MAYOL FELIX

MAYOL, Félix (1872-1941) interprète  

Venant de Toulon, il auditionne à l’Alcazar de Marseille et sort sous les sifflets. Il suit alors une troupe de musiciens ambulants et apprend le métier dans les beuglants du Languedoc. Retour à Toulon, au Casino, en 1892. En 1895, il auditionne au Concert Parisien et présente notamment Petit chagrin de Delmet. Il est engagé pour trois ans. Parallèlement, il débute à la Gaîté-Montparnasse en 96 et lance La Paimpolaise qui devient un double succès : pour lui-même en tant qu’interprète, et pour son auteur Théodore Botrel. En 1897 il crée au Bataclan Le Petit Grégoire du même Botrel, et Cette petite femme là. Il passe à l’Eldorado, au Moulin Rouge et surtout, à partir de 1900, devient la vedette de la Scala, peut-être le plus grand café concert de Paris. Les succès s’enchaînent : Embrasse-moi Ninette, La Cabane Bambou, Elle vendait des petits gâteaux, Le Printemps chante et le célèbre Viens Poupoule qui en fait la vedette populaire n° 1 en France. Ses imitateurs ne se comptent plus. Mayol ne commence à enregistrer qu’en 1903 et tous ses “tubes” sont désormais immortalisés dans la cire : Lilas Blanc de Botrel, Le Petit panier, La Mattchiche, les Mains de femmes, Cousine, etc. Il effectue des tournées, en France, en Europe, au Moyen-Orient, et reprend sa place à la Scala en 1907. En 1908, il est aux Folies-Bergère dans la revue “Sport” et, en 1909, il rachète le Concert Parisien qui devient tout simplement le Concert Mayol. En 1915, il est à l’Olympia. Même si son genre est à présent daté, Mayol reste très populaire après la guerre, devenant une sorte d’institution, de “monstre sacré” comme le seront plus tard Chevalier et Tino. Il se retire dans sa ville de Toulon après avoir, à sept reprises, organisé ses adieux à la scène (Empire en 31, en 32, Alcazar en 34, Empire à nouveau, ABC en 38…), pérennisant ainsi l’expression “adieux à la Mayol“ qui est restée dans le langage populaire, y compris chez les jeunes générations qui ne savent pas qui c’est !        

Personnage typique immortalisé par de nombreuses affiches, Mayol est célèbre par son toupet, son brin de muguet, ses mimiques et sa cambrure équivoque. Malgré ses outrances caricaturales, il a, à côté des scies du café-concert, rendu populaire un répertoire qui avant lui ne sortait pas des cabarets de chansonniers.

Jean Buzelin
© FRÉMEAUX & ASSOCIÉS BIOGRAPHIE (BIO FELIX MAYOL)


Voir CD L’Argent (FA 174), Vincent Scotto (FA 5009).