« Ça plane au firmament » par Franck MALLET

« Didier Lockwood en plongée jazz-rock pour son dernier opus, Apesantar, qui s’ouvre sur Yellosphories, majestueuse introduction d’esprit post-Weather Report, ourlée d’un swing élégant à la Jon Hassell : décidément les sortilèges de In a Silent Way ne sont pas près de s’éteindre… Le violoniste attend un peu, puis se lance dans un solo explosif, largement électrifié du plus bel effet avec Tambura, rejoint par la batterie furieuse d’André Charlier. Ça plane au firmament avec Incertitude, sur les cordes glacées de son instrument, pour rapper un brin sur Turbulion. Ailleurs, les sources vocales sont masquées : indiennes, dans Py 538 ou orientales dans Shantideva ? Qu’importe, nulle pause dans cette succession de morceaux qui se bousculent et se transforment en un long périple où l’instrument résonne avec gravité (In Process) ou swingue gaillardement – Snotnot. Avec Moon Fever Lockwood s’affiche en « Petit-Fils » spirituel de Grappelli, toujours capable de reprendre le flambeau d’un violon naturellement ensoleillé. Si McLaughlin n’était pas loin dans l’emportement givré de Tambura, il revient en force dans Phantom of the hip hop et rat, après un détour par la nébuleuse Chant de Cinabre, avec la voix synthétisée de Patricia Petibon – à notre goût trop vite expédiée. On réclame donc une suite ! »
Par Franck MALLET - SITE FRANCK MALLET.COM