La Mer ! par Le Figaro

« La Mer, 1923-46. Un comique d’avant-guerre (la Première, bien sûr) disait que la mer ne présente aucun danger à condition de ne pas la boire. La chanson française est d’un tout autre avis : l’onde bleue ne semble avoir été créée que pour noyer le matelot, engloutir l’innocente et esseuler la veuve. Les larmes et l’océan sont de la même eau, que le marin soit héroïque (Le Maître à bord par Berthe Sylva), le gars valeureux (La Cruelle Berceuse de Théodore Botrel) ou l’amante cruelle (La Plongée de Bérard, qui affirme le même credo que dans son Train Fatal : tous les malheurs du monde viennent de l’infidélité de la femme). Bien sûr, il s’en trouve pour rêver devant les golfes clairs (La Mer de Charles Trenet) ou aimer les bateaux (La Marie-Jésus par Gilles et Julien), mais – tant qu’à être léger –, c’est encore dans le registre niais que l’on avoue préférer la mer, comme avec C’est dans la mama de Fernandel. » Christian Merlin, Bertrand Dicale – Le Figaro