« La capacité à apaiser les maux du monde » par Soul Bag

Quand on aime, on ne compte pas. Tout de même, comptons : jusqu’à trois – ce volume 16 -, et bientôt quatre CD, et nous disposerons de la totalité des quatre-vingt-deux enregistrements réalisés en juin-juillet 1961 par Mahalia Jackson pour une chaîne de télé américaine. Et comptons sur la persévérance de Jean Buzelin, maître d’œuvre de cette intégrale, pour aller jusqu’au bout. Rappelons qu’en trois semaines de studio, la reine du gospel met en boîte environ cinq morceaux par jour, sans aucune redites : sur ce CD, écrit Jean Buzelin, « treize interprétations n’ont jamais fait et ne feront jamais l’objet d’un disque ». Hymnes du XVIIIe siècle, gospel songs de Thomas A. Dorsey et autres « traditionnels » : le spectre est large. Personnellement, et je retiens les titres les plus enlevés (Barney Kessel à la guitare) : ils me rappellent cette autre grande amie de Martin Luther King, Mavis Staples. Malgré la différence des styles (une « diva » d’un côté, une « cogneuse » de l’autre ?), la voix de chacune possède cette capacité à apaiser les maux de ce monde (très beau « Nobody knows the trouble I’ve seen », ici). Au programme du prochain volume, des Christmas songs. C’est Noêl.
Par Julien CRUE – SOUL BAG