MIREILLE

MIREILLE (Mireille Hartuch, 1906-1996) compositeur, interprète

En même temps qu’elle entame des études au Conservatoire, Mireille débute à l’Odéon à l’âge de 14 ans. Entre 1926 et 29, elle joue des comédies, des opérettes, des revues et enregistre un premier disque (Tout petit). Elle rencontre Jean Nohain en 1931 et c’est le début d’une longue collaboration : il écrit les paroles, elle fait la musique et plus de 500 chansons seront issues de leur amicale et talentueuse complicité. D’abord, les éditeurs n’en veulent pas, comme leur “opérette américaine” “Fouchtra” (sic). Mireille part à Broadway jouer dans une comédie musicale de Noel Coward : “Bitter Sweet”. Un télégramme de Raoul Breton la rappelle : “Énorme succès, reviens”. Les duettistes Pills et Tabet ont inscrit l’un des airs partout refusés, Couchés dans le foin, dans leur tour de chant du Casino de Paris (revue “Sex-Appeal Paris 32”). À son retour, elle commence à travailler avec Jean Sablon et compose, toujours avec Nohain, l’opérette “disquée” “Un mois de vacances”. Mireille est lancée et, en 1934, elle se produit durant plusieurs mois à l’ABC, s’accompagnant toujours au piano. Reconnue comme l’un des phares de la “bonne chanson”, Mireille a toutefois privilégié sa carrière de musicienne à celle d’interprète et sa discographie personnelle reste des plus modestes. Après la guerre, elle continue à composer et, en 1955, crée le fameux Petit Conservatoire de la Chanson qui sera le tremplin d’une nouvelle génération : Françoise Hardy, Michel Berger, Alain Souchon et bien d’autres.  

Les airs et la voix espiègle de Mireille sur les textes très fins de Jean Nohain ont apporté, à l’époque où régnaient les chansons réalistes, les mélos pleurnichards et une certaine variété poussive, un vent de fraîcheur qui annonce Charles Trenet (Ce petit chemin, C’est un jardinier qui boite, Et voilà les hommes, Les Trois gendarmes). Avec l’apport de sa culture classique et du jazz, Mireille trousse des mélodies qui peuvent se transformer en rengaines sans que la vulgarité ne s’y installe (Quand un vicomte, Papa n’a pas voulu).

Jean Buzelin
© FRÉMEAUX & ASSOCIÉS BIOGRAPHIE (BIO MIREILLE)


Voir CD Mireille (FA 043).