MODERN BRASS BANDS
MODERN BRASS BANDS
Ref.: FA5413

FIRST & SECOND LINE IN NEW ORLEANS, 1990-2005

Ref.: FA5413

Artistic Direction : JEAN BUZELIN

Label : Frémeaux & Associés

Total duration of the pack : 3 hours 16 minutes

Nbre. CD : 3

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Presentation

FIRST & SECOND LINE IN NEW ORLEANS, 1990-2005



Following a “Sound of New Orleans” already compiled by Jean Buzelin which featured all the genres of music recorded by Gary Edwards, this is a new compilation drawn from his SONO catalogue but this time covering the brass bands that marched through the streets at every local event: parades, parties, funerals and carnivals. A colorful, invigorating, hot and spicy mix, a unique musical gumbo seasoned with the city’s personal flavor, which gave it the courage to rebuild itself after the tragedy of Katrina. Patrick FRÉMEAUX



Claude Gauvard / Production Claude Colombini avec Paul Garapon

Press
Tracklist
  • Piste
    Title
    Main artist
    Autor
    Duration
    Registered in
  • 1
    South Rampart Street Parade
    Coolbone Brass Band
    00:03:59
    2002
  • 2
    Gloryland
    Coolbone Brass Band
    00:05:36
    2002
  • 3
    Lord, Lord, Lord, You Sure Been Good To Me
    Algiers Brass Band
    00:04:42
    1992
  • 4
    Bourbon Street Parade
    Algiers Brass Band
    00:05:38
    1992
  • 5
    Saint James Infirmary
    Mahogany Brass Band
    00:08:06
    1997
  • 6
    I Scream,You Scream, Ice Scream
    Mahogany Brass Band
    00:05:14
    1997
  • 7
    Paul Barbarin's Second Line
    High Steppers Brass Band
    00:04:23
    1993
  • 8
    Joe Avery's Blues
    Algiers Brass Band
    00:03:06
    1992
  • 9
    Back Of Town Blues
    Treme Brass Band
    00:07:15
    1992
  • 10
    Muskrat Ramble
    Smity Dee's Brass Band
    00:04:08
    1996
  • 11
    Whooping Blues
    Funky 7 Brass Band
    00:04:53
    2004
  • 12
    We Will Understand It Better
    Mahogany Brass Band
    00:04:14
    1997
  • 13
    Jesus Keeps Me Near The Cross
    Coolbone Brass Band
    00:02:30
    1995
  • 14
    Glory Glory Hallelujah (Lay My Burden Down)
    Smity Dee's Brass Band
    00:04:08
    1996
  • Piste
    Title
    Main artist
    Autor
    Duration
    Registered in
  • 1
    Oh Didn't He Ramble
    Algiers Brass Band
    00:03:48
    1992
  • 2
    Hindustan
    Algiers Brass Band
    00:06:47
    1992
  • 3
    I'll Be Glad When You're Dead (You Rascal You)
    Treme Brass Band
    00:04:04
    1992
  • 4
    Bill Bailey Won't You Please Come Home
    Mahogany Brass Band
    00:04:53
    1997
  • 5
    Saint Louis Blues
    Mahogany Brass Band
    00:05:24
    1997
  • 6
    Darktown Strutters Hall
    Smity Dee's Brass Band
    00:04:02
    1996
  • 7
    A Chicken Ain't Nothin But A Bird
    Smity Dee's Brass Band
    00:03:41
    1996
  • 8
    Basin' Street Blues
    Funky 7 Brass Band
    00:05:06
    2004
  • 9
    I Found A New Baby
    Funky 7 Brass Band
    00:03:48
    2004
  • 10
    When My Dreamboat Comes Home
    High Steppers Brass Band
    00:05:02
    1993
  • 11
    Down In Honky Tonk Town
    Coolbone Brass Band
    00:03:33
    1995
  • 12
    Let Me Call You Sweetheart
    Coolbone Brass Band
    00:03:41
    1995
  • 13
    Just A Closer Walk With Thee
    High Steppers Brass Band
    00:05:14
    1993
  • 14
    Butter Beans
    High Steppers Brass Band
    00:03:33
    1993
  • Piste
    Title
    Main artist
    Autor
    Duration
    Registered in
  • 1
    Indians Jumping On Fire
    Mahogany Brass Band
    00:05:49
    1997
  • 2
    Mardi Gras In New Orleans
    Coolbone Brass Band
    00:06:03
    2002
  • 3
    Mardi Gras Tyme
    Coolbone Brass Band
    00:03:44
    2002
  • 4
    Happy Feet Blues
    Algiers Brass Band
    00:04:32
    1992
  • 5
    Down Home Blues
    Algiers Brass Band
    00:04:18
    1992
  • 6
    The Bird
    Smity Dee's Brass Band
    00:05:20
    1997
  • 7
    One Day In The Back Of A Truck
    Mahogany Brass Band
    00:04:40
    1997
  • 8
    What A Wonderfull World
    Treme Brass Band
    00:02:57
    1992
  • 9
    Jazzitize
    Coolbone Brass Band
    00:02:36
    1995
  • 10
    Oop Pop A Da
    High Steppers Brass Band
    00:04:37
    1993
  • 11
    Sixth Ward Jam
    High Steppers Brass Band
    00:09:23
    1993
  • 12
    Ice Scream
    Smity Dee's Brass Band
    00:05:08
    1997
  • 13
    Sweet Sweet Spirit
    Coolbone Brass Band
    00:02:52
    1995
  • 14
    When The Saints Go Marching In
    Funky 7 Brass Band
    00:04:21
    2004
Booklet

Modern Brass Bands FA5413

MODERN BRASS BANDS
FIRST & SECOND LINE IN NEW ORLEANS 1990-2005

par Jean Buzelin

Avec le concours de l’Office de Tourisme de Louisiane / Nouvelle Orléans
MODERN BRASS BANDS
FIRST & SECOND LINE IN NEW ORLEANS 1990-2005

par Jean Buzelin

Devant, une sorte de majordome qui a revêtu son habit du dimanche : redingote, cravate et chapeau melon, marche lentement en esquissant des pas qui indiquent la cadence, une sorte de chorégraphie simple mais précise qui rappelle le “pas glissé” qu’effectuaient les fidèles qui tournaient en rond durant les grands rassemblements religieux du temps de l’esclavage, tabernacles et camp meetings. Il porte l’écharpe aux couleurs de la fanfare et tient en mains une large ombrelle. Chez nous, on l’appellerait le tambour-major, à la Nouvelle-Orléans, c’est le Grand Marshall.
À quelque distance marche la fanfare, en casquette et chemise blanche, avec au premier rang les trombones et le sousaphone (cette contrebasse à vent mobile qu’on appelle en France le soubassophone), suivis par les anches, saxophones et clarinette, puis viennent les trompettes, la caisse claire et la grosse caisse fermant la marche. Les musiciens ne sont pas très nombreux, une dizaine, parfois plus dans les anciens brass bands, parfois moins chez les jeunes.
Derrière eux, la second line, c’est-à-dire les parents, les amis, les voisins, tout le quartier, suit les musiciens et accompagne le défunt sur la route du cimetière. Au retour, ils agitent les mouchoirs qui ont essuyé leurs larmes, brandissent leurs ombrelles, et dansent pour honorer la mémoire de celui qui vient de les quitter (1). Cela se passe de nos jours. Cela se passait exac-tement de la même façon il y a deux cent ans…


Une longue et belle histoire

La première description d’un enterrement en fanfare à la Nouvelle-Orléans date de 1819, soit deux ans après la légalisation par le Conseil municipal des rassemblements et danses de Noirs le dimanche sur la place Congo Square. Mais il n’y a peut-être pas de cause à effet, et il est difficile de savoir si cette fanfare (et d’autres) était composée de musiciens noirs ou, plus probablement, créoles, les deux communautés ayant des statuts différents à l’époque. Nous ne savons pas non plus si ces street parade marching bands sortaient leurs instruments uniquement pour les funérailles, s’ils donnaient des aubades et des concerts ou, comme plus tard, animaient des cérémonies et des fêtes laïques ou religieuses, et des parades comme celles du fameux Mardi Gras (Fat Tuesday), célébré pour la première fois en 1857 (2).

Quelques années plus tard éclate la Guerre civile (1861-1865) qui déchire le pays en deux. En 1862, les forces de l’Union prennent la Nouvelle-Orléans et, en 1864, l’esclavage est aboli en Louisiane. La ville compte alors 210 000 habitants dont 55 000 “de couleur”. À partir des années 1880, l’Histoire est plus précise. On relève les noms du Kelly’s Band et du St. Bernard Brass Band dès 1878, du St. Joseph Brass Band, dirigé par le cornettiste Claiborn Williams ; l’Eclipse Brass Band est fondé en 1881 par James Humphrey (le père de Percy et de Willie Humphrey), et l’Excelsior Brass Band, en 1879 — on en parle dans la presse en 1885, l’année de naissance de Joe “King” Oliver — qui vivra jusqu’en 1931 et qui existe à nouveau de nos jours. Autre fanfare renommée, l’Onward Brass Band, créée cette même année, défile dans les rues de New York en 1889 (King Oliver en fera partie plus tard). Notons aussi le Columbia Brass Band (1887) ainsi que quelques groupes de musi-ciens blancs : le Reliance Brass Band, rassemblé en 1885 par le trompettiste Papa Jack Laine, celui de Billy Kersands, une troupe de minstrels (3) qui anime le Mardi Gras en 1886, et même quelques rares groupes mixtes.

Blancs d’un côté, Créoles de l’autre et, au bas de l’échelle, les Noirs, voilà la situation telle qu’elle fonctionne, socialement et, donc, musicalement, jusqu’en 1894 lorsque est promulgué le Code Noir qui touche de plein fouet les Créoles de couleur. Ceux-ci avaient jusqu’alors un statut “privilégié”, mais sont désormais obligés de quitter le centre-ville, le French Quarter, et d’aller uptown se mélanger aux Noirs. En 1896, la Cour Suprême des Etats-Unis légalise la ségrégation raciale, laquelle prendra fin en 1954 (officiellement, mais pas dans les mœurs ni dans les faits, surtout dans le Sud). Ce rapprochement forcé a pour conséquence une certaine mixité musicale qui s’installe dans les fanfares et dans les orchestres. Et ce rapprochement entre les musiciens créoles, plus “professionnels”, bons lecteurs qui ne s’écartent guère de la partition, et les noirs qui, ne lisant pas la musique, jouent beaucoup plus au feeling, constituera l’un des éléments qui provoqueront la naissance du jazz New Orleans. Nous n’en sommes pas encore là en 1898, lorsque l’Armée solde un grand nombre d’instruments de musique : une aubaine matérielle pour la profusion des fanfares ! Mais bientôt, d’autres types de formations ainsi que l’évolution de la musique vers la danse et les salons (cake walk, ragtime, etc.), puis vers une musique plus hot qu’on appellera plus tard le jazz, relègue un peu les brass bands au second plan. Du moins, leur réputation ne dépassera guère les limites de la Cité du Croissant, tandis que nombre de musiciens vont quitter la ville, monter des orchestres dans les grandes métropoles du Nord et de l’Ouest, enregistrer des disques, et donc se faire connaître beaucoup plus largement.

Les deux principaux brass bands qui naissent dans la décennie 1910-1920 s’appellent le Tuxedo Brass Band, que dirige le trompettiste Oscar Papa Célestin, et dans lequel joueront Louis Armstrong en 1921/22, juste avant de partir rejoindre King Oliver à Chicago, Johnny et Baby Dodds, Jimmy Noone, et l’Eureka Brass Band (1920-1975), dont le nom a de nouveau brillé ces dernières années. Jim Robinson (trombone) et George Lewis (clarinette) en furent des membres assidus. Citons aussi le Melrose Brass Band, avec Bunk Johnson (trompette) et Honoré Dutrey (trombone).


Si leur nom est resté dans l’Histoire, on ne peut, hélas, pas en dire autant de leur musique, pour la bonne et simple raison qu’ils n’ont pas été enregistrés. Premier handicap : il n’y avait aucun studio à la Nouvelle-Orléans ; en effet, il fallut attendre 1945 pour que s’ouvre celui de Cossimo Matassa. Pourtant, plusieurs sessions d’enregistrement eurent lieu en ville, en 1924, 25, 27, 28, 29, 35… lorsque les grandes compagnies débarquaient avec leur matériel itinérant et s’installaient pour quelques jours dans quelque grand hôtel. Lors de ces tournées “sur le terrain”, elles s’arrêtaient dans les grandes villes du Sud et faisaient défiler derrière leurs micros chanteurs, groupes vocaux, orchestres divers, le temps de graver plusieurs disques. Les brass bands, qui jouaient dans la rue, n’eurent pas cette chance. Papa Célestin enregistra en 1927, mais au sein de son orchestre de jazz, pas avec son brass band.


L’après-guerre

Il fallut attendre l’année 1945 pour que, à la faveur de la vogue du New Orleans revival, soient enregistrés sur place les premiers témoignages sonores de brass bands. D’abord ce furent des rassemblements de circonstance : un Bunk’s Brass Band dirigé par le trompettiste Bunk Johnson en 1945, et un Original Zenith Brass Band l’année suivante (4). Composés de musiciens chevronnés et rompus à l’exercice (Jim Robinson, George Lewis, Baby Dodds…), ils pe-mettent de se faire une bonne idée du style de ces formations et de leur répertoire. Enfin, un vrai brass band régulier, l’Eureka Brass Band de Percy Humphrey, réalise quelques disques en 1951 (4) au moment où commence à poindre un relatif déclin pour ces musiques, certes toujours populaires dans les quartiers, mais totalement balayées médiatiquement par le rhythm and blues local florissant (emmené par Fats Domino). L’essor du tourisme dans le Vieux Carré (le French Quarter), constituera une aubaine pour de nombreux musiciens locaux qui purent reformer des orchestres jouant la musique traditionnelle.

La parution d’un album du Young Tuxedo Brass Band en 1958, largement diffusé, faisait presque office de document ethnique. Cette fanfare, née avant la guerre à la suite du premier Tuxedo de Célestin, et dirigée par le clarinettiste John Casimir, et comprenant notam-ment Clement Tervalon et Jim Robinson aux trombones, et Paul Barbarin à la caisse claire, faisait en quelque sorte le lien entre les anciennes formations et les jeunes pousses des années 70. Les rejoignaient le Revived Onward Brass Band et le Gibson Brass Band qui se firent apprécier durant les années 45-65, et surtout l’Olympia Brass Band, créé dans les années 60 par le saxophoniste Harold Dejean avec le concours du trompettiste Milton Batiste, qui commence à mettre des airs plus “modernes” à son répertoire. Tandis que l’Eureka, qui préserve la tradition, continue son bonhomme de chemin toujours conduit par Percy Humphrey accompagné de solides musiciens comme Jim Robinson ou Captain John Handy (saxo alto).


Le renouveau des années 80

Alors que les choses semblaient un peu figées, la Nouvelle-Orléans refait parler d’elle durant les années 70. Allen Toussaint prend une place centrale, les Neville Brothers deviennent des vedettes mondiales, la jeune pousse du jazz est en train d’éclore autour de la famille Marsalis, le New Orleans Jazz & Heritage Festival, fraîchement créé, sera bientôt l’un des principaux festivals américains, etc.

Le guitariste de jazz Danny Barker, neveu des frères Barbarin, revenu au pays en 1965 après une solide carrière avec les meilleurs musiciens et orchestres de jazz (Cab Calloway, Benny Carter, Louis Armstrong, Sidney Bechet, Billie Holiday, Charlie Parker, etc.), rassemble, dans le cadre d’une paroisse, de très jeunes gens et monte le Fairview Baptist Church Christian Band en 1970. L’année suivante, il est invité au New Orleans Festival. Si l’on oublie pas les racines, les anciennes marches et les negro spirituals traditionnels, on s’intéresse également à un répertoire de jazz plus éclectique et moderne. Dans la foulée se créent le Hurricane Brass Band (1973) dirigé par Leroy Jones, et surtout le Dirty Dozen Brass Band que lance le joueur de grosse caisse Benny Jones en 1976. Il rassemble huit musiciens, essentiellement des jeunes comme Gregory Davis (trompette), les frères Charles (trombone) et Kirk (tuba) Joseph (venus du Hurricane), et d’autres plus chevronnés comme le saxophoniste Roger Lewis (ex-Fats Domino). Ce groupe formidable va réussir la gageure de mettre à la sauce néo-orléanaise aussi bien le rhythm and blues et la soul music — ce qui semble naturel —, que le jazz et le bebop de Charlie Parker et Thelonious Monk — ce qui peut paraître une folie ou un non-sens pour les traditionalistes —, et d’en faire de véritables airs de brass bands ! Ajoutons à cela des compositions originales épatantes (Blackbird Special, My feet Can’t Fail Me Now) qui font de leur premier disque, en 1984, un succès mondial.

Ce jeune brass band talentueux, qui bouscule les conventions et donne de nouvelles couleurs aux rues et aux quartiers de la ville, fait immédiatement des émules et les jeunes fanfares poussent comme des champignons : le Chosen Brass Band de Tuba Fats (formé au Fairview) en 1979, le ReBirth Jazz Band de Kermit Riffins (trompette, qui rejoindra plus tard le Tremé) et Philip Frazier (tuba), qui va, à son tour, entamer une belle carrière internationale (premier disque en 1984), l’Algiers Brass Band, le High Steppers Brass Band, le Little Rascals Brass Band, le Soul Rebels Brass Band, le groupe entièrement féminin des Pinnettes, etc. N’ayons garde de négliger ceux qui restent plus près de la tradition comme le Paulin’s Marching Band, créé en 1975, le Floyd Anckle & Majestic Brass Band, l’Imperial Brass Band, le Spirit of New Orleans…


Les années 80 voient fleurir le Roots of Jazz Brass Band, le Charles Barbarin Memorial Brass Band, le Tremé Brass Band, animé par les deux batteurs du Dirty Dozen Benny Jones et Lionel Batiste, le Coolbone Brass Band des quatre frères Johnson, le Smitty Dee’s Brass Band, le Mahogany Brass Band, etc.
La vieille Cité du Croissant en compte des dizaines lorsque survient, le 25 août 2005, l’ouragan Katrina qui balaie tout sur son passage, avec le désastre urbain et social qui s’ensuit. La remarquable série TV “Tremé”, qui narre les premières tentatives de réorganisation et de reconstruction de la ville, fait la part belle à ses musiciens rescapés, en en particulier aux fanfares : le Tremé Brass Band, bien sûr, le Dirty Dozen Brass Band, le ReBirth Brass Band, le Soul Rebels Brass Band, et le Hot 8 Brass Band, jeune formation funky qui ne comprend que des cuivres (5).


Les brass bands et le “Sound Of New Orleans”

Quelques-unes des meilleures jeunes formations, qui pour la plupart n’ont jamais réalisé de disques, vont trouver un point d’accueil chez Gary J. Edwards, lequel a créé sa compagnie “Sound Of New Orleans (SONO)” en 1984 et dispose de son propre studio d’enregistrement au 5584 Canal Boulevard (6). Il est bientôt sollicité par les brass bands locaux et, sous l’insistance du saxophoniste Butch Gomez, enregistre en 1990 le Tremé Brass Band, formation emblé-matique de cet historique quartier fondée par Benny Jones (Dirty Dozen, Chosen Few). Le CD est publié en 1992 et obtient son petit succès (7). Les circonstances vont faire que cette production va inaugurer, au sein du catalogue SONO, une “New Orleans Street Parade Series”.

L’Algiers Brass Band succède au Tremé. Quartier excentré, Algiers est situé sur l’autre rive du Missis-sippi, à l’est de la ville en face du quartier français. S’il fait partie de la commune, il a toujours existé en tant qu’entité indépendante. Le groupe qui le représente s’est produit au New Orleans Jazz & Heritage Festival en 1990 avec Danny Barker à qui Gary Edwards demande ce qu’il pense de cet ensemble qui, à ses oreilles, “sonne” vraiment bien. Réponse du guitariste : “Best damned brass band in New Orleans”. Sous la conduite de son leader, le trompettiste Ruddley Thibodeaux, ami de Gary, un enregistrement est décidé, lequel donne lieu à une séance épatante en 1992. L’Algiers reste très proche des vieux brass bands (il est le seul à compter encore dans ses rangs une clarinette), mais ne néglige pas les éléments funky qu’il intègre avec bonheur. La section rythmique, insistante et swinguante, l’énergie des cuivres, le feeling des anches, inscrivent ce groupe parmi les meilleurs : ses nombreuses participations à différents festivals aux Etats-Unis, comme ses tournées en Allemagne, en Suisse, en Italie, au Japon… en témoignent.

S’avance à son tour, en 1993, le High Steppers Brass Band, formation qui reste également marquée par la musique traditionnelle mais, avec un certain enthousiasme juvénile, ne craint pas de s’attaquer à un thème bebop, tout en restant en prise avec la culture populaire de son époque. Le tubiste Daryl Fields entraîne avec cœur cette bande de “vrais” amateurs au service d’une musique vivante.

Le Coolbone Brass Band est un nouveau venu dans la cour des fanfares lorsqu’il est invité au studio en 1995. Ensemble familial articulé autour des quatre frères Johnson, Steven et Ronell (trombone), Ernest (trompette), et Darryl (sax alto), il se taille vite une belle réputation. Steven “Coolbone” Johnson, le leader, est une des forces musicales de la Nouvelle-Orléans. Il a promené son trombone partout, entre autres dans l’Olympia Brass Band et le Soul Rebels Brass Band. Il dirige également la Coolbone Swing Troop, une formation de jazz moderne qui comprend le trompettiste Irving Mayfield. Le jeune brass band, qui joue également des compositions personnelles, est sollicité une seconde fois par Gary Edwards en 2002, dans un contexte live sensé rendre compte de l’ambiance du carnaval de Mardi-Gras. Cette fois-ci, le répertoire choisi est volontairement plus traditionnel et montre comment la musique se transmet de génération en génération. Le bien surnommé Phat2-sday (pour Fat Tuesday), pittoresque chanteur local, ne s’y est pas trompé en invitant le Coolbone Brass Band pour l’enregistrement de son propre disque l’année suivante (6).

À l’origine existait le Regal Jazz Band, orchestre fondé en 1979 par Butch Gomez (l’un des membres originaux du Tremé), qui rassemblait quelques grands anciens (Danny Barker, Clément Tervalon, Father Al Lewis, Louis Nelson, Kid Sheik, Chester Zardis). Petit à petit, de talentueux jeunes musiciens remplacent leurs glorieux aînés et, en 1991, Gomez s’associe à Dimitri Smith, ancien tuba de l’Olympia, qui dirige le Smitty Dee’s Brass Band. Ce groupe, enregistré en 1996 avec un guitariste, Calvin Snowden, ainsi qu’un “vrai” batteur, possède un son d’ensemble “orches-tral” tout en conservant l’esprit brass band. Il peut ainsi offrir un répertoire éclectique allant de la musique traditionnelle au funk sound.
Fondé en 1991, le Mahogany Brass Band est la plus jeune des fanfares pratiquant le jazz traditionnel dans le style des grands anciens, alors que nombre de leurs contemporains sont résolument engagés dans le funk des années 90. Ce qui ne les empêche pas de jouer des arrangements originaux dus notamment à la plume du trompettiste Brice Miller, leader de l’ensemble et fils d’un saxophoniste réputé localement, Dwight Miller Sr,. Le groupe forme une véritable famille musicale, réunie non par l’opportunité ou les circonstances, mais par la foi, l’amitié, et l’amour de la culture afro-américaine. On y trouve Omari Thomas (Smitty Dee’s), Jeffrey Hill (Treme), Daryl Fields (High Steppers) et, pour l’enregistrement de leur disque, en 1997, ils ont convié les Gospel Dedicators, le pianiste Al Bemiss (des Bemiss Brothers (6), les chanteurs Robert Harris et Jackie Tolbert, ainsi qu’un groupe d’indiens du Mardi-Gras, les Young Apaches.

Tromboniste, chanteur, véritable entertainer, Eddie Boh Paris a créé son propre groupe, le Funky 7 Brass Band dans l’optique de l’adapter aux diffé-rentes situations : pouvoir jouer dans la rue et se pro-duire dans les clubs du French quarter. Musicien de grande expérience, polyvalent et donc très demandé, il est passé des petits street bands de coins de rue à l’Olympia Brass Band. Membre du Tremé Brass Band, il a aussi longtemps tourné avec Gary Brown, saxophoniste de grande réputation. Les deux aspects de son groupe sont représentés dans son disque, la version sit-down pour les thèmes de jazz, la version brass band (qui comprend quelques “légendes” du cru : Elliot Callier (Fats Domino, Chosen Few, Tremé), Kirk Joseph (Dirty Dozen, Tremé), Jeffrey Hills (Mahogany, Tremé) et parfois le guitariste Cranston Clements) pour les airs traditionnels, mais interprétés de façon très “actuelle”, et que nous avons choisi dans notre sélection. Eddih Boh Paris annonce net-tement Troy Andrews, dit Trombone Shorty, mais c’est le second qui, depuis, a décroché la timbale !

Ce disque, enregistré en 2004, est malheureusement le dernier de la belle série produite par Gary Edwards avant que Katrina inonde et emporte tout : bureaux, studio, archives et stock de CDs. Mais après quelques années de repli, Gary a repris la production et recommencé à enregistrer quelques disques (8). Puissent les brass bands revenir vite au catalogue !


La musique et les disques

Si les brass bands actuels ont suivi l’évolution musicale, ce qui leur a permis de se renouveler et de rencontrer un public plus jeune, ils ne se sont jamais coupé de la grande tradition qui a fait l’originalité et le fumet de la musique néo-orléanaise : improvisation collective, prédominance des cuivres, apport des saxophones qui, dès les années 1910, ont intégré les fanfares (et les orchestres) et ont largement supplanté les clarinettes, polyrythmie syncopée, déhanchée et parfois nonchalante marquée par l’influence des Caraïbes. Et comme ils n’ont jamais abandonné les airs d’autrefois et, en particulier, les negro spirituals, les brass bands sont un élément fédérateur entre les générations et, comme nous l’avons pu constater après l’ouragan, un facteur de cohésion sociale, de soutien et de fraternité.


La tradition, les hymnes, les negro spirituals, le blues (CD 1)

Cette évolution dans la tradition, nous avons essayé de la montrer à travers le parcours ici proposé. Une tradition que est souvent déjà réinventée avant que ne s’en emparent les jeunes brass bands. Ainsi, certains airs de “fanfare” ou de parade, qu’on pourrait croire venus de la nuit des temps, sont en fait des compo-sitions beaucoup plus récentes. Une illustration éclatante en est donnée par le célèbre South Rampart Street Parade, du nom d’une artère fameuse de la ville. Ce thème a en effet été écrit en 1937 — seu-lement — par deux musiciens originaires de la Nouvelle-Orléans, Bob Haggart et Ray Bauduc, partis rejoindre l’orchestre swing de Bob Crosby. Ce mor-ceau, plus vrai que nature, fit un énorme succès et fut aussitôt adopté par les brass bands.
L’ancien grand batteur de l’orchestre de Louis Arms-trong, Paul Barbarin, membre entre autres du Young Tuxedo Brass Band, n’a composé Bourbon Street Parade (célèbre rue musicale du Vieux Carré) qu’en 1951. Toutes les fanfares jouent cet air fameux auquel on donnerait un demi-siècle de plus !

Si les ragtimes, cake-walks et anciennes marches semi-militaires ont disparu, les hymnes et les negro spirituals constituent toujours une partie importante et nécessaire — les enterrements — du répertoire, ils demeurent aussi la base de l’éducation, de “l’école” des musiciens, et leurs plus vives racines (Gloryland, Lord Lord Lord, By’ And By’, etc.). Le blues reste aussi l’un des ingrédients les plus sûrs, les plus noirs. Joe Avery’s Blues est lié à un ancien trombone du “vieux” Tuxedo, et Whooping Blues est un thème du clari-nettiste John Casimir, leader du “jeune” Tuxedo. Plus récent, Back O’ Town Blues, chanté par Lionel Batiste, évoque son créateur Louis Armstrong (1944). Le jazz apparaît avec Muskrat Ramble, la célèbre compo-sition de Kid Ory gravée en 1926 par le Hot Five d’Armstrong, lequel enregistra St. James Infirmary en 1928 ; ce thème, lié à l’histoire de la ville, est l’œuvre d’un minstrel blanc, Joe Primrose.
L’auditeur remarquera que tous les hymnes et les morceaux de parade sont amorcés par un roulement de caisse claire sur un tempo de marche donné par la grosse caisse ; une règle plus que centenaire à laquelle on ne déroge pas !


Du dixieland au jazz swing (CD 2)

Un style typiquement New Orleans s’affirme sur des compositions, parfois très anciennes, comme les airs de parade Hindustan (1915) ou le très connu Oh Didn’t It Ramble (1902), devenus des standards que la ville s’est appropriés. À partir des années 1910, le jazz, comme on l’appellera bientôt, commence réel-lement à se trouver et à éclore : St. Louis Blues de W.C. Handy (1914), Down In Honky Tonk Town (1916), Darktown Strutters’ Ball de Shelton Brooks (1917), enregistré dès l’année suivante, aussi bien par les Néo-Orléanais exilés de l’Original Dixieland Jazz Band que par le New-Yorkais Wilbur Sweatman.
Arrive ensuite un jazz plus “classique” dont s’em-parent joyeusement les brass bands, surtout s’ils sont l’œuvre de quelqu’un du cru : Spencer Williams pour I Found A New Baby (1926) et Basin Street Blues (1924), encore une “rue” fréquentée durablement par Louis Armstrong, comme You Rascal You, air à succès du chanteur Sam Theard (1929) dont tout le monde s’emparera. Et comment croire, en écoutant Let me Call You Sweetheart que jouait Benny Goodman en 1942, qu’il n’a pas été écrit pour les brass bands ? Et s’ils mettent à leur répertoire une chanson “de variété” comme When My Dreamboat Comes Home, c’est parce qu’ils l’ont entendue par Fats Domino dans les années 50.

Soul, funk et Mardi Gras ! (CD 3)

Voilà qui nous amène aux “temps modernes”. Un bouquet de cuivres, de percussions, de plumes et de couleurs nous transporte, grâce aux “Indiens”, en plein Mardi Gras, celui que chantait déjà, en 1949, le légendaire Professor Longhair, et qui est devenu l’hymne officieux de la ville, ce Mardi Gras In New Orleans que l’on joue chaque année dans les rues. Un Mardi Gras qui renaît de ses cendres, ou plutôt qui met la tête hors de l’eau en ces temps difficiles de l’après-catastrophe (voir “Tremé”). S’engouffrent à sa suite, avec un bagou et une narration proche du rap ou du hip hop, un Mardi Gras Tyme, une Six Ward Jam, qui reflètent la rue d’aujourd’hui et sa jeune population. Rhythm and blues, soul music, funk, plusieurs décennies de musiques populaires mixées avec bonheur par les brass bands : The Bird (de Maceo Parker), One Day In The Back Of A Truck, un Ice Cream tout frais… avec une dimension orches-trale qui n’exclue pas la spontanéité.
Les thèmes de jazz moderne sont repris tantôt à la manière brute des fanfares : Oop-Pop-A-Da de Dizzy Gillespie (1947), tantôt arrangés, comme Happy Feet Blues, en écho au grand trompettiste Wynton Marsalis. Le blues, toujours présent avec Down Home Blues, un succès de Z.Z. Hill en 1982.

Et comment pourrions-nous nous priver de la belle chanson que créa Louis Armstrong en 1967, Won-derful World, que tous les brass bands ont repris, jouée ici en version instrumentale (9) ? Nous nous quitterons, à regret, avec l’inévitable When The Saints qui, d’après les recherches fouillées de notre ami Philippe Baudoin, n’est pas la rengaine anonyme que l’on croyait, mais bel et bien un gospel sanctifié composé et signé en 1896 !
La Nouvelle-Orléans n’a pas fini de nous surprendre et de nous enchanter.

JEAN BUZELIN
© FRÉMEAUX & ASSOCIÉS 2013
Notes

(1) Les deux dernières plages de chacun de nos trois CD illustrent cet aller-retour.
(2) Le Mardi Gras était organisé uniquement par des associations blanches jusqu’en 1909, date à laquelle une noire, les Zulus, put participer.
(3) Rappelons que les Minstrels sont des fantaisistes blancs grimés en noir.
(4) Cf. New Orleans Revival (FA 5135).
(5) Le Hot 8 Brass Band a notamment joué au festival de Coutances en 2009.
(6) Cf. Sound Of New Orleans (FA 5223).
(7) Cf. Treme Brass Bans, I Got A Big Fat Woman (FA 581) ; on s’y reportera pour avoir plus de détails sur le groupe et son fameux quartier.
(8) Cluster Lee (SONO 1070) ; paru seulement en 2009, il fut le dernier enregistré dans les studios SONO, sur Canal Street, avant la catastrophe. Ont suivi Dwayne Dopsie (SONO 1071), et Bobby Love (SONO 1072).
(9) Une version chantée, par le Algiers Brass Band, figure dans notre précédent double-CD Sound Of New Orleans. De même que d’autres savoureux morceaux joués par tous les brass bands présentés ici.
Ouvrages consultés
Philippe Baudoin, Jazz New Orleans 1918-1944 (2 CD FA039, 1995).
Philippe Baudoin, Une Chronologie du Jazz (Outre Mesure, 2005).
Jean-Marie Huerl, Magnificence des Brass Bands (Les Cahiers du jazz N° 12, PUF, 1997).
Dan Vernhettes, New Orleans Revival (2 CD FA 5135, 2006).
Photos : George Hoefer, J. Robert Mantler, Atlantic Records (coll. Jean Buzelin)
Remerciements à Philippe Baudoin, Claude Carrière.


 
MODERN BRASS BANDS
FIRST & SECOND LINE IN NEW ORLEANS 1990-2005

by Jean Buzelin
Leading the parade a drum major, known as the Grand Marshall, dressed up to the nines: frock coat, tie and bowler hat, marching very slowly to accentuate the rhythm, a simple but precise choreography recalling the sliding steps of congregations at the tabernacles and camp meetings during the era of slavery. He also wears a scarf in the colours of the band and carries a large umbrella.
The band follows a short distance behind, sporting white shirts and caps, headed by the trombones and sousa-phones, followed by the saxes and clarinets, then the trumpets with the snare drum and the big bass drum bringing up the rear. The musicians are not numerous, a dozen or so, sometimes more in the older brass bands, sometimes fewer among the younger ones.
Behinds them the second line is made up of family, friends and neighbours, in fact all the locals, here to accompany the deceased to the cemetery. On the way back they wave their tear-stained handkerchiefs, brandish their umbrellas and dance in honour of their departed friend and neighbour (1). This still takes place today, exactly as it did two hundred years ago.
A long and fascinating history
The earliest description of such a New Orleans funeral dates from 1819, two years after the Civic Council legalised gatherings and dances by the Negro community on Sundays in Congo Square. However, it’s hard to know whether these brass bands sere composed of black musicians or, more likely, Creole, each of these communities having a different status at the time. Neither do we know whether these early street parade marching bands only played for funerals, if they gave concerts or, as they did later, played at both secular and religious ceremonies and festivals such as Mardi Gras (Fat Tuesday) celebrated for the first time in 1857 (2).
A few years later the Civil War broke out (1861-1865) which tore the country in two. In 1862 the Union Army took New Orleans and, in 1864, slavery was abolished in Louisiana. At the time the town had 210,000 inha-bitants of whom 55,000 were “coloured”. From 1880 onwards the story becomes clearer. We find the names of Kelly’s Band (1878), the St. Bernard Brass Band and the St. Joseph’s Brass Band, led by cornet player Claiborn Williams. The Eclipse Brass Band was founded in 1881 by James Humphrey (the father of Percy and William Humphrey), and the Excelsior Brass Band in 1879 – mentioned in the press in 1885, the year Joe “King” Oliver was born – which continued until 1931 and has been revived today. Created the same year another renowned band, the Onward Brass Band, paraded through the streets of New York in 1889 (King Oliver later joined their ranks). There was also the Columbia Brass Band (1887) as well as a few groups of white musicians; the Reliance Brass Band, formed in 1885 by trumpeter Papa Jack Laine, that of Billy Kersands, a minstrel group (3) which played at the 1886 Mardi Gras and even a few rare mixed groups.
Whites on one side, Creoles on the other and, at the bottom of the ladder the black community, this was the situation socially and hence musically until 1894 when the Black Code became law, having a direct effect on coloured Creoles. So far they had enjoyed a privileged status but were now forced to leave the French Quarter in the town center and move uptown to mix with the black community. In 1896 the US Supreme Court legalised racial segregation which only ended in 1954 (legally that is but not in fact, especially in the South). This enforced intermingling led to a certain musical mix in brass bands and orchestras. The fusion of more “professional” Creole musicians, who could read music and stuck closely to a score, and their black colleagues who did not read music and relied much more on feeling, was one of the elements leading to the birth of New Orleans jazz. But this was still a long way off when, in 1898, the Army sold off a large number of musical instruments: manna from heaven for brass bands! However, soon other types of bands which evolved alongside music directed more towards dancing (cake walk, ragtime, etc.) and a “hotter” music which would later be called jazz, pushed brass bands into second place. Their reputation barely spread beyond New Orleans, while numerous musicians left the town to set up bands in big cities in the North and West where they were able to record and so become better known.
The two principal brass bands that were formed between 1910 and 1920 were the Tuxedo Brass Band, led by trumpeter Oscar Papa Célestin in which Louis Armstrong played in 1912/22, just before he joined King Oliver in Chicago, Johnny and Baby Dodds, Jimmy Noone, and the Eureka Brass Band (1920-1975), whose name has been resurrected in recent years. Jim Robinson (trombone) and George Lewis (clarinet) were long-time members. Not to be forgotten also the Melrose Brass Band with Bunk Johnson (trumpet) and Honoré Dutrey (trombone).
Although their names have remained, unfortunately the same cannot be said for their music for the simple reason that they were not recorded. The main drawback: there was no recording studio in New Orleans in fact it was not until 1945 that Cossimo Matassa opened the first. However, several recording sessions did take place in the town in 1924, 25, 27, 28 29, 35 … when some major companies arrived with their travelling equipment and set themselves up for a few days in some large hotel. During these tours they stopped in the big cities of the South and recorded singers, vocal groups and various bands, staying just long enough to make a handful of records. Brass bands that played in the streets didn’t get a look in. Papa Célestin recorded in 1927 but it was with his jazz band, not his brass band.
Post War

It wasn’t until 1945 that, thanks to the popular New Orleans Revival, the first recordings of brass bands were made. At first, it was a matter of whoever happened to be around: a Bunk’s Brass Band led by trumpeter Bunk Johnson in 1945 and an Original Zenith Brass Band the following year (4). Made up of experienced musicians (Jim Robinson, George Lewis, Baby Dodds …) they conveyed a good idea of the style and repertoire of these bands. Finally, a real regular brass band, Percy Hum-phrey’s Eureka Brass Band, made a few records in 1951 (4) at a time when this music was in decline and, while still popular in local quarters, had been totally swept aside by the flourishing rhythm and blues movement (led by Fats Domino). An increase in tourism to the French Quarter was a godsend for numerous local musicians who were able to reform bands playing tra-ditional music.

The appearance of a widely distributed album by the Young Tuxedo Brass Band in 1958 was virtually an ethnic document. Created pre-war following Célestin’s first Tuxedo, led by clarinettist John Casimr and fea-turing Clement Tervalon and Jim Robinson on trombone and Paul Barbarin on snare drum, provided a link between the old formations and the newcomers of the 70s. They were joined by the Revived Onward Brass Band and the Gibson Brass Band popular during 1945-65 and, in particular, by the Olympia Brass Band set up in the 60s by saxophonist Harold Dejean with the help of trumpeter Milton Batiste who added more modern airs to his repertoire. While Eureka, sticking to the traditional style, continued going still led by Percy Humphrey accompanied by strong musicians such as Jim Robinson and Captain John Handy (alto sax).

The resurgence of the 80s

Just when it all seemed to be winding down in the 70s, New Orleans resurfaced. Allen Toussaint took centre stage, the Neville Brothers became international stars, the first jazz shoots were beginning to bear fruit around the Marsalis family and the newly-created New Orleans & Heritage Festival would soon become one of the most important American festivals etc. Jazz guitarist Danny Barker, a nephew of the Barbarin brothers who had returned home in 1965 after successful stints with the best jazz musicians and orchestras (Cab Calloway, Benny Carter, Louis Armstrong, Sidney Bechet, Billie Holiday, Charlie Parker etc.) got together a group of local young people and set up the Fairview Baptist Church Christian Band in 1970. The following year it was invited to take part in the New Orleans Festival. While not forgetting their traditional roots, the old marches and Negro spirituals, they were also interested in more eclectic and modern jazz idioms. Hard on their heels came the Hurricane Brass Band (1973) led by Leroy Jones and, most importantly, the Dirty Dozen Brass Band formed by drummer Benny Jones in 1976. It comprised eight musicians including youngsters like Gregory Davis (trumpet), the brothers Charles (trombone) and Kirk (tuba) Joseph (ex-Hurricane) and other better known performers such as saxophonist Roger Lewis (ex-Fats Domino). This group managed to achieve the seemingly impossible – a blend of New Orleans rhythm and blues and soul music which seemed more natural than the jazz and bebop of Charlie Parker and Thelonious Monk which struck traditionalists as crazy and nonsensical – and to transform this into true brass band tunes! They also produced some wonderful original compositions (Blackbird Special, My Feet Can’t Fail Me Now) which contributed to the world-wide success of their first record in 1984.
This young talented brass band, that overturned convention and brought something new to the streets of the town, immediately spawned a host of imitators and young brass bands began to mushroom: the Chosen Brass Band of Tuba Fats (established in Fairview) in 1979, the ReBirth Jazz Band of Kermit Riffins (trumpeter who later joined the Tremé) and Philip Frazier (tuba) who would go on to enjoy an international career (his first record in 1984), the Algiers Brass Band, the High Steppers Brass Band, the Little Rascals Brass Band, the Soul Rebels Brass Band, the all-female group of the Pinettes etc. Not forgetting those who stuck to the old traditions such as Paulin’s Marching Band, created in 1975, the Floyd Anckle & Majestic Brass Band, the Imperial Brass Band, the Spirit of New Orleans…
Other bands flourished in the 80s: the Roots of Jazz Brass Band, the Charles Barbarin Memorial Brass Band, the Tremé Brass Band, led by the two drummers from the Dirty Dozen Benny Jones and Lionel Batiste, the Coolbone Brass Band of the four Johnson brothers, the Smitty Dee’s Brass Band, the Mahogany Brass Band etc.
There were a dozen or so of these bands in New Orleans when the hurricane Katrina arrived on 25 August 2005, destroying everything in its path, leaving a huge urban and social disaster in its wake. The outstanding TV series “Tremé”, which narrated the reorganisation and reconstruction of the town, featured surviving musicians and, in particular, brass bands: the Tremé Brass Band, of course, the Dirty Dozen Brass Band, the ReBirth Brass Band, the Soul Rebels Brass Band the Hot 8 Brass Band, a young funky group composed solely of brass instruments (5).
Brass Bands and the “Sound Of New Orleans”
Some of the best young formations, most of whom had never recorded, were welcomed with open arms by Gary J. Edwards who set up his own company “Sound Of New Orleans (SONO)” in 1984, with his own recording studio at 5584 Canal Boulevard (6). He was soon overwhelmed by demand from local brass bands and, persuaded by saxophonist Butch Gomez, in 1990 recorded the Tremé Brass Band, a group symbolic of the area, founded by Benny Jones (Dirty Dozen, Chosen Few). The CD was issued in 1992 and was a moderately successful (7). Within the SONO catalogue it inaugurated a “New Orleans Street Parade Series”.
The Tremé was succeeded by the Algiers Brass Band. Algiers is the quarter situated on the other bank of the Mississippi, somewhat out of the centre, to the east of the town opposite the French Quarter. Although still part of the commune, it had always existed as an independent entity. The group representing it had appeared at the New Orleans Jazz & Heritage Festival in 1990 with Danny Barker whom Gary Edwards asked what he thought of this ensemble which, to his ears, had a great sound. The guitarist replied “Best damned brass band in New Orleans”. Fronted by Gary’s friend trumpeter Ruddley Thibodeaux, a recording was arranged that resulted in a mind-blowing session in 1992. While Algiers’ style remained close to the old brass bands (the only one to still have a clarinet in its ranks) it didn’t ignore funky elements that it happily integrated into its playing. The swinging, driving rhythm section, the energy of the brass section and the feeling evinced by the reeds made this ensemble one of the best: as witnessed by its numerous appearances at different American festivals and tours in Germany, Switzerland, Italy and Japan.
Then, in 1993, it was the turn of the High Steppers Brass Band that was also influenced by traditional music but, with a certain youthful enthusiasm, was not afraid of attacking bebop themes, while always remaining close to the popular culture of the era. Tuba player Daryl Fields was the enthusiastic leader of this group of true amateurs who simply loved playing lively music.
The Coolbone Brass Band was a newcomer on the brass band scene when it was invited to record in 1995. A family formation built around the four Johnson brothers, Steven and Ronell (trombone), Ernest (trumpet) and Darryl (alto sax) that quickly made a name for itself. Their leader Steven “Coolbone” Johnson was one of the musical greats in New Orleans, also playing with the Olympia Brass Band and the Soul Rebels Brass Band among others. In addition he led the Coolbone Swing Troupe, a modern jazz formation that included trumpeter Irving Mayfield. The young brass band was approached a second time by Gary Edwards in 2002 to record in a live context that was supposed to render the atmosphere of the Mardi Gras Carnival. This time more traditional repertoire was deliberately chosen to show how the music had been handed down from generation to generation. The aptly named Phat2sday (Fat Tuesday) a picturesque local singer, then invited the Coolbone Brass Band to cut its own record the following year (6).
The Regal Jazz Band originated in 1979, founded by Butch Gomez which featured some of the old-time greats (Danny Barker, Clément Tervalon, Father Al Lewis, Louis Nelson, Kid Sheik, Chester Zardis). They were gradually replaced by talented youngsters and, in 1991, Gomez teamed up with Dimitri Smith, ex-tuba player with the Olympia, who fronted Smitty Dee’s Brass Band. This group, recorded in 1996 with a guitarist, Calvin Snow-den, as well as a drummer, produced an orchestral sound while retaining the old brass band spirit. It was thus able to offer an eclectic repertoire ranging from traditional music to funk sound.
Founded in 1991, the Mahogany Brass Band was the youngest band playing traditional jazz in the old style, while many of their contemporaries had opted for the funk of the 90s. They still performed original com-positions notably by trumpeter Brice Miller, bandleader and son of the well-known local saxophonist Dwight Miller Sr. The group were a real musical family, united not only by circumstances, but also by faith, friendship and love for Afro-American culture. They included Omari Thomas (Smitty Dee’s), Jeffrey Hill (Tremé), Daryl Fields (High Steppers) and, for their 1997 recording, they invited along the Gospel Dedicators, pianist Al Bemiss (of the Bemiss Brothers (6), vocalists Robert Harris and Jackie Tolbert, as well as a group of Indians from Mardi-Gras, the Young Apaches.
Trombonist, vocalist and all-round entertainer Eddie Boh Paris formed his own group, the Funky 7 Brass Band, with the aim of being able to adapt to different situations: to play both in the streets and in the Clubs of the French Quarter. A very experienced musician and hence greatly in demand, he had progressed from small street bands to the Olympia Brass Band. A member of the Tremé Brass Band, he also toured a long time with Gary Brown, the well-known saxophonist. Both aspects of his group were presented on his record, the “sit down” version for jazz themes, the brass band version (including some legendary musicians: Elliot Callier (Fats Domino, Chosen Few, Tremé), Kirk Joseph (Dirty Dozen, Tremé), Jeffrey Hills (Mahogany, Tremé) and occasionally guitarist Cranston Clements) for traditional airs, but in an updated interpretation, which we have chosen for this selection. Eddie Boh Paris was clearly the forerunner of Troy Andrews, known as Trombone Shorty, but it was the latter who went on to make a bigger name! Unfortunately, this record, cut in 2004, was the last in the excellent series produced by Gary Edwards before Katrina arrived and swept everything away: offices, studios, archive material and CD stocks. However, after a few years Gary restarted production and began again, making several records (8).
The music and the records
Although today’s brass bands have followed musical trends enabling them to appeal to a younger public, they have never abandoned the great tradition which was what gave New Orleans music its originality and that special something: collective improvisations, a predominance of brass, the introduction of saxes into brass bands (and orchestras) from 1910 onwards and largely replacing clarinets and  a syncopated, swaying rhythm, almost nonchalant, with a marked Caribbean influence. As they had never abandoned the old tunes, especially Negro spirituals, brass bands created. a link between generations and, as was evident after Katrina, played a large part in creating a feeling of “togetherness” in the community as a whole.
Tradition, hymns, Negro Spirituals and blues (CD1)
Prior to the evolution in traditional music described above, it had frequently been reinvented before the brass bands took it over. Certain parade tunes that appear to have existed since time began were, in fact, composed much more recently. A striking example being the famous South Rampart Street Parade which was only written in 1937 by two New Orleans musicians, Bob Haggart and Ray Bauduc, who left to join Bob Crosby’s swing band. The piece was a huge hit and was imme-diately taken up by brass bands.
Louis Armstrong’s ex-drummer, Paul Barbarin, a mem-ber of the Young Tuxedo Brass Band among others, didn’t compose the famous Bourbon Street Parade till 1951 but this famous tune might have been written half a century earlier!
While ragtime, cake-walks and old semi-military mar-ches had disappeared, hymns and Negro spirituals continued to play an important role – at funerals – and remained the basis of a musician’s education and part of their roots (Gloryland, Lord, Lord, Lord, By’ And By’ etc. The blues also was still an important ingredient in the mix. Joe Avery’s Blues is linked to a certain trombonist in the old Tuxedo and Whooping Blues is by clarinettist John Casimir, leader of the “young” Tuxedo. The more recent Back O’ Town Blues, sung by Lionel Batiste, came from the pen of Louis Armstrong (1944). Jazz made its appearance in Muskrat Ramble, Kid Ory’s famous composition recorded in 1926 by Armstrong’s Hot Five, which also cut St. James Infirmary by white minstrel Joe Primrose, in 1928; a theme that has become inescapably linked with the story of the town.
The listener will notice that all the hymns and parade marches on this CD open with a snare drum roll and a marching tempo played on the big bass drum; a rule established over a century before that was never devia-ted from!
From Dixieland to Swing (CD2)
A typical New Orleans style is evident on these compo-sitions, some of them going back a long way, such as Hindustan (1915) or the familiar Oh Didn’t He Ram-ble (1902), becoming standards which the town took as their own. From 1910 jazz, as it would soon come to be called, really began to blossom: St. Louis Blues by W. C. Handy (1914), Down In Honky Tonk Town (1916) and Darktown Strutters’ Ball by Shelton Broks (1917), recorded the following year, both by New Orleans exiles from the Original Dixieland Jazz Band and the New Yorker Wilbur Sweatman.
When a more “classic” form of jazz arrived on the scene it was happily embraced by jazz bands, especially if it was written by highly regarded musicians e.g. Spencer Williams’ I Found A New Baby (1926) and Basin Street Blues (1924), made famous by Louis Armstrong, and You Rascal You (1929), a hit by vocalist Sam Theard that everyone seized on. And Benny Goodman’s Let Me Call You Sweetheart (1942) might have been written especially for brass bands. Even a popular song like When My Dreamboat Comes Home became part of the brass band repertoire after it was sung by Fats Domino in the 50s.
Soul, Funk and Mardi Gras! (CD 3)
All this leads us up to modern times: a musical kalei-doscope of brass, percussion instruments and the feathers and colours displayed by the “Indians” of Mardi-Gras. As early as 1949 the legendary Professor Longhair had sung Mardi Gras In New Orleans which became the town’s unofficial anthem and which is played in the street parade every year. Mardi Gras sur-vived the floods of Katrina and was reborn in the dif-ficult days that followed the catastrophe (see “Tremé“). Some disappeared in the aftermath such as Mardi Gras Tyme and Six Ward Jam with their rap and hip hop style lyrics that reflected the street life of modern youth. Brass bands played a mixture of rhythm and blues, soul music, funk –combining several deca-des of popular music: The Bird (by Maceo Parker), One Day In The Back Of A Truck, a new version of Ice Cream …  with an orches-tral slant that did not, however, exclude spontaneity.
Modern jazz themes were reprised in the rough brass band style: Oop-Pop-A-Da by Dizzy Gillespie (1947), sometimes in an arrangement, like Happy Feet Blues, reminiscent of that great trumpeter Wynton Marsalis. The blues are still there with Down Home Blues, a Z.Z. Hill hit in 1982. And we couldn’t leave out that beautiful song that we owe to Louis Armstrong in 1967, A Won-derful World, which all the brass bands covered in instrumental versions (9). Our selection ends with the inevitable When The Saints which we now know, thanks to extensive research by Philippe Baudoin, is not the hackneyed refrain it was assumed to be, but a Gospel song composed and signed in 1896!
New Orleans can still surprise and enchant us!
Adapted from the French text
of Jean BUZELIN by Joyce WATERHOUSE
© FRÉMEAUX & ASSOCIÉS 2013
Notes
(1). The final two tracks of each of our three CDs illustrate this.
(2). Mardi Gras was organised solely by white associations until 1909, when the black Zulus organisation participated.
(3). Minstrels were white performers who blacked up.
(4). Cf. New Orleans Revival (FA 5135).
(5). The Hot & Brass Band played at the Coutances Festival (Nor-mandy) in 2009.
(6). Cf. Sound Of New Orleans (FA 5223).
(7). Cf. Tremé Brass Band, I Got A Big Fat Woman (FA 581); more details of the group and its famous quarter.
(8). Cluster Lee (SONO 1070); only issued in 2009, it was the last recorded in the SONO studios on Canal Street, before the hurricane. Dwayne Dopsie (SONO 1071) and Bobby Love (SONO 1072) followed.
(9). A vocal version by the Algiers Brass Band features on our previous double CD Sound Of New Orleans, along with other interesting pieces by brass bands featured here.

Works consulted

Philippe Baudoin, Jazz New Orleans 1918-1944 (2 CD FA 039, 1995).
Philippe Baudoin, Une chronologie du Jazz (Outre Mesure, 2005).
Jean-Marie Hurel, Magnificence des Brass Bands (Les Cahiers du Jazz N° 12, 1997).
Dan Vernhettes, New Orleans Revival (2CD FA 5135, 2006).
Photos : George Hoefer, J. Robert Mantler, Atlantic Records (coll. Jean Buzelin)
With special thanks to Philippe Baudoin and Claude Carrière.
DISCOGRAPHIE CD 1
1. SOUTH RAMPART STREET PARADE (R. Bauduc - B. Haggart)    SONO 1057
2. GLORYLAND (Trad.)    SONO 1057
3. LORD, LORD, LORD, YOU SURE BEEN GOOD TO ME (Trad.)    SONO 1030
4. BOURBON STREET PARADE (P. Barbarin)    SONO 1030
5. SAINT-JAMES INFIRMARY (J. Primrose)    SONO 1044
6. I SCREAM, YOU SCREAM (ICE CREAM) (R. King - H. Johnson - B. Moll)    SONO 1044
7. PAUL BARBARIN’S SECOND LINE (P. Barbarin)    SONO 1032
8. JOE AVERY’S BLUES (Trad.)    SONO 1030
9. BACK OF TOWN BLUES (L. Armstrong - L. Russell)    SONO 1029
10. MUSKRAT RAMBLE (E. Ory)    SONO 1040
11. WHOOPING BLUES (J. Casimir)    SONO 1065
12. WE WILL UNDERSTAND IT BETTER (BY’ AND BY’) (C.A. Tindley)    SONO 1044
13. JESUS KEEPS ME NEAR THE CROSS
(Trad.)    SONO 1038
14. GLORY GLORY HALLELUJAH (LAY MY BURDEN DOWN) (Trad.)    SONO 1040
(1, 2) Coolbone Brass Band 2
(3, 4, 8) Algiers Brass Band
(5, 6, 12) Mahogany Brass Band
(7) High Steppers Brass Band
(9) Tremé Brass Band
(10, 14) Smitty Dee’s Brass Band
(11) Eddie Boh Paris & The Funky 7 Brass Band
(13) Coolbone Brass Band 1
DISCOGRAPHIE CD 2
1. OH DIDN’T HE RAMBLE ! (J.Rosamond Johnson - B. Cole)    SONO 1030
2. HINDUSTAN (H. Weeks - O.G. Wallace)    SONO 1030
3. I’LL BE GLAD WHEN YOU’RE DEAD YOU RASCAL YOU (S. Theard)    SONO 1029
4. BILL BAILEY (WON’T YOU PLEASE COME HOME ?) (H. Cannon)    SONO 1044
5. SAINT-LOUIS BLUES (W.C. Handy)    SONO 1044
6. DARKTOWN STRUTTERS’ BALL (S. Brooks)    SONO 1040
7. A CHICKEN AIN’T NOTHIN’ BUT A BIRD (E.B. Wallace)    SONO 1040
8. BASIN STREET BLUES (S. Williams)    SONO 1065
9. I FOUND A NEW BABY (J. Palmer - S. Williams)    SONO 1065
10. WHEN MY DREAMBOAT COMES HOME (C. Friend - D. Franklin)    SONO 1032
11. DOWN IN HONKY TONK TOWN (C. Smith - C.R. McCarron)    SONO 1038
12. LET ME CALL YOU SWEETHEART (L. Friedman - B.S. Whitson)    SONO 1038
13. JUST A CLOSER WALK WITH THEE (Trad.)    SONO 1032
14. BUTTER BEANS (Trad.)    SONO 1032
(1, 2) Algiers Brass Band
(3) Tremé Brass Band
(4, 5) Mahogany Brass Band
(6, 7) Smitty Dee’s Brass Band
(8, 9) Eddie Boh Paris & The Funky 7 Brass Band
(10, 13, 14) High Steppers Brass Band
(11, 12) Coolbone Brass Band 1
DISCOGRAPHIE CD 3
1. INDIANS JUMPING ON FIRE (B. Miller)    SONO 1044
2. MARDI GRAS IN NEW ORLEANS (H.R. Byrd)    SONO 1057
3. MARDI GRAS TYME (D. Daniels Jr - J. Drago)    SONO 1061
4. HAPPY FEET BLUES (W. Marsalis)    SONO 1030
5. DOWN HOME BLUES (G. Jackson)    SONO 1030
6. THE BIRD (M. Parker)    SONO 1040
7. ONE DAY IN THE BACK OF A TRUCK (B. Miller)    SONO 1044
8. WHAT A WONDERFUL WORLD (G.D. Weiss - B. Thiele)    SONO 1029
9. JAZZITIZE (R. Johnson)    SONO 1038
10. OOP-POP-A-DA (J.B. Gillespie - J. Brown)    SONO 1032
11. SIXTH WARD JAM (D.R.)    SONO 1032
12. ICE CREAM (D. Smith)    SONO 1040
13. SWEET, SWEET SPIRIT (Trad.)    SONO 1038
14. WHEN THE SAINTS GO MARCHING IN (J.M. Black – K.E. Purvis)    SONO 1065
(1, 7) Mahogany Brass Band
(2) Coolbone Brass Band 2
(3) Phat2sday & The Coolbone Brass Band
(4, 5) Algiers Brass Band
(6, 12) Smitty Dee’s Brass Band
(8) Tremé Brass Band
(9, 13) Coolbone Brass Band 1
(10, 11) High Steppers Brass Band
(14) Eddie Boh Paris & The Funky 7 Brass Band
SONO 1029 - Tremé Brass Band: Kenneth Terry (tp, voc on CD2/3), Revert Andrews, Eddie Boh Paris (tb), Butch Gomez (ss), Frederick Sheppard (ts), Kerwin James (tu), Benny Jones Sr (snare dm; lead), Lionel Batiste (bass dm, voc on CD1/9). Sound Of New Orleans Studio, July 28, 1990. From Treme Brass Band: I Got A Big Fat Woman ©1992
SONO 1030 - Algiers Brass Band: Ruddley Thibodeaux (tp, lead), Frank Hooper (tp), Walter Moore (tb, voc on CD1/4, CD3/5), Joseph “Toot” Smith (cl), Sidney Wyche (sax), Frank “Jo Friday” Bedell (ssb), Ferdinand “Nippy” Polite (snare dm), Joe Williams (bass dm). Sound Of New Orleans Studio, May 6-7-8, 1992. From Algiers Brass Band: Lord, Lord, Lord ©1992
SONO 1032 - High Steppers Brass Band: Tyrus Chapman (tp, voc on CD1/7, CD2/10, 14, CD3/11), Tannon Williams (tp), Herbert Stevens, Toliver Jenkins (tb), Albert Davis, James Durant (sax), Daryl Fields (tu, lead), Derek Tabb (snare dm), Christopher James (bass dm). Sound Of New Orleans Studio. From High Steppers Brass Band: New Orleans Jazz-Greatests Hits ©1993
SONO 1038 - Coolbone Brass Band: Ernest Johnson Jr (tp), Steven Johnson, (tb, lead), Ronell Johnson (tb, tu), Darryl Johnson (as), Abraham Cosse III (tu), Andrew Sceau (snare dm), Gregory Jenkins Jr (bass dm) + Irving Mayfield (tp). Sound Of New Orleans Studio, January-March, 1995. From The Coolbone Brass Band/The Coolbone Swing Troop ©1995
SONO 1040 - Smitty Dee’s Brass Band (Regal Jazz Band): Omari Thomas, Percy Anderson, Desmond Venable (tp), Sam Venable (tb, voc on CD1/10, CD2/6), Richard Anderson (tb), Butch Gomez (ss, lead), Brian Berg (ts), Calvin Snowden (g), Dimitri Smith (tu, lead), William Tyler (snare dm), Raynard Hockett (bass dm, voc on CD2/7), Louis Hillard (dm). Sound Of New Orleans Studio. From Regal Jazz Band/Smitty Dee’s Brass Band: New Orleans Favorites ©1996
SONO 1044 - Mahogany Brass Band: Brice Miller (tp, flh, lead), Kevin Louis, Omari Thomas (tp), Stephen Walker, Winston Turner (tb), Chad Gales (as), Jeffrey Hills (tu), Ebria Keiffer (snare dm, toms, lead), Damion Wheeler (bass dm), Gary McGee (perc), + Dwight J. Miller Sr (as on CD1/6, CD2/4, bs on CD3/7), Daryl Fields (tu on CD3/7), Al Bemiss (p on CD1/12), Robert Harris (voc on CD1/5, CD2/5), Jackie Tolbert (voc on CD1/12), The New Apache Mardi Gras Indians: Derrick “Flippy“ Henry, Kenneth “Skeet“ Bruce, Ivory “Big Money“ Holmes (voc on CD3/1). Sound Of New Orleans Studio, and Sound Services, New Orleans (CD3/7). From Mahogany Brass Band: ©1997
SONO 1057 - Coolbone Brass Band: Thaddeus Ford, Jeremy Cole, Ernest Johnson Jr (tp), Steven “Coolbone“ Johnson (tb, lead), Terrell Warren (tb), Vincent Broussard, Darryl Johnson, Jason Hemmens (sax), Ronell “Roo“ Johnson (tu, tb), Derrick François (snare dm), Randall Anderson (bass dm). Live, New Orleans. From Coolbone Brass Band: Mardi Gras in New Orleans ©2002
SONO 1061 - Phat2sday (Doug Daniels)(vo), The Coolbone Brass Band: same or similar as 1057; Steven Johnson (arr, lead). Sound Of New Orleans Studio. From Phat2sday: Ambassador of N’awlins ©2003
SONO 1065 - Eddie Boh Paris & The Funky 7 Brass Band: William Smith, Jamelle Williams (tp), Eddie Boh Paris (tb, voc on CD2/8, CD3/14, lead), Thaddeus Richard (as), Elliot “Stackman” Callier (ts), Cranston Clements (g on CD2/8), Kirk Joseph or Jeffrey Hills (tu), Kevin O’Day or Jerry Anderson (dm). Sound Of New Orleans Studio. From Eddie Boh Paris & The Funky 7 Brass Band ©2004
« Après un “Sound Of New Orleans“, déjà compilé par Jean Buzelin, qui présentait toutes les musiques enregistrées par Gary Edwards, voici un nouveau panorama issu de son catalogue SONO, réservé cette fois aux brass bands, ces fanfares qui défilent dans les rues et accompagnent chaque événement des quartiers : parades, fêtes, funérailles, carnavals. Un mélange roboratif et coloré, parfumé et épicé, un gumbo musical unique qui fait toute la saveur de la ville et l’a aidé à se redresser courageusement après la tragédie de Katrina. »    
Patrick FREMEAUX
“Following a “Sound of New Orleans” already compiled by Jean Buzelin which featured all the genres of music recorded by Gary Edwards, this is a new compilation drawn from his SONO catalogue but this time covering the brass bands that marched through the streets at every local event: parades, parties, funerals and carnivals. A colorful, invigorating, hot and spicy mix, a unique musical gumbo seasoned with the city’s personal flavor, which gave it the courage to rebuild itself after the tragedy of Katrina.”
Patrick FREMEAUX
CD Modern Brass Bands - First & second line in New Oelrans 1990-2005 © Frémeaux & Associés 2013.

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