GRECO JULIETTE

GRÉCO, Juliette (née en 1927) interprète

Montée à Paris avec sa mère et sa sœur qui seront déportées, Juliette Gréco commence par faire du théâtre pendant l’Occupation, errant dans le Quartier latin. Elle découvre ainsi un petit bistrot, Le Tabou, qui va devenir un des hauts lieux de la Rive Gauche. Elle devient alors “La muse de Saint-Germain-des-Prés” mais ne commence réellement à chanter qu’en 1949 au Bœuf sur le Toit. C’est à La Rose Rouge qu’elle se fait connaître d’un large cercle d’amateurs en interprétant des chansons insolites comme Si tu t’imagines (Queneau), Rue des Blancs-Manteaux (Sartre) et La Fourmi (Desnos) en 50, sans, apparemment, éveiller l’intérêt de la maison Columbia. Son répertoire s’élargit avec des chansons d’Aznavour (Je hais les dimanches), de Léo Ferré (Jolie môme), de Guy Béart (Il n’y a plus d’après) et de Serge Gainsbourg (La Javanaise, Accordéon) alors qu’elle rejoint l’écurie Canetti et sa toute nouvelle firme, Philips, inaugurant un catalogue qui va faire quelque bruit dans le métier. Elle obtient le Grand Prix du Disque en 1952 et passe à l’Olympia en 1954. Tentée également par le cinéma, elle tourne notamment cinq films à Hollywood (“Les Racines du ciel” de John Huston avec Orson Welles, 58) mais revient au tour de chant à Bobino en 1961 puis à l’Olympia en 1965. L’année suivante, c’est “Belphégor”, le célèbre et inoubliable feuilleton télévisé.           

Moulée dans une longue robe noire, chantant d’une voix étrange et grave, tantôt caressante, tantôt caustique, Juliette Gréco s’affirme comme une grande et singulière personnalité de la chanson. Elle partage avec Brassens la scène du TNP en 1966 avant d’inaugurer les récitals du Théâtre de la Ville en 1968. Après de nouveaux passages à l’Olympia en 1991 et 1993 et de nombreuses tournées à l’étranger, notamment au Japon, elle demeure l’une des plus grandes dames de la chanson française.

Jean Buzelin
© FRÉMEAUX & ASSOCIÉS BIOGRAPHIE (BIO JULIETTE GRECO)

Voir CD Jacques Prévert (RF 3001).