« Il swingue irrésistiblement » par Jazz Magazine

Découvert par Ronnie White, membre du groupe soul the Miracles qui le présentera à Berry Gordy, fondateur de Tamla, une filiale de la Motown, Stevie Wonder signe en mai 1962, à l’âge de 11 ans, son premier 33-tours « The Jazz Soul Of Little Stevie » où il ne joue que de l’harmonica (magnifiquement) et des bongos. On y trouve la première version uniquement instrumentale de « Fingertips » avec un accompagnement à la flûte de thomas Bowles des Funk Brothers. On est loin de la version qu’il improvisera en avril 1963 au Regal Theater de Chicago et qui deviendra très vite numéro 1 au hit-parade Billboard. Une star était née ! Pas encore en septembre 1962 quand il publie son premier album vocal « Tribute To Uncle Ray » en hommage à Ray Charles. Sa voix juvénile très haut perchée n’a pas encore muée. Certes il swingue irrésistiblement mais, trop gamin, a du mal à convaincre dans les « love songs » comme « Drown in My Own Tears » ou « Come Back Baby ».  Anecdote personnelle : je me souviens de sa première apparition en France le 13 décembre 1963 à l’Olympia à l’âge de 13 ans sous le nom de Little Stevie Wonder. Le spectacle s’appelait « Les idoles de jeunes » avec, en vedette, Dionne Warwick & The Shirelles. Mais aussi Frank Alamo, les Surfs et… le tout jeune Pierre Perret qui chanta courageusement, seul avec sa guitare, deux chansons dont « Le Tord-boyaux ». La soirée était présentée par un couple improbable : Jean-Marie Proslier et Suzanne Gabrielo !

Par Pascal ANQUETIL – JAZZ MAGAZINE