NEW ORLEANS BLUES
NEW ORLEANS BLUES
Ref.: FA5086

1940 - 1953

Ref.: FA5086

Artistic Direction : GERARD HERZHAFT

Label : Frémeaux & Associés

Total duration of the pack : 1 hours 33 minutes

Nbre. CD : 2

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Presentation

1940 - 1953



New Orleans was a town belonging to France, Spain and Louisiana well before becoming part of the US and was a great crossroads for many cultural forms which, of course, gave birth to jazz. But in the forties, this birthplace of jazz witnessed the development of a very personal style of blues and Rhythm & Blues, taking its roots from the motley and cosmopolitan earth of the port. This album covers the original genesis of New Orleans blues, selecting some of the most successful titles. Gérard Herzhaft



Tracklist
  • Piste
    Title
    Main artist
    Autor
    Duration
    Registered in
  • 1
    GAMBLIN MAN BLUES
    JACK DUPREE
    00:02:48
    1940
  • 2
    LITTLE WOMAN BLUES
    COUSIN JOE
    00:02:21
    1947
  • 3
    SPECIAL LESSON N 1
    ROY BROWN
    00:02:53
    1947
  • 4
    WALK YOUR BKUES AWAY
    PROFESSOR LONGHAIR
    00:02:57
    1949
  • 5
    LONGHAIR S BLUES
    PROFESSOR LONGHAIR
    00:02:43
    1949
  • 6
    ROCK IT
    ROOSEVELT SYKES
    00:03:00
    1950
  • 7
    LIVING ON A BORROWED TIME
    COUSIN JOE
    00:02:36
    1950
  • 8
    RAINY WEATHER BLUES
    ROY BROWN
    00:02:19
    1948
  • 9
    GOING BACK TO LOUISIANA
    JACK DUPREE
    00:02:35
    1950
  • 10
    NEW ORLEANS BOOGIE
    ROOSEVELT SYKES
    00:02:34
    1950
  • 11
    DON T YOU LIE TO ME
    A DOMINO
    00:02:19
    1951
  • 12
    WOMAN TROUBLES
    GUITAR SLIM GREEN
    00:02:16
    1951
  • 13
    GOING BACK TO THE COUNTRY
    LITTLE SONNY JONES
    00:02:27
    1953
  • 14
    JEALOUS BLUES
    LEWIS
    00:02:47
    1951
  • 15
    MORNING TRAIN
    STEVENSON
    00:02:40
    1952
  • 16
    BROTHER BILL
    GIBSON
    00:02:31
    1952
  • 17
    I DONE GOT OVER IT
    GUITAR SLIM GREEN
    00:02:29
    1953
  • 18
    PLEASE DON T LEAVE ME
    A DOMINO
    DAVE BARTHOLOMEW
    00:02:41
    1953
  • Piste
    Title
    Main artist
    Autor
    Duration
    Registered in
  • 1
    WHO DRANK MY BEER
    DAVE BARTHOLOMEW
    00:02:51
    1952
  • 2
    LONESOME HIGHWAY
    LEWIS
    00:02:17
    1952
  • 3
    CREOLE GAL BLUES
    EDGAR BLANCHARD
    00:02:33
    1949
  • 4
    BABY PLEASE DON T GO
    DAVE BARTHOLOMEW
    00:02:24
    1953
  • 5
    GOING DOWN
    ALLEN MATTHEWS
    00:02:37
    1953
  • 6
    NEVER TRUST A WOMAN
    LITTLE BUBBER
    00:02:32
    1953
  • 7
    AFTER WHILE
    PAPA LIGHTFOOT
    00:02:31
    1952
  • 8
    CRYIN IN THE MORNING
    BILLY TATE
    00:03:01
    1953
  • 9
    HAVE MERCY
    MARCHAN
    00:02:24
    1953
  • 10
    BAD DOG
    BOOGIE BILL WEBB
    00:02:19
    1953
  • 11
    MY BABY LEFT ME
    LANG
    00:02:20
    1950
  • 12
    GOING BACK HOME
    PEE WEE HUGHES
    00:02:44
    1949
  • 13
    LYING WOMAN
    LEWIS
    00:02:32
    1953
  • 14
    EARLY MORNING BLUES
    ARCHIBALD
    00:02:37
    1952
  • 15
    SO LONG
    EDWARD FRANK
    00:02:30
    1952
  • 16
    HEY LITTLE GIRL
    PAUL GAYTEN
    00:02:40
    1947
  • 17
    BEGGIN AT YOUR MERCY
    EARL KING JOHNSON
    00:02:27
    1953
  • 18
    ANNIES S BLUES
    PAUL GAYTEN
    PAUL GAYTEN
    00:02:46
    1947
Booklet

New Orleans Blues FA5086

NEW ORLEANS BLUES
1940-1953
NEW ORLEANS, UNE VILLE AMÉRICAINE À PART
C’est le Français Jean Baptiste Le Moyne sieur de Benville qui fonde La Nouvelle-Orléans en 1718, un simple fort à l’embouchure du gigantesque fleuve Mississippi. Le ville originale - qui représente aujourd’hui l’enceinte du Vieux Carré ou French Quarter - s’inspirait du plan de La Rochelle. La place d’Armes (qui s’appelle Jackson Square depuis 1849) est alors le cœur de la ville.
Longtemps, le développement de La Nouvelle-Orléans est obéré par sa position proche de zones marécageuses insalubres. Il faut en fait attendre la deuxième partie du XVIIIème siècle pour que la ville prenne véritablement son essor et devienne progressivement un grand centre portuaire et des affaires, dirigé par une aristocratie locale française auto-proclamée comme telle dont le train de vie fastueux et ostentatoire essaie d’imiter celui de Versailles. La Nouvelle-Orléans connaît aussi de nombreuses vicissitudes politiques: elle passe à l’Espagne en 1762, revient à la France et est finalement cédée (avec l’ensemble de la Louisiane) aux Etats-Unis en 1803. Malgré une grande amertume des habitants français d’avoir été ainsi «bradés», leur haine des Anglais les font collaborer pleinement avec les troupes du général américain Andrew Jackson et ses volontaires (dont Davy Crockett) lors de la Deuxième Guerre d’Indépendance. En 1812, la bataille de La Nouvelle-Orléans est une lourde défaite anglaise à laquelle les «Français», tel le corsaire Jean Laffitte, ont largement contribué.
Désormais partie des U.S.A., la Louisiane voit affluer de nombreux colons américains de langue anglaise, suivis de vagues d’immigrants irlandais et germaniques. Les nouveaux quartiers «américains» se développent à l’ouest de Canal Street qui marquait les limites de la cité originale. En 1860, La Nouvelle-Orléans est la principale ville du Sud des Etats-Unis avec 170 000 habitants et le deuxième port commercial de la jeune nation. Les esclaves noirs de l’époque française étaient très nombreux et venaient essentiellement des Caraïbes. L’essor du port amène un afflux supplémentaire de Noirs qui travaillent essentiellement comme domestiques ou dockers.
Lors de la Guerre de Sécession, en raison de son importance stratégique, La Nouvelle-Orléans est occupée par les troupes fédérales dès 1862, ce qui lui évitera les destructions de nombreuses autres villes sudistes. Mais c’est de ce moment que l’aristocratie locale, désormais franco-américaine, se replie sur ses traditions et ses coutumes et oppose un farouche refus d’évoluer. Cela explique la ségrégation féroce qui s’installe dans une cité dont les relations interraciales étaient jusqu’alors plutôt relâchées.
La fin du XIXème siècle est sombre à La Nouvelle-Orléans, ravagée par de nombreuses épidémies de choléra et de fièvre jaune et mise en coupe réglée par la mafia Sicilienne qui a pu y prendre pied et s’organiser grâce à une forte immigration italienne. La mafia gangrène tout le système économique, politique et judiciaire donnant à la ville la réputation justifiée d’être la cité la plus corrompue des Etats-Unis.
En fait, il faudra attendre la Deuxième Guerre Mondiale pour que La Nouvelle-Orléans recommence à se développer : découverte et exploitation du pétrole, assainissements des marécages, barrages, agrandissement du port, installation d’industries de pointe (militaire et espace), tourisme qui exploite les fortes traditions de la ville, en particulier sa musique.
La fin de la ségrégation en 1965 bouleverse en quelques années la donne politique. La ville, jusqu’alors très conservatrice et dominée par les Blancs, devient majoritairement progressiste avec une majorité de citoyens noirs. En 1978, Ernest «Dutch» Morial est le premier maire noir élu de La Nouvelle-Orléans.

DURANT L’ESCLAVAGE,
DES TRADITIONS MUSICALES ORIGINALES

C’est la structure sociale très particulière de La Nouvelle-Orléans qui va déterminer l’apparition et le développement de formes musicales très originales.
Les esclaves noirs qui viennent très largement des Caraïbes sont dockers ou débardeurs et non paysans. Des textes attestent dans les quartiers réservés aux Noirs de la multiplicité de danses d’esclaves comme la Counjaille, qualifiée par le R.P. Joliet de «danse nègre offensante aux bonnes mœurs mais à laquelle les sens ont du mal à se soustraire»! Cette Counjaille sera américanisée en Coonjure et le terme péjoratif «coon» désignera les Noirs dans l’argot sudiste! Plus tard dans le XIXème siècle, les esclaves dansent à Congo Square, une place au nord-ouest de la cité, au son des tambours - ce qui est prohibé dans le reste des Etats Unis - et attirent les foules de badauds blancs ou mulâtres qui raffolent de pas entraînants importés des Caraïbes: chica, babouille, cata, congo...
A l’instar de ce qui se fait dans l’Amérique hispanique, les autorités de La Nouvelle-Orléans codifient le degré de sang mêlé et chaque «sous-race» possède ses obligations, ses attributions voire ses privilèges. Par exemple, dès 1820, les quarterons (nés de mère mulâtre et de père blanc) dominent la société de couleur. Les femmes deviennent de façon presque obligée les maîtresses officielles de riches Blancs. Les rencontres se font par l’intermédiaire des salons très prisés de riches quarteronnes qui présentent les jeunes candidates à leurs futurs soupirants! Les soirées de ces salons sont animées par des orchestres créoles de musiciens souvent éduqués qui composent des danses élaborées, mélangeant les pas européens avec ce qu’il faut de rythmes de Congo Square pour rendre les choses excitantes.
Enfin, la religion vaudou qui se développe très fortement à La Nouvelle-Orléans, sans doute là aussi venue d’Haïti, donne aussi naissance à des musiques et des danses cérémonielles dont l’influence se répand dans toute la société noire néo-orléanaise. La cérémonie du Mardi Gras vient en droite ligne des rites vaudous et se glisse dans cette fête occidentale en changeant ses paramètres! Il se développe d’abord de façon souterraine avant d’être officialisé en 1857, premier défilé du Mardi Gras qui deviendra rapidement le symbole de la tradition de La Nouvelle-Orléans.
LES MUSIQUES DE LA SÉGRÉGATION
La ségrégation qui se met en place à La Nouvelle-Orléans comme ailleurs dans le Sud donne une fois de plus un statut particulier aux Créoles (mulâtres) de la cité. Ceux-ci dominent de plus en plus la vie noire du Vieux Carré et dirigent des orchestres symphoniques ou de danse qui laissent une place déterminante aux cuivres. Ces orchestres animent autant les manifestations sociales des Noirs que celles des familles blanches. Leur répertoire va du classique aux marches militaires, en passant par les airs de danse comme les valses, les polkas, les mazurkas. En 1885, l’Excelsior Cornet Band est un des orchestres créoles les plus réputés de La Nouvelle-Orléans.
Mais vers cette époque, le Vieux Carré regorge de musiciens et d’orchestres - parfois juste un pianiste ou un trio à cordes - qui jouent chansons à la mode et nouveaux airs de danse. Il faut dire que le Vieux Carré a vu s’aligner les tripots, salles de jeux, lieux de rencontres louches, bordels. Au point de s’appeler aussi bien Red Light district que Vieux Carré ou French Quarter! La musique est évidemment partout.
En 1894, cédant à une campagne des ligues ultra-racistes, la municipalité de La Nouvelle-Orléans vote la loi n° 111 qui inclut les Créoles dans les Noirs, alors que leurs liens privilégiés avec les Blancs depuis toujours les avaient placés d’abord du «bon» côté de la barrière raciale. Ils vivent désormais la dureté de la ségrégation sudiste, avec un fort sentiment d’abandon et d’injustice. Les musiciens créoles réinvestissent alors massivement le Vieux Carré, chassant les autres musiciens, largement illettrés, qui se regroupent aux marges nommées Storyville à cause de l’action du conseiller municipal Sidney Story en 1899 qui en avait fait un quartier réservé.
C’est ainsi qu’à la fin du XIXème siècle, les orchestres du Vieux Carré pratiquent une musique largement improvisée («hot») au sein d’orchestres de ragtime. Mais en 1913, après une série de meurtres au Tuxedo Dance Hall, les salles de danse sont fermées dans le Red Light District, ce qui rapetisse les orchestres qui doivent se rabattre sur des lieux plus exigus et plus marginaux. Certains musiciens créoles tentent leur chance hors de La Nouvelle-Orléans et gagnent New York, Saint Louis ou Chicago. Ils seront bientôt rejoints par les autres musiciens noirs lorsque Storyville sera à son tour fermé en 1917.
C’est ainsi que les manières et les sons des musiques néo-orléanaises se répandent dans tous les Etats-Unis!

LE BLUES À LA NOUVELLE-ORLÉANS

Le blues qui était apparu probablement dans la région dite du delta, annexé par l’Etat du Mississippi (cf. Delta blues FA 5030) a-t-il pénétré parmi les populations noires particulières de La Nouvelle Orléans. Et si oui, quand?
Dans une des rares interviews qu’il ait donnée, le guitariste et chanteur Lonnie Johnson, originaire de La Nouvelle-Orléans et qui, comme la plupart de ses concitoyens musiciens, a toujours refusé l’appellation de bluesman vécue comme péjorative, résume ainsi la situation :
« A New Orleans, il n’y avait pas de blues au sens où on l’entend maintenant. C’étaient des paysans, des gens étrangers à la ville et on leur prenait une partie de leur musique parce qu’elle plaisait à un certain public. Après, on l’arrangeait à la façon New Orleans, on la transformait en jazz ».
Avant 1945, y avait-il un blues dans ce «berceau du jazz» autrement que «jazzé»? Il semble que la ville ait attiré en nombre des migrants des Etats voisins, Texas, Mississippi, Alabama ou l’arrière-pays louisianais. Mais ces «paysans» se sont trouvés en face d’une véritable «aristocratie» locale, composée des descendants des contremaîtres noirs des anciens marchés à esclaves, peu désireux d’intégrer ceux qu’ils considéraient de haut. Le blues terrien a sans doute été relégué dans des bas-fonds d’où il était bien difficile de le déterrer.
Jusqu’en 1945, il n’y a pas non plus de studios d’enregistrement à La Nouvelle-Orléans. Ceux qui ont enregistré comme Lonnie Johnson le faisaient à Chicago ou New York. Quelques-uns - Little Brother Montgomery - ont profité du passage impromptu de producteurs dans la cité qui louaient une suite dans un hôtel et y aménageaient un studio de fortune, enregistrant leurs découvertes.
Cependant, depuis Jelly Roll Morton, la ville passe pour être un réservoir inépuisable de pianistes. Champion Jack Dupree et Cousin Joe, originaires de la «cité en croissant» entament leurs longues carrières dans le Nord et nous permettent d’entendre une manière de blues néo-orléanais qui n’aurait pas sans eux trouvé le chemin des studios. Avec le succès du jazz New Orleans, celui-ci a aussi progressivement un impact très grand sur les musiciens de blues, comme on peut l’entendre dans le Bluebird Sound de Chicago ou avec l’émergence d’un Rhythm & Blues à Chicago (Harlem Hamfats) et en Californie.
Après la guerre, Cosimo Matassa fonde ses studios à La Nouvelle-Orléans. Des producteurs indépendants comme Art Rupe de Specialty, Lew Chudd avec Imperial ou les frères Chess explorent le vivier du blues et du Rhythm & Blues local dont l’affirmation est favorisée par le déclin du Dixieland. Le New Orleans Sound - parfaitement représenté par des pianistes comme Professor Longhair et Fats Domino - se caractérise par la prédominance du piano, une double ligne de basses créée par l’entrelacs de la guitare et de la contrebasse, l’usage de cuivres, une extrême sophistication et l’assimilation de nombreux traits des musiques populaires latines et cajun. Le tout baigne dans une atmosphère irrésistible de bonne humeur débridée. C’est avec les premiers succès de Roy Brown et surtout de Fats Domino que La Nouvelle-Orléans devient un des grands centres du Rhythm & Blues. Après 1954, Joe Turner - qui s’était installé à La Nouvelle-Orléans -, Fats Domino et Little Richard, un habitué du club Dew Drop Inn vont être les tout premiers artistes noirs à émarger aux Hit Parades de Variétés, jusqu’alors réservés aux Blancs.
L’exemple de Fats Domino est particulièrement significatif: Fats est né dans le dans le quartier noir de La Nouvelle-Orléans, l’un des neuf enfants d’un père violoniste à ses heures. Son beau-frère, Harrison Verrett (qui s’est marié avec une sœur d’Antoine lorsqu’il avait quatre ans) est un musicien professionnel qui joue guitare et banjo avec Papa Celestin, Kid Ory et d’innombrables autres orchestres de jazz. Antoine suit Verrett dans les clubs et les tavernes de la ville et, dès l’adolescence, il est un musicien professionnel. Durant l’année 1948, Fats Domino se marie avec Rose Mary, une amie d’enfance, et il est embauché comme pianiste de Billy Diamond qui se produit au club Hideaway. C’est son premier job correct de musicien. Son ambition est alors d’émarger honorablement à l’importante scène musicale noire néo-orléanaise, riche de multiples talents.
Tout aussi exemplaire de la genèse du blues néo-orléanais est l’itinéraire du producteur Lewis Chudd. Venu au disque par la radio dans les 30’s, il produit un programme de radio très populaire intitulé «Let’s dance» à Los Angeles. Il y présente Benny Goodman mais aussi des orchestres noirs, ce qui est alors facilement accepté par le public californien, bien plus ouvert que dans le reste des Etats-Unis. Il fonde en 1943 le label Crown, destiné à enregistrer des artistes de jazz locaux. L’entreprise tourne court. Chudd cède alors Crown. Désillusionné par les ventes de jazz, Chudd crée Imperial Records en 1945 avec un oeil vers le foisonnant marché mexicain, totalement négligé par les majors. Cet Imperial hispanique vivote jusqu’en 1949. Le succès des orchestres de Rhythm & Blues californiens pousse Lew à tenter d’avoir sa part de ce marché. Mais tous les artistes de talent à Los Angeles ou San Francisco semblent sous contrat et peu désireux de quitter des labels établis et parfois très prospères pour une compagnie qui ne vend des disques qu’aux hispaniques! Chudd pense gagner New York mais il se rend d’abord à La Nouvelle-Orléans, une ville qu’on lui a dit foisonner de talents jusqu’alors non enregistrés. Il prend contact avec le chef d’orchestre Dave Bartholomew qui anime largement la scène néo-orléanaise ainsi qu’avec Cosimo Matassa qui vient de créer ses propres studios professionnels (les premiers du genre) à La Nouvelle-Orléans.
Fin 1949, Lew Chudd gagne la «cité en croissant» des bords du Golfe du Mexique. Il descend au Jung Hotel, rencontre le très influent DJ Duke Field (Poppa Stoppa), lui demande s’il connaît des artistes noirs populaires. Poppa lui parle d’un jeune pianiste «grassouillet» d’origine cajun, Antoine Domino, qu’il avait entendu dans Good Town, un quartier noir aux rues non pavées. Chudd rencontre aussi en chair et en os Dave Bartholomew qui l’impressionne très fortement. Bartholomew, un chef d’orchestre local fort réputé (il avait joué de la trompette dans l’orchestre de Duke Ellington), emploie souvent Domino aux claviers et ne tarit pas d’éloges sur celui qu’il considère comme un artiste plein d’avenir. Chudd, Bartholomew et Field décident de rencontrer Domino. Avec précaution (il est alors inadmissible qu’un blanc et un noir soient ensemble conduits par un blanc dans le Sud), ils prennent un taxi. L’histoire ou la légende veut que Field et Bartholomew se cachent derrière le siège du chauffeur! Quoi qu’il en soit, ils arrivent dans un bar tenu par un italien, le Dewdrop Inn. Ce soir-là, c’est un certain Lloyd Price qui chante, accompagné par Domino. Chudd, chaudement encouragé par Bartholomew, décide de prendre en main le jeune Antoine Domino, très intimidé, et de le lancer sur le marché du Rhythm & Blues. Chudd l’enregistre à Cosimo Records (le studio de Matassa) le 10 décembre 1949. The Fat man pénètre d’emblée dans les dix premières places du nouveau Top Rhythm & Blues. Ce succès ouvrira la voie à de nombreux autres. C’est en fait grâce à Domino que Imperial devient un label de Rhythm & Blues!
La présence de studios d’enregistrement à La Nouvelle-Orléans va aussi pousser certains labels extérieurs à la région comme Savoy ou Chess à venir enregistrer des artistes locaux qui se produisent dans la ville. Dans ce coffret, nous pouvons ainsi entendre des artistes nettement plus terriens comme les harmonicistes Papa Lightfoot ou Pee Wee Hugues.
Quoi qu’il en soit, la musique noire de La Nouvelle-Orléans d’après la guerre se situe entre blues et jazz, Rhythm & Blues et sons cajuns et mexicains. Elle est d’une qualité très élevée, pleine d’une vitalité furieuse.
Ce coffret permettra d’entendre certains des meilleurs blues enregistrés par des artistes de la «cité en croissant», dont plusieurs sont fort rares.
LES BLUESMEN

ARCHIBALD: (Leon T. Gross) (1912-1973) est un remarquable pianiste et chanteur qui aurait influencé Fats Domino. Il a, lui aussi, connu une brève heure de gloire avec quelques succès comme une adaptation de Stack O Lee. Ses racines plongent loin dans la tradition du Dixieland.
Dave BARTHOLOMEW: Ce trompettiste et chef d’orchestre (né en 1920) a eu une influence considérable sur la scène musicale de La Nouvelle Orléans. Fils d’un musicien de Dixieland, Dave dirige sa propre formation dès 1946 qui comprend le batteur Earl Palmer et le saxophoniste Red Tyler. En 1949, il enregistre sa première séance. Mais c’est surtout comme producteur, arrangeur et découvreur de talents que Bartholomew s’affirme. Il est notamment responsable de la découverte de Fats Domino. Dans les années 50, il est salarié du label Imperial et se trouve au centre de toute la production discographique néo-orléanaise, composant, arrangeant et produisant.

Edgar BLANCHARD: Ce guitariste et chef d’orchestre (1920-72) a dirigé ses Gondoliers et joué presque constamment dans les clubs du Vieux Carré à partir de 1947. Il a surtout enregistré comme accompagnateur d’innombrables séances néo-orléanaises, ne gravant qu’une poignée de titres sous son nom comme ce Creole Gal que nous proposons ici et qui présente l’harmonica de Papa Lightfoot.
Roy BROWN: Ce puissant chanteur (1925-81) de La Nouvelle Orléans a connu un succès énorme entre 1947 et 1953, restant presque continuellement au sommet des Hit Parades de Rhythm & Blues. Roy Brown commence une carrière musicale en copiant ses idoles de jeunesse, Bing Crosby et Frank Sinatra! Mais il s’impose plus sûrement auprès du public noir à la manière des blues shouters comme Big Joe Turner. A la tête de son orchestre, les Mighty Men, Roy Brown connaît quelques années de gloire à partir de 1947 avec des compositions, blues ou ballades, entre ironie mordante, humour franchement macabre et poésie imagée. Comme presque toutes les vedettes du Rhythm & Blues, le succès de Roy décline après 1954 et malgré quelques tentatives de renouvellement (il réussit quelques beaux titres fleurant le Rockabilly) il n’émarge pas au courant du Rock’n’roll qu’il a pourtant contribué à définir.
COUSIN JOE: Joseph Pleasant dit Cousin Joe (1907-89) a été élevé à La Nouvelle-Orléans et a joué du piano dans les tavernes de Storyville avant de s’installer à New York en 1942. Il s’intègre sans mal à la scène jazz et blues de la ville, effectue ses premiers enregistrements grâce à Mezz Mezzrow, accompagné de certains des meilleurs jazzmen locaux et devient un favori de Harlem puis du Vieux Carré à La Nouvelle-Orléans lorsqu’il retourne dans sa ville natale. Sa voix nasillarde, son ton désabusé et ses textes, souvent chefs-d’œuvre d’un humour grinçant, sont très brillants.

Antoine «Fats» DOMINO: Domino (né en 1928) est un des vrais héros du Rock’n’Roll. D’ascendance cajun, Fats joue dans les clubs de La Nouvelle-Orléans après son travail en usine. Il est repéré par le chef d’orchestre Dave Bartholomew qui le fait enregistrer en 1949 sur le label Imperial. The Fat man, son premier disque, est un succès immédiat. Domino devient ainsi «Fats» et passe du statut de vedette locale à une star du Rhythm & Blues puis une des étoiles du Rock’n’roll, un parcours alors extrêmement rare pour un Noir. Il enregistre une kyrielle de «tubes» internationaux qui le propulsent sur les scènes des grands festivals et des salles de Las Vegas et qui seront repris par des dizaines d’artistes.
Champion Jack DUPREE: Le pianiste et chanteur de La Nouvelle-Orléans, Champion Jack Dupree (1910-92) a développé une longue carrière musicale après une courte expérience de boxeur. Son style marqué d’abord par Leroy Carr puis de plus en plus personnel a joué un rôle rarement crédité mais relativement important dans l’élaboration du jeu de piano de La Nouvelle-Orléans qui culminera avec Professor Longhair et Fats Domino. Dupree a enregistré nombre de chefs-d’œuvre, blues sombres et boogies endiablés.
Paul GAYTEN: Leader d’un des orchestres les plus populaires des années 40’s, le pianiste Paul Gayten (1920-91) est le neveu du pianiste Little Brother Montgomery. Il a enregistré sous son nom ballades et boogies et surtout joué un rôle de talent-scout pour les frères Chess dans sa ville.
Lil Willie GIBSON: On ne sait pas grande chose de ce chanteur qui a figuré un moment dans l’orchestre populaire de Salvador Doucette, en profitant pour graver quelques beaux titres sous son nom dont ce Brother Bill, à l’atmosphère Dixieland.
GUITAR SLIM: Eddie Jones dit Guitar Slim (1926-1959) est un grand chanteur venu des chorales religieuses qui a composé le célèbre Things I used to do. Remarquable showman, explorateur de la guitare électrique, Guitar Slim a connu quelques succès comme Story of my life et Done got over you. Il aurait pu devenir une vedette mais il est mort d’une crise d’éthylisme. Son influence a été énorme sur Albert Collins, Lonnie Brooks et Buddy Guy qui continue de jouer sur scène avec une photo de Guitar Slim sur son ampli!

Pee Wee HUGHES: On ne sait pas grande chose de ce chanteur et harmoniciste, sans doute originaire de la Louisiane, qui a enregistré une poignée de titres très rythmiques à La Nouvelle-Orléans en 1949 comme ce Going back home, dont on vient de retrouver une copie et qui est exhumé ici pour la première fois.
Little Sonny JONES: Johnny «Little Sonny» Jones (1931-89) a vécu près de Louis Armstrong et embrassé très tôt une carrière musicale, chantant avec Fats Domino dès 1948 et enregistrant en 1953-54 une poignée de titres. Sonny a continué à tourner jusqu’en 1968 puis s’est contenté d’apparaître sporadiquement au New Orleans Jazz and Heritage Festival, enregistrant en 1975 un excellent album avec l’orchestre de Dave Williams.
Earl KING: Un des disciples de Guitar Slim, Silas Johnson dit Earl King (1934-2003) a aussi beaucoup marqué la scène de La Nouvelle-Orléans avec des ballades et une utilisation d’un rythme brisé qui annonce bien des évolutions de la musique noire.
Eddie LANG: Un des piliers des studios et des clubs néo-orléanais, le guitariste Eddie Langlois ou Lang (1936-85) a été un des proches compagnons de Guitar Slim. Il a enregistré quelques titres sous son nom et divers pseudonymes (Sly Dell), obtenant un petit succès local en 1973 avec le soul-blues Food stamp blues.

Annie LAURIE: est autant connue pour avoir été la chanteuse favorite de Dinah Washington que pour son œuvre enregistrée, blues, ballades, pièces plus musclées, en compagnie du chef d’orchestre néo-orléanais Paul Gayten ou, plus tard, en vedette. Elle a abandonné la scène pour l’Eglise dans les 60’s.
Ray LEWIS: Presque inconnu, Ray Lewis est un chanteur qui a enregistré quatre titres en 1951 pour Imperial en compagnie des Four Bars, un groupe sans doute monté pour l’occasion. Quoi qu’il en soit, Jealous blues que nous présentons dans ce coffret est un blues caractéristique de ce qui était alors en faveur à La Nouvelle-Orléans.
Smiley LEWIS: Le chanteur et guitariste Amos Overton Lemmon dit Smiley Lewis (1920-1973) a été un des principaux concurrents de Fats Domino. I hear you knocking, Shame shame shame ou The bells are ringing sont ses principaux succès mais une grande partie de son oeuvre, blues et boogies, est de tout premier plan.
Papa LIGHTFOOT: Né et mort à Natchez, Mississippi, (1924 - 1971) George Lightfoot apprend l’harmonica en imitant les cuivres des orchestres de La Nouvelle-Orléans. Il est musicien des rues de la grande cité et fait partie du groupe vocal The Gondoliers qui enregistre pour Peacock en 1949. Son talent très particulier attire l’attention des producteurs qui lui font graver plusieurs titres en vedette. Devenu «Papa» à la façon des vétérans du jazz New Orleans, il utilise un harmonica suramplifié, au son gras et carré, original et plein de swing. C’est Bob Hite, le leader des Canned Heat, et le chercheur Steve La Vere qui permettent à Lightfoot de refaire surface dans les années 60, le temps d’enregistrer un album intéressant.
LITTLE BUBBER: Ce chanteur quelque peu maniéré a enregistré une poignée de titres à La Nouvelle-Orléans en janvier 1953, en compagnie de l’orchestre de Lloyd Lambert.
Bobby MARCHAN: Ce chanteur (né dans l’Ohio en 1930) a débuté sa carrière à La Nouvelle-Orléans, enregistrant des blues et des ballades dans le style propre à la cité, avant de s’imposer à la fin des 50’s dans un style plus musclé qui lui permettra d’émarger brillamment au mouvement du Rock’n’roll.
Fats MATTHEWS: Allen Matthews a été brièvement (1952-53), le chanteur vedette de l’orchestre de Dave Bartholomew, enregistrant quelques excellents titres dont Going down que nous proposons ici.
Rose MITCHELL: Cette complète inconnue a enregistré quatre titres à La Nouvelle-Orléans, sans doute accompagnée par l’orchestre de Dave Bartholomew dont Slippin’ in, un merveilleux rock et cette vibrante et très originale version de Baby please don’t go que nous présentons dans ce coffret.
Lloyd PRICE: C’est en reprenant et en modernisant Stagolee en 1959 que Lloyd Price (1934-1988) connaît enfin un succès international. Mais la pre­mière partie de sa carrière, remplie de blues et de boogies, le qualifie particulièrement en tant que «Pionnier du Rock’n’roll» notamment sa belle version de Lawdy Miss Clawdy en 1952 avec Fats Domino au piano et dont Little Richard fera un standard.
PROFESSOR LONGHAIR: Henry Roland Byrd dit Professor Longhair (1918-1980) est le véritable créateur du Rhythm & Blues de La Nouvelle-Orléans, réalisant une synthèse originale de tous les courants musicaux qui traversaient la ville: blues, Dixieland, cajun, mexicain, rumba... L’influence des Caraïbes domine d’ailleurs son brillant style de piano. Il surimpose de très rapides triplets de la main droite sur un rythme à huit temps, obtenant un effet de swing irrésistible. Tous les pianistes suivants de La Nouvelle-Orléans sont influencés par Longhair: Allen Toussaint, James Booker, Fats Domino, Huey Smith, Doctor John... Roy Byrd est venu s’installer très jeune dans le «Cité en Croissant». Il y tente divers métiers (notamment celui de boxeur) avant de devenir musicien dans les tavernes de la ville. En 1949, il enregistre ses premiers disques pour diverses marques et connaît son premier succès avec Mardi Gras in New Orleans qui est devenu un peu l’«hymne national» de la ville! Longhair connaît ensuite quelques autres succès comme Tipitina, Go to the Mardi Gras ou la ballade Cry, pretty baby. Mais sa renommée ne sort pas vraiment des limites du grand port et il demeurera surtout connu et apprécié des... autres musiciens de La Nouvelle-Orléans. Fatigué d’un métier qui ne lui apportait pas grand-chose, Longhair abandonne la musique en 1964, laissant une petite oeuvre d’une qualité impressionnante. Mais, au début des 70’s, le démon de la musique vient à nouveau hanter le Professor. Il réintègre sans difficulté le circuit des clubs et des festivals régionaux et devient la figure emblématique de l’annuel et célèbre New Orleans Festival & Heritage Fair.

George STEVENSON: Ce chanteur néo-orléanais a enregistré une petite oeuvre de qualité entre 1952 et 1961 sous son nom ou sous le pseudonyme de Blazer Boy.
Roosevelt SYKES: Sykes (né en 1906) a eu une carrière prolifique, de 1918 jusqu’à sa mort à La Nouvelle Orléans en 1983. Il est pianiste professionnel à l’âge de 12 ans, se produit dans les barrelhouses en trichant sur son âge. Il va et vient dans le Sud en compagnie d’un autre pianiste Lee Green. Sykes vient à Saint Louis en 1928 et y restera plusieurs années. Sa voix puissante, sa bonne humeur contagieuse, son jeu de piano vigoureux l’imposent comme un des principaux bluesmen de la ville. Il est remarqué par le producteur Jesse Johnson qui le fait enregistrer. En 1929, 44 blues un thème de Little Brother Montgomery que Sykes a appris via Lee Green, avec d’immanquables basses roulantes, est un grand succès. Sykes enregistre alors de manière prolifique: 200 titres avant la guerre pour divers labels sous plusieurs pseudonymes! En 1952, Roosevelt s’installe à La Nouvelle-Orléans où il participe à la scène du Rhythm & Blues ainsi qu’à l’animation du Vieux Carré où il est respecté de tous et continue jusqu’à sa mort à jouer dans les bars chics, raconte des histoires, roule un boogie et chante ses blues.
Billy TATE: Un chanteur et guitariste-bassiste aveugle de La Nouvelle-Orléans, Billy Tate a substantiellement enregistré dans les 50’s pour divers labels et a même émargé aux studios de Jay Miller à Crowley, La.

Boogie Bill WEBB: Il est un des rares bluesmen ruraux de La Nouvelle-Orléans à avoir pu enregistrer quatre titres pour Imperial grâce à ses accointances avec son voisin Fats Domino. Webb (1924-1990), né à Jackson dans le Mississippi, a gagné La Nouvelle Orléans dès l’enfance. Julia May Webb, la mère de Bill, était une amie du grand bluesman Tommy Johnson qui venait souvent lui rendre visite. C’est Johnson qui apprend à Bill Webb à jouer le blues et l’emmène avec lui dans les différents lieux où il se produit quand il vient à La Nouvelle-Orléans. A part quelque temps dans les années 40 où il vivra dans le Mississippi, Webb travaillera toute sa vie comme docker à La Nouvelle-Orléans tout en jouant régulièrement son brin de
country blues selon les occasions.
Gérard Herzhaft
SOURCES:
BROVEN (John).- Walking to New Orleans: The story of New Orleans Rhythm & Blues.- Blues Unlimited.- Bexhill on Sea: 1974-Pelican, Gretna: 1983.
DANCHIN (Sebastian).- Encyclopédie du Rhythm & Blues et de la Soul.- Fayard, Paris: 2002
HANUSCH (Jeff).- I hear you knocking: The Sound of New Orleans Rhythm & Blues.- Swallow, Ville Platte: 1985
HESS (Jacques B.).- Le ragtime.- PUF, Paris: 1992
HOFSTEIN (Francis).- Le Rhythm & Blues.- PUF, Paris: 1991
SHAW (Arnold).- Honkers and Shouters.- Mc Millan, New York: 1978
MAGAZINES: Divers numéros de Soul Bag; Blues Unlimited; Blues & Rhythm; Living Blues.
© FRÉMEAUX & ASSOCIÉS/GROUPE FRÉMEAUX COLOMBINI SA, 2004
NEW ORLEANS BLUES
1940-1953
New Orleans was a town belonging to France, Spain and Louisiana well before becoming part of the US and was a great crossroads for many cultural forms which, of course, gave birth to jazz.  But in the forties, this birthplace of jazz witnessed the development of a very personal style of blues and Rhythm & Blues, taking its roots from the motley and cosmopolitan earth of the port.  This album covers the original genesis of New Orleans blues, selecting some of the most successful titles.
Founded by the Frenchman Jean-Baptiste Le Moyne in 1718, New Orleans was then a small fort on the mouth of the Mississippi.  The original town - the Vieux Carré (French Quarter - inspired the layout of La Rochelle in France.  The Place d’Armes (called Jackson Square since 1849) was then the town centre.
For a long while, New Orleans’ development was hindered by its position near marshland.  It was only in the second part of the XVIIIth century that the town truly expanded and gradually became a large port and commercial centre, headed by self-proclaimed French aristocracy.  In 1762, the town was passed to Spain, returned to France and was finally passed to the USA in 1803.  Despite their bitter feelings, the French inhabitants’ hate for the English encouraged them to collaborate with the troops of General Andrew Jackson and his volunteers (including Davy Crockett) during the Second War of Independence. In 1812 the English lost the battle of New Orleans, in which the ‘French’ participated.
Louisiana then belonged to the U.S.A. and numerous English-speaking settlers arrived, followed by Irish and German immigrants.  The new ‘American’ districts grew on the west of Canal Street which marked the limits of the original city.  In 1860, New Orleans was the main town in the South of US with 170000 inhabitants and was the second commercial port of the young nation.  There was a great number of black slaves from the French period, coming mainly from the Caribbean islands.  The expansion of the port brought even more Blacks who mainly worked as servants or dockers.
During the War of Secession, New Orleans was occupied by federal troops as from 1862 and the town thus avoided destruction.  But the local Franco-American aristocracy fell back on their traditions and customs, refusing to evolve which explains the strict segregation which ensued.
The end of the XIXth century was gloomy in New Orleans, with epidemics of cholera and yellow fever, and the town’s economy, politics and law was corrupted by the Sicilian Mafia, giving the city a bad reputation.
New Orleans had to wait until World War II in order to develop once more, with the discovery of petrol, drainage of marshland, expansion of the port, industrial development and tourism.
In 1965, the segregation measures ended and the majority of the town’s inhabitants were black.  In 1978, Ernest ‘Dutch’ Morial became the first elected black mayor of New Orleans.
It was New Orleans’ particular social structure which gave way to the development of very original musical styles.
The black slaves, mainly Caribbean, were dockers or longshorement and not farm labourers.  In the black districts, many dances evolved, such as the Counjaille, a term which was Americanised to become ‘Coonjure’, and the pejorative term ‘coon’ was employed referring to the Blacks in southern slang !  Later in the XIXth century, the slaves gathered in Congo Square, dancing to the rhythm of drums, which was forbidden in other parts of the US, and attracted crowds of white onlookers who delighted in these steps imported from the Caribbean - chica, babouille, cata, congo etc.
The town’s authorities decreed that each ‘subrace’ should have certain obligations, allocations and even privileges.  For instance, as from 1820, those born of a mulatto mother and white father dominated the coloured society.  The women more often became the official mistresses of rich Whites.  The evening encounters were accompanied by Creole bands, often comprising educated musicians who composed elaborate dances, mixing European steps with some of the rhythm of Congo Square.
Moreover, voodoo developed greatly in New Orleans, probably coming from Haiti, and gave birth to ceremonial music and dances.  The Mardi Gras ceremony came straight from the voodoo rituals.  The first official Mardi Gras procession was in 1857, and rapidly became the symbol of New Orleans tradition.
Segregation gave a special status to the town’s Creoles (mulattos).  They increasingly dominated the life of the Blacks in the Vieux Carré and led symphony or dance orchestras.  These bands provided the entertainment for both social Black events and those for the Whites.  Their repertory included classical music, military marches and dances such as waltzes, polkas and mazurkas.  In 1885, the Excelsior Cornet Band was one of the most reputed Creole orchestras in New Orleans.
During this period, the Vieux Carré was teeming with musicians and bands.  But this French Quarter was also a Red Light district and music could be heard everywhere.
In 1894, New Orleans brought out the new law N° 111 which included Creoles in the same category as the Blacks, whereas before their relationship with the Whites had protected them from racism.  They then had to suffer the hardship of southern segregation.  Creole musicians then invaded the Vieux Carré, chasing away the other artists who settled in a district named Storyville as it was reserved for them by Sidney Story in 1899.
Consequently, at the end of the XIXth century, the orchestras in the Vieux Carré played improvised music in ragtime bands.  However, in 1913, following murders in the Tuxedo Dance Hall, all dance halls were closed in the Red Light District, forcing the bands to move to more marginal areas.  Some Creole musicians tried their luck elsewhere, heading for New York, Saint Louis or Chicago.  They were soon to be joined by the other black musicians when Storyville was closed in 1917.
This is how the sounds from New Orleans spread across the United States !
Did the blues style which developed in the Delta region reach the black population of New Orleans ?
According to guitarist and singer Lonnie Johnson in one of his rare interviews, blues was introduced by outsiders and the musicians from New Orleans borrowed a part of their music and arranged it in a New Orleans style, transforming it into jazz.
Before 1945, the town had attracted numerous migrants from neighbouring states, but these country folk were looked down upon by the local aristocracy, so their music was no doubt snubbed.
Also, until 1945 there were no recording studios in New Orleans.  Those who recorded such as Lonnie Johnson, did so in Chicago or New York.  Some, such as Little Brother Montgomery, were recorded by passing producers who hired a hotel suite, turning it into a makeshift studio to record their discoveries.
However, ever since Jelly Roll Morton, the town was reputed for its many pianists.  Champion Jack Dupree and Cousin Joe, both from the Crescent City, enjoyed long careers in the North, enabling us to hear a style of New Orleans blues.  The success of New Orleans jazz began to make an impact on blues musicians as can be heard in the Bluebird Sound in Chicago and in the growth of Rhythm & Blues in Chicago (Harlem Hamfats) and in California.
After the war, Cosimo Matassa set up his studios in New Orleans.  Independent producers such as Art Rupe (Speciality), Lew Chudd (Imperial) and the Chess brothers began to explore the local blues and Rhythm & Blues.  The New Orleans Sound - represented by pianists such as Professor Longhair and Fats Domino - was characterised by a predominant piano with a guitar and bass, a brass section and the assimilation of many aspects of popular Latin and Cajun music.  After the first hits by Roy Brown and particularly Fats Domino, New Orleans became one of the biggest centres of Rhythm & Blues.  After 1954, Joe Turner, who had settled in New Orleans, Fats Domino and Little Richard became the very first black artists to enter the Variety Hit Parades, which had only featured white musicians until then.
Fats Domino was a particularly important example.  Fats was born in the black district of New Orleans, one of the nine children of a part-time violinist father.  His brother-in-law, Harrison Verrett  was a professional musician who played the guitar and banjo with Papa Celestin, Kid Ory and in numerous other jazz bands.  In 1948, Fats married Rose Mary, and was hired by Billy Diamond as the pianist in the Hideaway club.
Another exemplary figure of the birth of New Orleans blues was the producer Lewis Chudd.  In the thirties, he was behind a popular radio show, ‘Let’s Dance’, in Los Angeles.  His guests included Benny Goodman as well as black bands, which were well-accepted by the Californians, who were more open-minded than the other Americans.  In 1943, he founded the Crown label, which aimed to record local jazz artists.  The company didn’t succeed and Chudd sold Crown.  In 1945, Chudd created Imperial Records, concentrating on the Mexican market which had been overlooked by the larger companies.  The label got by until 1949.  The success of Californian Rhythm & Blues bands incited Lew to try to penetrate this sector.  However, every talented artist in Los Angeles or San Francisco appeared to be already under contract, and were wary of leaving their stable labels for a company which only sold discs to Hispanics.  Lew first thought of leaving for New York but first went to New Orleans, which he had heard was buzzing with unrecorded talent.  He contacted the band leader Dave Bartholomew who held a major role on the New Orleans stages and with Cosimo Matassa who had just founded his own professional studios (the first of its kind) dedicated to the music of New Orleans.
In late 1949, Lew Chudd reached the Crescent City, and met the influential DJ Duke Field (Poppa Stoppa), asking him if he knew of any popular black artists.  Poppa spoke of a young pianist of Cajun origin, Antoine Domino, who he had heard in Good Town, a black district.  Chudd also met Dave Bartholomew.  Bartholomew, a band leader of local renown (he had played the trumpet in Duke Ellington’s orchestra) and who often hired Domino and recognised his talent.  Chudd, Bartholomew and Field decided to meet Domino.  Taking every precaution (it was still unacceptable that a White and a Black be both driven by a White in the South) they took a cab.  As the story goes, Field and Bartholomew hid behind the driver’s seat !    They arrived in a bar run by an Italian, the Dewdrop Inn.  That night, a certain Lloyd Price was singing, accompanied by Domino.  Chudd, much encouraged by Bartholomew decided to take the young Antoine Domino under his wing and get him into the Rhythm & Blues market.  Chudd recorded him in the studios of Cosimo Records (Matassa’s studios) on 10 December 1949.  The Fat Man headed straight for the top ten in the new Top Rhythm & Blues.  Doors were then opened for many others.  Thanks to Domino, Imperial became a Rhythm & Blues label !
The recording studios in New Orleans also incited other labels from elsewhere, such as Savoy and Chess, to come and record local artists who performed in the town.  Consequently, in this album, we can hear more rural artists such as harmonica players Papa Lightfoot and Pee Wee Hugues.
After the war, black music in New Orleans was situated between blues and jazz, Rhythm & Blues and Cajun and Mexican sounds.  The quality is excellent and full of energy.  In this album we can enjoy some of the best blues numbers recorded by artists from the Crescent City, many of which are extremely rare.
The Artists
ARCHIBALD :  Leon T. Gross (1912-73) was a remarkable pianist and singer who apparently influenced Fats Domino.  His fame was short-lived with a few hits such as an adaptation of Stack O Lee.
David BARTHOLOMEW :  This trumpeter and band leader (born in 1920) greatly influenced the music scene in New Orleans.  The son of a Dixieland musician, Dave led his own band as from 1946 which included drummer Earl Palmer and saxophonist Red Tyler.  In 1949, he recorded his first session.  However, he was mainly known as a producer, arranger and talent spotter, and was principally behind the discovery of Fats Domino.  In the fifties, he was employed by the Imperial label.

Edgar BLANCHARD :  This guitarist and band leader (1920-72) headed his Gondoliers and played almost all the time in the Vieux Carré clubs as from 1947.  He was mainly recorded as accompanying numerous New Orleans sessions, and only cut a few titles in his name such as Creole Gal, included here.
Roy BROWN :  This powerful singer (1925-81) from New Orleans was tremendously successful between 1947 and 1953 and was almost always at the top of the Rhythm & Blues charts.  He debuted by copying the idols of his youth, Bing Crosby and Frank Sinatra, but was then appreciated by the black public for his blues shouting style.  Heading his band, the Mighty Men, Brown found fame with compositions, blues and ballads.  Similar to almost all Rhythm & Blues artists, his popularity declined after 1954.
COUSIN JOE :  Joseph Pleasant, known as Cousin Joe (1907-89) was brought up in New Orleans and played the piano in Storyville taverns before settling in New York in 1942.  There, he easily entered the jazz and blues scene and made his first recordings thanks to Mezz Mezzrow, accompanied by some of the best local jazzmen and was prized in Harlem, then in New Orleans’ Vieux Carré when he returned to his hometown.

Antoine ‘Fats’ DOMINO :  Born in 1928, Domino was a true Rock’n’Roll hero.  Of Cajun descent, Fats used to play in New Orleans clubs after working in a factory, and was then spotted by Dave Bartholomew and recorded for the Imperial label in 1949.  His debut disc, The Fat Man was immediately successful and Fats stepped up from being locally famed to a star of Rhythm & Blues and then an icon of Rock’n’Roll.
Champion Jack DUPREE :  This pianist and singer from New Orleans (1910-92) enjoyed a long musical career after starting out as a boxer.  Dupree recorded a number of master-pieces.
Paul GAYTEN :  The leader of one of the most popular orchestras in the forties, pianist Paul Gayten (1920-91) was the nephew of pianist Little Brother Montgomery.  He recorded ballads and boogies and acted as a talent scout for the Chess brothers.
Lil Willie GIBSON :  Little is known about this singer who spent some time in Salvador Doucette’s orchestra and cut a few worthy titles in his name such as Brother Bill.

GUITAR SLIM :  Eddie Jones, known as Guitar Slim (1926-1959) was a great singer and remarkable showman.  He could have become a star had he not died of alcoholism.  He strongly influenced Albert Collins, Lonnie Brooks and Buddy Guy.

Pee Wee HUGHES :  Little is known about this singer and harpist, probably from Louisiana, who recorded a handful of titles in the New Orleans style in 1949.

Little Sonny JONES :  Johnny ‘Little Sonny’ Jones (1931-89) lived near Louis Armstrong and began his musical career at an early age singing with Fats Domino in 1948 and recorded some titles in 1953-54.
Earl KING : A disciple of Guitar Slim, Silas Johnson, known as Earl King (1934-2003) also held an important role in New Orleans sounds with a style which heralded the evolution of black music.
Eddie LANG :  One of the mainstays of the New Orleans studios and clubs, guitarist Eddie Langlois or Lang (1936-85) was close of Guitar Slim.  He recorded a few titles in his name and also used various pseudonyms (Sly Dell) and was locally successful in 1973 with Food Stamp Blues.
Annie LAURIE :  She was known as being Dinah Washington’s favourite singer and for her recordings with the New Orleans band leader Paul Gayten and then later as a star.
Ray LEWIS :  Little known, Ray Lewis recorded four titles in 1951 for Imperial along with the Four Bars.
Smiley LEWIS :  Singer and guitarist Amos Overton Lemmon, alias Smiley Lewis (1920-1973) was one of Fats Domino’s main competitors.  His biggest hits were I Hear you Knocking, Shame, Shame, Shame and The Bells are Ringing.
Papa LIGHTFOOT :  George Lightfoot (1924-1971) was born and died in Natchez, Mississippi and learnt the harmonica, imitating the brass sections of New Orleans’ orchestras.  He was a street musician and was a member of the vocal group, The Gondoliers which recorded for Peacock in 1949.  Record producers noticed his talent and enabled him to cut several titles as a star.  In the sixties he made a comeback thanks to Canned Heat’s leader, Bob Hite and Steve La Vere and recorded an interesting album.
LITTLE BUBBER :  This singer recorded a handful of New Orleans style titles in 1958, along with Lloyd Lambert’s orchestra.
Bobby MARCHAN :  This singer (born in Ohio in 1930) debuted in New Orleans before opting for a stronger style in the late fifties, enabling him to take part in the Rock’n’roll movement.
Fats MATTHEWS :  Allen Matthews was the lead singer in Dave Bartholomew’s band from 1952-53 and cut some excellent titles including Going Down, included here.
Rose MITCHELL :  This unknown lady recorded four New Orleans style titles, most probably accompanied by Dave Bartholomew’s orchestra.
Lloyd PRICE :  With his updated version of Stagolee in 1959, Lloyd Price (1934-1988) enjoyed international fame.  However, due to the first part of his career, when he concentrated on blues and boogies, he was particularly recognised as the ‘Pioneer of Rock’n’roll’, especially with his worthy version of Lawdy Miss Clawdy in 1952 with Fats Domino on the piano.
PROFESSOR LONGHAIR :  Henry Roland Byrd, alias Professor Longhair (1918-1980) was the true creator of New Orleans style Rhythm & Blues.  His brilliant piano playing is influenced by the Caribbean.  Byrd settled in the Crescent City when young and tried his hand at various trades before becoming a musician in the town’s taverns.  In 1949, he cut his debut discs and had a first hit with Mardi Gras in New Orleans.  Longhair abandoned the musical scene in 1964, but made a come-back in the early seventies.
George STEVENSON :  This singer from new Orleans recorded some quality pieces between 1952 and 1961 in his name or using the pseudonym of Blazer Boy.
Roosevelt SYKES :  Born in 1906, Sykes enjoyed a long career from 1918 until his death in New Orleans in 1983.  As a professional pianist at the age of 12, he appeared in barrelhouses.  He took trips to the South along with another pianist, Lee Green.  Sykes went to Saint Louis in 1928 where he stayed several years where he stood out as one of the town’s main bluesmen.  He was spotted by the producer Jesse Johnson and in 1929 44 Blues was a big hit.  He then recorded in quantity - 200 titles before the war !  In 1952, Roosevelt settled in New Orleans where he continued his musical activities until his death.
Billy TATE :  This blind singer and guitarist from New Orleans made many recordings in the fifties for various labels.
Boogie Bill WEBB :  This was one of the few rural bluesmen in New Orleans who recorded four titles for Imperial.  Webb (1924-1990) was born in Jackson, Mississippi and moved to New Orleans when young.  Tommy Johnson taught Bill to play the blues and introduced him to the New Orleans musical scene.  Webb spent most of his life working in New Orleans as a docker, but regularly played his country blues when the opportunity arose.
Adapted by Laure WRIGHT from the French text of Gérard HERZHAFT
© FRÉMEAUX & ASSOCIÉS/GROUPE FRÉMEAUX COLOMBINI SA, 2004

DISCOGRAPHIE CD 1
01. CHAMPION JACK DUPREE: Gamblin’ man blues  (Dupree)    2’47
02. COUSIN JOE: Little woman blues  (Pleasant)    2’20
03. ROY BROWN: Special lesson n°1  (Brown)    2’51
04. PROFESSOR LONGHAIR: Walk your blues away  (Byrd)    2’55
05. PROFESSOR LONGHAIR: Longhair’s blues  (Byrd)    2’41
06. ROOSEVELT SYKES: Rock it  (Sykes)    2’58
07. COUSIN JOE: Living on a borrowed time  (Pleasant)    2’34
08. ROY BROWN: Rainy weather blues  (Brown)    2’17
09. CHAMPION JACK DUPREE: Going back to Louisiana  (Dupree)    2’34
10. ROOSEVELT SYKES: New Orleans boogie  (Sykes)    2’33
11. FATS DOMINO: Don’t you lie to me  (Whittaker)    2’18
12. GUITAR SLIM: Woman troubles  (Jones)    2’15
13. LITTLE SONNY JONES: Going back to the country  (Jones)    2’26
14. RAY LEWIS: Jealous blues  (Lewis)    2’45
15. GEORGE STEVENSON: Morning train  (Stevenson)    2’39
16. LIL WILLIE GIBSON: Brother Bill  (Gibson)    2’30
17. GUITAR SLIM: I done got over it  (Jones)    2’28
18. FATS DOMINO: Please don’t leave me  (Domino/ Bartholomew)    2’41
(1) Champion Jack Dupree, vcl/pno; Little Bill Gaither, g; Ransom Knowling, bs. Chicago, Ill. 13 juin 1940
(2) Cousin Joe, vcl; Paul Gayten, pno; Edgar Blanchard, g; Warren Stanley, bs; Robert Green, dms. New Orleans, avril 1947
(3) Roy Brown, vcl; Walter Daniels, pno; Bill Jones, g; Percy Gabriel, dms. New Orleans, septembre 1947
(4)(5) Professor Longhair, vcl/pno; Robert Parker, a-sax; Lee Allen, t-sax; Jack Scott, g; George Miller, bs; John Boudreaux, dms. New Orleans, septembre 1949
(6) (10) Roosevelt Sykes, vcl/pno; Jump Jackson, dms. Chicago, Ill. février 1950
(7) Cousin Joe, vcl/pno; Lee Allen, t-sax; Edgar Blanchard, g; Warren Stanley, bs; John Boudreaux, dms. New Orleans, 1950.
(8) Roy Brown, vcl; Leroy Rankins, pno; orchestre. New Orleans, octobre 1948
(9) Champion Jack Dupree, vcl/pno; Brownie Mc Ghee, g; Sticks Mc Ghee, g; Melvin Merritt, dms. New York City, 1950
(11) Fats Domino, vcl/pno; Wendell DuConge, a-sax; Robert Hagans, t-sax; Walter Nelson, g; Billy Diamond, bs; Cornelius Coleman, dms. New Orleans, avril 1951
(12) Guitar Slim, vcl/g; Huey Smith, pno; bs; Willie Nettles, dms. New Orleans, mai 1951
(13) Little Sonny Jones, vcl/pno; Dave Bartholomew, tpt; orchestre. New Orleans, janvier 1953
(14) Ray Lewis, vcl/g; Paul Gayten, pno; bs; dms. New Orleans, juin 1951
(15) George Stevenson, vcl/bs; Ernest Mc Lean, g; Frank Fields, g; Salvador Doucette, pno; Herb Hardesty, t-sax; Earl Palmer, dms. New Orleans, juin 1952
(16) Willie Gibson, vcl/g; Salvador Doucette, pno; orchestre. New Orleans, juin 1952
(17) Guitar Slim, vcl/g; Ray Charles, pno; Frank Mitchell, tpt; Gus Fontenette, a-sax; Joe Tillman, t-sax; Charles Burbank, t-sax; Lloyd Lambert, bs; Oscar Moore, dms. New Orleans, 27 octobre 1953
(18) Fats Domino, vcl/pno; Walter Nelson, g; Wendell DuConge, a-sax; Robert Hagans, t-sax; Frank Fields, bs; Cornelius Coleman, batt. New Orleans, 18 avril 1953
DISCOGRAPHIE CD 2
01. DAVE BARTHOLOMEW: Who drank my beer?  (Bartholomew)    2’49
02. SMILEY LEWIS: Lonesome highway  (Lemons)    2’16
03. EDGAR BLANCHARD: Creole gal blues  (Blanchard)    2’31
04. ROSE MITCHELL: Baby please don’t go  (Williams)    2’23
05. FATS MATTHEWS: Going down  (Matthews)    2’36
06. LITTLE BUBBER: Never trust a woman  (Whittaker)    2’30
07. PAPA LIGHTFOOT: After while  (Lightfoot)    2’29
08. BILLY TATE: Cryin’ in the morning  (Tate)    3’00
09. BOBBY MARCHAN: Have mercy  (Bartholomew)    2’22
10. BOOGIE BILL WEBB: Bad dog  (Webb)    2’17
11. EDDIE LANG: My baby left me  (Langlois)    2’18
12. PEE WEE HUGHES: Going back home  (Hughes)    2’42
13. SMILEY LEWIS: Lying woman  (Lemons)    2’31
14. ARCHIBALD: Early morning blues  (Gross)    2’35
15. LLOYD PRICE: So long  (Bartholomew)    2’29
16. PAUL GAYTEN: Hey little girl  (Gayten)    2’38
17. EARL KING: Beggin’ at your mercy  (King)    2’26
18. ANNIE LAURIE: Annie’s blues  (Laurie/ Gayten)    2’47
(1) Dave Bartholomew, vcl/tpt; Joe Harris, a-sax; Clarence Hall, t-sax; Herb Hardesty, t-sax; Salvador Doucette, pno; Ernest Mc Lean, g; Frank Fields, bs; Earl Palmer, dms. New Orleans, novembre 1952
(2) Smiley Lewis, vcl/g; Lee Allen, t-sax; Edward Frank, pno; bs; dms. New Orleans, février 1953
(3) Edgar Blanchard, vcl/g; Papa Lightfoot, hca; Tommy Ridgeley, pno; Don Cooks; bs; Sylvester Cooks, dms. Houston, Tx. 1949
(4) Rose Mitchell, vcl; prob. Dave Bartholomew orchestra. New Orleans, mai 1953
(5) Allen «Fats» Matthews, vcl/pno; prob. Dave Bartholomew orchestra. New Orleans, 3 août 1953
(6) Little Bubber, vcl; Lloyd Lambert, bs; orchestre. New Orleans, janvier 1953
(7) Papa Lightfoot, hca; Tommy Ridgeley, pno; Guitar Red, g; Don Cooks, bs; Sylvester Cooks, dms. New Orleans, 19 novembre 1952
(8) Billy Tate, vcl/g; Lee Allen, t-sax; Huey Smith, pno; bs; dms. New Orleans, novembre 1953
(9) Bobby Marchan, vcl; orchestre. New Orleans, 9 mars 1953
(10) Boogie Bill Webb, vcl/g; Frank Fields, bs; Earl Palmer, dms. New Orleans, mai 1953
(11) Eddie Lang, vcl/g; orchestre. Nashville, Tn. 1950
(12) Pee Wee Hughes, vcl/hca; The Delta Duo, g & wbd & perc. La Nouvelle Orléans, c. juin 1949
(13) Smiley Lewis, vcl/g; Dave Bartholomew, tpt; Lee Allen, t-sax; Herb Hardesty, t-sax; Joe Harris, a-sax; Fats Domino, pno; Frank Fields, bs; Earl Palmer, dms. New Orleans, 27 juillet 1953
(14) Archibald, pno; Joe Harris, t-sax; Herb Hardesty, t-sax; Clarence Hall, t-sax; Ernest Mc Lean, g; Frank Fields, bs; Earl Palmer, dms. New Orleans, 1952
(15) Lloyd Price, vcl; Edward Frank, pno; Ernest Mac Lean, g; Dave Bartholomew, tpt; Joseph Harris, t-sax; Frank Fields, bs; Earl Palmer, batt. New Orleans, 26 juin 1952
(16) Paul Gayten, vcl/pno; Jack Scott, g; George Pryor, bs; Robert Green, dms. New Orleans, novembre 1947
(17) Earl (Johnson) King, vcl/g; Huey Smith, pno; Robert Caffery, t-sax; Clarence Ford, b-sax; Bill Jones, g; Roland Cook, bs; Charles Williams, dms. New Orleans, 1er juin 1953
(18) Annie Laurie, vcl; Paul Gayten, pno; Jack Scott, g; George Pryor, bs; Robert Green, dms. New Orleans, octobre 1947
La Nouvelle-Orléans, ville française, espagnole et louisianaise bien avant que d’être U.S., a été un formidable carrefour de cultures qui a, bien entendu, donné naissance au jazz. Mais ce «berceau du jazz» a vu se développer dans les années 40 un style de blues et de Rhythm & Blues très particulier, puisant ses racines dans le terreau bigarré et cosmopolite du grand port. Ce coffret se propose de retracer la genèse originale du blues de La Nouvelle-Orléans à travers certaines de ses meilleures réussites.    Gérard Herzhaft
New Orleans was a town belonging to France, Spain and Louisiana well before becoming part of the US and was a great crossroads for many cultural forms which, of course, gave birth to jazz.  But in the forties, this birthplace of jazz witnessed the development of a very personal style of blues and Rhythm & Blues, taking its roots from the motley and cosmopolitan earth of the port.  This album covers the original genesis of New Orleans blues, selecting some of the most successful titles.    Gérard Herzhaft

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