et défenseur de l’indépendance des Etats africains, celui qui fut le premier président du Sénégal a aussi été l’artisan d’une francophonie qu’il voulait «modèle et moteur» d’une «civilisation de l’universel». Une position qui l’a parfois fait mal comprendre en Afrique dans un contexte marqué par les séquelles du colonialisme. Le président ivoirien Felix Houphouët-Boigny a résumé l’opinion d’un certain nombre d’Africains par ces mots provocateurs : «C’est un Français peint en noir». Senghor était surtout amoureux de la langue française, tout en étant indéfectiblement attaché à ses racines africaines, mais aussi imprégné des enseignements des civilisations classiques. Il était à lui seul un creuset de cultures et d’idées. Un homme vraisemblablement en avance sur son temps, dont Abdou Diouf, actuel secrétaire général de la Francophonie qui fut son collaborateur et son héritier politique, constate que l’on redécouvre la pensée et les messages à la lumière de l’actualité.  « Ma négritude point n’est sommeil de la race mais soleil de l’âme, ma négritude vue et vie, Ma négritude est truelle à la main, est lance au poing ». Léopold Sédar Senghor était d’abord un poète. Il écrivait d’ailleurs chaque jour, même après être « tombé en politique » comme le rappelle Abdou Diouf. Dans son emploi du temps serré de président de la République du Sénégal, Senghor dégageait toujours quelques moments pour taquiner la muse. Agrégé de grammaire française, il marquait aussi les réunions avec ses collaborateurs de son empreinte d’érudit linguistique. A tel point qu’« il y avait parfois le tableau noir en conseil des ministres », raconte Abdou Diouf. Du bon usage de la virgule à l’emploi des majuscules dans les textes administratifs, Léopold Sédar Senghor n’hésitait jamais à donner une petite leçon de grammaire. Pour lui, la maîtrise de la langue était une vertu incontournable.  « La langue essentielle »  S’il a défendu avec autant d’ardeur et de conviction l’idée de la nécessaire réunion des Etats francophones autour de leur langue commune -il préférait d’ailleurs le terme de francité à celui de francophonie-, c’est parce que le français représentait pour lui « la langue essentielle », par rapport au «négro-africain» qu’il qualifiait de « langue existentielle ». Senghor a défini de manière très précise les atouts du français : « sa syntaxe, toute de logique nuancée cependant par des modes comme le conditionnel, mais surtout le subjonctif, sans oublier la concordance des temps, ni l’emploi subtil de la ponctuation, singulièrement de la virgule. Sans compter l’hommage qu’il faut rendre aux vertus des conjonctions relatives et subordonnées ». Une langue « plus riche, plus claire, plus précise » que l’anglais. En d’autres termes LA langue. Sa dévotion au français sera récompensée. D’abord lorsqu’il devient membre de l’Académie française en 1984, puis lorsque son œuvre poétique est mise au programme de l’agrégation en 1987.  Il n’y avait dans l’esprit de Senghor aucune contradiction entre cet amour de la langue française et sa revendication de négritude. Un concept qu’il a élaboré avec ses amis Aimé Césaire (Martiniquais) et Léon Gontran Damas (Guyanais) et qu’il définissait ainsi : « La négritude est un fait, une culture. C’est l’ensemble des valeurs économiques, politiques, intellectuelles, morales, artistiques et sociales des peuples d’Afrique et des minorités noires d’Amérique, d’Asie et d’Océanie ». Ou encore : « La négritude est la simple reconnaissance du fait d’être Noir et l’acceptation de ce fait, de notre destin de Noir, de notre histoire et de notre culture ».  Le combat de la négritude n’était donc pas, pour Senghor, un combat d’exclusion. Au contraire, il n’a cessé de militer en faveur du métissage des cultures. Quitte à choquer ses frères africains en poussant à l’extrême son raisonnement et en leur conseillant « de s’assimiler pour ne pas être assimilés ». Ce message en faveur de l’échange est peut-être l’un de ceux qui prennent le plus de sens quelques décennies plus tard. Car la « civilisation de l’universel » que souhaitait Senghor n’était en aucun cas celle d’une culture dominatrice mais bien celle du dialogue des cultures. « Si nous ne sommes pas vigilants, nos langues et nos civilisations seront absorbées par une civilisation unique, totalitaire sur le modèle nazi ».  « J’ai l’habitude d’avoir raison 20 ou 30 ans trop tôt »  Visionnaire, certainement. Il en avait d’ailleurs parfois conscience, lui qui a confié - satisfait ou déçu ? - à son dauphin Abdou Diouf : « J’ai l’habitude d’avoir raison 20 ou 30 ans trop tôt ». Sa conception de la laïcité était elle aussi en avance sur son temps, en avance peut-être encore sur notre temps. Elle représente une autre source d’enseignements. Ce Sénégalais catholique pratiquant a, en effet, réussi le pari de diriger un pays à 90% musulman. Une situation difficile à envisager aujourd’hui et qui a pourtant parfaitement fonctionné à l’époque. Le président Senghor a pratiqué la laïcité en toute simplicité, c’est-à-dire qu’il en a fait, explique Abdou Diouf, « une garantie de la liberté religieuse ». Il a réussi à faire admettre que la religion relevait de la sphère privée et qu’aucune activité publique ne devait y être liée. Il était donc interdit, sous sa présidence, de créer un parti sur des bases religieuses, ethniques ou régionales. Il a su convaincre ses compatriotes que « les principes de la laïcité étaient compatibles avec ceux de la spiritualité », explique Jean-Michel Djian, dans l’ouvrage qu’il a consacré à Senghor sous le titre Genèse d’un imaginaire francophone (Gallimard). Et à faire émerger une souveraineté sénégalaise.  A l’heure d’une mondialisation souvent qualifiée d’injuste et ravageuse pour les Etats les plus pauvres, les mises en garde de Senghor sur les méfaits de la « détérioration des termes de l’échange » prennent, eux aussi, des accents d’avertissements. Cent ans après la naissance de Léopold Sédar Senghor, son œuvre et sa pensée représentent donc, de l’avis unanime, un héritage précieux.  Par Valérie GAS (RADIO FRANCE INTERNATIONALE)  © 2006 RFI  Voire également :- RFI (Radio France Internationale)- OIF (Organisation Internationale de la Francophonie)- Abdou Diouf (Président de l'OIF)
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Au moment où la civilisation de l’image a un peu détrôné celle de la parole, il serait temps que l’on revienne à des enregistrements sur CD comme ceux, carrément encyclopédiques, de la « librairie sonore », qui ne se contente pas de cueillir se qui passe à sa portée, mais choisit les classiques pour l’avenir. Jamais films ou DVD ou autres nouveautés électroniques ne remplaceront les voix du passé, comme ces Grandes voix du Sud (numéro 1 avant les suivantes) que sont des poètes comme le Sénégalais Sédar Senghor, le Malgache Rabemananjara et le Congolais Lumumba en son bref temps. Ces premiers CDs de poètes mythiques disant leurs propres textes sont un trésor, que l’éditeur a intitulé « Négritude et poésie ». Nul doute que les « volumes » suivants nous révéleront aussi des parts trop ignorées de la planète poésie. Je maintiens depuis très longtemps que l’oralité est importante. Tous les poètes ne sont pas leurs meilleurs interprètes, mais ici on ne pouvait trouver mieux. C’est à ranger soigneusement auprès des grands livres classiques. L’INEDIT
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Il a toujours entremêlé poésie et politique. Dans les années 1940, il fonda le courant littéraire de la négritude, avec Léopold Sédar Senghor. Il vient de s’éteindre à Fort de France à l’âge de 94 ans. Écrivain, poète et homme politique, Aimé Césaire vient de mourir à Fort de France, en Martinique, ville dont il fut le maire plus d’un demi-siècle. Il avait 94 ans. Mondialement renommé pour son action en faveur de la « négritude », concept dont il sera le théoricien avec le président sénégalais Léopold Sédar Senghor, Aimé Césaire laisse une œuvre poétique et théâtrale qui a exercé une influence considérable  aussi bien en Occident que dans le monde Africain et créole. Homme de paix et de réconciliation, Papa Césaire, ainsi qu’on le surnommait affectueusement aux Antilles, était une figure respectée et politiquement incontournable, malgré les contestations que pouvaient engendrer ses prises de position.« Ni asservissement, ni assimilation ». Né le 26 Juin 1913 à Basse Pointe, en Martinique, le jeune Aimé Fernand Césaire est issu d’une famille de sept frères et sœurs. Son grand père fut le premier enseignant noir de la Martinique et sa grand-mère savait lire et écrire, qualité rare pour une femme de ce milieu, à cette époque. Sa mère, couturière, et son père, contrôleur des impôts, encouragent le jeune Aimé à poursuivre des études. Bachelier, il obtient une bourse d’études et quitte son île pour la métropole. « Je ne me plaisais pas dans cette société étroite et mesquine et aller en France était pour moi un acte de libération », déclare celui qui est entré en 1931 en hypokhâgne au lycée Louis le Grand, à Paris. Sa venue dans la capitale provoque un choc et une déception. Bien que jouissant des mêmes droits que quiconque, le nouveau venu ne se sent pas perçu comme un Français « comme un autre ». Après avoir réussi, en 1935, le concours d’entrée à l’École Normale supérieure il fonde, avec le sénégalais Léopold Sédar Senghor et l’intellectuel Guyanais Léon Gontran Damas, une revue appelée à jouer un rôle dans la prise de conscience de l’identité  négro-africaine., L’étudiant noir. Reprenant à son compte le terme péjoratif de « nègre », il écrit dans un de ses premiers articles : « les jeunes nègres d’aujourd’hui ne veulent ni asservissement ni assimilation, ils veulent l’émancipation ». Laquelle suppose la décolonisation des peuples africains et la valorisation de leur culture d’origine. C’est le sens du concept de « négritude » qu’il défend avec Senghor. Fondée sur le sentiment qu’il existe une communauté d’expérience propre à tous les Noirs, qu’ils soient américains, antillais ou africains, cette notion irrigue son premier livre, un recueil de poésie, Cahier d’un retour au pays natal, rédigé en 1938. Devenu agrégé de lettres, Aimé Césaire retourne en Martinique en 1939 pour enseigner. Il est élu en 1945, maire de Fort-de-France sur la liste du parti communiste et soutient le projet de « départementalisation » des Antilles, de la Guyane et de la Réunion. Une position que d’aucuns jugeront incohérente : en effet, peut on affirmer que l’identité antillaise est « aliéné » tout en refusant l’indépendance à une époque où les peuples africains réclament leur droit à la souveraineté ? En fait, il refuse le concept d’assimilation républicaine, porteuse, à ses yeux, d’une forme de négation, Aimé Césaire reste attaché à la France. Il se donne comme but de concilier le principe d’autonomie au sein du cadre national. En 1947, il fonde, toujours avec son complice Léopold Sédar Senghor et l’écrivain malgache Jacques Rabemanjara, la revue Présence africaine, où il exprime en 1955 son « différentialisme » culturel dans un célèbre discours sur le colonialisme. Il y critique un humanisme occidental qu’il juge « ethnocentrique ». Un parti pris antijacobin qui le met en porte-à-faux avec le Parti communiste français, qu’il quitte au lendemain de l’intervention soviétique en Hongrie. Il fonde le Parti progressiste martiniquais en 1958. Parallèlement, il poursuit une œuvre poétique à travers la publication de Soleil cou coupé (1948), Corps perdu (1950) et Cadastre (1961) qui seront salués par André Breton pour leur puissance d’évocation du monde afro-antillais. Il écrit aussi des pièces de théâtre. Considéré par beaucoup comme le lus grand écrivain du monde afro-caribéen, il acquiert une renommée mondiale. Élu et réélu député de Martinique de 1946 à 1993, il est néanmoins contesté par une jeune génération d’écrivains antillais, comme Raphaël Confiant, qui critiquent sa vision « mythique » de l’africanité et prônent le métissage et la « créolisation » plutôt que la valorisation de la négritude. S’il a dénoncé avec virulence un universalisme occidental par trop réducteur à ses yeux, Aimé Césaire n’a pour autant jamais cédé aux sirènes de l’antioccidentalisme. Par ailleurs, il s’est désolidarisé des discours qui, ces dernières années, ont prétendu instrumentaliser le malaise de certains Noirs en France pour nourrir le thème de la repentance. Fondé sur la reconnaissance de la diversité, son humanisme s’est voulu capable de concilier une forme de « multiculturalisme ouvert » avec le principe d’unité sur lequel est fondée la nation française.Paul-François PAOLI – LE FIGARO
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[…]Une seule règle : "Pousser d'une telle raideur le grand cri nègre, que les assises du monde en seront ébranlées."Que pensez-vous du terme de francophonie ? Que voulez-vous ? Il existe, je l'accepte. Je ne l'ai pas inventé. Je suis francophile, mais ce n'est pas sur la francophonie que je mets l'accent. Je ne me sens pas assimilé français, mais à l'école communale on nous a appris à lire en français. J'ai appris à penser en français, j'ai aimé les écrivains français, et quand j'arrive au Havre, après vingt jours de bateau, je prends le premier train de ma vie. Par la fenêtre, je reconnais les prés, les paysages que je ne connais pas. Dans nos livres d'histoire et de géographie, tout était dit. J'étais si curieux de connaître la France, de connaître Paris. Nous aimions ce que nous lisions, le journal, les livres récents, le latin et le grec : on trouve tel mot, et je le reconnais en créole. Cela dit, jamais je n'ai voulu faire du français une doctrine. Ce qui m'intéressait, c'était l'identité nègre. Toi le Sénégalais, toi le Guyanais, qu'est-ce que nous avons en commun ? Pas la question de la langue : la question nègre. La langue française nous passionnait. Les anglophones, les Américains avaient déjà développé une littérature nègre : Langston Hughes, Richard Wright, and so on, c'était pour nous une révélation. Les premiers à avoir posé les bases, les Nègres américains.[…]En 1945, j'arrive à l'Assemblée nationale, je vois un petit homme noir à grosses lunettes, il tombe dans mes bras : "Alors, Césaire ! tu es député de la Martinique, moi du Sénégal..." J'ai continué de le voir pendant tout son séjour parisien, ainsi que Léon Gontran Damas, le Guyanais, ou Michel Leiris. Nous parlions à l'infini des Antilles, de l'Afrique et de la "négritude".Le mot "nègre" était insultant. Mais ce n'est pas nous qui l'avions inventé. Un jour, je traverse une rue de Paris, pas loin de la place d'Italie. Un type passe en voiture : "Eh, petit nègre !" C'était un Français. Alors, je lui dis : "Le petit nègre t'emmerde !" Le lendemain, je propose à Senghor de rédiger ensemble avec Damas un journal : L'Étudiant noir. Léopold : "Je supprimerais ça, on devrait l'appeler Les Étudiants nègres. Tu as compris ? Ça nous est lancé comme une insulte. Eh bien, je le ramasse, et je fais face." Voici comment est née la "négritude", en réponse à une provocation. Dans quelles circonstances avez-vous rédigé votre Cahier d'un retour au pays natal ?Regardez cette photo. Petar Guberina ! Un soir de 1935, je rentre à la Cité universitaire. Je reviens du théâtre : Giraudoux, joué par Jouvet, je n'allais pas rater ça ! Je traîne, librairies, bouquinistes, je n'ai plus un sou. A la cantine, je prends, je ne sais plus, quelques traces de tomates. Alors la serveuse me dit : "Vous ne mangez jamais de viande ? Vous n'avez pas d'argent ? - Non, mademoiselle, ce n'est pas une question d'argent, c'est une question de philosophie : je suis végétarien." Grand éclat de rire derrière moi ! C'est ce beau type, assez sombre de peau, Petar Gubarina : "Moi aussi, je suis végétarien, pour la même philosophie !"On devient copains, les meilleurs du monde. Comme à Senghor de l'Afrique, je lui parle du monde slave. Il s'aperçoit à sa grande stupeur que je sais beaucoup de choses sur son pays. J'apprends quelques mots de croate, écoutez... je les sais encore.A son retour chez lui, il me télégraphie : "Aimé, qu'est-ce que tu fous à Paris ? Tu t'emmerdes, c'est l'été, viens me voir à Zagreb." Je n'ai pas un sou pour retourner en Martinique, et ce fou m'invite en Croatie. Bref, je prends le train. Au bout, sur le quai, sa famille me réserve un accueil extraordinaire. Les paysages, le découpé de la côte, l'exil, la mer, tout me rappelle la Martinique. Et du troisième étage de la maison, devant un paysage de splendeur qui me rappelait le Carbet, j'aperçois une nuée d'îles : "Petar, regarde celle-là : c'est ma préférée, comment s'appelle-t-elle ? - Martiniska ! - Mais alors ! c'est la Martinique, Pierrot !" Autrement dit, faute d'argent, j'arrive dans un pays qui n'est pas le mien, dont on me dit qu'il se nomme Martinique. "Passe-moi une feuille de papier !" : ainsi commencé-je Cahier d'un retour au pays natal.Vous êtes fier de votre action politique ou de votre oeuvre poétique ? Elles vont ensemble. Pendant les conseils municipaux, je m'absentais : pas physiquement, bien entendu, mais pour écrire en secret. Un beau jour de vacances, j'extirpais les papiers de ma poche, c'était un poème. Ma poésie est née de mon action. Je n'ai jamais voulu faire une carrière poétique, en demandant aux gens qu'on me foute la paix pour créer. Non : écrire, c'est dans les silences de l'action. Propos recueillis par Francis MARMANDE – LE MONDE
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Aimé Césaire, poète, dramaturge et homme politique, est mort hier matin à Fort-de-France. Il était né le 26 Juin 1913 dans une famille modeste de Basse-Pointe, dans le nord-est de la Martinique. Son père était petit fonctionnaire, sa mère couturière. Le jeune Aimé a fréquenté le lycée Schoelcher de Fort-de-France, dont il a été un élève exceptionnellement brillant. Quand il s’ennuyait en classe, il écrivait un ou deux actes d’une tragédie à la manière des tragédies grecques, avec son ami guyanais Léon Gontran Damas. A 15 ans déjà, la culture grecque et latine était pour lui  comme un antidote au monde colonial martiniquais qu’il s’était mis à détester, raconte t-il. Ce monde « fermé, étroit », ces petits-bourgeois de couleur, snobs et superficiels, qui singent l’Europe…Il déteste tout ça et veut partir en France. Dans le livre réunissant les entretiens qu’il a accordé à Françoise Vergès (lire aussi page 4), il raconte : « Je me disais : « ils me foutront la paix, là-bas, je serais libre ». C’est une promesse de libération, un espoir d’épanouissement ». Le voilà donc à Paris. Le petit campagnard antillais et pauvre, mais brillant et boursier du gouvernement français, se retrouve en hypokhâgne au lycée Louis le grand. Le jour même de son arrivée, il croise un garçon dans le couloir. « Bizuth, comment t’appelles-tu ? » - Je m’appelle Aimé césaire. Je suis de la Martinique et je viens de m’inscrire en hypokhâgne. Et toi ? –Je m’appelle Léopold Sédar Senghor. Je suis sénégalais et je suis en khâgne. Bizuth, il me donne l’accolade, tu sera mon bizuth ». C’est le début d’une très profonde amitié, qui durera jusqu’à la mort de Senghor. A Louis-le Grand, les amis étudient le latin et le grec, mais aussi Rimbaud – « Il a beaucoup compté pour nous, parce qu’il a écrit : « Je suis un nègre ». ». Ils lisent Shakespeare, Claudel et les surréalistes. Mais aussi les écrivains noirs américains, Langston Hughes et Claude McKay. En métropole, Césaire rencontre toutes sortes d’étudiants noirs : des Caribéens, des Africains, des Américains. C’est là qu’il commence à découvrir vraiment la composante Africaine de son identité martiniquaise, et à réfléchir sur ce que c’est d’être noir. En Septembre 1934, avec Senghor et Damas, son ami de lycée retrouvé à Paris, il fonde le journal l’Étudiant noir. C’est dans ses pages qu’apparaît pour la première fois le concept de négritude, inventé par Césaire et Senghor. Le projet, a raconté Césaire, était de chercher, par delà les couches de la civilisation, « le nègre en nous ». Leur idée secrète : « Nègre je suis et nègre je resterai…mais Senghor et moi, nous nous sommes toujours gardés de sombrer dans le racisme noir ». Il ajoutait : « Aucun de nous n’est en marge de la culture universelle. Elle existe, elle est là et elle peut nous enrichir. Elle peut aussi nous perdre. C’est à chacun de faire le travail ». A peine admis à l’École Normale supérieure en 1935, Césaire commence à écrire son premier livre de poésie, Cahier d’un retour au pays natal. Senghor a raconté avoir assisté à une très « douloureuse parturition ». En fait, Césaire était si éprouvé par l’écriture de ce livre que le médecin de l’ENS lui avait prescrit six mois de maison de repos. Pour Maximin, « c’était comme s’il se disait : « qui suis-je moi, pour lutter contre l’inacceptable, le malheur du monde ? » C’était comme un volcan enfermé dans une montagne. Tout est bouclé et, tout d’un coup, ça explose, comme la montagne Pelée ». Césaire disait d’ailleurs : «  Ma poésie est peléenne ». Il parlait de sa poésie comme de la « communication par hoquets essentiels face à l’inepte bavardage ». Dès ce premier texte, il veut écrire sur « cette foule inerte » brisée par l’histoire, et rêve d’ « un pays debout et libre ». […] Figure politique d’un rayonnement mondial, Césaire était poète avant tout. « Le langage poétique, disait-il, est le seul qui permette d’exprimer la complexité de l’homme ». Le seul, avec celui de la tragédie Grecque, le modèle de ses quatre pièces, qui étaient en même temps très politiques. La tragédie du roi Christophe (1963) est une réflexion sur l’expérience Haïtienne, Une saison au Congo (1966) part de l’assassinat de Patrice Lumumba, Une tempête (1969), inspirée de Shakespeare, a pour sujet l’aliénation coloniale et le Black Power américain. Dans l’entretien de présence africaine, Aimé Césaire disait : « C’est quoi une vie d’homme ? C’est le combat de l’ombre et de la lumière…c’est une lutte entre l’espoir et le désespoir, entre la lucidité et la ferveur…Je suis du côté de l’espérance, mais d’une espérance conquise, lucide, hors de tout naïveté ».Natalie LEVISALLES - LIBÉRATION
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Radio France Internationale a fait paraître ces enregistrements sous la forme de 33 tours dans les années 80. Aujourd’hui remasterisés ils nous permettent d’entrer dans l’univers de la poésie Créole des Caraïbes, de Guyane et plus largement de l’Océan Indien. C’est d’une mémoire collective insulaire au sens large dont il s’agit : à la fois géographique mais surtout géopolitique. Le coffret est l’objet d’une coédition entre radio France Internationale et la Ministère des Affaires étrangères. Intéressant à plus d’un titre.Lucas FALCHERO – REVUE DES MÉDIATHÈQUES ET DES COLLECTIONS MUSICALES
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"LIBREVILLE (AFP) — Trois grands écrivains, chantres de la "négritude", Aimé Césaire, Léon Gontran Damas et Léopold Sedar Senghor vont entrer dans la prestigieuse Pléiade, a annoncé à Libreville le directeur de "Continents noirs", une collection de chez Gallimard dédiée à l'Afrique.Ils seront les premiers auteurs négro-africains à être publiés dans la Pléiade.Cette "trinité de la négritude" doit entrer dans le panthéon de la littérature française et étrangère "d'ici à 2013", a précisé Jean-Noël Schifano, venu ce week-end présenter sa collection "Continents noirs", et plusieurs de ses auteurs, au Centre culturel français de Libreville.Le Martiniquais Aimé Césaire, né en 1913, le Guyanais Léon Gontran Damas (1912-1978) et le Sénégalais Léopold Sédar Senghor (1906-2001) se sont faits les chantres de la négritude, concept qu'ils ont inventé, à travers leurs oeuvres essentiellement poétiques. Senghor fut aussi président de la République du Sénégal et membre de l'Académie française.La Bibliothèque de la Pléiade, aux oeuvres imprimées sur papier bible et reliées sous couverture pleine peau dorée à l'or fin, a été créée en 1931 par un jeune éditeur indépendant, Jacques Schiffrin, originaire d'Azerbaïdjan, avant d'être reprise en 1933 par Gaston Gallimard." Dépèche AFP
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"Les plus grands noms des lettres francophones afro-caribéennes se sont confiés au micro de Radio France Internationale. Plusieurs interviews rares sont rééditées en CD en collaboration avec Frémeaux et Culturesfrance.Le premier coffret, « Négritude et poésie » (3 CD, 29,99 €), présenté par Jean-Louis Joubert, donne à entendre des poèmes choisis et des confidences personnelles de Léopold Sedar Senghor. La poésie de Jacques Rabemananjara paraîtra sans doute plus marquée par son époque. Mais le parcours de ce grand Malgache, poète de combat, est l’occasion de se plonger dans l’histoire douloureuse de son pays. La troisième partie de ce coffret redonne sa place à l’œuvre du poète congolais Tchicaya U Tam’si.Le second coffret, Insularité et poésie (4CD, 29,99 €), s’ouvre sur une conversation libre et savoureuse avec un Aimé Césaire en pleine forme, homme des eaux atlantiques plus que caraïbes, né près du volcan, rebelle de toujours. Derrière le personnage public, le poète bouillonne. De Césaire, RFI proposera prochainement le CD « Discours sur le colonialisme » lu par Younouss Diallo.Après l’auteur du Cahier d’un retour au pays natal, ce coffret rend hommage à trois autres figures de l’insularité en poésie. Deux d’entre eux sont originaires de l’Île Maurice : Edouard J. Maunick et Malcolm de Chazal, disparu en 1981. Mais c’est Léon-Gontran Damas qui, sans doute, apparaîtra le plus proche de nous. Une suite est attendue pour 2008, avec d’autres voix. Par ailleurs, une seconde histoire sonore de la colonisation se prépare, toujours à partir des documents de RFI, mais cette fois sous l’angle culturel." Valérie Marin La Meslée – LE MONDE DES LIVRES
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Liste des titres
  • Piste
    Titre
    Artiste principal
    Auteur
    Durée
    Enregistré en
  • 1
    Extrait du Cahier d'un retour au pays natal
    Césaire Aimé
    Aimé Césaire
    00:01:28
    2007
  • 2
    L'homme insulaire
    Césaire Aimé
    Aimé Césaire
    00:02:26
    2007
  • 3
    Extrait de Cahier d'un retour au pays natal
    Césaire Aimé
    Aimé Césaire
    00:01:54
    2007
  • 4
    La relation avec l'Afrique
    Césaire Aimé
    Aimé Césaire
    00:01:27
    2007
  • 5
    Extrait de Cadastre
    Césaire Aimé
    Aimé Césaire
    00:01:59
    2007
  • 6
    L'enfance à la Martinique
    Césaire Aimé
    Aimé Césaire
    00:03:54
    2007
  • 7
    Extrait de Moi laminaire
    Césaire Aimé
    Aimé Césaire
    00:00:56
    2007
  • 8
    Les études et le départ en France
    Césaire Aimé
    Aimé Césaire
    00:03:29
    2007
  • 9
    Extrait de Cadastre
    Césaire Aimé
    Aimé Césaire
    00:01:02
    2007
  • 10
    Extraits de Dit d'errance
    Césaire Aimé
    Aimé Césaire
    00:01:28
    2007
  • 11
    Extrait de Moi laminaire
    Césaire Aimé
    Aimé Césaire
    00:02:21
    2007
  • 12
    Extrait de Cahier d'un retour au pays natal
    Césaire Aimé
    Aimé Césaire
    00:02:16
    2007
  • 13
    De l'île au continent
    Césaire Aimé
    Aimé Césaire
    00:01:59
    2007
  • 14
    Extrait de Les armes miraculeuses
    Césaire Aimé
    Aimé Césaire
    00:01:01
    2007
  • 15
    Un caractère bien trempé
    Césaire Aimé
    Aimé Césaire
    00:02:18
    2007
  • 16
    Extrait de Les armes miraculeuses
    Césaire Aimé
    Aimé Césaire
    00:00:34
    2007
  • 17
    L'homme
    Césaire Aimé
    Aimé Césaire
    00:06:36
    2007
  • 18
    Deux extraits de Moi laminaire
    Césaire Aimé
    Aimé Césaire
    00:02:48
    2007
  • 19
    Deux extraits de Moi laminaire
    Césaire Aimé
    Aimé Césaire
    00:02:49
    2007
  • Piste
    Titre
    Artiste principal
    Auteur
    Durée
    Enregistré en
  • 1
    L'enfance à Maurice
    Maunick Edouard
    Aimé Césaire
    00:04:44
    2007
  • 2
    Extrait de Fusillez moi
    Maunick Edouard
    Edouard J.Maunick
    00:01:07
    2007
  • 3
    Les lieux d'enfance
    Maunick Edouard
    Edouard J.Maunick
    00:03:15
    2007
  • 4
    Extrait de Fusillez moi
    Maunick Edouard
    Edouard J.Maunick
    00:01:32
    2007
  • 5
    Les lieux d'enfance (suite)
    Maunick Edouard
    Edouard J.Maunick
    00:01:11
    2007
  • 6
    Extrait de Mascaret
    Maunick Edouard
    Edouard J.Maunick
    00:01:10
    2007
  • 7
    Les lieux d'enfance (suite)
    Maunick Edouard
    Edouard J.Maunick
    00:00:59
    2007
  • 8
    Extrait de Les manèges de la mer
    Maunick Edouard
    Edouard J.Maunick
    00:02:01
    2007
  • 9
    Les débuts poétiques
    Maunick Edouard
    Edouard J.Maunick
    00:04:12
    2007
  • 10
    Extrait de Ensoleillé vif
    Maunick Edouard
    Edouard J.Maunick
    00:01:26
    2007
  • 11
    Les débuts poétiques (suite)
    Maunick Edouard
    Edouard J.Maunick
    00:01:30
    2007
  • 12
    Extrait de En memoire du memorable
    Maunick Edouard
    Edouard J.Maunick
    00:02:30
    2007
  • 13
    La poésie comme passion
    Maunick Edouard
    Edouard J.Maunick
    00:02:30
    2007
  • 14
    Extrait de Ensoleillé vif
    Maunick Edouard
    Edouard J.Maunick
    00:00:51
    2007
  • 15
    Extrait de En memoire du memorable
    Maunick Edouard
    Edouard J.Maunick
    00:01:29
    2007
  • 16
    La hantise de la mort
    Maunick Edouard
    Edouard J.Maunick
    00:01:33
    2007
  • 17
    Extrait de Fusillez moi
    Maunick Edouard
    Edouard J.Maunick
    00:00:59
    2007
  • 18
    La négritude
    Maunick Edouard
    Edouard J.Maunick
    00:02:44
    2007
  • 19
    Extrait de Désert archipel
    Maunick Edouard
    Edouard J.Maunick
    00:01:09
    2007
  • 20
    Les mots pour le dire
    Maunick Edouard
    Edouard J.Maunick
    00:03:16
    2007
  • 21
    Extrait de En memoire du memorable
    Maunick Edouard
    Edouard J.Maunick
    00:01:44
    2007
  • 22
    L'exil à Paris
    Maunick Edouard
    Edouard J.Maunick
    00:02:34
    2007
  • 23
    Extrait de Quel côté la mer? (inédit en créole)
    Maunick Edouard
    Edouard J.Maunick
    00:07:18
    2007
  • Piste
    Titre
    Artiste principal
    Auteur
    Durée
    Enregistré en
  • 1
    Extrait de Sens plastique
    De Chazal Malcolm
    Malcolm de Chazal
    00:00:24
    2007
  • 2
    A la rencontre de l'homme
    De Chazal Malcolm
    Malcolm de Chazal
    00:00:29
    2007
  • 3
    Extrait de Sens plastique
    De Chazal Malcolm
    Malcolm de Chazal
    00:00:10
    2007
  • 4
    L'écriture de Sens plastique
    De Chazal Malcolm
    Malcolm de Chazal
    00:02:39
    2007
  • 5
    Extrait de Sens plastique
    De Chazal Malcolm
    Malcolm de Chazal
    00:00:44
    2007
  • 6
    un ecrivain pas comme les autres
    De Chazal Malcolm
    Malcolm de Chazal
    00:01:55
    2007
  • 7
    Extrait de Sens plastique
    De Chazal Malcolm
    Malcolm de Chazal
    00:00:29
    2007
  • 8
    LAs des contraires
    De Chazal Malcolm
    Malcolm de Chazal
    00:01:48
    2007
  • 9
    Extrait de La bouche ne s'endort jamais
    De Chazal Malcolm
    Malcolm de Chazal
    00:00:49
    2007
  • 10
    LAs des contraires
    De Chazal Malcolm
    Malcolm de Chazal
    00:04:57
    2007
  • 11
    Extrait de Sens plastique
    De Chazal Malcolm
    Malcolm de Chazal
    00:00:08
    2007
  • 12
    Le poète porte-parole de la vie
    De Chazal Malcolm
    Malcolm de Chazal
    00:01:05
    2007
  • 13
    Extrait de Petrusmok
    De Chazal Malcolm
    Malcolm de Chazal
    00:00:38
    2007
  • 14
    Le dialogue avec la nature
    De Chazal Malcolm
    Malcolm de Chazal
    00:01:19
    2007
  • 15
    Extrait de Petrusmok
    De Chazal Malcolm
    Malcolm de Chazal
    00:01:25
    2007
  • 16
    Le problème de dieu
    De Chazal Malcolm
    Malcolm de Chazal
    00:00:54
    2007
  • 17
    Extrait de Sens plastique
    De Chazal Malcolm
    Malcolm de Chazal
    00:00:34
    2007
  • 18
    Le poète et la postérité
    De Chazal Malcolm
    Malcolm de Chazal
    00:00:45
    2007
  • 19
    Extrait de Sens plastique
    De Chazal Malcolm
    Malcolm de Chazal
    00:01:49
    2007
  • 20
    Le grand provocateur
    De Chazal Malcolm
    Malcolm de Chazal
    00:09:05
    2007
  • 21
    Le peintre
    De Chazal Malcolm
    Malcolm de Chazal
    00:01:32
    2007
  • 22
    Le grand provocateur (suite)
    De Chazal Malcolm
    Malcolm de Chazal
    00:01:30
    2007
  • 23
    Le grand provocateur (suite)
    De Chazal Malcolm
    Malcolm de Chazal
    00:04:26
    2007
  • 24
    Le grand provocateur (suite)
    De Chazal Malcolm
    Malcolm de Chazal
    00:01:31
    2007
  • 25
    Le grand provocateur (suite)
    De Chazal Malcolm
    Malcolm de Chazal
    00:04:58
    2007
  • Piste
    Titre
    Artiste principal
    Auteur
    Durée
    Enregistré en
  • 1
    Extrait de Pigments
    Damas Léon-Gontran
    Léon-Gontran Damas
    00:00:51
    2007
  • 2
    Présentation
    Damas Léon-Gontran
    Léon-Gontran Damas
    00:00:17
    2007
  • 3
    L'étudiant en Paris, nombril du monde
    Damas Léon-Gontran
    Léon-Gontran Damas
    00:04:11
    2007
  • 4
    Le témoignage de L.S. Senghor
    Damas Léon-Gontran
    Léon-Gontran Damas
    00:01:08
    2007
  • 5
    Extrait de Pigments lu par Senghor
    Damas Léon-Gontran
    Léon-Gontran Damas
    00:00:27
    2007
  • 6
    Le témoignage de L.S. Senghor (suite)
    Damas Léon-Gontran
    Léon-Gontran Damas
    00:00:37
    2007
  • 7
    Extrait de Pigments lu par Senghor
    Damas Léon-Gontran
    Léon-Gontran Damas
    00:00:43
    2007
  • 8
    La réédition de Pigments par Présence africaine
    Damas Léon-Gontran
    Léon-Gontran Damas
    00:00:48
    2007
  • 9
    Extrait de Pigments
    Damas Léon-Gontran
    Léon-Gontran Damas
    00:01:08
    2007
  • 10
    Extrait de Pigments
    Damas Léon-Gontran
    Léon-Gontran Damas
    00:00:34
    2007
  • 11
    L'influence africaine
    Damas Léon-Gontran
    Léon-Gontran Damas
    00:00:15
    2007
  • 12
    Extrait de Pigments
    Damas Léon-Gontran
    Léon-Gontran Damas
    00:01:39
    2007
  • 13
    L'influence africaine
    Damas Léon-Gontran
    Léon-Gontran Damas
    00:01:34
    2007
  • 14
    Extrait de Névralgies
    Damas Léon-Gontran
    Léon-Gontran Damas
    00:01:14
    2007
  • 15
    Introduction à Cette nuit où il y en eut un
    Damas Léon-Gontran
    Léon-Gontran Damas
    00:03:06
    2007
  • 16
    Témoignage d'Aimé Césaire
    Damas Léon-Gontran
    Léon-Gontran Damas
    00:02:23
    2007
  • 17
    Extrait de Black label
    Damas Léon-Gontran
    Léon-Gontran Damas
    00:03:07
    2007
  • 18
    Interlude
    Damas Léon-Gontran
    Léon-Gontran Damas
    00:00:09
    2007
  • 19
    Présentation
    Damas Léon-Gontran
    Léon-Gontran Damas
    00:00:05
    2007
  • 20
    Extrait de Black label
    Damas Léon-Gontran
    Léon-Gontran Damas
    00:00:47
    2007
  • 21
    Me revient (inédit)
    Damas Léon-Gontran
    Léon-Gontran Damas
    00:01:02
    2007
  • 22
    Extrait de On m'écrit (inédit)
    Damas Léon-Gontran
    Léon-Gontran Damas
    00:01:02
    2007
  • 23
    Ce n'est point la manière (inédit)
    Damas Léon-Gontran
    Léon-Gontran Damas
    00:01:24
    2007
  • 24
    Cinq extraits de Pigments et non le vent (inédit)
    Damas Léon-Gontran
    Léon-Gontran Damas
    00:08:02
    2007
  • 25
    Deux extraits de Névralgies
    Damas Léon-Gontran
    Léon-Gontran Damas
    00:04:05
    2007
  • 26
    Il me revient (inedit)
    Damas Léon-Gontran
    Léon-Gontran Damas
    00:01:21
    2007
  • 27
    Mine de riens (inedit)
    Damas Léon-Gontran
    Léon-Gontran Damas
    00:01:13
    2007
  • 28
    Trois morceaux choisis de La profuse et diffuse odeur (inédit)
    Damas Léon-Gontran
    Léon-Gontran Damas
    00:03:12
    2007
  • 29
    Extrait de Névralgies
    Damas Léon-Gontran
    Léon-Gontran Damas
    00:00:15
    2007
Livret

LES GRANDES VOIX DU SUD – II

LES GRANDES VOIX DU SUD – II

INSULARITÉ & POÉSIE

AIMÉ CÉSAIRE
ÉDOUARD J. MAUNICK 
LÉON-GONTRAN DAMAS
MALCOLM DE CHAZAL

Poésie africaine et malgache : entre oralité et écriture
PRÉFACE
Il y a dans les poèmes une énergie particulière de la parole, qui nous est déjà sensible quand nous les lisons pour nous-mêmes, en lecture muette, mais qui rayonne de tout son éclat, quand ils sont proférés à voix haute. Le vieux mythe d’Orphée exprimait déjà cette puissance du poème : chantant en s’accompagnant de la lyre, Orphée réunissait autour de lui toutes les bêtes sauvages, et même les arbres le suivaient en cortège. Ce qui s’accorde parfaitement avec la vieille conception animiste du verbe, qui imprègne toujours la civilisation africaine. Le verbe est l’actualisation de la force vitale : il est créateur par la parole de Dieu, mais cette création se continue dans le souffle humain. Toute parole est donc intervention dans l’ordre du monde, qu’elle soutient ou qu’elle réorganise. Léopold Sédar Senghor a souvent insisté (par exemple dans la postface d’Éthiopiques) sur l’importance qu’il accordait à l’union intime du chant, de la parole et de la musique dans le poème. C’est la condition de sa puissance efficace. La diction du poème est donc essentielle. « Le poème est comme une partition de jazz, dont l’exécution est aussi importante que le texte. »
Beaucoup de poètes et d’amateurs de poésie le savent bien, qui ont multiplié les lectures publiques et les récitals de poésie. Alors que les livres de poésie peinent à trouver une diffusion satisfaisante, les poèmes atteignent directement le public par la médiation de l’oralité. La voix du comédien qui les lit (ou du poète lui-même) leur donne la force de la présence évidente. Les poètes de la négritude ont d’abord été des poètes du cri : il leur fallait libérer les voix empêchées, parler pour ceux qui n’ont jamais eu la parole parce qu’ils étaient bâillonnés par l’histoire, l’esclavage, la misère. C’est le rêve que dessine le Cahier d’un retour au pays natal d’Aimé Césaire : « Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche, ma voix la liberté de celles qui s’affaissent au cachot du désespoir. » Dans un registre plus apaisé, Senghor se fixe à peu près la même mission : « Notre noblesse nouvelle est non de dominer notre peuple, mais d’être son rythme et son cœur/Non de paître les terres, mais comme le grain de millet de pourrir dans la terre/Non d’être la tête du peuple, mais bien sa bouche et sa trompette. » (« Poème liminaire » d’Hosties noires). Mais Césaire comme Senghor ont d’abord couché leur cri sur le papier. Comment ne pas craindre d’être trahis par l’écriture ? Reprenant à son compte une vieille remarque de Platon, Senghor constate que « l’encre du scribe est sans mémoire ». L’écriture a le grand mérite de conserver, mais ce qu’elle garde, c’est une parole momifiée, dont la signification se dissout avec le temps, dans l’effacement de ce qui la faisait vivre : le ton, l’accent, le rythme oral, la gestuelle, le contexte avec l’implicite partagé avec les auditeurs. Les poètes africains et antillais ont souvent voulu inscrire dans leur texte une sorte de mémoire de l’oralité, en jouant de la typographie, en multipliant les effets de rythme, d’échos, de reprises. Senghor précise même les orchestrations souhaitées pour ses poèmes : « woï pour trois kôras et un balafong ». Parfois, on devine l’affleurement de la langue originaire du poète. Moins dans les mots de langue africaine dont Senghor parsème ses poèmes (ils sont là surtout pour leur opacité poétique) que dans les subtiles dérives du français des Francophones. Édouard Maunick est peut-être l’exemple le plus remarquable quand il glisse sous la surface française de ses poèmes les traces vivantes de son appartenance créole. Sa syntaxe parfois énigmatique, sa pratique de l’élision des mots outils, la préférence donnée à la juxtaposition sur la subordination sont autant de marques de cette créolisation. Si, comme il l’affirme dans une belle formule, la langue française est « à jamais [sa] grande permission », c’est parce qu’elle accepte de prendre une tournure créole :« ne pas craindre de bondir/sur les mots les plus créoles ils ont goût de petits piments verts/mais aussi saveur de mangue que l’on tête/des mots cris des mots crus des mots cadence. »
Cette hantise de l’oralité, partagée par la plupart des poètes (Saint-John Perse est l’exception, qui préférait la lecture silencieuse), justifie l’intérêt porté à l’interprétation orale que les poètes donnent de leurs œuvres. Il y entre le même plaisir que celui des mélomanes appréciant les interprétations d’une même œuvre par différents musiciens.  Nous pouvons écouter la voix de quelques-uns des grands poètes du siècle passé : Apollinaire, Le Pont Mirabeau, Aragon, Les Lilas et les Roses. Lectures émouvantes, surprenantes, parfois déroutantes (Aragon ne respecte pas la scansion de ses alexandrins…).
Grâce à une initiative du CLEF (organisme que le ministère de la coopération avait chargé de promouvoir les littératures des pays du Sud, par la publication de la revue Notre librairie devenue aujourd’hui Cultures Sud) et de Radio-France Internationale, une série de disques (de vénérables 33 tours) a été publiée dans les années 1980, présentant des entretiens avec les poètes (pour Malcolm de Chazal, décédé en 1981, on a pu bénéficier d’un enregistrement réalisé par la radio mauricienne) ainsi qu’une anthologie de leur œuvre, lue par eux-mêmes ou par des comédiens (ou par Édouard Maunick, admirable lecteur de ses propres poèmes, qui avait aimablement accepté de lire les textes de ses amis : son « interprétation » de poèmes de Tchicaya U Tam’si est particulièrement émouvante). La reprise de ces enregistrements sur le support moderne du disque compact va permettre de redécouvrir ces documents (les entretiens avec les auteurs apportent souvent des précisions alors inédites sur leur biographie et sur l’élaboration de leur œuvre). Mais il ne faut pas les considérer sous leur seul aspect historique, même s’il est bien émouvant d’entendre par-delà la mort la voix de ceux qui sont maintenant disparus. Ce sont aussi des œuvres littéraires orales (dans cette oralité redécouverte que permettent les technologies modernes). Le jeu subtil des inflexions, l’accent mis sur tel rythme, la musique des voix ajoutent quelque chose au texte des poèmes. Ce que montre l’écoute attentive de ces disques, c’est l’admirable richesse de ce que Léopold Sédar Senghor appelait dans le titre de son anthologie de 1948 « la poésie négro-africaine et malgache de langue française ». Certes, cette poésie est engagée. Elle est chargée d’un poids d’histoire et de souffrance contre lequel elle porte témoignage. Mais elle ne s’en laisse pas écraser. Car elle renoue avec une conception de la poésie consubstantielle à l’oralité africaine : une poésie immédiate, imposant la force de sa parole. Et elle affirme sa liberté dans son usage souvent ludique du français : une langue qu’elle invente et façonne à son désir, et qui sort revitalisée de son contact avec les cultures des autres continents. Car selon les mots du poète haïtien René Depestre : « De temps à autre il est bon et juste/de conduire à la rivière/la langue française/et de lui frotter le corps/avec des herbes parfumées qui poussent en amont/de mes vertiges d’ancien nègre marron. »
Jean-Louis JOUBERT
 © CULTURESFRANCE/Cultures Sud


Ont participé à la rédaction de ce livret : Denise Coussy, Jean-Louis Joubert, Daniel Maximin, Tahar Bekri, Christophe Chabbert, Marcel Bibas, Sandrine Pujols. Remerciements : Conception du projet : Jacqueline Sorel, Nathalie Carré, Nathalie Philippe, Production et réalisation : Théogène Karabayinga, avec Evelyne Plancel et Xavier Guibert (R.F.I.), Nathalie Philippe, Yann Lézénès (Culturesfrance), Coordination :  Jean de Collongue (Culturesfrance); Jean-Jacques Dufayet, Thierry Perret (R.F.I.). Remerciements : Christiane Yandé Diop, Marcel Bibas, Valérie Senghor, Maurice Sonar Senghor, Daniel Maximin, Amadou Lamine Sall, pour leur aide précieuse; Catherine Sournin et la sonothèque de R.F.I. Ce projet n’aurait pu voir le jour sans Françoise Ligier, à l’initiative des enregistrements originaux, avec Jacqueline Sorel, des Voix de l’écriture.


Poetry from Africa and the Madagascar: between the oral and the written word - Preface
Even when we read poetry silently, we are aware of the specific energy of the poetic word. But when we read it aloud, this energy appears to us in all its radiance. Remember the ancient Orpheus legend which expressed the strength of poetry: while Orpheus sung to the tune of the lyre which he played himself, all the wild beasts would gather around him and even the trees would follow him in silent procession. Such a vision of poetry is not very different from the old animist conception of the Word which pervades the African civilisation. The spoken word is the concretization of the vital forces. As God’s speech, it is at the origin of creation and the human breath has inherited something of this process of creation. We can therefore say that all speech is intervention into the order of the world which it sustains or perhaps reorganizes. Leopold Sedar Senghor often emphasized (for example, in the postface of his collection of poetry called “Les Ethiopiques”) the importance of the intimate union between songs, speech and music in his poetry. It’s in this intimacy that lie the force and effectiveness of poetry. As a result, reading aloud a poem is essential. « Le poème est comme une partition de jazz, dont l’exécution est aussi importante que le texte. »
As poets and amateurs of poetry know well the importance of reading poetry aloud, they participate willingly in public poetry readings and recital events which are very popular. So much so that while the market for poetry books has narrowed, poetry reaches its public directly through recitals. The voice of the professional actor who reads aloud (or that of the poet) lends to the text a forcefulness and a sense of urgency. The negritude poets first cried out to the world, lending voice to the voiceless who had been silenced, speaking for those who had never been allowed to express their feelings because they had been gagged by history, slavery and misery. This is the dream which is the theme of Le Cahier d’un retour au pays natal by Aimé Césaire. « Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche, ma voix la liberté de celles qui s’affaissent au cachot du désespoir. » In a more subdued style, Senghor attributes to the poet the same mission : « Notre noblesse nouvelle est non de dominer notre peuple, mais d’être son rythme et son cœur/ Non de paître les terres, mais comme le grain de millet de pourrir dans la terre/ Non d’être la tête du peuple, mais bien sa bouche et sa trompette. » (Poème liminaire d’Hosties noires). But both Cesaire and Senghor have first used the written word to express their anguish. We may therefore wonder whether the poet is not betrayed to some extent by the written word. Repeating an old saying by Plato, Senghor states that « the ink of the scribe has no memory ». The written word can easily be preserved, but what is preserved becomes a mummified speech whose meaning gets dissolved through time and its living aspects (such as the tone, the accent, the oral scansion, the gesture, and all that was shared with the audience), are progressively lost. African and West Indian poets have often attempted to inscribe their texts in what we may call the oral memory, by using different typographies, making extensive use of rhythm, echoes and repetitions. Senghor goes to the extent of indicating the kind of orchestrations he wished to accompany his poems: “woï pour trois kôras et un balafong”. In many cases, we perceive the presence of the native language of the poet, not so much in the African words with which Senghor scatters his poetry (chosen essentially because of their poetical opacity), but in the subtle derivations of the French that the francophone speaker uses. Edouard Maunick is perhaps the best example of this when he hides under the French surface of his poems the obvious traces of his creolese origins. His often enigmatic syntax, his use of the elision of “mots-outils”, his preference for juxtapositioned (and not for subordinate) clauses stand witness to the creolization at work in his poetry. When he proclaims, using a very beautiful expression, that the French language is “à jamais [sa] grande permission”, it’s because this language accepts to go the creole way: “Ne pas craindre de bondir/ sur les mots les plus créoles s’ils ont goût de petits piments verts/ Mais aussi saveur de mangue que l’on tête/ Des mots cris des mots crus des mots cadence.”
This obsession with orality is shared by most of the poets (with the exception of Saint-John Perse who preferred silent readings) and justifies the interest shown by the public to the reading sessions where poets themselves read out from their works. This phenomenon may be compared to the pleasures that music lovers take in listening to various versions of a same piece of music. We listen with rapture to the voices of some of the great poets of the past century: for example, Apollinaire reading aloud his Le Pont Mirabeau or Aragon Les lilas et les roses. These recitations are moving, surprising and even unexpected when, for example, we hear Aragon reading without respecting the caesuras of his own alexandrine verses. Thanks to an initiative of CLEF (which had been given by the Ministry of Coopération the task of promoting literatures of the South through the magazine Cultures Sud / Notre Librairie) and thanks to RFI, a series of records (old LPs) were edited and put on the market in the 80s. These recordings included interviews of the poets (for instance, Malcolm de Chazal died in 1981 but a recording of his speech was proposed by the Maurician radio) as well as an anthology of their works from which sometimes the poets read out themselves. Some of the readings are by professional actors or by Edouard Maunick who turned out to be an admirable reader of his own poems or those of his friends (his readings of Tchicaya U’Tamsi’s poems are especially moving). Reediting of these readings on compact records will allow the public to rediscover these documents (the interviews of the writers throw new light on aspects of their biographies or their works). Although it is indeed moving to listen to the voices of people who are no longer with us, these recordings have more than only an historical interest. These are real oral works that new technologies enable us to rediscover. The subtle play of the oral inflexions, the emphasis put on certain rhythms, the music of the voice add something precious to the texts of the poems.
When listening carefully to these recordings, we become aware of the admirable richness of what Senghor called in the title of his anthology of 1948: “la poésie négro-africaine et malgache”.  This is obviously militant poetry, voicing the history and sufferings of the millions that its poets aimed to denounce. But what we listen to is never crushed by the weight of history because precisely this poetry draws its essence from African orality: it is direct poetry and it asserts the strength of its speech. It is a poetry which proclaims its freedom by playing with the French language. A language which invents its way of expressing itself in accordance with its desires and which comes out strengthened from its contact with the cultures of other continents. As the poet from Haiti René Depestre wrote: “De temps à autre il est bon et juste /De conduire à la rivière /La langue française /Et de lui frotter le corps /Avec des herbes parfumées qui poussent en amont /De mes vertiges d’ancien nègre marron”.
Jean-Louis JOUBERT (traduit en anglais par Denise Coussy)


Aimé Césaire : “la force de regarder demain”
« J’habite une blessure sacrée/j’habite des ancêtres imaginaires/j’habite un vouloir obscur/j’habite un long silence/j’habite une soif irrémédiable… » En cinq vers tout est dit : Aimé Césaire se veut un homme de conviction, de création, de témoignage. C’est d’abord une fidélité à l’histoire, l’exigence du droit à la mémoire, le refus du silence sur les crimes du passé, la mémoire des résistances : « Oui, écrit-t-il : il se passe que des hommes qui roulaient bord sur bord leur destin de jungle et de misère, assaillis de doutes, de sollicitations contradictoires, se sont, à force de tâtonnements nerveux, d’incohérence, de fulgurance, TROUVÉS. » Dès son premier texte, le Cahier d’un retour au pays natal, apparaît la volonté de peindre la métamorphose de « cette foule inerte » brisée par l’histoire, en un peuple d’« insolites bâtisseurs » au milieu d’un « paradis raté ». Dans son théâtre, défile une galerie de bâtisseurs sur les champs de ruines de l’histoire : les deux héros mythiques du Rebelle et de Caliban qui encadrent les deux figures historiques du roi Christophe et de Patrice Lumumba, creusant jusqu’à la mort les fondations de leur nation toute neuve à Haïti et au Congo. Césaire est aussi l’homme du vouloir, c’est-à-dire de l’action et de l’engagement collectif qui ont balisé sa longue carrière politique. Ce familier des grands rêves est aussi un bâtisseur lucide du quotidien. Et la principale leçon de son action politique, c’est bien cette certitude toujours affirmée que les véritables avancées de la liberté et de la dignité ne sont pas celles qui s’octroient d’en haut ou qui se décrètent d’ailleurs, mais celles qui se conquièrent par la responsabilité collectivement assumée. Tout cela, bien entendu, ne va pas sans les « blessures » et sans les « silences » qui l’habitent selon son propre aveu. Et c’est en définitive surtout la poésie qui constitue sa « parole essentielle » celle qui donne « la force de regarder demain ». Ce que célèbre son frère Senghor comme son : « sillage de lumière en plein midi ».
Daniel MAXIMIN


Aimé Césaire
01/ Extrait de Cahier d’un retour au pays natal 1’28
02/ L’homme insulaire 2’26
03/ Extrait de Cahier d’un retour au pays natal 1’54
04/ La relation avec L’Afrique 1’27
05/ Extrait de Cadastre 1’59
06/ L’enfance à la Martinique 3’54
07/ Extrait de Moi Laminaire 0’56
08/ Les études et le départ en France 3’29
09/ Extraits de Cadastre 1’02
10/ Extraits de Dit d’errance 1’28
11/ Extraits de Moi Laminaire 2’21
12/ Extraits de Cahier d’un retour au pays natal 2’16
13/ De l’île au continent 1’59
14/ Extrait de Les Armes miraculeuses 1’01
15/ Un caractère bien trempé 2’18
16/ Extrait de Les Armes miraculeuses 0’34
17/ L’homme 6’36
18/ Deux extraits de Moi Laminaire 2’48
19/ Deux extraits de Moi Laminaire 2’49
Total : 42’44


Bibliographie d’Aimé Césaire

Œuvres d’Aimé Césaire

Cahiers d’un retour au pays natal, Paris, Présence africaine, 1956 [1ère édition en 1939, réed. Présence africaine, Paris/Dakar, 1983].
Les Armes miraculeuses, Paris, Gallimard, 1946.
Soleil cou coupé, éditions K, coll. « Le Qua­drangle », Paris, 1948.
Corps perdu, Paris, Éditions Fragrance, 1949, [illustré par 32 eaux-fortes de Pablo Picasso].
Ferrements, Seuil, Paris, 1961.
Moi laminaire…, Paris, Seuil, 1961 [coll. « Points/essais », 1991].
La Poésie, Paris, Seuil, 1994 [édition établie par Gilles Carpentier et Daniel Maximin].

Théâtre
Et les chiens se taisaient, Paris, Présence afri­caine, 1956.
Les Tragédies du roi Christophe, Paris, Présence afri­caine, 1963 [rééd. 1993].
Une saison au Congo, Paris, Seuil, 1966, [coll. « Points/essais », 1974 ; coll. « Théâtre », Paris, 1977].
Une tempête : d’après La Tempête de Shakespeare. Adaptation pour un théâtre nègre, Paris, Seuil, 1969, [coll. « Point/essais », 1975 ; coll. « Points roman », Paris, 1975].

Autres
Discours sur le colonialisme suivi de Discours sur la Négritude, Paris, Présence africaine, coll. « Poche », 2004 [1re édition Réclame, Paris, 1951].
Lettre à Maurice Thorez, Présence africaine, Paris, 1956.
Toussaint Louverture. La Révolution française et le problème colonial, Paris, Présence africaine, 1961 [réed. Présence africaine, Paris, 2004].
Nègre je suis, nègre je resterai, entretien avec François Vergès, Paris, Albin Michel, coll. « Itinéraires du savoir », 2005.

Bibliographie critique
« Aimé Césaire », Europe numéro spécial 832-833, septembre 1998.
Aimé Césaire ou l’Athanor d’un alchimiste : Actes du premier colloque international sur l’œuvre littéraire d’Aimé Césaire, Paris, 21-23 novembre 1985, éditions caribéennes, Paris, 1987.
CONDÉ Maryse, Cahier d’un retour au pays natal : Césaire, Paris, Hatier, coll. « Profil d’une œuvre », 1978.
CONFIANT Raphaël, Aimé Césaire. Une traversée paradoxale su siècle, Paris, Stock, 1994 [Réed. Ecritures, 2006].
DELAS Daniel, Aimé Césaire ou le « verbe parturiant », Paris, Hachette/Supérieur, 1992.
HENANE René, Césaire et Lautréamont. Bestiaire et métamorphose, Paris, L’Harmattan, 2006.
HENANE René, Les jardins d’Aimé Césaire, Paris, L’Harmattan, 2004.
HENANE René, Aimé Césaire, le chant blessé : biologie et poétique, Paris, Jean-Michel Place, 2000.
KESTELOOT Lilyan, Aimé Césaire, Paris, Seghers,  1979.
LACARRIÈRE Jacques, Ce que je dois à Aimé Césaire, Paris, Bibliophane-Daniel Radford, 2004 [dessins de Wilfredo Lam).
LE BRUN Annie, Statue au cou coupé, Paris, Jean-Michel Place, 1996.
LE BRUN Annie, Pour Aimé Césaire, Paris, Jean-Michel Place, 1994.
MOUTOUSSAMY Ernest, Aimé Césaire : Député à l’Assemblée nationale, 1945-1993. Paris, L’Harmattan, 1993.
NGAL Georges, Aimé Césaire. Un homme à la recherche d’une patrie, Paris, Présence africaine, 1994.
NGAL Mbwil a Mpaang et STEINS Martin (éds.), Césaire 70, Paris, Silex, 1994.
PATRICE Louis, « A, B, C…ésaire : Aimé Césaire de A à Z », Matoury, Ibis rouge, (Guyane), 2003.
SONGOLO Aliko, Aimé Césaire : une poétique de la découverte, Paris, L’Harmattan, 1985.
THÉBIA-MELSAN Annick et LAMOUREUX Gérard (éds.), Aimé Césaire, pour regarder le siècle en face, Paris, Maisonneuve & Larose, 2000.
TOUMSON Roger et SIMONNE Henry-Valmore, Aimé Césaire. Le Nègre inconsolé. Paris, Syros, 1994.
TSHITENGE LUBABU Muitubile K., Césaire et nous. Une rencontre entre l’Afrique et les Amériques au XXIe siècle, Paris, Cauris éditions, 2004.


Édouard J. Maunick, une insularité universelle
Porté par la voix, le poème déroule ses vagues dans la rumeur de l’île, île faite terre ouverte et magnifique jardin, offrande de la nature. On n’oublie pas la voix d’Édouard Maunick, elle résonne en vous comme le vaste océan emporté par le mouvement de la houle et le désir de tout emporter sur son passage, charriant tous les éléments. Car il s’agit, d’une manière gourmande et jubilante, de tout nommer, de se délecter avec les mots. Tout doit être nommé dans la multitude des apparte­nances ethniques, linguistiques. Maurice est le centre ontologique pour le poète parce que l’insularité est le lieu du « tout monde ». S’y croisent et vivent tant de peuples, de cultures. C’est donc un cadeau que d’être né mais né, justement, dans cette nature-jardin, né métis, nourri des toutes les couleurs entremêlées et riches. Et si l’insularité est si essentielle dans l’œuvre du poète, c’est qu’elle est chant d’amour bercé par la magie d’un verbe voyageur, d’une parole héritière d’imaginaires foisonnants et quotidiens où il n’y a pas de place pour le paysage minimaliste, monocolore et plat. Dans le sang du poète s’enchevêtrent Afrique et Asie, mémoires douces et violentes, français et créole, grandeur et misère de l’Histoire. S’il s’affirme proche de Senghor ou poète de la négritude, ce n’est point pour des revendications idéologiques mais pour la noblesse de l’humain. Ce visage-là est celui qui porte l’intensité des conflits et des antagonismes. Célébration d’être venu au « monde pour l’allumer de tous les méridiens ». Femme, terre aimées parce qu’elles sont nourricières et le poème de leur rendre hommage. Même si la colère est là, la douleur aussi d’être parti sur le chemin de l’exil à l’âge de vingt-neuf ans. Le chant se poursuivra pourtant dans le vaste monde, en dépit de la solitude, des affres de l’ab­sence, du poème « lavé relavé par la nuit ». Parce que le poète appartient au monde, frère de tous les combats pour la dignité humaine, il sera proche de Nelson Mandela et viendra comme ambassadeur de Maurice à Pretoria où il vit actuellement.
Tahar BEKRI


Édouard J. Maunick
01/ L’enfance à Maurice 4’44
02/ Extrait de Fusillez-moi 1’07
03/ Les lieux d’enfance 3’15
04/ Extrait de Fusillez-moi 1’32
05/ Les lieux d’enfance (suite) 1’11
06/ Extrait de Mascaret 1’10
07/ Les lieux d’enfance (suite) 0’59
08/ Extrait Les manèges de la mer 2’01
09/ Les débuts poétiques 4’12
10/ Extrait de Ensoleillé vif 1’26
11/ Les débuts poétiques (suite) 1’30
12/ Extrait de En mémoire du mémorable 2’30
13/ La poésie comme passion 2’30
14/ Extrait de Ensoleillé vif 0’51
15/ Extrait de En mémoire du mémorable 1’29
16/ La hantise de la mort 1’33
17/ Extrait de Fusillez-moi 0’59
18/ La négritude 2’44
19 Extrait Désert archipel 1’09
20/ Les mots pour le dire 3’16
21/ Extrait de En mémoire du mémorable 1’44
22/ L’exil à Paris 2’34
23/ Extrait de De quel côté la mer ?(inédit en créole) 7’18
Total : 51’55


Bibliographie d’Édouard J. Maunick

Œuvres d’Edouard Maunick
Ces oiseaux du sang, Port-Louis, île Maurice, Regent Press, 1954.
Les Manèges de la mer, Paris, Présence africaine, 1964. Préface de Pierre Emmanuel.
Jusqu’en terre Yoruba, Paris, Présence africaine, 1965.
Mascaret ou le livre de la mer, Paris, Présence africaine, 1966. Préface de Jacques Howlett.
Fusillez-moi, Paris, Présence africaine, 1970.
Ensoleillé vif, Paris, Éditions Saint-Germain-des-Prés, coll. « Le multipliant », 1976, Préface de Léopold-Sédar Senghor ; Dakar, Nouvelles Éditions Africaines, 1977. Prix Apollinaire 1977.
En mémoire du mémorable suivi de Jusqu’en terre Yoruba, Paris, L’Harmattan, 1979.
Désert-archipel suivi de Cantate Païenne pour Jésus Fleuve, Paris, Publisud, 1982.
Nja Mahdaoui (album), Tunis, Cérès Productions, coll. « Peinture », 1983. Préface et poèmes d’Édouard J. Maunick.
Saut dans l’arc-en-ciel, Tunis, Le Calligraphe, 1985. Préface d’Étiemble.
La Cap de désespérance, Soweto, Paris, Intertexte, 1987 (édition limitée). Encres de Metchtilt.
Un arbre en est la cause, Saint-Laurent-du-Pont (Isère), Atelier d’art Marc Pessin, 1987 (tirage limité). Illustrations de Qotbi.
Mandela mort et vif, Paris, Silex, 1987.
Paroles pour solder la mer, Paris, Gallimard, 1988.
Anthologie personnelle, Arles, Actes Sud, 1989.
Pays de permission (album), Paris, Argraphies, 1989, photographies de Jean-Pierre Évrard, poème d’Édouard J. Maunick.
Résonances, Souchi & les poètes [ouvrage collectif, poèmes de Maunick], Arles, Actes Sud, 1990.
« Ki koté la mer » (poème créole), L’Express, île Maurice, 1991.
De sable et de cendre, Luxembourg, PHI, 1996. Préface de Werner Lambersy, encres de Robert Brandy.
Seul le poème, Luxembourg, PHI, en coédition avec Écrits des Forges (Québec) et Grand Océan (la Réunion), 2000. 1996. Encres de Robert Brandy.
Mandela mort et vif / Mandela dead or alive (édition bilingue du poème de 1987), Pretoria, Prothea Publishing, 2001, Encres de Nja Mahdaoui.
Elle et île de la même passion, Paris, Le Cherche-Midi, 2001. Préface de Jean Orizet.
Brûler à vivre/Brûler à survivre, Sarcelles, Le Carbet, 2004.
50 quatrains pour narguer la mort, suivi de Contre-silence, Seghers, coll. « Autour du monde », 2006. L’édition reprend celle des Éditions Bartholdi parue en 2005, avec des illustrations de Nja Mahdaoui.

Ouvrages critiques (bibliographie sélective) :
[Collectif] « Édouard Maunick : Hommages », Itinéraires et contacts de cultures [hors série], Université de Paris XIII / L’Harmattan, 1992. Avec les articles de Serge Bourjea, Raymond Chasle, Jean Fanchette, Jean-Louis Joubert, Andrée Le Guillou, Bernard Mouralis et Marie-Christine Rochmann.
AMADOU Kouakou Dongo David, L’univers poétique d’Édouard Maunick, Thèse de doctorat nouveau régime, Université de Paris XII-Val-de-Marne, 2004.
BOSQUET Alain, « Édouard J. Maunick ou le joyeux tropiques », Revue des deux mondes, avril 1989.
BOURJEA Serge, « L’archipel Maunick », Notre Librairie n° 72, Paris, octobre-décembre 1983.
BOURJEA Serge, « Dérives d’Édouard Maunick », Les Cahiers du GREFIC, Université de Montpellier, volume 3, 1994.
SOPOVA Jasmina, Édouard Maunick, Bio-bibliographie analytique, Université de
Paris-Nord/Vent et marées, Villetaneuse/La Réunion, 1992.

Entretiens
« Entretiens avec Édouard Maunick : La langue française, un jour, a pris la mer », propos recueillis pas Michèle Zalessky pour la revue Diagonales n° 18, avril 1991.
« Édouard Maunick, le poète et la nouvelle », propos recueillis par Jasmina Sopave pour la revue Notre Librairie, volume « La nouvelle », Paris, 1992.
« Les littératures de l’océan Indien », entretien avec Jean-Louis Joubert in Les Dossiers de l’Association réunionnaise de communication et de culture, volume 7 (CD audio de 51 minutes).


Malcom de Chazal ou le surréalisme cosmogonique
Incompris chez lui, Malcolm de Chazal envoie en 1945 aux artistes français sur lesquels il fonde tous ses espoirs, quelques exemplaires d’un gros ouvrage qu’il vient de faire paraître à l’île Maurice, Sens plastique II. Une vague de frénésie s’empare alors du groupe surréaliste. André Breton affirme ne rien avoir « entendu de si fort depuis Lautréamont ». Jean Paulhan, subjugué, réussit à con­vaincre Gaston Gallimard de publier le livre, et c’est loin des sarcasmes de son île que Chazal connaît la consécration. Une fois publié, le livre ne tarde pas à trouver un public enthousiaste. Une deuxième publication chez Gallimard, La Vie filtrée, en 1949, exploite pour un temps le phénomène de mode Chazal. Mais, après une courte flambée, on ne parle plus en France de l’œuvre de Malcolm. C’est loin de Paris qu’il va écrire les plus belles pages de son œuvre, qui sont aussi peut-être les moins connues du grand public. À partir de 1950, il consacre tout son temps à la rédaction de son Petrusmok, une œuvre magistrale qui inaugure une nouvelle manière poétique. C’est à partir de cette époque que son « obsession cosmogonique » se fait plus pressante en devenant ouvertement la finalité de son écriture. Toute sa doctrine théologique, son Unisme, sera en effet exposée dans une bonne dizaine d’ouvrages, au cours de la décennie qui suit la publication de son étrange Petrusmok. Il publie à Maurice ses petits essais à compte d’auteur, produisant beaucoup, écrivant dans la fièvre de l’inspiration prophétique. Mais, brutalement, en 1958, il se détourne de l’écriture et se tourne vers la peinture. Dès lors, il se met à peindre des gouaches pleines de candeur à la manière d’un enfant. Un ouvrage en 1973, suivi d’un essai et d’une sorte d’autobiographie curieuse en 1974, mettra un terme à l’étonnante carrière littéraire de Malcolm. Il meurt en 1981 en laissant une œuvre qui ne laisse pas de fasciner aujourd’hui un public de plus en plus nombreux.
Christophe CHABBERT


Malcolm de Chazal
01/ Extrait de Sens plastique 0’24
02/ A la rencontre de l’homme 0’29
03/ Extrait de Sens plastique 0’10
04/ L’écriture de Sens plastique 2’39
05/ Extrait de Sens plastique 0’44
06/ Un écrivain pas comme les autres 1’55
07 Extrait de Sens plastique 0’29
08/ L’as des contraires 1’48
09/ Extrait de La bouche ne s’endort jamais 0’49
10/ L’as des contraires (suite) 4’57
11/ Extrait de Sens plastique 0’08
12/ Le poète, porte parole de la vie 1’05
13/ Extrait de Petrusmok 0’38
14/ Le dialogue avec la nature 1’19
15/ Extrait de Petrusmok  1’25
16/ Le problème de Dieu 0’54
17/ Extrait de Sens plastique 0’34
18/ Le poète et la postérité 0’45
19/ Extrait de Sens plastique 1’49
20/ Le grand provocateur 9’05
21/ Le peintre 1’32
22/ Le grand provocateur(suite) 1’30
23/ Le grand provocateur(suite) 4’26
24/ Le grand provocateur(suite) 1’31
25/ Le grand provocateur(suite) 4’58
Total : 46’16


Bibliographie de Malcolm de Chazal

Œuvres de Malcolm de Chazal
Une synthèse objective de la crise actuelle, Port-Louis, Nouvelle Imprimerie Coopérative, 1935, 43 p. (sous le pseudonyme de Medec)
Nouvel Essai d’économie politique, Port-Louis, Nouvelle Imprimerie Coopérative, 1935,
189 p. (sous le pseudonyme de Medec)
Historique de notre change et notre délégation à Londres (1932), Port-Louis, Nouvelle Imprimerie Coopérative, 1936, 85 p. (sous le pseudonyme de Medec)
Une étude des différents aspects de notre industrie textile, Port-Louis, Nouvelle Imprimerie Coopérative, 1936, 36 p. (sous le pseudonyme de Medec)
Pensées, Port-Louis, The General Printing and Stationery Cy. Ltd.
(T. Escaplon), 1940, 83 p.
Laboratoire central de contrôle, Port-Louis, The General Printing and Stationery Cy. Ltd. (T. Escaplon), 1941, 12 p.
Pensées II, Port-Louis, The Almadinah Printing Press, (T. Escaplon), 1942, 75 p.
Pensées III, Port-Louis, The General Printing and Stationery Cy. Ltd. (T. Escaplon), 1942, 69 p.
Pensées IV, Port-Louis, The General Printing and Stationery Cy. Ltd. (T. Escaplon), 1943, 129 p.
Pensées V, Port-Louis, The General Printing and Stationery Cy. Ltd. (T. Escaplon), 1944, 121 p.
Pensées VI, Port-Louis, The General Printing and Stationery Cy. Ltd. (T. Escaplon), 1944, 159 p.
Pensées et Sens plastique, Port-Louis, The General Printing and Stationery Cy. Ltd. (T. Escaplon), 1945, 163 p.
Histoire de la pensée universelle (Procès de la raison pure). Essai, Port-Louis, The General Printing and Stationery Cy. Ltd. (T. Escaplon), 1946, 13 p. + planche
Sens plastique. Tome II, Port-Louis, The General Printing and Stationery Cy. Ltd. (T. Escaplon), 1947, XV-593 p.
Sens plastique, Paris, Gallimard, 1948, Préface de Jean Paulhan XV-317 p.
La Vie filtrée, Paris, Gallimard, 1949, 303 p.
Penser par étapes, Alès, P.-A. Bettencourt, 1950
La pierre philosophale, Port-Louis, The Almadinah Printing Press, 1950, 35 p.
L’Âme de la musique, Port-Louis, The Mauritius Printing Cy. Ltd., 1950, 9 p.
Iesou. Théâtre mythique en 6 actes, Port-Louis, Imprimerie Almadinah, 1950, 64 p.
La Clef du Cosmos, Port-Louis, The Mauritius Printing Cy. Ltd., 1951, 39 p.
Pertusmark, Port-Louis, The Standard Printing Estab., 1951, XI-584 p.
Mythologie du Crève-Cœur. Les hommes de la pierre, Port-Louis, The Almadinah Printing Press, 1951, 107 p.
Le Rocher de Sisyphe, Port-Louis, The Almadinah Printing Press, 1951, 48 p.
Aggenèse. Tome I, Port-Louis, The Almadinah Printing Press, 1951, 158 p.
Manifeste : Aggenèse (Tome II) ou Révélation de la nuit, Port-Louis, The Almadinah Printing Press, 1951, 143 p.
Le Livre de conscience, Port-Louis, The Almadinah Printing Press, 1952, 480 p.
La Grande Révélation, Port-Louis, The Almadinah Printing Press, 1952, 148 p.
La Science immortelle, Port-Louis, The Almadinah Printing Press, 1952, 6 p.
Le Livre d’or, Port-Louis, The Almadinah Printing Press, 1952, 87 p.
La Bible du mal, Port-Louis, The Almadinah Printing Press, 1952, 123 p. + 10 diagrammes
L’Évangile de l’eau, Port-Louis, The Almadinah Printing Press, 1952, 115 p.
La Fin du monde ? Port-Louis, The Almadinah Printing Press, 1952, II-52 p.
Le Livre des principes, Port-Louis, The Almadinah Printing Press, 1952, 78 p.
Le Roi du monde : princeps hujus mundi, Port-Louis, The Almadinah Printing Press, 1952, 22 p.
Le Pape et la science et la révélation de l’Angélisme, Port-Louis, The Almadinah Printing Press, 1952
Judas, Port-Louis, Esclapon Ltd., 79 p.
Judas ou la Trahison du prêtre, Port-Louis, Popular Printing, 1953, 34 p.
L’Absolu. Tome I, Port-Louis, The Almadinah Printing Press, 1953, 308 p.
Pentateuque, Port-Louis, The Almadinah Printing Press, 1953, 61 p.
Préambule à l’absolu, livre à paraître de Malcolm de Chazal, Port-Louis, The Almadinah Printing Press, 20 p.
Les Deux Infinis, Port-Louis, The Almadinah Printing Press, 1954, 175 p.
L’Espace ou Satan. Discours sur l’illusion, Port-Louis, The Standard Printing Estab, 1954, 35 p.
Les Dieux ou les Consciences-univers, Port-Louis, Esclapon Ltd., II-157 p.
Les Désamorantes. Satire-drame en 5 actes, suivi de le Concile des poètes, théatre prophétique en 1 acte, Port-Louis, The Mauritius Printing Press, 1954, 81 p.
Le Sens de l’absolu, Port-Louis, The Almadinah Printing Press, 1957, 54 p.
Sens magique, Port-Louis, The Almadinah Printing Press, 1957, 140 p.
Sens magique, Tananarive, Société lilloise d’imprimerie de Tananarive, 1957, 179 p.
Apparadoxe, Port-Louis, The Almadinah Printing Press, 1958, 85 p.
Les Courses à l’île Maurice, à l’occasion du cent cinquantième anniversaire du Mauritius Turf Club (1812-1962), Port-Louis, Teh Mauritius Cy. Ltd., 1962, III-41 p.
Poèmes, Paris, J.-J. Pauvert, 1968
L’île Maurice proto-historique, folklorique et légendaire, Port-Louis, The Mauritius printing, Introductions de Guillemette de Spéville, 1973, 48 p.
Sens unique, Port-Louis, Paris, Le Chien de plomb, 1974, 109 p.
L’Homme et la Connaissance, Paris, J.-J. Pauvert, 1974, 141 p.
La bouche ne s’endort jamais, Paris, Éditons Saint-Germain-des-Prés, 1980, 157 p., Préface de Serge Brindeau.
Ma Révolution, letttre à Alexandrian, Cognac, Le Temps qu’il fait, 1983, 83 p., préface par Alexandrian.
Sens magique, Paris, Lachenal et Ritter, 1983, 167 p., préface d’Éric Meunier [réédition]
La Vie derrière les choses, Paris, La Différence, 1985, 199 p., pré­face d’Olivier Poivre d’Arvor.
Sens plastique, Paris, Gallimard, coll. « L’Imaginaire », n° 149, 1985, XV-31 p. [réédition]
Le Livre de conscience, Paris, Arma artis, coll. « Bibliotheca esoterica », 1985, 476 p. [réédition]
Correspondance avec Jean Paulhan, suivi de l’Unisme, Toulouse, L’Ether vague, 1987, 100 p.
Le premier Sens plastique, Toulouse, L’Ether vague, 1986, VI-163 p. [Rééditions de Pensées et Sens Plastique]
Sens unique, Toulouse, L’Ether vague, 1986, 100 p. [réédition]
L’Ombre d’une île. Malcolm de Chazal, Toulouse, L’Ether vague/Patrice Thierry, 1994, 141 p., textes réunis par Bernard Violet – en présence d’Henri Masson
Contes et poèmes de Morne Plage, Toulouse, L’Ether vague/Patrice Thierry, 1994, 110 p.
La Clef du Cosmos, Toulouse, L’Ether vague/Patrice Thierry, 1994, 80 p. [réédition]
Le Rocher de Sisyphe,Toulouse,  L’Ether vague/Patrice Thierry, 1996, 80 p. [réédition]
Pensées suivi de Pensées et sens plastiques, Paris, Exils Éditeurs, 1999, 363 p [réédition], préface de Jean Paulhan, avant-propos d’Éric Meunier.
La Vie filtrée, Paris, coll. « L’Imaginaire », n° 149, 1985, XV-31 p. [réédition]
La vie filtrée, Arma artis, La Bégude de Mazenc, 2003, 302 p. [réédition]
L’Homme et la Vie, La Bégude de Mazenc, 2004, 19 p.
Petrusmok. Mythe, Paris, Leo Sheer, 2004, 521 p. [tome IV des Œuvres de Malcolm de Chazal
Sens magique, Paris, Leo Sheer, 2004, 306 p. [tome XIV des Œuvres de Malcolm de Chazal
Poèmes, Paris, Leo Sheer, 2005, 298 p. [tome XV des Œuvres de Malcolm de Chazal]
Comment devenir un génie ? Paris, Éditions Philippe Rey, 2006, 480 p., Chroniques, introduction de Jean-Louis Joubert.

Ouvrages critiques
On ne peut sigaler que de trop rares études :
[collectif] Sur Malcolm de Chazal, Toulouse / Vivazi, Port-Louis (île Maurice), L’Ether Vague, 1996
ASGARALLY Issa (dir.), Italique, Le magazine des livres, n° 11, Maurice, 2001 (inclus : le texte de la pièce Judas, créée  à Maurice en 1960)
BEAUFILS Laurent, Paris, Malcolm de Chazal, La Différence, 1995
CHABBERT Christophe, Malcolm de Chazal, l’homme et des genèses et Petrusmok. De Malcolm de Chazal. Radioscopie d’un roman mythique. [deux volumes], Paris, L’Harmattan, 2001
JOUBERT Jean-Louis, Malcolm de Chazal, l’insulaire définitif, revue Notre Librairie n° 150, avril-juin 2003 p. 48-52
RAUVILLE (de) Camille, Chazal des antipodes, Dakar, Nouvelles Éditions Africaines, 1974 (contient une bonne anthologie et une solide biographie, ainsi qu’une préface de Léopold Sédar Senghor]
VIOLET Bernard, L’Ombre d’une île. Malcolm de Chazal, Toulouse, L’Ether vague, 1994


Léon Gontran Damas à l’œuvre, « Grand comme un besoin de changer d’air »
« Voici que prend forme / dans la nuit des temps perdus proches », une Voix : DAMAS, né en 1912, « tout au bout du Monde / LA-BAS », sur cette Presqu’île baptisée « Cayenne ». « Brisant l’effroi qui nous rendait muets / tu m’avais dit – JE ME RIS DU HASARD MAIS JAMAIS DU DESTIN / qui déroule à sa guise le film », mais « DEPUIS / combien de MOI MOI MOI / sont morts / depuis qu’ils sont venus ce soir […] », hanter mes nuits d’un  « dilemme / au surcroît double / être ou pas / être ou paraître / tout à la fois hier / et aujourd’hui / ce jour d’hui déjà demain ». Né poète, Damas refusait son bien pour nous « mettre les pieds dans le plat ». Pétri de folk-lore et autres choses encore, il naviguait inlassablement de presqu’île en île, d’archipel en continent afin de restituer, « en gros caractères », au patrimoine mondial des Lettres, les maux de ces Latitudes françaises, décavées, pesées, comptées par tant de « ismes », d’écoles et de chapelles qu’il exécrait. Ethnologue, reporter, homme de radio, l’écrivain brandit sa « torche de résine », errant dans une forêt de symboles, le « tout-monde ». Dormeur éveillé qui ne bâtit que « Pierres vives », il craquait son allumette, parlait d’une voix si humaine, jusqu’à la perdre pourtant définitivement en 1978, à Washington D.C.. Et flûte, me revient ce qu’il me disait, là-bas, encore à l’autre du bout du monde : « Tu vois ce qu’ils ont mis tout en haut du Capitole, l’exposant à la grêle, à la bourrasque, aux tempêtes de neige ? Un indien ! Le premier maître de ce pays, giflé douze mois sur douze par les intempéries ! » « Sillon nouveau / d’incantations fugitives muettes » des années folles, blanches comme « aframérindiennes », Damas s’ancre en nous parce que « la liberté », écrivait-il en 1934, « est une névralgie ». Antillo-Guyanais pour sûr, il s’est « efforcé de respecter, encourant le risque d’être parfois obscur » pour ce Paris-Nombril-du-Monde, « la tradition orale des pays créoles au langage d’une subtilité souvent déconcertante. » Pour « Dernière Escale » enfin, il y a encore et toujours cet humour, ce clin d’œil si caractéristique de Damas : un bon mot des Veillées noires que Compère Lapin décochait jadis à Compère Bouc : « Allez vous laver ! […] Pour sûr, jamais je ne me serais permis de vous donner pareil conseil ! En disant, et je le répète : « Allez, vous l’avez… », ma parole, s’entend ! Allez, virgule, vous avez ma parole, point. Un point c’est tout !… Sur cette promesse, Bouc s’en fut rasséréné. » Et patati et patata…
Marcel BIBAS


Léon-Gontran Damas
01/ Extrait de Pigments (a) 0’51
02/ Présentation  0’17
03/ L’Etudiant en « Paris-Nombril-du-Monde » (b) 4’11
04/ Le témoignage de L. S. Senghor 1’08
05/ Extrait de Pigments lu par Senghor 0’27
06/ Le témoignage de L. S. Senghor (suite) 0’37
07/ Extrait de Pigments lu par Senghor 0’43
08/ La réédition de Pigments par Présence Africaine 0’48
09/ Extrait de Pigments (a) 1’08
10/ Extrait de Pigments (b) 0’34
11/ L’influence africaine (b) 0’15
12/ Extrait de Pigments (b) 1’39
13/ L’influence africaine (suite) 1’34
14/ Extrait de Névralgies (a) 1’14
15/ Introduction à « Cette nuit où il y en eut un »(c) 3’06
16/ Témoignage d’Aimé Césaire 2’23
17/ Extrait de Black-Label (a) 3’07
18/ Interlude  0’09
19/ Présentation 0’05
20/ Extrait de Black-Label 0’47
21/ « Me revient » (inédit) (d) 1’02
22/ Extrait de « On m’écrit » (inédit) (d) 1’02
23/ « Ce n’est point là manière » (inédit) (d) 1’24
24/ Cinq extraits de Pigments et « Non le vent » (inédit) (d) 8’02
25/ Deux extraits de Névralgies 4’05
26/ « Il me revient » (inédit) (d) 1’21
27/ « Mine de riens » (inédit) (d) 1’13
28/ Trois morceaux choisis « De la profuse et diffuse odeur » (inédit) (d) 3’12
29/ Extrait de Névralgies 0’15 
Total : 46’55

a : Montage sonore réalisé en 1988 par R.F.I. à partir de Poésie de la Négritude : Leon Damas reads selected poems (Folkways records, FL9924, 1967)
b : Interview de Léon Damas pour « L’Afrique et le Monde » du 14 janvier 1963 (Archives I.N.A.)
c : Dans le cadre d’une émission enregistrée et diffusée par la SORAFOM, le 1er janvier 1959, Léon G. Damas lut « Cette nuit où il y en eut un », dernier conte de son recueil Veillées noires.
d : M. Marcel Bibas, neveu et filleul de Léon G. Damas, nous a aimablement autorisé l’utilisation de sept poèmes d’un recueil inédit, intitulé Dernière escale. (Droits d’auteur et d’éditeur réservés).


Bibliographie de Léon-Gontran Damas

Recueils poétiques
Pigments, Paris, Guy Lévis Mano, 1937. Avec une préface de Robert Desnos et un bois gravé de Frans Masereel.
Poèmes nègres sur des airs africains, Paris, Guy Lévis Mano, 1948.
Graffiti, Paris, Seghers 1952. Avec pour frontis­pice, un portrait de Damas dessiné par Jacques Audiberti.
Black-Label, Paris, Gallimard, 1956. (« Blanche »)
Névralgies, Paris, Présence Africaine, 1966.
Pigments-Névralgies (édition combinée), Paris, Présence Africaine, 1972. Avec une préface de Robert Goffin. Augmenté en 2003 d’une postface de Sandrine Poujols
Dernière Escale, un recueil inédit (à paraître).

Autres
Retour de Guyane, Paris, José Corti, 1938. Réimprimé par Jean-Michel Place en 2003, le documentaire est augmenté de « Misère noire… » et d’autres écrits journalistiques.
Veillées noires, Paris, Stock, 1943. Réédité par Leméac (Montréal) en 1972.
Latitudes françaises (tome 1 : Poètes d’expression française : 1900-1945), Paris, Seuil, 1947.
Nouvelle Somme de poésie du monde noir (en collaboration), Paris, Présence Africaine, 1966.

Articles et ouvrages critiques (Bibliographie sélective)
Actes du colloque Léon Gontran Damas (décembre 1988), Paris, Présence Africaine/ACCT, 1989. (Rencontres littéraires francophones).
BALLMAN Jacqueline, « Léon Gontran Damas exalte la poésie maghrébine d’aujourd’hui », Le Journal des Poètes, n°2, février 1961, p. 6.
CHAMOISEAU Patrick, CONFIANT Raphaël, « Entre Orénoque et Seine », in Lettres créoles : Tracées antillaises et continentales de la littérature (1635-1975), Paris, Hatier, 1991, p. 129.
COOK Mercer, « The Race problem in Paris and the French West Indies » (Atlanta University, on December 1, 1938), The Journal of Negro Education, vol. VIII, 1939, p. 675-676.
COOK Mercer, « The Poetry of Leon Damas : Névralgies by L. G. Damas », African Forum, vol. XII, n°4, spring 1967. Reproduit in Ethiopiques (n°15, 1978, p. 76-81).
GUEYE Doudou, «Hommage à Léon Gontran Damas : extraits de la série télévisée intitulée “Les Témoins de notre temps”, janvier 1977 », Fondation Houphouët-Boigny, n°2, 1978, p. 143-148.
Hommage posthume à Léon Gontran Damas, Paris, Présence Africaine, 1979.
HUMEAU Edmond, « Léon Gontran Damas, le premier guyanais flamboyant », Le Journal des poètes, n°10, décembre 1960, p. 4.
KESTELOOT Lilyan, « Léon Gontran Damas, au fil de la mémoire », Portulan, octobre 2000, p. 231-234.
KOTCHY Barthelémy, Une Lecture africaine de Léon Gontran Damas, Abidjan, Céda, 1989.
MARAN René, « Histoire des malheurs de la France équinoxiale : Retour de Guyane », La Dépêche de Toulouse, 6 avril 1938, p. 5 
MIATLEV Adrian, « La poésie comme poésie », La Tour du feu, n°38, été 1952, p. 117.
MORÉ Marcel, « Poèmes de Léon Damas », Esprit, n°23-24, 1er septembre 1934, p. 704-705.
MALU [Maurice Alcibiade, LUBIN], Etape d’une visite culturelle, Port-au-Prince, Imprimerie de l’Etat, 1964.
NDAGANO Biringanine, Introduction à la littérature guyanaise, Cayenne, Centre départemental de documentation pédagogique de la Guyane, 1996.
OJO-ADE, Léon Damas : Spirit of Resistance, London/Chicago, Karnak House, 1993.
RACINE Daniel (ed.), A Memorial Case Book, Leon Gontran Damas (1912-1978) : Founder of Negritude, Washington D.C., Up of America, 1979.
RACINE Daniel, Léon Gontran Damas : l’homme et l’œuvre, Paris, Présence Africaine, 1983.
TAHO Marcel, « Léon Gontran Damas : A bas les barrières ! », Fraternité-Matin, 31 août 1976, p. 12.
VALLY Georges, « La Guyane française de demain », La Revue française de l’élite, n°10, 25 juillet 1948, p. 110-113.
WARNER Keith Q., Les Voix françaises du monde noir, New York/Toronto/London : Holt, Rinchartand and Wieston, 1971.
WARNER Keith Q., Critical Perspectives on Léon-Gontran Damas, Washington D.C., Three Continents Press, 1988.


La publication de cet ouvrage a été entamée à l’initiative de Jacqueline Sorel et Nathalie Carré, et a été menée à bien avec le concours de Nathalie Philippe pour Culturesfrance et Théogène Karabayinga pour Radio France Internationale, sous la direction d’Olivier Poivre d’Arvor pour Culturesfrance, d’Antoine Schwarz et Jean-Claude Kuentz pour RFI et de Claude Colombini pour La Librairie sonore – Frémeaux & Associés. En accord avec les éditeurs et les successions des ayants droit.

Ecouter Les Grandes Voix du Sud Vol 2 / Insularité & Poésie avec Aimé Césaire, Edouard J. Maunick, Léon-Gontran Damas et Malcolm de Chazal (livre audio) © Frémeaux & Associés. Frémeaux & Associés est l'éditeur mondial de référence du patrimoine sonore musical, parlé, et biologique. Récompensés par plus de 800 distinctions dont le trés prestigieux Grand Prix in honorem de l'Académie Charles Cros, les catalogues de Frémeaux & Associés ont pour objet de conserver et de mettre à la disposition du public une base muséographique universelle des enregistrements provenant de l'histoire phonographique et radiophonique. Ce fonds qui se refuse à tout déréférencement constitue notre mémoire collective. Le texte lu, l'archive ou le document sonore radiophonique, le disque littéraire ou livre audio, l'histoire racontée, le discours de l'homme politique ou le cours du philosophe, la lecture d'un texte par un comédien (livres audio) sont des disques parlés appartenant au concept de la librairie sonore. (frémeaux, frémaux, frémau, frémaud, frémault, frémo, frémont, fermeaux, fremeaux, fremaux, fremau, fremaud, fremault, fremo, fremont, CD audio, 78 tours, disques anciens, CD à acheter, écouter des vieux enregistrements, cours sur CD, entretiens à écouter, discours d'hommes politiques, livres audio, textes lus, disques parlés, théâtre sonore, création radiophonique, lectures historiques, audilivre, audiobook, audio book, livre parlant, livre-parlant, livre parlé, livre sonore, livre lu, livre-à-écouter, audio livre, audio-livre, lecture à voix haute, entretiens à haute voix, etc...). Les livres audio sont disponibles sous forme de CD chez les libraires, dans les fnac et virgin, en VPC chez La librairie sonore, Audio-archives, Livraphone, Lire en tout sens, Livre qui Parle, Mots et Merveilles, Alapage, Amazon, fnac.com, chapitre.com etc.....Enfin certains enregistrements de diction peuvent être écouté par téléchargement auprès d'Audible (Audio direct - France loisirs) et d'iTunes (iStore d'Apple) et musicaux sur Fnacmusic.com., Virginméga et iTunes.

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