FRAGSON HARRY

FRAGSON, Harry (Léon Philippe Victor Pot, 1869-1913) auteur, interprète

Né à Londres d’un père Anversois, il commence à chanter en Angleterre, y compris en français, langue qu’il ne parle pas. Arrivé à Paris en 1889, il est d’abord accompagnateur de chanteurs puis débute au cabaret de la Butte (futur Quat’-z-Arts) en 1891. Il passe ensuite à la Cigale. C’est le début d’une brillante carrière qui l’amène sur les planches du Concert de l’Horloge avec Paulus, du Concert-Parisien, de l’Européen, de l’Alcazar d’Été et du Parisiana dont il fait l’ouverture de la saison, en 1904, avec un certain Chevalier. Fragson, qui s’accompagne lui-même au piano, écrit et interprète des chansons de genres très différents ; des chansonnettes comiques (L’Amour boiteux, À la Martinique, Si tu veux, Marguerite, La Petite dame du métro), des chansons sentimentales (Reviens !, Je connais une blonde, Le Long du Missouri, Amours fragiles, Ah ! ce qu’on s’aimait) et des refrains patriotiques (En avant les p’tits gars) que le public de la Scala reprend en chœur. En 1910, il est à l’Alhambra. Chantant et enregistrant en anglais, il fait également carrière de l’autre côté de la Manche, en particulier à Londres, tandis qu’en France sa popularité se situe au niveau de celles des plus grands. On le voit aux Folies-Bergère où il reste quatre ans, au Moulin Rouge mais sa carrière est brisée net par son père chez qui il vivait après une séparation, et qui, dans un accès de folie sénile, le tue d’un coup de revolver.         

Aussi populaire que Mayol, Dranem ou Polin et bon pianiste, il s’en distingue en injectant, grâce aux rythmes du ragtime qu’il a ramenés de Londres et un accent anglais à la mode, un sang neuf à la chanson française.
Jean Buzelin
© FRÉMEAUX & ASSOCIÉS BIOGRAPHIE (BIO HARRY FRAGSON)