« Une genèse du rock instrumental » par Juke Box Magazine

Le rock instrumental apparaît aux USA à la fin des années 50 et connaît son âge d’or de 1960 à 1964, avant que l’invasion anglaise ne change la donne et que les jeunes américains n’essayent massivement  d’imiter les Rolling Stones. Ce coffret aurait pu s’appeler « genèse du rock instrumental » car il s’attache essentiellement aux origines de la guitare solo. Le premier CD évoque donc le western-swing de Bob Wills à travers ses guitaristes Junior Barnard et Eldon Shamblin, le jazz de Les Paul, le jump-blues de T. Bone Walker, le « picking » country de Merle Travis et Chet Atkins, le rockin’blues de Earl Hooker et même le swing manouche de Django Reinhardt. Les choses de précisent dans le volume 2 avec Bill Doggett et son guitariste Billy Butler (« Honky Tonk ») qui influence grandement les rockers de Buddy Holly à Eddie Cochran. On est en 1956 et le rock‘n’roll fait fureur depuis deux ans sous l’impulsion de Billy Haley, Chuck Berry et bien sûr Elvis Presley. Malgré les instrumentaux de Chuck Berry, il faut attendre « Raunchy » de Bill Justis et surtout Duane Eddy à partir de 1958 (« Rebel Rouser ») pour que le genre devienne une composante à part entière du rock’n’roll. Premier « guitar hero » de l’histoire, Duane Eddy, son caracteristique « twang » et son look « hepcat » incitent des milliers de jeunes à se mettre à la guitare. A la même époque apparaît son versant négatif et « bad boy », Link Wray, qui réussit quand même à classer trois titres au « Bilboard » dont son fameux « Rumble » qui se retrouve banni d’antenne pour cause d’incitation à la délinquance ! Les instrumentaux de Bo Diddley et Eddie Cochran n’ont pas de répercussions immédiates, il faudra attendre quelques décennies pour qu’ils deviennent séminaux. Enfin le troisième disque entre dans le vif du sujet.
Par JUKE BOX MAGAZINE