« A placer dans la partie « bonnes anthologies » par Jazz Magazine

Pour de nombreux discophiles, Kurt Weill pose un sérieux problème de classement. Doit-on mettre sa musique dans la partie « classique » ou « populaire » ? Et avec cette anthologie « jazz », les choses se compliquent encore un peu plus ! On oublie pourtant ce modeste problème dès que l’on plonge dans les 54 plages qui constituent ce coffret. Outre quelques indispensables tel le « Mack the Knife » d’Ella Fitzgerald à Berlin en 1960, le jazzfan découvre nombre de trésors oubliés, des plus emmiellés (Frank Sinatra) aux plus audacieux (le « Bilbao Song » de Gil Evans), le tout entre 1938 et 1961 (avec un centrage sur la décennie 1950). On trouve par exemple : côté interprètes, Ernestine Anderson ou Joe Loco : quelques chansons moins connues de Weill comme « It Never Was You » ou « Here, I’ll Stay ; les étonnants arrangements très « third stream » des quintettes de Chico Hamilton ; les formidables reprises « classifiées » de Dick Hyman ; Le troisième disque porte une attention particulière à l’association André Prévin / Jay Jay Johnson, dont la polytonalité franche de l’exposé initial de « Mack the Knife » n’est pas la moindre des surprises. Il ressort de tout ça qu’il convient sans doute tout simplement de placer ce coffret dans la partie « bonnes anthologies ». 
Par Ludovic FLORIN – JAZZ MAGAZINE