« Gatlif est le porte-voix des peuples en mouvement » par Télérama

Magiciens de la BO de films gipsy, les compositeurs gitans Tony Gatlif (Gadjo dilo, Vengo…) et Goran Bregovic (Le Temps des gitans, Arizona Dream…) ont imprimé dans nos oreilles des séquences de chants farouches, de passions bohèmes et déglingues festives. Chacun sort un disque et raconte une nouvelle histoire s’inscrivant dans la grande épopée musicale des Balkans. Avec son film « Djam », Gatlif l’indigné, porte-voix des peuples en mouvement, refait ainsi le voyage du rébétiko, blues métis et subversif autrefois ballotté sur les vagues de la mer Egée au gré des migrations du peuple grec. Sa grande réussite est d’avoir restitué la spontanéité et la force cathartique de ces vieilles chansons, avec une instrumentation roots et des interprètes du cru particulièrement émouvants : des hommes et des femmes (dont sa jeune actrice Daphné Patakia) au lamento très oriental et à la voix parfois usée, qui font encore pleurer dans les tavernes d’Athènes en charriant la nostalgie des exilés et leurs chagrins imbibés d’ouzo. (…)
Par Anne BERTHOD - TELERAMA