DURAS MARGUERITE

Marguerite Duras (1914-1996)
Par Lola Caul-Futy Frémeaux


Marguerite Duras, nom de plume de Marguerite Donnadieu, est née le 4 avril 1914 à Gia-Dinh, ville de la banlieue de Saïgon. De cette enfance passée au Viêt-Nam avec ses frères Pierre et Paulo, elle tire ainsi l’inspiration de son futur roman, Barrage contre le Pacifique. Elle rentre ensuite en France pour poursuivre ses études de droit et de sciences politiques en 1932.

Elle rencontre bientôt Robert Antelme, qu’elle épouse en 1939 et avec qui elle a son premier enfant, malheureusement mort-né, en 1942. Bientôt, ils entrent dans la Résistance avec d’autres amis et notamment Dionys Mascolo. Elle publie alors son premier ouvrage, Les impudents (Plon). En 1944, Robert Antelme est arrêté et déporté en camp de travail puis à Dachau, il n’est libéré qu’en 1945, dans un état jugé désespéré ; pourtant, elle parvient à le soigner. Elle retracera cette période difficile à la fin de sa vie, dans La douleur. Elle divorce ensuite et se remarie avec Dionys Mascolo, dont elle aura un fils, Jean.

Dans les années 1950, Marguerite Duras continue d’écrire et entreprend de nombreuses adaptations théâtrales. Elle signe aussi les dialogues de Hiroshima, mon amour, ce qui la rend célèbre dans toute la France. Elle publie en 1964 Le ravissement de Lol V. Stein, qui lui vaut un large succès.

Politiquement, Marguerite Duras est marquée à gauche bien qu’elle ne soit plus membre du Parti Communiste depuis 1950. Elle est active dans la protestation contre la guerre d’Algérie ainsi dans les événements de mai 1968.

Sa carrière cinématographique se poursuit, notamment avec la réalisation de quatre courts-métrages en 1979 : « Les Mains négatives », « Césarée », « Aurélia Steiner-Melbourne », et « Aurélia Steiner-Vancouver »

Enfin en 1984, à plus de 70 ans, elle accède à la reconnaissance académique avec l’Amant, roman largement autobiographique qui reçoit le prix Goncourt et se vent à plus d’un million d’exemplaires. Ce roman au succès exceptionnel est aussi traduit dans une quarantaine de langues et adapté par Jean-Jacques Annaud pour le cinéma.

Elle meurt chez elle le 3 mars 1996, à Saint-Germain-des-Prés.

Jean Mascolo, son fils, défendra l’édition et la diffusion de l’œuvre de sa mère par de nombreuses publications et documents audiovisuels. En 2000, il autorisera une production sonore de Claude Colombini aux éditions Frémeaux & Associés, Le ravissement de Lol V. Stein, dont le texte intégral est interprété par Fanny Ardant. Ce coffret de disques parlés sera accompagné d’une notice documentaire de Christiane Blot-Labarrère. En 2001, ce sera le tour Jean-Marc Turine, à partir des archives de l’Institut National de l’Audiovisuel, de faire paraître les émissions radiodiffusées de Marguerite Duras, dont certaines réalisées avec la participation de Jean-Louis Trintignant. Ces entretiens radiophoniques publiés par Frémeaux & Associés seront qualifiés par la presse de « petit chef-d’œuvre d’innocence et de sagesse ». Tout naturellement en 2006, Jean Mascolo, fils de Dionys Mascolo et de Marguerite Duras, devait se joindre à la succession François Mitterrand pour permettre à l’Institut François Mitterrand et Frémeaux & Associés, de publier les trois entretiens inédits enregistrés entre sa mère et le Président de la République (coffret 3 CD paru en 2007).

Lola Caul-Futy Frémeaux

© 2006 Groupe Frémeaux Colombini – La Librairie Sonore - Institut François Mitterrand
© Frémeaux & Associés Biographie (Bio Marguerite Duras)