Intégrale Mahalia Jackson Vol. 19 - 1962
Intégrale Mahalia Jackson Vol. 19 - 1962
Ref.: FA1329

MAHALIA JACKSON

Ref.: FA1329

Direction Artistique : JEAN BUZELIN

Label : Frémeaux & Associés

Durée totale de l'œuvre : 1 heures 6 minutes

Nbre. CD : 1

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Distinctions
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  • - JAZZ HOT
  • - CHOC CLASSICA
Présentation

« Une voix comme celle-ci, ça n’arrive qu’une fois par millénaire. »
Martin Luther KING
L’Intégrale chronologique Mahalia Jackson (de même que la série consa crée à Sister Rosetta Tharpe) offre l’oeuvre exhaustive de celle qui restera l’une des plus grandes artistes de Gospel, et par la même, l’une des grandes inspiratrices de la culture noire-américaine du XXe siècle. Les disques sources, en provenance de la collection de Jean Buzelin, auteur de l’Intégrale, aidé par l’ensemble des collectionneurs des oeuvres de Mahalia Jackson, font l’objet des meilleurs transferts analogiques et d’une restauration numérique utilisant les technologies les plus sophistiquées sans jamais recourir à une modification du son d’origine.

Patrick FRÉMEAUX et Claude COLOMBINI

“A voice like here comes along once in a millenium.”
Martin Luther KING
The complete Mahalia Jackson recordings (presented chronologically as in the Sister Rosetta Tharpe series) reveal a personality who will remain one of the greatest-ever Gospel artists, a singer who   lled 20th century Afro-American culture with inspiration. The source of this vital music is the collection of Jean Buzelin, the author of this anthology, together with the aid of collectors of Mahalia Jackson’s work; all these recordings have been restored with the best analog transfers and most sophisticated technology available, to avoid any alteration of the original sound.
Patrick FRÉMEAUX & Claude COLOMBINI

WITH EDWARD ROBINSON : LORD, DON’T LET ME FAIL • I COULDN’T KEEP IT TO MYSELF • IT’S IN MY HEART • IT TOOK A MIRACLE • NO OTHER HELP I KNOW • WITHOUT GOD I COULD DO NOTHING. SONGS FOR CHRISTMAS WITH JOHN WILLIAMS : JOY TO THE WORLD! • O LITTLE TOWN OF BETHLEHEM • O COME, ALL YE FAITHFUL • WHAT CAN I GIVE • GO TELL IT ON THE MOUNTAIN • SILENT NIGHT, HOLY NIGHT • HARK! THE HERALD ANGELS SING • CHRISTMAS COMES TO US ALL ONCE A YEAR • A STAR STOOD STILL • SWEET LITTLE JESUS BOY.



Presse
Nous voilà au 19e volume de l’intégrale Mahalia Jackson, la grande chanteuse de gospel. Comme les précédents, il donne à entendre la voix puissante, vibrante, chargée de ferveur, de celle dont Martin Luther King disait : « Une voix comme celle-ci, ça n’arrive qu’une fois par millénaire. » Mais ce qui rend ce nouvel album plus précieux encore, ce sont les dix chants de Noël interprété avec l’orchestre et les chœurs de John Williams. Avec Mahalia, c’est un peu Noël, tous les jours. Par Jean-Pierre JACKSON – CLASSICA
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« (…) Les 6 premiers titres prolongent donc la séance du 23 mars 1962 du volume 18 (à trouver par vos soins), à l’origine sur un même album LP Make a Joyful Noise Unto the Lord. La suite des enregistrements n’est pas moins révélatrice du talent multidimensionnel de Mahalia: une voix et une expression en absolu comme on peut le dire d'Ella Fitzgerald, de la Callas ou de Billie Holiday. Il s’agit de gospels, de chants de Noël, dans un style très classique au sens aussi bien de traditionnel et de musique classique, où la voix de Mahalia est au niveau des grandes cantatrices d’opéra par sa puissance expressive autant que par la mise en place et une nature d’expression très solennelle, émouvante comme peu de cantatrices en ont le pouvoir («What Can I Give»). La voix est miraculeuse de clarté, de diction et de majesté. Quand on se remémore l’actualité afro-américaine de ce début des années 1960, à laquelle prend part la grande chanteuse aux côtés de Martin Luther King, Jr. souvent, on peut supposer qu’une telle expression n’a pas été pour rien dans la puissance du message afro-américain à l’Amérique tout entière, d’autant que la chanteuse est aussi courtisée par le pouvoir américain central de Washington dans son souci de gestion d’une crise aiguë pour laquelle il a besoin de passerelles avec le monde afro-américain.Mahalia Jackson, comme Martin Luther King, Jr., en ce temps, par la puissance de leur verbe et de leur art vocal, autant que par la religiosité qui habille leur message (un langage commun des Etats-Unis), étaient sans doute les manières les plus adaptées de faire enfin partager à l’autre partie de l’Amérique l’idée que le monde afro-américain ne se limitait pas à un monde parallèle invisible au service du monde dominant ou en rivalité avec les pauvres Euro-Américains. D’autant qu’une part du répertoire de Mahalia Jackson est commun aux mondes afro et euro-américains. Louis Armstrong, Ella Fitzgerald, Ray Charles, Duke Ellington et le jazz en général ont eu aussi cette mission civilisatrice de l’ensemble de l’Amérique, car l'Amérique dans son ensemble est une terre de colonisation (on l'oublie souvent). Il est dommage pour l’ensemble des Américain/es que cette dynamique se soit progressivement éteinte à partir de la seconde partie des années 1960, par le rouleau compresseur de la société de consommation de masse, y compris de la musique, aboutissant à cette normalisation encore plus effrayante par sa puissance que celle, déjà totalitaire, des pays de l'Europe de l'Est., et qu’on se trouve, encore en 2021, à la juxtaposition de communautés qui se regardent en chiens de faïence plutôt que d’être fondues en une maison commune généreuse, comme le jazz l’a tenté et réussi souvent, et d’autant plus riche, comme la musique et le jazz en ont donné heureusement des témoignages, comme ce disque et plus largement des œuvres comme celle de Mahalia Jackson.Un bel album de plus de la Diva des Divas, la grande, l'unique Mahalia Jackson, et on espère qu’il ne sera pas le dernier (…). »Par Yves SPORTIS - JAZZ HOT
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« Une loi européenne sur l’exploitation du domaine public interdit la publication des enregistrements post-1962 de Mahalia Jackson sans payer les ayant-droits. Ce volume 19 conclut donc cette intégrale jusqu’à nouvel ordre, sauf découverte éventuelle de documents inédits antérieurs à 1962 débouchant sur un volume 20… Qui vivra verra. Les 6 premières faces (sur 16) ont été enregistrées par Mahalia à Hollywood, CA, le 22 mars 1962 avec un orchestre conduit par le pianiste Edward C. Robinson et une chorale dirigée par Thurston Frazier sur 4 faces. La première partie de cette séance se trouve sur le volume 18. Comme d’habitude, Jackson s’y révèle grandiose avec une voix ample et conquérante, une décontraction totale et un talent sans affectation. Grâce à Robinson et Frazier, cela swingue à tout va, cela commence en fanfare avec un Lord Don’t Let Me Fail une valse gospel où une Mahalia en verve est boostée par le piano de Robinson. Cela continue de la même manière dans l’excellent I Couldn’t Keep It To Myself et puis il y a les splendides valses gospel à trois temps comme It’s In My Heat, No Other Help I Know et Without God I Could Do Nothing (avec de belles parties de piano de Robinson et d’orgue dues à Albert A. Goodson). Quant à It Took A Miracle, c’est une ode à l’Amérique, bourrée d’émotion contenue, avec une certaine solennité et de l’ampleur. Les faces 7 à 13 datent de juillet 1962 avec orchestre et chœurs, sous la direction de Johnny Williams, à Hollywood toujours. Ce sont des chants de Noël qu’elle avait, pour la plupart, déjà enregistrés auparavant, mais c’était une commande et Mahalia a fait le job, de bonne grâce, avec sérieux, foi et conviction, comme toujours ; l’accent est mis sur la solennité voire la grandiloquence, c’est lisse et pauvre en syncopes mais c’est beau, la chorale prend le dessus sur l’orchestre et manque de punch, mais l’album était destiné au grand public, blanc en particulier, ceci explique cela. Tous les classiques sont là, de Go Tell It On The Mountain à Silent Night, Holy Night en passant par Sweet Little Jesus Boy, Joy To The World, O Little Town Of Bethlehem… Seuls trois de ces chants sortent de l’ordinaire, deux sont nouveaux dans le répertoire de la diva, What Can I Give et Christmas Comes To Us All Once A Year et elle n’a gravé le troisième, A Star Stood Still, qu’une seule fois, en 1956, mais tous les trois sont aussi solennels que les autres de cette séance. »Par Robert SACRE – ABS MAGAZINE
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Liste des titres
  • Piste
    Titre
    Artiste principal
    Auteur
    Durée
    Enregistré en
  • 1
    Lord, Don't Let Me Fail
    Mahalia Jackson
    Margaret Aikens
    00:03:11
    2021
  • 2
    I Couldn't Keep It to Myself
    Mahalia Jackson
    Alex Bradford
    00:05:59
    2021
  • 3
    It's in My Heart
    Mahalia Jackson
    Arthur Slater
    00:03:53
    2021
  • 4
    It Took a Miracle
    Mahalia Jackson
    John Peterson
    00:04:30
    2021
  • 5
    No Other Help I Know
    Mahalia Jackson
    Roberta Martin
    00:04:15
    2021
  • 6
    Without God I Could Do Nothing
    Mahalia Jackson
    Beatrice Brown
    00:04:42
    2021
  • 7
    Joy to the World
    Mahalia Jackson
    Isaak Watts
    00:02:26
    2021
  • 8
    O Little Town of Bethlehem
    Mahalia Jackson
    Lewis Redner
    00:03:58
    2021
  • 9
    O Come, All Ye Faithful (Adeste Fideles)
    Mahalia Jackson
    John Reading
    00:04:46
    2021
  • 10
    What Can I Give
    Mahalia Jackson
    Michael Smith
    00:05:21
    2021
  • 11
    Go Tell It on the Mountain
    Mahalia Jackson
    Air Traditonnel
    00:02:48
    2021
  • 12
    Silent Night, Holy Night
    Mahalia Jackson
    Joseph Mohr
    00:05:06
    2021
  • 13
    Hark! The Herald Angels Sing
    Mahalia Jackson
    Charles Wesley
    00:03:39
    2021
  • 14
    Christmas Comes to Us All Once a Year
    Mahalia Jackson
    Alfred Arquilla
    00:02:34
    2021
  • 15
    A Star Stood Still (Song of the Nativity)
    Mahalia Jackson
    Johnny Broderick
    00:04:12
    2021
  • 16
    Sweet Little Jesus Boy
    Mahalia Jackson
    Robert Mac Gimsey
    00:05:16
    2021
Livret

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INTÉGRALE MAHALIA JACKSON - VOL. 19 – 1962

Par Jean Buzelin

 

Les six premiers titres de ce nouvel opus de l’intégrale Mahalia Jackson complètent la séance d’enregistrement du 23 mars 1962 dont les cinq premiers titres clôturaient notre volume 18, le tout étant réuni à l’origine dans l’album “Make a Joyful Noise Unto the Lord”.

Accompagné par une excellente petite formation dirigée par le pianiste Edward C. Robinson, l’un de ses musiciens familiers, à laquelle s’ajoute sur la plupart des morceaux une chorale mixte conduite par le chef afro-américain Thurston Frazier, la chanteuse, très en verve, bénéficie d’un environnement stimulant qui lui convient à merveille.

Les six thèmes ici proposés sont tous des gospel songs qui, pour deux d’entre eux, ont séduit de nombreux chanteurs et groupes : It’s In My Heart, une gospel waltz d’Arthur Slater, chantée par Mahalia avec profondeur et sensibilité, et It Took A Miracle, un hymne du songwriter évangéliste blanc John W. Peterson – on lui doit environ un millier d’œuvres – composé en 1948 ; James Cleveland, notamment, a enregistré ces deux chants. Les autres sont plus rares ou plus récents : Without God I Could Do Nothing, autre valse gospel, composée par Beatrice Brown en 1959, a été enregistré par les Raymond Rasbury Singers et le sera, dans quelques mois, par la Black Home Choir (émanation de la Greatest Harvest Baptist Church). I Couldn’t Keep It To Myself, d’Alex Bradford, solidement rythmé, sera enregistré début 1963 par un sextette d’enfants, les Gospel Chords. le negro spiritual Lord, Don’t Let Me Fail vient d’être arrangé par Kenneth Woods et Margaret Aikens ; Mahalia semble en avoir eu la primeur et l’interprète avec beaucoup de punch. Enfin, No Other Help I Know de Roberta Martin, à nouveau sur un rythme à trois temps très marqué typique de la compositrice, est l’une des dernières créations des Roberta Martin Singers1.

Ce bel album de gospel sortant des sentiers battus, et qui ne semble pas avoir fait l’objet d’une réédition complète par Columbia en CD2, est malheureusement un peu pris en étau entre les ambitieux “Great Songs of Love and Faith”3 et “Songs for Christmas” que la chanteuse va réaliser dans quelques mois. Et pourtant, on constate depuis quelques temps un nouvel intérêt pour la musique gospel. L’héritage des chants religieux et ses racines apparaissent clairement dans les musiques noires les plus appréciées au tournant des années 60, tant dans le jazz funky et le hard bop, véhiculés notamment par les disques Blue Note, que dans la soul music avec les labels Atlantic, Stax, et bien d’autres. De nombreux groupes, chanteurs et chanteuses de gospel se produisent sur les scènes profanes, théâtres et night clubs, tournent en Europe et rencontrent de nouveaux publics. Ainsi le spectacle “Black Nativity”, écrit par le grand poète afro-américain Langston Hughes, est bâti sur un répertoire de negro spirituals et de chants de Noël traditionnels. La troupe se compose de Marion Williams et les Stars of Faith, du Professor Alex Bradford (immense vedette à l’époque) et ses Bradford Singers, et de la chanteuse Princess Stewart. Créé à New York en décembre 1961, il voyagera à travers l’Europe (Théâtre des Champs-Élysées à Paris en janvier 1963).

Est-ce à cause du succès et du rayonnement de ce spectacle, ou plus prosaïquement parce qu’un album de « chants de Noël » est un exercice « obligé » que l’on impose aux grandes vedettes du chant et de l’art lyrique, que Mahalia Jackson se soumet, de bonne grâce sans aucun doute, à la commande ? Rappelons qu’il y a un an, elle en avait chanté plusieurs pour la télévision4 et, en remontant plus loin, elle avait déjà sacrifié à cet exercice en 1955 avec l’album “Sweet Little Jesus Boy”5. Décidément en faveur auprès du producteur Irving Townsend et probablement de la chanteuse elle-même, c’est le jeune et talentueux Johnny Williams qui est chargé une nouvelle fois de bâtir un écrin musical autour des dix chants de Noël choisis. Pour ce faire, il va privilégier les arrangements vocaux, mettant en avant la chorale alors que l’accompagnement instrumental restera discret. Le répertoire choisi n’a rien d’original, et il n’est pas fait pour ça. Destiné au grand public, il doit répondre à l’attente des petits et des grands. Mahalia reprend six chants (plages 7, 8, 9, 11, 12, 16) qui figuraient dans le disque de 1955, et quatre ont été filmés l’an passé à la fin de sa série “Mahalia Jackson Sings” (plages 9, 12, 15, 16, avec un simple accompagnement piano-orgue, ce qui permet d’intéressantes comparaisons)4. Parmi ces chants, nous constatons que seul Go Tell It On The Mountain, souvent chanté par Mahalia, est un negro spiritual authentique ; nous y ajouterons Sweet Little Jesus Boy, de Robert McGimsey, pour la tonalité gospel. Quant à la plupart des autres morceaux, s’ils ne viennent pas de la tradition afro-américaine, les chanteurs et groupes de la communauté noire se les sont appropriés depuis longtemps : Joy To The World ou Silent Night ont été maintes fois enregistrés, plus rarement O Little Town Of Bethlehem (Marion Williams), O Come All Ye Faithful (Marie Knight), Hark ! (James Clevenad, les Blind Boys of Alabama, les Ward Singers entre autres). Et trois sont inclus dans le spectacle “Black Nativity” que nous évoquions plus haut : Joy To The World, O Come All Ye Faithful et Sweet Little Jesus Boy. Enfin, Mahalia semble avoir été la première chanteuse de gospel à avoir enregistré What Can I Give, Christmas Comes To Us et A Star Stood Still (une première fois déjà en 1956)6. Mais ne cherchons pas plus loin la légitimité afro-américaine de l’entreprise, ce disque s’inscrit, comme “Great Songs of Love and Faith”, dans le champ de la grande variété américaine. Mahalia chante admirablement et avec foi et une certaine majesté ces thèmes parfois un peu grandiloquents. De l’album 33 tours “Silent Night – Songs for Christmas” que le magazine Cashbox, qualifie de superbe.et qui sera mis sur le marché (de Noël!) le 30 novembre 1962, sera tiré un 45 tours, ce qui était devenu rare, comprenant Go Tell It On The Mountain, qui sera un hit, un immense succès, couplé avec Joy To The World sur l’autre face.

Parmi les activités notables de Mahalia Jackson durant cette période, notons sa participation à la National Baptist Convention en septembre. Le même mois, tandis qu’un échange culturel est envisagé avec la Russie, le président Kennedy lui demande de participer aux cérémonies du centenaire de la proclamation de l’émancipation le 22 septembre. Cette célébration crée malgré tout une polémique, et est boycottée par certaines organisations dont le SCLC .(Southern Christian Leadership Conference) de Martin Luther King. Mahalia y chante The Star-Spangled Banner et le président la fait féliciter pour sa participation. Quelques jours plus tard, 3500 invités se pressent à l’Ambassador’s Embassy Room de Los Angeles pour rendre honneur à Nat King Cole. Lorsque Mahalia Jackson paraît, elle reçoit une standing ovation. Elle souhaite chanter The Lord’s Prayer mais le comité d’organisation tique. Elle se rabat finalement sur Elijah Rock. Le 10 octobre, elle chante au nouveau Philharmonic Hall de New York.

La loi européenne sur l’exploitation du domaine public ne nous permet pas de poursuivre la publication des enregistrements de Mahalia Jackson après 1962. Aussi, avec ce dix-neuvième chapitre, s’achève notre intégrale, une histoire, une saga, commencée il y a vingt ans, en 1998, souhaitée et encouragée par Patrick Frémeaux. À moins que la recherche de documents inédits ne nous permette de réaliser un 20e volume-surprise en bonus.

Dix albums de la chanteuse paraîtrons chez Columbia entre 1963 et 1969 :

- “Mahalia Jackson’s Greatest Hits” (1963), un choix de ses grandes chansons réenregistrées, avec Edward Robinson (piano), Billy Preston et Albert Goodson (orgue)

- “Let’s Pray Together” (1963) avec We Shall Overcome ; chœur et orchestre dirigés par Marty Paich

- “Garden of Prayer” (1965/66)

- “Mahalia !” (1965)

- “My Faith” (1965), avec un orchestre dirigé par Richard Hazard

- “Mahalia Jackson in Concert” (1967), au Philharmonic Hall, avec Edward Robinson (piano) et Charles Clemcy (orgue)

- “A Mighty Fortress” (1968), avec un orchestre dirigé par Marty Paich, et la dernière apparition de Mildred Falls

- “Christmas with Mahalia” (1968), troisième album de chants de Noël

- “Mahalia! Right Out of the Church” (1969)

- “What the World Needs Now” (1969), avec Abraham, Martin and John, orchestre et chœur dirigés par H.B. Barnum

+ un LP Caedmon “The Life of Sing About”.

S’ajouteront de nombreuses compilations.

 

Parmi les événements marquants de la vie de la chanteuse après 1962, nous citerons bien évidemment sa participation remarquée et essentielle à la grande marche de Washington – nous en avons parlé dans notre volume 12 lors du cinquantenaire de cette manifestation historique7. Nous n’oublierons pas l’assassinat du président John Kennedy quelques mois plus tard. En 1964, la chanteuse effectue une nouvelle tournée en Europe ; un concert filmé à Londres par la télévision le 5 septembre la montre accompagnée par Mildred Falls (piano), Edward Robinson (orgue), Fitzroy Coleman (guitare) et Rupert Nurse (contrebasse).

Le 26 mars 1967, un “Easter Sunday” exceptionnel a lieu au Philharmonic Hall du Lincoln Center en présence de Martin Luther King. Suite à l’arrivée d’un nouvel organiste, Charles Clemcy, et à cause des problèmes d’arthrite dont souffre Mildred Falls, Edward Robinson est devenu le pianiste titulaire. Le concert sera édité en disque. Une nouvelle tournée européenne s’annonce…

En ces années agitées (lutte pour les droits civiques, émeutes raciales, revendications de la jeunesse, guerre du Vietman…), Mahalia Jackson fait preuve d’un engagement réel. L’année 1968 est marquée évidemment par l’assassinat de Martin Luther King le 4 avril à Memphis. Elle chantera Take My Hand, Precious Lord lors de la cérémonie des obsèques de son ami de longue date. Le 6 juin, Robert Kennedy, le frère de John, sera assassiné à son tour. Cet été 1968, les 21 et 25 juillet, Mahalia est programmée au festival d’Antibes-Juan-les-Pins8.

En 1969, elle effectue un nouveau périple européen : Londres, Stockholm, Paris, Berlin, Hambourg, Zurich, Vienne… sont quelques-unes des villes qui la reçoivent.

Constamment sollicitée pour des récitals, des congrès, des shows TV et autres manifestations de tous ordres, Mahalia Jackson doit « tenir son rang » et répondre à quantités d’obligations mondaines, sa vie privée n’étant pas non plus de tout repos. Cela lui occasionne beaucoup de fatigue qu’accentuent des complications diabétiques et des problèmes cardiaques. Malgré sa faible santé, elle chante pour la première fois au Japon et en Inde en 1971. En été elle est en Suède, en Norvège… puis se rend à Palerme, à Tel-Aviv… et rentre chez elle. Elle reprend l’avion au mois d’octobre mais, à peine arrivée en Allemagne, elle tombe gravement malade et doit être hospitalisée avant d’être rapatriée à Chicago le 23 octobre. Son état se dégradant inexorablement, Mahalia Jackson meurt le 21 janvier 1972 à la suite d’une attaque cardiaque. Elle n’avait pas 60 ans.

Des obsèques solennelles ont lieu dans son église, la Greater Salem Baptist Church de Chicago, en présence de Coretta King, la veuve de Martin, du maire Richard J. Daley, et de nombreux artistes parmi lesquels Sammy Davis Jr, Ella Fitzgerald, Gertrude et Clara Ward, Sallie Martin, Thomas Dorsey, Robert Anderson qu’accompagne Mildred Falls, J. Robert Bradley, Delois Barrett-Campbell… qui chantent ou interviennent tour à tour pour rendre hommage à la plus grande chanteuse de gospel de tous les temps. C’est Aretha Franklin qui reprendra Precious Lord9. Le témoin est transmis, les chants sacrés n’ont pas fini de résonner à travers le pays et le monde entier, et l’aura de Mahalia Jackson de briller au firmament pour l’éternité.

Jean BUZELIN

© Frémeaux & Associés 2021

Jean Buzelin est l’auteur de Negro Spirituals et Gospel Songs, Chants d’espoir et de liberté (Ed. du Layeur/Notre Histoire, Paris 1998) ; il collabore à la Gospel Discography de Cedric J. Hayes & Robert Laughton (rubriques Mahalia Jackson, Sister Rosetta Tharpe, Golden Gate Quartet, etc.).

 


Notes :
(1) Voir Roberta Martin Singers (3 CD FA5737)
(2) Seuls quelques titres figurent su diverses compilations
(3) Voir Complete Mahalia Jackson Vol. 18 (FA 1328)
(4) Voir Complete Mahalia Jackson Vol. 17 – Mahalia Sings Part. 4 (FA 1327)
(5) Voir Complete Mahalia Jackson Vol. 6 (FA 1316)
(6) Voir Complete Mahalia Jackson Vol. 7 (FA 1317)
(7) Voir Complete Mahalia Jackson Vol. 12 (FA 1322)
(8) Mahalia Jackson, Live in Antibes, 1968 (Esoldun FCD 122) avec E. Robinson et C. Clemcy; extraits des concerts des 21 et 25 juillet enregistrés par l’ORTF
(9) Une seconde cérémonie funéraire aura lieu à la Nouvelle-Orléans, sa vie natale, avec la participation de sa “payse”, la grande chanteuse Bessie Griffin

Ouvrages consultés :
Laurraine Goreau , Mahalia (Lion Pub. UK 1975 - 2e édition 1976)
Mahalia Jackson with Evan McLeod Wylie, Movin’ on up (Hawthorn Books, NY 1966)
Jules Schwerin, Go To Tell It - Mahalia Jackson Queen of Gospel (Oxford University Press, NY 1992)
Anthony Heilbut, The Gospel Sound (Limelight Ed., NY 1971 - 4e édition 1992)
Cedric J. Hayes & Robert Laughton, Gospel Discography 1943-1970 (Eyeball Productions Inc., 2007)
Photos & collections
: Jean Buzelin, CBS, X (D.R.)

 

1. LORD, DON’T LET ME FAIL (Trad. - arr. K. Woods Jr - M. Aikens)

2. I COULDN’T KEEP IT TO MYSELF (A. Bradford)

3. IT’S IN MY HEART (A. Slater)

4. IT TOOK A MIRACLE (J. Peterson)

5. NO OTHER HELP I KNOW (R. Martin)

6. WITHOUT GOD I COULD DO NOTHING (B. Brown)

7. JOY TO THE WORLD! (L. Mason - I. Watts) HCO 70872

8. O LITTLE TOWN OF BETHLEHEM (P. Brooks - L. Redner) HCO 70873

9. O COME, ALL YE FAITHFUL (ADESTE FIDELES) (J.F. Wade - J. Reading - F. Oakeley) HCO 70874

10. WHAT CAN I GIVE (M. Smith) HCO 70875

11. GO TELL IT ON THE MOUNTAIN (Trad.) HCO 70876

12. SILENT NIGHT, HOLY NIGHT (F.X. Grüber - J. Mohr) HCO 70878

13. HARK! THE HERALD ANGELS SING (F. Mendelssohn - C. Wesley) HCO 70877

14. CHRISTMAS COMES TO US ALL ONCE A YEAR (F. Arquilla) HCO 70879

15. A STAR STOOD STILL (SONG OF THE NATIVITY) (B. Ruth - J. Broderick) HCO 70880

16. SWEET LITTLE JESUS BOY (R. McGimsey) HCO 70881

 

Mahalia Jackson (vocal), with:

(1-6) Orchestra cond. by Edward Robinson; Edward C. Robinson (p), Albert A. Goodson (org), Al Hendrikson (g), Joe Mondragon (b), Sheldon “Shelly” Manne, or Johnny Williams on some tracks (dm); Chorus under the direction of Thurston Frazier (except 1, 4). Hollywood, CA, 22/03/1962.

(7-12) Orchestra & chorus cond. by Johnny Williams. Hollywood, 24/07/1962.

(13-16) Same. Hollywood, 25/07/1962.

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