LEBAS RENEE

LEBAS, Renée (née en 1917) interprète

Elle pense d’abord à se lancer dans le journalisme mais s’engage avec son frère dans le Groupe 12 de la Fédération du Théâtre Ouvrier de France où l’on s’exerce au théâtre, à la poésie, à la chanson. Vers 1936/37, elle gagne un radio-crochet, se frotte à l’ambiance des cabarets (Les Noctambules, La Conga) et débute au Casino de Cabourg durant l’été 1938. En juin 39, elle figure en tête d’affiche d’un programme de “jeunes professionnels“ à l’Alcazar de Marseille – Montand est en plus petit – et enregistre ses premiers disques. La guerre et l’exode la poussent en zone libre où elle rencontre Michel Emer qui l’accompagne au piano. Elle fait ensuite la connaissance de Francis Carco et de Madame qui l’emmènent en Suisse. Ils côtoient un auteur, François Moslay (futur Reichenbach), et un compositeur, Philippe-Gérard, qui lui offriront Exil. Pendant deux ans, de 1942 à 44, Renée Lebas chantera chaque semaine à Radio-Sottens (Lausanne). Durant cette période, elle grave onze disques de chansons “réalistes“ : L’Accordéoniste, Le Vagabond, Je suis seule ce soir, D’ l’autre côté de la rue (que reprendra Piaf), ainsi que Insensiblement (de Misraki), Ses mains ou 14 Juillet (de Gilles). De retour à Paris, Renée Lebas retrouve cabarets, music-halls, grandes scènes, voyages et studios. Elle passe à l’Alhambra, à Bobino, à l’Olympia (1959, 60, 62), aux Trois Baudets (60) et termine sa carrière en 1962 au Concert Pacra après avoir enregistré son dernier disque : La Fête est finie. Elle se tourne alors vers d’autres métiers comme celui de producteur (pour Serge Lama).

Chantant d’une voix forte et prenante, Renée Lebas tire le meilleur d’un répertoire poétique et choisi. Elle a sans doute rêvé d’un impossible “répertoire populaire de qualité”. Elle chantait Ferré (Elle tourne la terre) à l’ABC en 47/48, elle enregistra un microsillon avec Carco, elle donnera un récital à Pleyel en 54 avec du Francis Lemarque et du Boris Vian (La Valse dingue). On lui reprochera cette “fugue vers la chanson pensée” (sic), lui préférant Tire, tire l’aiguille, son grand succès datant de 1951.

Jean Buzelin
© FRÉMEAUX & ASSOCIÉS BIOGRAPHIE (BIO RENEE LEBAS)


Voir CD La Banlieue (FA 5094), La Fête foraine et le Cirque (FA 5124).