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“Kangourou” 1960-1962
CHARLES TRENET
Ref.: FA095
Direction Artistique : Pascal Halbeher et Vincent Lisita
Label : FREMEAUX & ASSOCIES
Durée totale de l'œuvre : 2 heures 37 minutes
Nbre. CD : 2
 
          “Kangourou” 1960-1962
« La chanson doit donner l’impression d’être née toute seule. Une chanson doit être intelligente sans qu’on s’en aperçoive, sans qu’elle hurle : “je suis une chanson intelligente”... Le parolier idéal est pour moi Charles Trenet. Il fait descendre la chanson dans la rue sans qu’elle se casse la figure en se jetant du troisième étage. » 
Jean COCTEAU 
L'intégrale Frémeaux & Associés de Charles Trénet réalisée sous la direction de Daniel Nevers, puis de Vincent Lisita et Pascal Halbeher, réunit la totalité des enregistrements phonographiques originaux disponibles auprès des collectionneurs sensibilisés à l'ambition muséographique d'un catalogue raisonné de l’œuvre enregistrée du fou chantant.
Aux enregistrements choisis et commercialisés de l'époque, le directeur artistique présente les alternates qui proposent d'autres versions des mêmes titres.
Cette vocation d'exhaustivité historiographique dédiée au patrimoine sonore phonographique s'accompagne (toujours chronologiquement) de documents radiophoniques, de publicités chantées afin d'éclairer la diversité de la production de l'artiste et de révéler rétrospectivement les raisons de son appartenance à notre mémoire collective.
Patrick Frémeaux & Claude Colombini
CD 1 : JULIETTE GRÉCO ET CHARLES TRENET : PRÉSENTATION DES SPECTACLES DE CHARLES TRENET ET D’ÉDITH PIAF À PARIS • CHARLES TRENET - RÉCITAL 1961 - THÉÂTRE DE L’ÉTOILE - ORCH. DIR. GUY LUYPAERTS, CHOEURS DIR. RAYMOND SAINT-PAUL : POT POURRI : QU’EST DEVENUE LA MADELON ? - RIEN NE PEUT CHANGER MA JOIE - DIS-MOI, QUEL EST TON NOM ? - BONSOIR JOLIE MADAME - LE PIANO DE LA PLAGE - LA FOLLE COMPLAINTE - DANS LES PHARMACIES - BOUM - RIEN NE PEUT CHANGER MA JOIE - ORPHÉE - LA JAVA DU DIABLE - LES VOIX DU CIEL - LE JARDIN EXTRAORDINAIRE - QU’EST DEVENUE LA MADELON ? - LA MER - Y A D’LA JOIE ! • CLAUDE CHEVALIER ET SON MUSETTE - FLEURS DE MUSETTE : LES TROIS ROSES • CHARLES TRENET - ORCH. DIR. MICHEL LEGRAND : NUIT D’HIVER • CHARLES TRENET - ORCH. DIR. PIERRE SPIERS : LES PETITS REGRETS - LES SOLDATS • DANIELLE DARRIEUX - PRINTEMPS DE PARIS - ORCH. DIR. JO MOUTET : LES VOIX DU CIEL • CHARLES TRENET - ORCH. DIR. ANDRÉ POPP : KANGOUROU - LA P’TIT’ DIDI - AU FIL DU TEMPS PERDU - LE PAUVRE ANTOINE • PIANISTE NON IDENTIFIÉ : TU REVERRAS L’ÎLE MAURICE (THIS IS YOU) - TOI QUI PASSAIS • RENÉ GLANEAU - WSPOMNIENIA Z PARYZ˙A - ORCH. DIR. RYSZARDA DAMROSZA : LA MER. 
 
CD 2 : CHARLES TRENET : LA CHANSON EST UN ART MINEUR • CHARLES TRENET - ACC. PIANO FREDDY LIENHART : MA PHILOSOPHIE - KANGOUROU • CHARLES TRENET - ACC. PIANO FREDDY LIENHART : AU CLAIR DE LA LUNE • DEAN MARTIN - CHA CHA DE AMOR - ORCH. DIR. NELSON RIDDLE : I WISH YOU LOVE • LUCIENNE DELYLE - C’ÉTAIT LE BON TEMPS - ORCH. DIR. AIMÉ BARELLI : LA VALSE À TOUT LE MONDE • CHARLES TRENET - ORCH. DIR. CHRISTIAN CHEVALLIER : L’HORRIBLE TANGO (VERSION GOMINA) - JARDIN DU MOIS DE MAI - SI LOIN DE TON AMOUR - LUNDI AU LIT (LES BRUITS DE PARIS) • DUKE ELLINGTON - MIDNIGHT IN PARIS - ORCH. DIR. DUKE ELLINGTON : I WISH YOU LOVE • JANINE WOLF - LES TANGOS TERRIBLES ! - ORCH. DIR. DIDIER BOLAND : L’HORRIBLE TANGO • CHARLES TRENET - ACC. PIANO PAUL DE MARGERIE, PRÉS. GEORGES ULMER : AU FIL DU TEMPS PERDU - RETOUR À PARIS / HELLO PARIS - QUE RESTE-T-IL DE NOS AMOURS ? / HOW MUCH REMAINS OF ALL OUR LOVES ? - LE PIANO DE LA PLAGE - EN CE TEMPS-LÀ • CHARLES TRENET - ORCH. DIR. PIERRE SPIERS : DIS-MOI, QUEL EST TON NOM ? • CHARLES TRENET - ORCH. DIR. INCONNU : EN SEINE-ET-OISE • CATERINA VALENTE - ORCH. DIR. ÉTIENNE VERSCHUEREN : VOUS OUBLIEZ VOTRE CHEVAL • CATERINA VALENTE - GREAT CONTINENTAL HITS - ORCH. DIR. STANLEY BLACK : WHY DO YOU PASS ME BY ? • CHARLES TRENET - CHANSONS À LA UNE - ORCH. DIR. CHRISTIAN CHEVALLIER ET LES ANGELS : LE GRAND PARTAGE - JEUNESSE PLUMÉE - ADIEU MES BEAUX RIVAGES - ANNIE-ANNA • COLETTE RENARD - ORCH. DIR. RAYMOND LEGRAND : LE GRAND PARTAGE • CHARLES TRENET - ORCH. DIR. INCONNU : SIMPLE ET LÉGÈRE - MARIE MARIE - L’INQUIET • CHARLES TRENET - ORCH. DIR. PIERRE SPIERS : JEUNESSE PLUMÉE - LE GRAND PARTAGE - JE TWISTE.
DIRECTION ARTISTIQUE : PASCAL HALBEHER ET VINCENT LISITA
 
            
            
        CHARLES ET JOHNNY
 
            
            
        LA FOLLE COMPLAINTE
 
            
            
        Narbonne mon amie (1957-1961)
 
            
            
        “Kangourou” 1960-1962
 
                                 
                                 
                                 
                                - 
                                                                PisteTitreArtiste principalAuteurDuréeEnregistré en
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                                                                    1Présentation des spectacles de charles trenet et d’édith piaf à parisCharles TrenetCharles Trenet00:00:431961
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                                                                    2Pot pourri : qu’est devenue la madelon ? - rien ne peut changer ma joieCharles TrenetCharles Trenet00:02:071961
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                                                                    3Dis-moi, quel est ton nom ?Charles TrenetCharles Trenet00:02:581961
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                                                                    4Bonsoir jolie madameCharles TrenetCharles Trenet00:03:471961
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                                                                    5Le piano de la plageCharles TrenetCharles Trenet00:03:101961
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                                                                    6La folle complainteCharles TrenetCharles Trenet00:04:331961
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                                                                    7Dans les pharmaciesCharles TrenetCharles Trenet00:02:091961
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                                                                    8BoumCharles TrenetCharles Trenet00:02:001961
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                                                                    10OrphéeCharles TrenetCharles Trenet00:02:511961
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                                                                    12Les voix du cielCharles TrenetCharles Trenet00:02:581961
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                                                                    13Le jardin extraordinaireCharles TrenetCharles Trenet00:04:071961
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                                                                    14Qu’est devenue la madelon ?Charles TrenetCharles Trenet00:04:051961
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                                                                    15La merCharles TrenetCharles Trenet00:04:061961
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                                                                    17Les trois rosesClaude ChevalierAlbert Bausil00:02:401961
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                                                                    18Nuit d’hiverCharles TrenetCharles Trenet00:03:101961
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                                                                    20Les soldatsCharles TrenetCharles Trenet00:02:521961
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                                                                    22KangourouCharles TrenetCharles Trenet00:03:021961
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                                                                    23La p’tit’ didiCharles TrenetCharles Trenet00:03:071961
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                                                                    24Au fil du temps perduCharles TrenetCharles Trenet00:02:591961
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                                                                    25Le pauvre antoineCharles TrenetCharles Trenet00:02:141961
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                                                                    26Tu reverras l’île maurice (this is you)Charles TrenetCarl Sigman00:01:181961
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                                                                    28La merRené GlaneauCharles Trenet00:04:151960
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                                                                PisteTitreArtiste principalAuteurDuréeEnregistré en
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                                                                    1La chanson est un art mineurCharles TrenetCharles Trenet00:01:531961
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                                                                    2Ma philosophieCharles TrenetCharles Trenet00:01:521961
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                                                                    3KangourouCharles TrenetCharles Trenet00:03:201961
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                                                                    4Au clair de la luneCharles TrenetCharles Trenet00:02:521961
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                                                                    5Wish you loveDean MartinAmy Beach00:02:231961
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                                                                    12L’horrible tangoJanine WolfCharles Trenet00:02:291962
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                                                                    13Au fil du temps perduCharles TrenetCharles Trenet00:02:431962
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                                                                    14Retour à paris / hello parisCharles TrenetCharles Trenet00:02:381962
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                                                                    19En seine-et-oiseCharles TrenetCharles Trenet00:01:421962
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                                                                    24Adieu mes beaux rivagesCharles TrenetCharles Trenet00:02:151962
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INTÉGRALE CHARLES TRENET - 15
« KANGOUROU »
THE COMPLETE CHARLES TRENET (1960-1962)
« La Chanson, c’est un Art, bien sûr, mais c’est tout de même un art mineur » !
Pas d’erreur, c’est bien Charles Trenet qui tient de tels propos dans le volume 15 de son Intégrale… « Il arrive parfois qu’on effleure l’Art véritable, c’est à dire la poésie[1] », précise-t-il… Tout comme Serge Gainsbourg, qui considérait ses propres chansons comme mineures, « sauf certaines. Qui ont frôlé, qui ont approché Rimbaud[2] ». Paroles de peintres déçus ? Fort probable…
En ce début de 1961, Charles Trenet n’a pas chanté à Paris depuis depuis son passage au théâtre de l’Alhambra-Maurice Chevalier, trois ans auparavant[3]. Il s’agissait là d’un tour de chant, durant un programme de music-hall qui comportait deux parties, séparées par un entracte[4] ; comme toute vedette d’un programme, Charles Trenet n’était apparu que durant la seconde partie, pour interpréter une quinzaine de chansons, durant quarante-cinq minutes environ. Au cours de la première partie étaient présentés plusieurs artistes « de variété », à savoir Nicolás « Nicolacito » Caballero, harpiste de huit ans ; les acrobates Les Domenech’s ; le jongleur Eric Brenn ; Sister Rosetta Tharpe ; le magicien Fred Kaps ; les danseurs Ronne Aul et Maria Carmen ; l’humoriste Philippe Norman ; puis l’imitateur Claude Vega…
Pour sa rentrée au théâtre de l’Étoile, en 1961, pas question d’un tour de chant mais bien d’un récital. Si on attribue souvent l’invention de cette formule à Charles Trenet, lui-même rend à César ce qui est à César : « J’avais entendu cette formule-là, pour la première fois, c’était Maurice Chevalier, pour son dispensaire, qui avait donné une représentation… C’est le premier one-man-show que j’ai vu et je me suis dit “si je pouvais faire ça…” et j’ai essayé. Et je l’ai fait, alors, tous les jours, tous les jours, tous les jours[5] »… – « One-man-show » ? « Seul en scène », vraiment Monsieur Trenet ? Allons ! Il suffit d’ouvrir les yeux et les oreilles pour s’apercevoir qu’un ou plusieurs musiciens vous y accompagnent : a minima un pianiste, parfois un grand orchestre !
Justice étant rendue à ses accompagnateurs, notons que le tout premier récital de Charles Trenet, « Rêve et fantaisie », se tint officiellement salle Pleyel pour une soirée unique, le mercredi 28 février 1945, avec le pianiste Henri Leca puis le septuor de Michel Warlop. Or, cette nouvelle formule avait rapidement connu de violents détracteurs. L’hebdomadaire Les Lettres françaises – qui n’avait pas montré un soutien inconditionnel à notre poète au moment de la Libération -, avait considéré, à l’annonce de son passage à l’Étoile fin 1947, que Charles Trenet était atteint de « récitalomanie » ! « À lui seul, il remplacera les chiens savants, les jongleurs, les acrobates, les trapézistes et les chanteuses à voix… C’est la fin des petites attractions de music-hall. Mais pour Charles Trenet, quel prestige ! » Une véritable campagne de presse avait dénoncé par la suite « l’assassinat du music-hall français », épaulée par le Syndicat National des Artistes de Variété… Poussant la direction du théâtre de l’Étoile à se défendre avec un argument fiscal, les contributions indirectes percevant un taux nettement plus bas sur les recettes des récitals, soit 15 % au lieu de 52 %. Le Syndicat avait fait savoir à Charles Trenet « qu’il existe à Paris des salles spécialisées pour récitals : Gaveau, Pleyel, etc. ; que 99 % de ses camarades n’étant pas réclamés par l’Amérique sont contraints de gagner leur pain en France[6] ». Loin de ces considérations matérielles, l’artiste allait avouer quelques années plus tard : « Quand je passais au music-hall entre un acrobate et un prestidigitateur, j’avais bien du mal à être moi-même… Maintenant, ma réussite me permet de faire ce que je veux. Dans un récital, je crée ma propre atmosphère : mon accompagnateur, une salle, un public, un micro, un projecteur et je suis dans le miracle. Je chante, je chante, je suis heureux comme un dieu[7] ».
Mais revenons à 1961. Cette rentrée parisienne, Charles Trenet ne la prend pas à la légère. Les temps ont changé, après l’arrivée de la première vague pas encore nommée « yéyé », et les jeunes spectateurs sont décidés à le reléguer au rang des « croulants »… Notre quasi-quinquagénaire rode ses nouvelles chansons durant une tournée en Suisse puis accepte d’enregistrer une série de dix émissions télévisées pour Jean-Christophe Averty, « Chansons et confidences » (voir FA094). À longueur d’interviews, il philosophe dorénavant sur la mode et le Temps qui passe. Florilège :
« Les modes, ce sont les “métamorphoses du vide”. La Guerre m’en a sauvé, elle m’a donné une forme classique, en m’obligeant à me taire, à réfléchir, à écouter le silence. Mais je sais bien que la mode, c’est aussi la jeunesse !, et quand cette jeunesse mûrit en conservant ses qualités, elle abandonne à son tour la mode ». « Dans la chanson, on n’a pas d’âge. On est en forme ou on ne l’est pas. Si on n’est pas en forme, on est vieux. Si on est en forme, on est jeune. J’ai toujours eu vingt-cinq ans, et maintenant plus que jamais » ! « Je veux que mon tour de chant ait un public de vingt ans, quel que soit l’âge des spectateurs »… Bref : « Je ne veux pas être “le chanteur de papa” que l’on vient voir avec dévotion en évoquant le bon temps de 1938 ! Le bon temps, c’est aujourd’hui » ! Quant aux blancs-becs qui le jugeraient démodé, ils n’ont qu’à bien se tenir : « Les jeunes de maintenant découvrent le rock, mais le rock ce n’est pas autre chose que la vieille chanson de cow-boys qui était déjà fort démodée en 1938 »[8]…
Charles Trenet se trouve donc à l’affiche du théâtre de l’Étoile, du 3 mars au 9 avril 1961. Cette salle coquette, tendue de rose et d’argenté, peut contenir mille-cinq-cents spectateurs ; anciennement Folies-Wagram, construite au 35 avenue de Wagram en 1928, elle accueille depuis la Libération tous les grands noms du music-hall, ainsi que des ballets et des opérettes. Véritable habitué des lieux depuis mars 1945, Charles Trenet y fut souvent engagé pour des tours de chant, puis, comme nous l’avons dit plus haut, pour des récitals ; deux d’entre eux ont déjà fait l’objet d’enregistrements, en 1947 et en 1952 (voir FA087 et FA088). Celui que nous reproduisons ici est mis en boîte le soir de la première : « La grande pochette bleue était déjà exposée aux vitrines dans l’après-midi du 3 mars, rapporte Jean Séraphin dans Le Journal des Amis de Charles Trenet. C’était encore une pochette-surprise puisqu’il restait à faire le disque. Ce fut chose faite le soir-même ; la semaine suivante, il était mis en vente[9] ».
Ce même soir, une partie du spectacle est diffusée en direct pendant l’émission « Cinq colonnes à la Une ». Pendant ce temps, Juliette Gréco chante à Bobino puis Édith Piaf à l’Olympia, d’où l’édition dès le mois d’avril du fameux Sonorama[10], dans lequel ces vedettes se présentent les unes-les autres !
Sur scène, Charles Trenet est accompagné par vingt-cinq musiciens et choristes, placés sous la direction de Guy Luypaerts ; l’incontournable Freddy Lienhart se tient au piano. Durant les deux parties de soixante minutes chacune, il interprète dix-sept puis dix-huit chansons, soit trente-cinq chansons ! Certains soirs, il va en offrir une ou deux de plus. « Ce que certains aiment dans mes récitals, s’amuse-t-il, c’est le côté performance sportive[11] ! ». Inutile de préciser, donc, que le 33 tours FSX 139 édité par Columbia dans sa fameuse pochette bleue, n’apporte qu’un souvenir tronqué de ce récital… avec seulement quatorze chansons sur les trente-cinq interprétées par notre athlète !
Et le répertoire, nous demanderez-vous ? Élisabeth Duncker, présente ce soir-là, nous renseigne : « Parmi les chansons nouvelles, il y avait : Orphée, Les Voix du ciel, Dis-moi quel est ton Nom, Qu’est devenue la Madelon ?, Narbonne mon amie ; ensuite les déjà moins récentes : Sacré Farceur, Le Jongleur, Rien ne peut changer ma Joie ; puis Nuit d’hiver, Le Jardin extraordinaire, Le Piano de la plage, Les Relations mondaines. Ses premiers grands succès : La Route enchantée, Quand un Facteur s’envole, Bonsoir jolie Madame, Mam’zelle Clio, Le Soleil et la Lune, Boum, Y a d’la Joie !, Je chante ; naturellement : La Mer, L’Âme des poètes, Retour à Paris, Une Noix, La folle Complainte ; puis quelques “Chansons claires” : Ma Philosophie, Les Coupeurs de bois, La Java du Diable, Où sont-ils donc ?, Moi j’aime le Music-hall ; quelques chansons “pour rire” : Obéis au Bey, Dans les Pharmacies, La Cigale et la fourmi, L’Héritage infernal, Les Bœufs[12] ».
Dès le premier soir, après sept minutes d’ovation, les journalistes courent rédiger des articles dithyrambiques, où l’on retrouve à peu près les mêmes thèmes.
En premier lieu, « l’éternelle jeunesse de Charles Trenet », un mythe dont il est l’instigateur et auquel il va sacrifier jusqu’à son dernier soupir : « Le Monsieur de quarante-huit ans, rose et frais, éblouissant, en a d’ailleurs sempiternellement vingt » ; « Il a beau “porter” trente-cinq ans ans à peine, il n’en compte pas moins quarante-huit, mais ses chansons n’ont pas plus de rides que son visage » ; « C’est un nouveau Dorian Gray que cet homme-là. Il a beau faire, il ne bouge pas[13] ».
Puis vient le thème de « La Chanson, cette poésie d’aujourd’hui que Charles Trenet inventa » : « Il n’a jamais demandé à la Chanson que d’être un brin de poésie pour égayer un moment. Et non point un ambitieux message, un drapeau, une déclaration de guerre ou d’amour éternelle. Écoutez-le : il ne parle jamais que de ses “chansonnettes” » ; « Il ne joue pas les prophètes, ne se sent porteur d’aucune mission. Sa seule ambition est de faire partager son rêve d’optimisme en chantant[14] ».
Enfin, certains reconnaissent que « Sans lui, sans ses trouvailles, sans ses audaces, les Brassens, les Aznavour, les Bécaud, tous ceux qu’il célèbre si gentiment dans Moi, j’aime le Music-hall, ne seraient pas ce qu’ils sont », tandis que d’autres renvoient carrément « faire leurs classes tous les Gilbert Bécaud et autres Léo Ferré ou Charles Aznavour, dont on reconnaît les qualités certaines, mais qui sont tellement, tellement loin derrière Charles Trenet[15] »…
Les voix de Danièle Heymann et de Claude Sarraute se distinguent de ce torrent de louanges. « Nos oreilles sont habituées à d’autres rythmes, nos cœurs battent plus vite, la passion a souvent remplacé la tendresse. C’est peut-être nous qui avons vieilli, et pas lui… Mélancolique triomphe, nostalgiques retrouvailles[16] » tranche la première. « On a beau aimer Trenet, lui vouer le culte dû aux pionniers, sa présence finit par lasser. Mieux eût valu le voir moins longtemps et dans de meilleures conditions, à la fin d’une bonne soirée de music-hall. (…) Le récital, où le meilleur alterne forcément avec le moins bon, constitue, à mon avis, un non-sens[17] », juge la seconde. Dix ans plus tard, à l’occasion de son grand retour à l’Olympia, Charles Trenet retournera l’opinion de ces deux critiques, qui se rangeront parmi ses plus ferventes supportrices[18] !
Quant à Cabu, qui débute à vingt-trois ans sa carrière de journaliste, il attend impatiemment les anciens succès de son idole, ses préférés : « Votre muse sans ride, c’est Mam’zelle Clio, les bonnes années : La Route enchantée, Le Soleil et la Lune. Vous voyez, vous échappez à nouveau à la pesanteur : La folle Complainte, Une Noix, En quittant une Ville. Là je vous reconnais, Charles Trenet. Vous êtes fidèle aux 78 tours de mon grenier. Fidèle à votre jeunesse[19] ».
Le succès du fou chantant à l’Étoile est tel, qu’il y est à nouveau engagé dès l’automne, du 4 octobre au 20 décembre ! Pratiquement identique à celui du printemps, le programme compte trois nouvelles chansons : Le pauvre Antoine, Au fil du temps perdu et Kangourou (sorties récemment sur Super 45 tours), qui remplacent Quand un Facteur s’envole, Sacré Farceur, et Obéis au Bey.
Le grand orchestre et les chœurs de Guy Luypaerts représentaient un corset trop rigide, qui empêchait le maître de modifier son programme au gré des réactions du public. Ainsi, l’accompagnement est désormais assuré par Freddy Lienhart « et ses rythmes » (un guitariste et un bassiste), puis par Paul de Margerie[20]. Charles Trenet a engagé ce dernier avec une consigne quelque peu angoissante : tenir le second piano en improvisant sur les arrangements joués par Freddy Lienhart au premier piano, tout en dirigeant les autres musiciens ! « Trenet paraît confiant, très confiant, s’inquiète le jeune prodige canadien à la veille de la première. Il n’a même pas voulu répéter plus de la moitié de son répertoire à notre unique répétition d’hier soir[21] » ! On peut entendre cette formation, parfaitement rodée, durant l’émission d’Europe n°1 « Musicorama », enregistrée lors du récital unique donné à l’Olympia le 27 décembre 1961 et reproduite dans l’excellente collection « Live in Paris » (FA5746).
Quant à la revue de presse d’octobre, elle reprend les thèmes du printemps : « Il chante depuis un quart de siècle, mais il a toujours vingt ans ; (…) L’œuvre et la vie de Charles Trenet sont ainsi : un défi à la grisaille et à la vieillesse » ; « Dans le domaine des variétés, Trenet est un auteur classique » ; « Sans lui (sans Mireille aussi) la Chanson d’aujourd’hui ne serait pas ce qu’elle est, lorsqu’elle est bonne[22] »…
Maintes fois cité dans cette Intégrale, Freddy Lienhart (1923-1979), accompagnateur aussi fidèle que discret de 1952 jusqu’à 1971, mérite un coup de projecteur.
Prisonnier pendant la Seconde Guerre puis pianiste dans des camps américains, il tient le piano dans l’orchestre de Jo Boyer lorsque Charles Trenet le rencontre en studio, lors des sessions de mars 1952 (voir FA089).
Puis, suite au départ d’Albert Lasry, Madame Breton le convoque à La Varenne. « On travaille tout l’après-midi, raconte-t-il à Élisabeth Duncker. À sept heures et demie, je lui dis [à Charles] : “Écoutez, ça fait une journée entière que je joue… Je rentre chez moi, maintenant. – Pas question !” Il m’emmène dîner au Fouquet’s et, entre les plats, on se met au piano et on répète. Car il devait chanter le soir même ! C’était au Moulin Rouge, pour un gala des concessionnaires Simca. J’étais dans le noir, je ne voyais rien ! Je me perdais dans mes brouillons ! Il a chanté quand même quatorze chansons. Et le lendemain, nous voilà partis en tournée, avec un récital[23] » ! Sans nommer Freddy Lienhart, Émile Hebey, l’impresario de Charles Trenet, rapporta que « ce pianiste-là séparait ses partitions avec des pages de Paris-Hollywood – le Lui ou le Playboy de l’époque. Alors, pendant que Charles [présentait ses chansons au public], lui regardait les dames nues, et il en perdait quelquefois la tête… Si bien que, parfois, il ne trouvait pas la bonne partition, et Charles devait le suivre sur n’importe quoi ! ». Au bout d’une douzaine d’années, il se serait plaint d’être le pianiste le moins payé de Paris : « C’est vrai peut-être, mais admettez, Émile, que c’est aussi le plus mauvais[24] », aurait lâché Charles Trenet ! Les critiques québécois, quant à eux, estimèrent dès 1953 que Freddy Lienhart était « sans contredit le meilleur accompagnateur qu’ait eu Trenet[25] ».
Après d’ultimes prestations en août 1971 à Colmar, souffrant d’arthrite, il abandonne son instrument et entre dans la Fonction publique.
Cette omniprésence sur la scène du théâtre de l’Étoile ne détourne pas Charles Trenet de l’industrie du disque. En plus du « live » cité plus haut, il confie seize chansons à la cire en 1961 et 1962[26].
Au printemps 1961, il retrouve André Popp (1924-2014), récemment consacré du Grand prix de l’Eurovision avec Tom Pillibi ; ensemble, ils avaient cosigné en 1947 la musique de Rêve d’Ajaccio (alias Rêve espagnol et Cadaquès, voir FA090), alors qu’il était son accompagnateur puis pianiste-répétiteur aux éditions Raoul Breton[27]. André Popp orchestre donc quatre chansons, en premier lieu Kangourou (dont l’histoire n’est pas sans rappeler celle du vagabond de Je chante) : chanson de scène par excellence, elle va demeurer au programme jusqu’aux ultimes récitals de Pleyel, en novembre 1999. Dans la version studio, elle est tronquée d’une strophe entière, pourtant bien présente sur la partition : « Kangourou, les premiers jours furent si doux… » ; elle obtient néanmoins le Prix Vincent Scotto de la Chanson poétique, en 1962. La P’tit’ Didi, évocation de figures familiales, aurait à ce point plu à Maurice Chevalier qu’il promit de l’intégrer à son répertoire… Charles Trenet la retira ainsi du sien, mais Momo sembla ne pas tenir parole ! La première mention d’Au Fil du temps perdu date de 1948 : aussitôt composée, durant sa détention à Ellis Island, Charles Trenet l’aurait gravée sur une machine enregistreuse, invité à une collation par le psychiatre qui venait de rendre son expertise[28] ! Le pauvre Antoine, enfin, est dédiée à son frère aîné Antoine Trenet (1909-1969) : pressenti pour reprendre l’étude paternelle, il ne décrocha jamais le diplôme de notaire ; Charles Trenet l’installa, avec son épouse Léone (évoquée dans la chanson), dans une exploitation agricole proche d’Aix-en-Provence où, s’adonnant à la peinture, Antoine se définissait comme « agriculteur-peintre impressionniste »… Le descriptif des difficultés d’un agriculteur, puis l’injonction finale au ministre font du Pauvre Antoine l’une des rares chansons engagées du fou chantant.
En 1962, Charles Trenet retrouve Christian Chevallier, croisé en studio fin 1959 le temps d’enregistrer le Super 45 tours « Rien ne peut changer ma joie » (voir FA093). Ensemble, ils mettent en boîte huit chansons supplémentaires, au cours des séances du 12 janvier puis des 3 et 10 octobre. Repéré dès 1954 par Jean-Paul Guiter, leur directeur artistique commun, Christian Chevallier (1930-2008) a déjà signé des arrangements pour des musiciens de jazz (Lionel Hampton, Chet Baker…), raflant en 1956 toutes les distinctions jusqu’au prix Stan Kenton ! Il est alors devenu arrangeur et chef d’orchestre pour les plus grands artistes de la Chanson, fondant le groupe vocal « Les Angels », présent sur nombre d’enregistrements.
Parmi les nouveautés, le romantisme nostalgique de Si loin de ton amour ne détrônera pas Que reste-t-il de nos amours ? ; Le grand Partage, trop méconnue, est à ranger dans la veine philosophique ; Jeunesse plumée, trente ans avant Nous on rêvait, constitue la première évocation de la Seconde Guerre…
L’horrible Tango mérite, à elle seule, un paragraphe ! Charles Trenet évoquait dès 1947 « le mauvais goût des tangos » dans un premier jet du Retour des Saisons. La première version de cet Horrible Tango, dite « version Gomina » (inédite sur CD), est enregistrée le 12 janvier 1962, puis disponible dès le 12 février. Or, elle comporte une injonction qui va défriser les dirigeants de la fameuse marque de cosmétiques capillaires, jusqu’à la menace d’un procès : « Remporte avec toi / Tes vieux chapeaux cloches / Et ta Gomina / Tango triste et moche » ! En mai, l’affaire, qui fait l’objet d’un entrefilet dans Paris-Match, semble se régler à l’amiable ; néanmoins le Super 45 tours ESRF 1346 est mis au pilon. Sur la même bande-orchestre, Charles Trenet enregistre de nouvelles paroles, entre fin mai et début juin, puisqu’il les interprète en play-back au cours de l’émission de télévision « Toute la chanson » du 4 juin. Cette deuxième version, dite « version cheveux gras », qui ne diffère que de quelques mots, apaise la situation : « Remporte avec toi / Tes vieux chapeaux cloches / Tes cheveux gras et plats / Tango triste et moche » ! Le 21 janvier 1963, le secrétariat de Jean-Paul Guiter informe Jean Séraphin que L’horrible Tango a bien été réenregistrée, mais que le disque n’a pas changé de numéro et sera vendu dans la même pochette. Or, ceux qui commandent chez leur disquaire cette nouvelle version, reçoivent malgré tout l’ancienne[29]… Soixante-deux ans plus tard, vos serviteurs ont dûment interrogé tous leurs amis collectionneurs : aucun d’eux ne possède cette « version cheveux gras » estampillée des mêmes numéros et contenue par la même pochette que la « version Gomina »… même version sur le 45 tours SCRF 519, matrice 7XCL7837 ! Néanmoins, la « version cheveux gras » (matrice 7XCL7637) apparaît enfin en face B du rare 45 tours promotionnel SCRF 564, édité dans une pochette due au dessinateur Dropy, à l’occasion de l’attribution du prix Vincent Scotto à la chanson Kangourou. Notons enfin que L’horrible Tango, qui décroche un prix à son tour, celui de la chanson humoristique, sera absente du coffret « Toutes mes Chansons » sorti en 1964.
Ensuite, tout comme Au Fil du temps perdu, Lundi au lit (Les Bruits de Paris) et Adieu mes beaux Rivages sont des compositions déjà anciennes, mais inédites sur disque. Lundi au lit, éditée en 1941 sous le titre Les Bruits de Paris, n’avait jamais été confiée à la cire, bien qu’il arrivât à son auteur de l’interpréter en public ou à la radio (voir FA090) ; dans cette version désormais officielle, on ne peut que regretter l’absence du merveilleux couplet, qui voyait notre poète « éteindre la Lune d’un coup de chapeau »… Quant à Adieu mes beaux Rivages, elle avait fait l’objet d’un premier enregistrement le 29 octobre 1953, avec accompagnement du trio d’harmonicas d’Albert Raisner (finalement refusé, voir FA089) ; lequel trio l’avait également gravée en version orchestrale sous le titre Adieu mon beau Rivage (Festival).
Enfin, on sait qu’à la demande du même Jean-Paul Guiter, Charles Trenet avait commencé dès 1959 à réenregistrer ses anciens succès, accompagné du fidèle Guy Luypaerts au pupitre (voir FA092 à FA094) ; avec Christian Chevallier, le voici qui ajoute Jardin du mois de mai et Annie-Anna à ce corpus de vingt-deux nouvelles versions, dont douze en stéréo.
Du côté des rééditions, notons que le 33 tours « Je re chante ! mes anciennes chansons en stéréo ! », publié fin 1960, est pressé début 1961 en mono, sous le titre « Chansons classiques toujours modernes[30] » – l’ensemble des admirateurs n’étant pas encore équipés pour écouter les disques de cette nouvelle génération. Enfin, début 1962, Pathé rend hommage à Charles et Johnny avec la réédition de quatre de leurs chansons, dans sa série « Les belles années du music-hall » (EA 585).
Nous poursuivons la publication de quelques prestations radiophoniques et télévisuelles de Charles Trenet, entamée dans les précédents volumes. La plupart de ces enregistrements sont dus à Jean Séraphin, propriétaire d’un magnétophone dès 1956 (voir FA094) : Élisabeth Duncker, qui avait dupliqué ses bandes magnétiques, les met à notre disposition une nouvelle fois. Grâces soient rendues à ces bienfaiteurs de l’œuvre de Charles Trenet, Max Schneider, Henri Chenut et Pascal Kebaili compris, sans lesquels ces émissions seraient perdues à tout jamais ! Christophe Hénault, du studio Art et Son, a fait tout son possible pour rendre audibles ces pépites qui n’avaient pas vocation à dépasser la sphère privée… On excusera la mauvaise qualité de certaines pistes, due à la captation initiale.
En 1961 et 1962, Charles Trenet reste un habitué de l’émission « Sérénade », diffusée sur Radio-Luxembourg chaque mercredi de 20h05 à 20h20 et parrainée par les parfums Bourjois (voir FA094). Accompagné par la petite formation que dirige Pierre Spiers, il interprète Les petits Regrets et Les Soldats (1961, émission avec Denise Benoît) ; Dis-moi quel est ton nom (1962, avec Katia Valère) ; Jeunesse plumée, Le grand Partage et Je twiste (1962, avec Corinne Marchand).
Par ailleurs, on trouvera avec Nuit d’hiver un extrait de « Discoparade », l’émission de Jean Fontaine enregistrée à l’Alhambra le 6 janvier 1960, puis diffusée un mois plus tard sur Paris-Inter. Charles Trenet y donne un tour de chant de sept chansons, accompagné par l’orchestre de Michel Legrand… qui avait pourtant juré de ne plus jamais travailler avec notre irascible poète (voir FA094) !
L’émission de radio « France Applauds » du 16 janvier 1962 constitue un véritable trésor. Cette bande magnétique fut remise à Élisabeth Duncker par son ami Pascal Kebaili, rencontré en novembre 1979 durant la tournée du fou chantant en Suisse : cet admirateur allait trouver la mort dans des circonstances dramatiques à l’âge de vingt-quatre ans, en 1984. Charles Trenet, présenté par Georges Ulmer dans la langue de Shakespeare, y interprète Au fil du Temps perdu, Le Piano de la plage et En ce Temps-là ; puis, mêlant versions françaises et versions anglaises, Retour à Paris et Que reste-t-il de nos amours ?. Pour cette dernière, il boycotte sciemment I Wish You Love, l’adaptation d’Albert Askew Beach devenue un standard Outre-Atlantique, pour lui préférer la traduction littérale qu’il avait lui-même troussée : How Much Remains Of All Our Loves ?, inédite à ce jour. Pour cette session radiophonique, Freddy Lienhart a laissé le clavier à Paul de Margerie, qui s’apprête à suivre le patron en tournée aux USA et au Québec ; « France Applauds » demeure certainement la seule archive de leur collaboration piano-voix.
D’autres pépites de ce volume 15 proviennent d’émissions télévisées. Le 25 décembre 1961, Charles Trenet interprète ses fameuses variations sur Au clair de la Lune le soir de Noël. Ensuite, le 20 août 1962, il se rend En Seine-et-Oise et plus précisément à Méré, où ses éditeurs Rachel et Raoul Breton ont acquis la villa « Le Colombier » ; c’est depuis leur parc qu’il chante sa chanson éponyme, malheureusement amputée d’un couplet, mais accompagnée du rire communicatif de son éditrice – déjà présent dans la version studio du Retour des saisons en 1947 (voir FA085) ! Enfin, c’est un Charles Trenet très en verve que l’on retrouve dans l’émission « Toute la chanson » du 8 octobre 1962. Il en compose le générique Simple et légère, inédit sur disque ; interprète Marie-Marie en français puis en anglais en l’honneur de Petula Clark – qu’il rajeunit pour l’occasion ! -, puis, enfin, L’Inquiet, qu’il ne gravera que dix ans plus tard, sur l’album « Joue-moi de l’électrophone ».
Impensable de clôturer ce volume sans intégrer deux curiosités, retrouvées parmi les bandes magnétiques d’Henri Chenut et de Max Schneider. Malheur aux pianistes qui se trouvaient sur leur chemin ! Nos acolytes les poursuivaient jusqu’à ce qu’ils acceptent de déchiffrer, devant leur micro, les partitions du maître restées sans interprète… C’est le cas de Tu reverras l’Île Maurice (This Is You), due à Carl Sigman pour les paroles et à Charles Trenet pour la musique[31], puis de Toi qui passais, collaboration qui marque les retrouvailles de Charles Trenet avec Johnny Hess, vingt-cinq ans après la séparation de leur duo[32].
Fidèles à la volonté de Daniel Nevers, nous continuons de présenter des chansons de Charles Trenet gravées par d’autres interprètes.
Les reprises vocales retenues pour la France, dans ce volume 15, sont exclusivement féminines !
En 1957, Colette Renard avait interrogé Charles Trenet : « Est-ce que vous avez déjà pensé aux autres interprètes en écrivant une chanson ? – J’ai fait comme certains tailleurs en Amérique, avait-il répondu. On vend des costumes à moitié faits, et on les termine sur la personne[33] ». Cinq ans plus tard, la voici qui interprète Le grand Partage, accompagnée par son mari, Raymond Legrand.
On doit une pincée de disques à la chanteuse et fantaisiste Janine Wolf, jadis aux côtés de Tino Rossi dans l’opérette Méditerranée au Châtelet. Parmi ses « Tangos terribles ! », on trouve un Horrible Tango (version « cheveux gras ») proche du sketch ; notons, sur le même Super 45 tours, la présence du Clair de lune à Maubeuge, composée en 1961 par Pierre Perrin, dans laquelle est évoquée « La Mer de Charles Trenet »…
La Valse à tout le monde, composée pour Fréhel en 1936 (voir FA082), figure parmi les derniers enregistrements de Lucienne Delyle (elle va décéder en avril 1962), accompagnée elle aussi par son mari, Aimé Barelli. Fin 1964, notre poète consignera sa propre version (« Chansons sans époque »).
Si Caterina Valente voulait cacher son admiration pour Charles Trenet, c’est raté ! Dès 1961, elle grave en anglais Boom (RCA) puis Why Do You Pass Me By ? (voir plus bas) ; l’année suivante, pour couronner son jubilé d’argent fêté à Stuttgart, elle enregistre en français douze chansons supplémentaires, réunies dans le 33 tours « Caterina Valente chante Charles Trenet » (London). Parmi ses reprises pleines de malice et d’inventivité, valorisées par les arrangements d’Étienne Verschueren, nous avons choisi Vous oubliez votre Cheval.
Au tout début des années 1960, après le décès de Raoul Breton, Charles Trenet confie ses nouvelles chansons aux éditions Chappell ; le directeur, Georges Roquière, défend particulièrement Les Voix du ciel, dont il pressent la même « percée internationale[34] » que celle de La Mer… Pour représenter ces célestes Voix, celle de Danielle Darrieux pour La Voix de son Maître (que de voix !), trop injustement oubliée en tant que chanteuse, nous a semblé incontournable ; elle retrouve ici son complice Jo Moutet. Notons que pour son ultime prestation chantée au cinéma en 2006, dans le film Nouvelle Chance d’Anne Fontaine, c’est une chanson de Charles Trenet qu’elle choisira : La folle Complainte, dans une émouvante version piano-bar avec boa !
Enfin, Claude Chevalier (1931-1987) offre cette reprise orchestrale des Trois Roses… en tango !, dans son album « Fleurs De Musette » où l’on trouve également Fleur bleue. Connu pour ses nombreux disques de reprises (Ducretet-Thomson et Ricordi), ce surdoué de l’accordéon va créer en 1970 l’Accordéon Club du Berry. Puis, lassé du « musette », c’est avec son Quatuor Chevalier, dès 1973, que s’épanouira sa passion pour la musique classique, accompagnée d’une véritable réflexion sur son instrument : en 1979, avec le facteur Piermaria, il mettra au point quatre « accordéons expressifs », sans clavier gauche.
Au-delà de nos frontières, I Wish You Love et Beyond The Sea, adaptations de Que reste-t-il de nos amours ? puis de La Mer, sont officiellement devenues des standards en ce début des années 1960… au point de déferler dans bien des pots-pourris et autres compilations, vocaux ou instrumentaux, publiés dans le monde entier.
Outre-Atlantique, deux versions de I Wish You Love s’imposent d’elles-mêmes.
Dean Martin l’inclut fin 1961 dans « Cha Cha De Amor », son dernier album enregistré pour Capitol avant de rejoindre Reprise, le label de son comparse Frank Sinatra ; hélas, il ampute la chanson de son couplet, à l’instar de Nancy Wilson, l’année précédente (voir FA094)… Au pupitre, on retrouve Nelson Riddle qui dirigeait déjà l’orchestre derrière Keely Smith en 1956 (voir FA093), et qui signera une version 100% orchestrale en 1964 (Reprise).
Duke Ellington l’intègre en 1962 dans son hommage à la Ville Lumière, « Midnight In Paris ». Or, certains critiques jugent que cet album « ne montre pas The Duke sous son meilleur jour. Mais la faute réside dans le matériel, pas dans la musique » ; ils lui préfèrent amplement les sessions contemporaines avec John Coltrane, estimant leur alliance « étonnamment efficace (Impulse!)[35] ».
Retour en Europe, avec cette interprétation de La Mer par René Glaneau, sur un disque inconnu même du regretté Henri Chenut… et acquis par vos serviteurs en Lettonie, après une longue traque sur la Toile ! Né Roman S´roda en France (1928-1997), il s’installe en Pologne avec ses parents en 1947. Auteur-compositeur, pianiste dans l’orchestre de son frère Józef, il poursuit sa carrière en tant que chanteur, notamment avec Błe˛kitny Jazz (Blue Jazz), l’orchestre de jazz d’État sous la direction de Ryszarda Damrosza (également au pupitre pour cet enregistrement de La Mer). René Glaneau grave ses premiers disques dès 1955 pour Polskie Nagrania, le label d’État : pendant la République populaire, il devient le défenseur de la Chanson française en Pologne et dans les pays de l’Est. Son album « Wspomnienia Z Paryz˙a » (« Souvenirs de Paris ») reprend plusieurs succès dont La Mer, dans la langue de Molière.
Autre standard popularisé dès 1936 grâce à Jean Sablon, Vous qui passez sans me voir avait été immédiatement adaptée outre-Manche par Desmond Carter en Why Do You Pass Me By ? ; après-guerre, suite au succès du « french troubadour » chez l’oncle Sam, pas question de se satisfaire des « english words » ! Jack Lawrence, déjà connu pour son adaptation de La Mer en Beyond The Sea, en donna son « american version » en 1947 : Passing By… En 1962, Caterina Valente, qui chante dans onze langues, grave ainsi les « english words » sous la baguette de Stanley Black – lequel avait déjà enregistré, dans son album « Place Pigalle », des reprises orchestrales de L’Âme des poètes, La Mer, Boum et Vous qui passez sans me voir (DECCA, 1958)…
Bref, en cette fin d’année 1962, Charles Trenet reste une référence absolue dans la Chanson, en France et dans le Monde entier. Après une tournée aux États-Unis et au Québec, il rentre d’URSS où le Ministère des Affaires Étrangères l’a envoyé officiellement dans le cadre des échanges culturels, puis reste 
 l’une des vedettes françaises les mieux payées (il touche environ 8 000 Francs par récital ou par gala, et 1 500 Francs pour une prestation télévisée comme « Toute la chanson » du 8 octobre 1962[36]).
Néanmoins, des millions de « copains » le considèrent comme un « vieux pot-au-feu[37] » au même titre qu’Yves Montand, Aznavour, Brassens puis Bécaud… Devant le jeune public d’« Âge tendre et Tête de bois », affublé d’un blouson teddy, Charles Trenet déclare préférer cent fois le twist au tango, car « le twist est une danse de jeunes, et le tango est une danse de vieux[38] »… Ce qui ne l’empêche pas, devant « son » public, de se moquer des nouvelles danses, notamment lorsqu’il transforme Je chante en Je twiste !
Sa croisade contre la mode ne fait que commencer. Trente ans plus tard, il déclarera qu’elle est « un peu liée à la sexualité, comme la haute-couture. La mode vestimentaire, c’est une expression de la sexualité des gens. La mode, c’est une façon de changer de position dans l’amour[39] » !
Enfin, notons que la poursuite de l’Intégrale Charles Trenet va connaître une pause pendant quelques années. En ce qui concerne les droits producteurs, la durée de protection est passée de cinquante à soixante-quinze ans : ainsi, la date limite du domaine public se trouve fixée au 31 décembre 1962, jusqu’en 2037… Rendez-vous est pris pour cette date, ce qui ne nous empêchera pas de vous livrer quelques surprises d’ici-là !
Pascal Halbeher et Vincent Lisita
© 2025 Frémeaux & Associés
REMERCIEMENTS
Georges El Assidi, Véronique Cabut, Henri Chenut †, Pascal Kebaili †, Max Schneider †, Jean Séraphin †, Serge Elhaïk, Sabrina Marère, Jean-François Pitet, Lukas Rys.
Une mention spéciale pour la générosité, la patience et la disponibilité d’Élisabeth Duncker et de Christophe Hénault.
[1]. Europe n°1, Le Roman des vedettes, juin 1961.
[2]. Antenne 2, Apostrophes, 26/12/1986.
[3]. Du moins, c’est ce que l’on peut lire dans les journaux… ce qui n’est pas tout à fait exact puisqu’il a chanté à Paris lors de soirées ponctuelles, parfois retransmises sur les ondes, notamment au cabaret des Ambassadeurs, au Palais de la Mutualité, à la Maison de l’ORTF, à l’Alhambra-Maurice Chevalier, puis au Palais de Chaillot…
[4]. Jacques Canetti détaille les arcanes d’un programme de music-hall, dans une interview publiée par Daniel Nevers (voir FA089).
[5]. RTL, Grand format n°300, 1992.
[6]. Les Lettres françaises des 30/10, 11/12 et 18/12/1947.
[7]. Cinémonde, 22/09/1951.
[8]. Journal musical français, avril 1961 ; Paris-Presse du 21/03/1961 ; La Discographie française, 01/03/1961 ; Point de vue Images du Monde du 31/03/1961 ; Journal musical français, avril 1961.
[9]. Y a d’la joie !, Le Journal des Amis de Charles Trenet, avril 1961.
[10]. Le magazine Sonorama publiait des enregistrements sonores sur disques souples (ou « Flexi disc »), en regard de ses articles.
[11]. Europe n°1, Le Roman des vedettes, juin 1961.
[12]. Y a d’la joie !, Le Journal des Amis de Charles Trenet, mars 1961.
[13]. Journal musical français, avril 1961 ; France Soir, 10/03/1961 ; Vie populaire, 15-30/04/1961 ; Le Monde, 11/03/1961.
[14]. Vie populaire, 15-30/04/1961 ; Le Figaro, 10/03/1961 ; Vie populaire, 15-30/04/1961.
[15]. Journal musical français, avril 1961 ; Centre-Presse, 21/03/1961.
[16]. L’Express, 09/03/1961.
[17]. Le Monde, 11/03/1961.
[18]. Voir L’Express, 17/05/1971 et Le Monde, 09/05/1971.
[19]. Baladin de Paris, prob. avril-mai 1961.
[20]. Paul de Margerie (1931-1968), est un compositeur, pianiste et chef d’orchestre canadien. Collaborateur de Gilles Vigneault dès l’âge de vingt-quatre ans puis vedette du petit-écran, il orchestre de nombreux enregistrements pour la maison de disque Select, qui édite « Calendar date », l’album de son septet, en 1959.
[21]. Photo-journal, 21/10/1961.
[22]. Chez Nous, 21-27/12/1961 ; Paris Jour, 03/10/1961 ; Les Lettres françaises, 12/10/1961.
[23]. Conversation d’Élisabeth Duncker avec Freddy Lienhart, Scheveningen, 15/08/1961.
[24]. R. Cannavo, Monsieur Trenet, Paris, Lieu commun, 1993, p. 394-395.
[25]. Le Devoir, 05/12/1953.
[26]. On retrouvera quatre d’entre elles, enregistrées en janvier et février 1961 avec l’orchestre de Guy Luypaerts, dans le volume 14 de cette intégrale.
[27]. Dans son album « Elsa Popping et sa musique sidérante », André Popp avait habillé La Java du Diable et La Polka du roi d’arrangements avant-gardistes (voir FA092).
[28]. Samedi-Soir, 10/07/1948.
[29]. Y a d’la joie !, Le Journal des Amis de Charles Trenet, janvier-février 1963.
[30]. Notons que ce 33 tours connaît une diffusion mondiale sous le titre « Trenet Of France » sous les bannières de Columbia (Grande-Bretagne, Allemagne), de Capitol Records (États-Unis, Canada), de World Record Club (Australie, Nouvelle-Zélande, puis de Nippon Columbia, sous le titre « Charles Trenet » (Japon).
[31]. Il s’agit de leur seconde collaboration après We Must’nt Part (Rien ne pourra nous séparer), 1958.
[32]. Les paroles peuvent être consultées dans l’ouvrage de Jean-Paul Liégeois, Y a d’la joie : intégrale des chansons - Charles Trenet, Paris, Raoul Breton - Cherche midi, 2013, p. 725.
[33]. Music-hall, janvier 1957.
[34]. Billboard, 06/02/1961. La seule année 1961 compte, du côté des orchestres, les interprétations de Mario Bua (Polydor), de Robert Rapetti (Decca), d’Emil Stern (Barclay), de Maurice Vittenet (Decca)… puis, du côté des chanteurs, celles des Djinns (voir FA094), de Jean Vallin (Bel Air), des Barclay (Barclay), de Marc Nicolas (Actualité), de Mathé Altéry (Pathé), d’André Bertin (Decca), de Katia Valère (Decca), ainsi que la version espagnole Las Voces del cielo de Maria Amelia Canossa (Philips) !
[35]. Negro Digest, juillet 1963.
[36]. Selon France Soir du 08/02/1963, puis le contrat pour cette prestation. Pour comparaison, le salaire annuel d’un cadre supérieur est alors d’environ 30 000 Francs.
[37]. Paris-Match, 05/01/1963.
[38]. RTF, « Âge tendre tête de bois », 28/04/1962.
[39]. Sud Radio, 21/03/1991.
DISQUE / DISC 1
Paroles & musique par Charles Trenet, sauf indication contraire / 
 Words & music by Charles Trenet, except otherwise stated
JULIETTE GRÉCO ET CHARLES TRENET
avril 1961
-  PRÉSENTATION DES SPECTACLES DE CHARLES TRENET 
 ET D’ÉDITH PIAF À PARIS (Sonorama n°29, SAIP-Vega / EP n°2) 0’43
CHARLES TRENET - Récital 1961 - Théâtre de l’Étoile - 
 orch. dir. Guy LUYPAERTS, chœurs dir. Raymond SAINT-PAUL
03/03/1961
- POT POURRI : QU’EST DEVENUE LA MADELON ? - RIEN NE PEUT CHANGER MA JOIE
(mx. XLX 910 / LP Columbia 33 FSX 139) 2’07
- DIS-MOI, QUEL EST TON NOM ? (mx. XLX 910 / LP Columbia 33 FSX 139) 2’58
- BONSOIR JOLIE MADAME (mx. XLX 910 / LP Columbia 33 FSX 139) 3’47
(C. Trenet - C. Trenet & L. Chauliac)
- LE PIANO DE LA PLAGE (mx. XLX 910 / LP Columbia 33 FSX 139) 3’10
- LA FOLLE COMPLAINTE (mx. XLX 910 / LP Columbia 33 FSX 139) 4’33
- DANS LES PHARMACIES (mx. XLX 910 / LP Columbia 33 FSX 139) 2’09
- BOUM (mx. XLX 910 / LP Columbia 33 FSX 139) 2’00
- RIEN NE PEUT CHANGER MA JOIE (mx. XLX 910 / LP Columbia 33 FSX 139) 2’19
- ORPHÉE (mx. XLX 911 / LP Columbia 33 FSX 139) 2’51
- LA JAVA DU DIABLE (mx. XLX 911 / LP Columbia 33 FSX 139) 3’15
- LES VOIX DU CIEL (mx. XLX 911 / LP Columbia 33 FSX 139) 2’58
- LE JARDIN EXTRAORDINAIRE (mx. XLX 911 / LP Columbia 33 FSX 139) 4’07
- QU’EST DEVENUE LA MADELON ? (mx. XLX 911 / LP Columbia 33 FSX 139) 4’05
- LA MER (mx. XLX 911 / LP Columbia 33 FSX 139) 4’06
(C. Trenet - C. Trenet & A. Lasry)
- Y A D’LA JOIE ! (mx. XLX 911 / LP Columbia 33 FSX 139) 2’17
(C. Trenet & R. Breton - C. Trenet & M. Emer)
CLAUDE CHEVALIER et son musette - Fleurs de musette
1961
- LES TROIS ROSES (mx. 30 015 B / LP Ricordi 30 P 015) 2’40
(A. Bausil - C. Trenet)
CHARLES TRENET - orch. dir. Michel LEGRAND
06/02/1960, Paris-Inter, émission radio «Discoparade»
- NUIT D’HIVER (bande magnétique [BM], enr. J. Séraphin, coll. É. Duncker) 3’10
CHARLES TRENET - orch. dir. Pierre SPIERS
15/03/1961, Radio-Luxembourg, émission radio «Sérénade» avec Denise Benoît
- LES PETITS REGRETS (BM, enr. J. Séraphin, coll. É. Duncker) 1’05
- LES SOLDATS (BM, enr. J. Séraphin, coll. É. Duncker) 2’52
DANIELLE DARRIEUX - Printemps de Paris - orch. dir. Jo MOUTET
1961
- LES VOIX DU CIEL (mx. OXLA 541 / LP Pathé Marconi FDLP 1102) 2’23
CHARLES TRENET - orch. dir. André POPP
21/06/1961* et 26/05/1961
- KANGOUROU* (mx. 7TCL1539 / EP Columbia ESRF 1324) 3’02
- LA P’TIT’ DIDI (mx. 7TCL1539 / EP Columbia ESRF 1324) 3’07
- AU FIL DU TEMPS PERDU (mx. 7TCL1540 / EP Columbia ESRF 1324) 2’59
- LE PAUVRE ANTOINE (mx. 7TCL1540 / EP Columbia ESRF 1324) 2’14
PIANISTE NON IDENTIFIÉ
1961
-  TU REVERRAS L’ÎLE MAURICE 
 (THIS IS YOU) (BM, enr. Max Schneider, coll. Henri Chenut) 1’18
(C. Sigman - C. Trenet)
- TOI QUI PASSAIS (BM, enr. Max Schneider, coll. Henri Chenut) 2’17
(C. Trenet - J. Hess)
RENÉ GLANEAU - Wspomnienia Z Paryz˙a - orch. dir. Ryszarda DAMROSZA
1960
- LA MER (mx. G.R. Nr. 3 W-670 / LP Polskie Nagrania Pronit L 0319) 4’15
(C. Trenet - C. Trenet & A. Lasry)
DISQUE / DISC 2
Paroles & musique par Charles Trenet, sauf indication contraire / 
 Words & music by Charles Trenet, except otherwise stated
CHARLES TRENET
Juin 1961, Europe n°1, émission radio «Le Roman des vedettes»
- LA CHANSON EST UN ART MINEUR (BM, enr. J. Séraphin, coll. É. Duncker) 1’53
CHARLES TRENET - acc. piano Freddy LIENHART
02/10/1961, RTF, émission télévision «Les Optimistes du lundi»
- MA PHILOSOPHIE (BM, enr. J. Séraphin, coll. É. Duncker) 1’52
- KANGOUROU (BM, enr. J. Séraphin, coll. É. Duncker) 3’20
CHARLES TRENET - acc. piano Freddy LIENHART
25/12/1961, RTF, émission télévision «Noël»
- AU CLAIR DE LA LUNE (BM, enr. J. Séraphin, coll. É. Duncker) 2’52
(C. Trenet - J.-B. Lully)
DEAN MARTIN - Cha Cha De Amor - orch. dir. Nelson RIDDLE
19/12/1961
- I WISH YOU LOVE (mx. T1-1702 / LP Capitol Records T-1702) 2’23
(A. Beach - C. Trenet)
LUCIENNE DELYLE - C’était le bon temps - orch. dir. Aimé BARELLI
1962
- LA VALSE À TOUT LE MONDE (mx. 7EBLY4961 / EP Barclay 70 306) 1’38
(C. Trenet - C. Trenet & C. Jardin)
CHARLES TRENET - orch. dir. Christian CHEVALLIER
12/01/1962
-  L’HORRIBLE TANGO 
 (VERSION GOMINA) (mx. 7TCL1611 / EP Columbia ESRF 1346) 2’21
- JARDIN DU MOIS DE MAI (mx. 7TCL1611 / EP Columbia ESRF 1346) 2’22
- SI LOIN DE TON AMOUR (mx. 7TCL1612 / EP Columbia ESRF 1346) 4’10
-  LUNDI AU LIT 
 (LES BRUITS DE PARIS) (mx. 7TCL1612 / EP Columbia ESRF 1346) 1’53
(C. Trenet - C. Trenet & L. Chauliac)
DUKE ELLINGTON - Midnight In Paris - orch. dir. Duke ELLINGTON
26/06/1962
- I WISH YOU LOVE (mx. CL 1907 / LP CBS – BPG 62120) 3’52
(A. Beach - C. Trenet)
JANINE WOLF - Les tangos terribles ! - orch. dir. Didier BOLAND
1962
- L’HORRIBLE TANGO (mx. PBM29B / EP PBM EP 38) 2’29
CHARLES TRENET - acc. piano Paul DE MARGERIE, prés. Georges ULMER
16/01/1962, RTF, émission radio «France Applauds»
- AU FIL DU TEMPS PERDU (BM, enr. P. Kebaili, coll. É. Duncker) 2’43
- RETOUR À PARIS / HELLO PARIS (BM, enr. P. Kebaili, coll. É. Duncker) 2’38
(C. Trenet & J. Jones - C. Trenet & A. Lasry)
- QUE RESTE-T-IL DE NOS AMOURS ? / HOW MUCH REMAINS OF ALL OUR LOVES ?
(BM, enr. P. Kebaili, coll. É. Duncker) 3’50
- LE PIANO DE LA PLAGE (BM, enr. P. Kebaili, coll. É. Duncker) 2’42
- EN CE TEMPS-LÀ (BM, enr. P. Kebaili, coll. É. Duncker) 2’38
CHARLES TRENET - orch. dir. Pierre SPIERS
28/03/1962, Radio-Luxembourg, émission radio «Sérénade» avec Katia Valère
- DIS-MOI, QUEL EST TON NOM ? (BM, enr. J. Séraphin, coll. É. Duncker) 2’07
CHARLES TRENET - orch. dir. inconnu
20/08/1962, RTF, émission télévision non identifiée
- EN SEINE-ET-OISE (BM, enr. Max Schneider, coll. Henri Chenut) 1’42
CATERINA VALENTE - orch. dir. Étienne VERSCHUEREN
1962
- VOUS OUBLIEZ VOTRE CHEVAL (mx. Fo 45/8930 / SP Decca 9.23.268) 3’16
(C. Trenet - C. Trenet & Arcady)
CATERINA VALENTE - Great Continental Hits - orch. dir. Stanley BLACK
1962
- WHY DO YOU PASS ME BY ? (mx. LPD.09222 / LP Decca LK.4508) 3’09
(D. Carter - J. Hess & P. Misraki)
CHARLES TRENET - Chansons à la une - orch. dir. Christian CHEVALLIER et * Les Angels
03 et 10/10/1962
- LE GRAND PARTAGE (mx. 7TCL1708 / EP Columbia ESRF 1360) 2’55
- JEUNESSE PLUMÉE (mx. 7TCL1708 / EP Columbia ESRF 1360) 2’25
- ADIEU MES BEAUX RIVAGES (mx. 7TCL1709 / EP Columbia ESRF 1360) 2’15
- ANNIE-ANNA* (mx. 7TCL1708 / EP Columbia ESRF 1360) 3’03
(C. Trenet - C. Trenet & M. Emer)
COLETTE RENARD - orch. dir. Raymond LEGRAND
1962
- LE GRAND PARTAGE (mx. N45V 9680 / SP Vogue V45 1066) 2’13
CHARLES TRENET - orch. dir. inconnu
08/10/1962, RTF, émission télévision «Toute la chanson»
- SIMPLE ET LÉGÈRE (BM, enr. J. Séraphin, coll. É. Duncker) 1’07
- MARIE MARIE (BM, enr. J. Séraphin, coll. É. Duncker) 3’29
(C. Trenet - L. Chauliac)
- L’INQUIET (BM, enr. J. Séraphin, coll. É. Duncker) 1’18
CHARLES TRENET - orch. dir. Pierre SPIERS
19/12/1962, Radio-Luxembourg, émission radio «Sérénade» avec Corinne Marchand
- JEUNESSE PLUMÉE (BM, enr. J. Séraphin, coll. É. Duncker) 1’46
- LE GRAND PARTAGE (BM, enr. J. Séraphin, coll. É. Duncker) 1’27
- JE TWISTE (BM, enr. J. Séraphin, coll. É. Duncker) 1’07
(C. Trenet - C. Trenet & P. Misraki)
 
                                 
                                 
                                 
                                 
     
                         
                        
 
                 
                