GEORGEL

GEORGEL (Georges Job, 1884-1945) interprète

Apprenti bijoutier, il ne rêve que de chanter comme son père, mais pas en amateur ! Il débute en 1901 à Belleville, aux Trois Lions. En 1903, il est aux Folies-Belleville puis part en tournée l’année suivante. Dès 1906, il enregistre dans un répertoire qui emprunte beaucoup à Mayol. Mais, à partir de 1910, il s’en dégage et aborde des œuvres plus personnelles qui séduisent un public féminin. Il crée ainsi Caroline, Caroline de Vincent Scotto, Le Dernier tango en 1912 et l’immortel Sous les ponts de Paris l’année suivante. Son répertoire s’étoffe : romances, fantaisies, réalistes (L’Assommoir -1917, La Vipère), dramatiques, chansons à caractère social voire pacifiste mais jamais patriotiques ni revanchardes. Après la guerre de 14/18, Georgel fait montre d’une activité débordante, tant à Paris (Alhambra, Olympia, Eldorado) qu’à Marseille (Alcazar), Toulouse ou Bordeaux, alternant tours de chants et revues. Son public guette ses créations : Dansez-vous le fox-trot ? (1919), L’Épervier et La Garçonne (1923), Pars (conjointement avec Yvonne George et Lys Gauty), et en 1926, Où est-il donc ? dont Fréhel fera plus tard une version définitive. Sa cote est grande à Marseille où il fait l’affiche de “La Grande revue de l’Alcazar”. Il va d’ailleurs habiter dans la cité phocéenne et faire la navette entre l’Alcazar et l’Européen ou l’Empire. En 1937, il est la vedette de l’opérette “Ceux de la Légion” au Théâtre Antoine. Il se produira une dernière fois à l’Alcazar de Marseille en 1942, puis à l’Alhambra en 42 et 43.         

Malade et en proie à des difficultés pécuniaires, Georgel reçoit l’aide de quelques amis dont Maurice Chevalier qui, en 1945, offre la première de son spectacle de rentrée à l’ABC au bénéfice de celui qu’il avait vu sur scène à ses débuts boulevard de Ménilmontant, reconnaissant alors “son tempérament dramatique étonnant de sobriété”. Après une dernière apparition à Drancy en 1944 il finit petitement et meurt discrètement. Chanteur à voix qu’il avait chaude et puissante, Georgel a reconnu et encouragé le talent de Bourvil dès ses débuts.

Jean Buzelin
© FRÉMEAUX & ASSOCIÉS BIOGRAPHIE (BIO GEORGEL)

Voir CD L’Argent (FA 174), La Gloire de l’Opérette (FA 189), La Mer (FA 197), Vincent Scotto (FA 5009), Paris (FA 5018).