Gide et Malraux déjeunent chez moi par Julien Green

"(1931) 6 mai.- Gide et Malraux déjeunent chez moi. Je ne sais plus à quel propos, il est question d'érotisme. Malraux en parle d'une façon brillante, et soutient que l'érotisme ne paraît vraiment dans toute sa force que dans les pays où existe la notion du péché. Gide, Robert et moi, nous ne disons pas grand chose, mais nous écoutons avec intérêt. Un peu plus tard, Gide, à qui Malraux demande une définition du chrétien, nous regarde en disant : « Je sens que je vais être recalé... »" Julien Green, Journal, tome I (Plon, 1938)