« Aussi surprenant qu’enthousiasmant » par Jazz Magazine

Après plus de quarante ans d’une carrière déjà bien remplie, on pourrait s’attendre à ce que Didier Lockwwod se laisse tranquillement glisser en pente douce, en vivant sur ses acquis et sa notoriété. Il n’en est rien, comme le prouve avec brio ce nouvel album, aussi surprenant qu’enthousiasmant. Non content d’avoir abordé pratiquement tous les styles et dérivés du jazz depuis ses débuts, le violoniste s’est en effet attelé à un projet original et assez audacieux avec « Apesentar ». entouré de ses vieux amis et complices Sourisse et Charlier, Lockwood s’est adjoint les services de Philippe Balatier, le « beatmaker » de NoJazz, pour enregistrer, « en une prise directe », comme il est précisé sur la pochette, un ovni musical en forme de suite s’écoulant d’un seul tenant. Largement improvisés, les seize tableaux sonores de cette création collective alternent les climats, allant du planant à l’électro en passant par la fusion, le hip hop et même le swing, le tout relevé de parfums indiens et orientaux, à grand renfort d’éléments électroniques. Si la succession d’ambiances peut déstabiliser de prime abord sur le papier, l’ensemble dégage un sentiment de cohérence au fil d’un voyage onirique traversé de fulgurances électrisantes – qui rappellent par moments le mythique album « Fusion » réalisé avec Christian Vander, Jannick Top, et Benoît Widemann. En grande forme, Lockwood s’offre de magnifiques envolées, lyriques et expressives, parfaitement soutenu par ses compagnons aux interventions inspirées. Un album détonnant et vivant, bourré d’excellentes surprises !
Par Félix MARCIANO – JAZZ MAGAZINE