LE PETIT POUCET - LE CHAT BOTTE - LA BELLE AU BOIS DORMANT - LE PETIT CHAPERON ROUGE
LE PETIT POUCET - LE CHAT BOTTE - LA BELLE AU BOIS DORMANT - LE PETIT CHAPERON ROUGE
Ref.: FA819

CONTES DE CHARLES PERRAULT INTERPRETES PAR CATHERINE FROT ET JACQUES GAMBLIN

CATHERINE FROT & JACQUES GAMBLIN

Ref.: FA819

Artistic Direction : OLIVIER COHEN

Label : Frémeaux & Associés

Total duration of the pack : 1 hours 5 minutes

Nbre. CD : 1

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Presentation

CONTES DE CHARLES PERRAULT INTERPRETES PAR CATHERINE FROT ET JACQUES GAMBLIN



The famous actors Catherine Frot and Jacques Gamblin read a selection of five tales by Charles PERRAULT backed by music composed by Marin Marais. The texts selected in this album are Perrault’s original versions – and not adaptations as we often find. Features “Le Petit Poucet”, “Le Chat botté”, “La Belle au bois dormant”, “Le petit chaperon rouge”, “Les souhaits ridicules”. Recommended for children as from the age of 7 / 8 – in French.



Press
Tracklist
  • Piste
    Title
    Main artist
    Autor
    Duration
    Registered in
  • 1
    Le petit poucet (1ère partie)
    Jacques Gamblin
    CHARLES PERRAULT
    00:06:44
    2002
  • 2
    Le petit poucet (2ème partie)
    Jacques Gamblin
    CHARLES PERRAULT
    00:02:17
    2002
  • 3
    Le petit poucet (3ème partie)
    Jacques Gamblin
    CHARLES PERRAULT
    00:06:16
    2002
  • 4
    Le petit poucet (4ème partie)
    Jacques Gamblin
    CHARLES PERRAULT
    00:04:03
    2002
  • 5
    Le petit poucet (5ème partie)
    Jacques Gamblin
    CHARLES PERRAULT
    00:02:53
    2002
  • 6
    Le chat botté (1ère partie)
    Jacques Gamblin
    CHARLES PERRAULT
    00:05:47
    2002
  • 7
    Le chat botté (2ème partie)
    Jacques Gamblin
    CHARLES PERRAULT
    00:04:07
    2002
  • 8
    La belle au bois dormant (1ère partie)
    Catherine Frot
    CHARLES PERRAULT
    00:05:13
    2002
  • 9
    La belle au bois dormant (2ème partie)
    Catherine Frot
    CHARLES PERRAULT
    00:06:30
    2002
  • 10
    La belle au bois dormant (3ème partie)
    Catherine Frot
    CHARLES PERRAULT
    00:06:10
    2002
  • 11
    La belle au bois dormant (4ème partie)
    Catherine Frot
    CHARLES PERRAULT
    00:02:36
    2002
  • 12
    le Petit Chaperon rouge
    Jacques Gamblin
    CHARLES PERRAULT
    00:05:05
    2002
  • 13
    Les souhaits ridicules (1ère partie)
    Catherine Frot
    CHARLES PERRAULT
    00:03:51
    2002
  • 14
    Les souhaits ridicules (2ème partie)
    Catherine Frot
    CHARLES PERRAULT
    00:04:23
    2002
Booklet

Contes de Charles Perrault

Contes de Charles Perrault
Le Petit Poucet
Le Chat Botté
La Belle au Bois Dormant
Le Petit Chaperon Rouge
Les Souhaits Ridicules 
Contés par Catherine FROT et Jacques GAMBLIN 

Contes de Charles Perrault
1. Le Petit Poucet 6’44
2. Suite “Et ils ne purent parler de ça si secrètement...” 2’17
3. Suite “Le petit Poucet lui dit qu’ils étaient de pauvres enfants...” 6’16
4. Suite “Fort content de cette expédition...” 4’03
5. Suite “Il y a bien des gens qui ne demeurent pas d’accord...” 2’53
6. Le Chat Botté 5’47
7. Suite “Le maître chat arriva enfin...” 4’07
8. La Belle au Bois Dormant 5’13
9. Suite “Le Roi ordonna qu’on la laissa dormir...” 6’29 
10. Suite “Cependant tout le palais s’était réveillé avec la princesse...” 6’09
11. Suite “Un soir qu’elle rôdait à son habitude dans les cours...” 2’36
12. Le Petit Chaperon Rouge 5’05
13. Les Souhaits Ridicules 3’51
14. Suite “A peine achevait-il de prononcer ces mots...” 4’25 


Musique de Marin Marais (1656-1728)
Florence Bolton : Viole de Gambe
Benjamin Perrot : Théorbe  

Marin Marais
Paris, 31 mai 1656 - Paris, 15 août 1728. Elève du violoniste Sainte-Colombe et de Lully, Marin Marais compte parmi les musiciens de la Cour à partir de 1676, puis accède en 1679 à la fonction d’ordinaire de la chambre du Roy pour la viole, qu’il assumera jusqu’en 1725. Il sera souvent appelé à diriger l’orchestre de l’Opéra, et après la disparition de Lully, composera 4 opéras pour l’Académie Royale de Musique. Le plus célèbre est Alcyone (1706), sur un livret de Houdar de la Motte, qui voit pour la première fois intervenir les contrebasses dans l’orchestre de l’opéra (fameuse scène La Tempête). Les opéras de Marais suivent le style français, avec des récitatifs “lullistes” et des airs ornementés empruntés au genre de la cantate française. Cependant, Marin Marais est avant tout le compositeur – et instrumentiste virtuose – d’innombrables pièces pour viole, à l’harmonie raffinée, fort goûtées du roi et de la Cour. Ses Pièces en trio pour les flûtes, violons et dessus de viole (1692) constituent par ailleurs la première œuvre de ce genre en France.
© Ministère des affaires étrangères 

Florence Bolton
Après un premier prix de viole de gambe du conservatoire de Saint-Cloud (classe de Sylvia Abramovicz), elle entre au CNSM de Lyon où elle étudie auprès de Marianne Muller. Elle y obtient un premier prix en 2001. En tant que soliste et continuiste, elle se produit dans le cadre de divers festivals en France et à l’étranger (Festival d’Art Sacré de Lourdes, York Early Music Festival, Festival de Musique Ancienne d’Innsbruck, Festival International de Julitta – Suède –, Festival de Mùsica Antigua de Rio de Janeiro...) avec des ensembles tels que La Compagnie Baroque (Michel Verschaeve), l’Ensemble Vocal de Nantes (Paul Colléaux), Akademia (Françoise Lasserre), l’Ensemble Clément Janequin (Dominique Visse), l’En­semble William Byrd (Graham O’Reilly), etc. Elle est également membre de l’ensemble de musique de chambre Canzon’. Florence Bolton présente régulièrement les violes de différentes époques au Musée de la Musique de Paris. 
Benjamin Perrot
Né en 1973, Benjamin Perrot obtient en 1993 un premier prix de guitare et un premier prix de musique de chambre au Conservatoire National de Marne-la-Vallée. Il se consacre alors à la musique “ancienne” et entre au Conservatoire National de Région de Paris, où il étudie le théorbe, le luth et la guitare baroque auprès de Claire Antonini et d’Eric Bellocq, et la musique de chambre auprès de Jean Tubery, d’Ariane Maurette et de Kenneth Weiss. Il y obtient en 1997 son Diplôme Supérieur de Musique Ancienne, à l’unanimité, avec les félicitations du jury. Il se perfectionne ensuite auprès de Pascal Monteilhet. En 1996-1997, il est également stagiaire accompagnateur au Studio Baroque de Versailles (Centre de Musique Baroque de Versailles). Benjamin Perrot participe à de nombreux concerts, productions d’opéras et enregistrements, en France et à l’étranger, sous la direction, entre autres, de Michel Laplenie (Sagittarius), Hervé Niquet (Le Concert Spirituel), Françoise Lasserre (Akademia), Hugo Reyne (La Simphonie du Marais), Skip Sempe (Capriccio Stravagante), Daniel Cuiller (Stradivaria) ou Marc Minkowski (Les Musiciens du Louvre). Il a aussi une importante activité dans le domaine de la musique de chambre (notamment au sein de l’ensemble Canzon’ à Lille).  
Les contes, c’est comme la forêt : 
Plus on s’y enfonce, plus on s’y perd.
On s’y perd pour s’y retrouver (parfois
chez un ogre) et comme on n’a jamais
fini de se trouver, on n’a jamais fini de se perdre.
Jean Verrier
Les contes, une initiation jubilatoire 1. 1990. 

Il était une fois… les Contes de Perrault
par Edith Silve
A Tatiana, petite fée. 
Ce ne sont pas toujours des contes destinés aux enfants que les Contes de Charles Perrault, et pourtant, c’est à eux que les adultes, l’institution scolaire en particulier, et les médias les destinent. Les contes constituent un patrimoine national que la collectivité se sent le devoir de transmettre aux enfants et dont les histoires sont devenues universelles comme sont devenus universels les noms de leurs petits héros.
Charles Perrault ne pouvait pas imaginer quelle fortune allait connaître son recueil : Histoires ou contes du temps passé, paru en 1697 ; recueil qui allait devenir un best-seller de notre littérature. Non seulement les Contes furent sans cesse réédités dès le XVIIIe siècle mais ils connurent des prolongements sous toutes les formes d’abord grâce aux illustrateurs, aux imagiers qui donnèrent libre cours à leur créativité et qui orientèrent souvent la lecture des contes sans toutefois en épuiser le sens. Opéras, ballets, pièces de théâtre burlesques, féeries lyriques, guignols s’emparèrent des contes, mettant à contribution toutes les techniques que leur époque leur offrait pour réinventer le merveilleux ou au contraire pour le parodier. Le cinéma ne fut pas en reste qui, de la Cendrillon de Méliès, en 1899, au dernier Petit Poucet, d’Olivier Dahan, sorti en octobre 2001, a exploité le genre du conte de fées avec des bonheurs différents.
Il faudrait y ajouter la lectures de contes, faite généralement par de très grands comédiens dont les voix se sont, pour certains, si bien glissées dans l’âme du récit qu’elles sont appelées à prendre le relai de la “fileuse-conteuse” qui orne le frontispice de la première édition des Contes. Dans ce cas, il est important que l’écoute destinée aux tout-petits ait lieu dans un contexte familial pour que puisse éclore le foisonnement des symboles qu’offre le “contage”.
 
Enfin, que dire des expressions empruntées aux contes et qui sont désormais passées dans notre langage courant, servant même, pour certaines, d’enseignes publicitaires ! C’est ainsi qu’un bon nombre de brasseries et de restaurants sont à l’enseigne du Petit Poucet et que les magasins de chaussures qui portent le nom de Cendrillon en toutes les langues ne se comptent plus. 
On le sait, les Contes de Perrault sont des contes de fées littéraires imprimés apparus à la fin du XVII e siècle. Ils sont issus de récits populaires, de contes “merveilleux” qui se sont transmis oralement à travers les siècles et les pays. Leurs origines et les nombreuses versions dont ils firent l’objet se perdent dans la nuit des temps, au point que nous pouvons dire qu’ils constituent le sol de notre culture. Ils ont contribué à nourrir et à structurer les couches les plus profondes et les plus archaïques de notre imaginaire et de notre inconscient collectif. 
C’est en 1897 que paraît, chez l’éditeur Barbin, l’édition princeps des Histoires ou contes du temps passé. Le recueil contient les huit histoires suivantes : La Belle au bois dormant, Le Petit Chaperon rouge, La Barbe bleue, Le Maître chat ou Le chat botté, Les Fées, Cendrillon, Riquet à la houppe, et Le Petit Poucet. Les contes étaient destinés en partie à un auditoire composé d’enfants, et d’adolescents. Non pas aux enfants de paysans mais à ceux de la cour ou de la bonne bourgeoisie auprès desquels les parents plaçaient des nourrices puis des gouvernantes rému­nérées.
 
Le frontispice qu’Antoine Clouzier réalisa pour l’édition originale de l’ouvrage rappelle que les Contes ont une origine orale. Charles Perrault, l’auteur, s’efface devant la conteuse que l’inscription suivante : “contes de ma mère l’Oye” permet d’identifier comme étant le personnage principal. Comme le dit Carine Picaud, Conservateur à la Réserve des livres rares de la Bibliothèque Nationale de France, cette “mise en image de l’oralité rappelle l’origine des textes qui vont suivre, dont l’auteur, anonyme, s’efface devant cette conteuse en action, en même temps qu’elle précise les modalités d’une lecture” 2.
 
Dans une pièce dont la porte est fermée, trois jeunes enfants d’âges variés, vraissemblablement issus d’un milieu noble, leurs tenues vestimentaires l’indiquent, sont reserrés autour d’une vieille femme en train de filer la laine. Elle tient son fuseau à la main, la quenouille est passée sous son bras gauche. Elle est la mère-grand ou encore la “mie” en train de raconter une histoire merveilleuse aux enfants. Elle est aussi “la représentante des sources orales populaires des contes qu’elle raconte”3. Sur un plan symbolique, on peut également voir en elle la Parque, fileuse de nos destinés, qui apparaît dans La Belle au bois dormant.
Tous les jeunes regards convergent vers la conteuse dans une attention passionnée. Le plus petit du groupe, qui semble bien s’être mis à genoux, a posé sa main sur le giron de sa “mie” comme s’il avait besoin d’une relation sécurisante. Les personnages sont tout près de l’âtre rougeoyant, lieu magique propice à l’éclosion de la rêverie et au triomphe de l’imaginaire. La bougie rayonnante de lumière, posée sur le manteau de la cheminée, en redouble le sens. Devant la grille de la cheminée, un chat pelotonné semble nous regarder. Sommes-nous invités par ce regard qui ressemble à une glace sans tain à tendre l’oreille, à écouter, nous aussi, les contes et à entrer par effraction dans cet espace magique ? Cela se peut. Dans le groupe de personnages réunis dans ce frontispice, il appartient, comme la fileuse, à l’univers des contes. Il fait nuit et les ombres qui se ramassent aux pieds de la conteuse indiquent que le moment propice au “contage” est le soir, à la veillée 4.
Avec l’avènement du livre, le conteur va perdre quelque chose de sa liberté de parole. Un livre de contes est désormais posé sur les genoux de la grand-mère-conteuse qui est entourée de ses petits enfants comme dans le tableau devenu célèbre sous le titre : “Et l’ogre l’a mangé”, de Boilly, peint en 1824. Le frontis­pice de Gustave Doré qui orne l’édition des Contes parue chez Hetzel, en 1862, place le livre ouvert sur les genoux de la grand-mère, au centre du groupe, les pages vivement éclairées d’une lumière blanche.
 
Fini le temps des broderies et des rajouts auxquels se livraient avec délice les conteurs populaires ; ici, la grand-mère qui porte une paire de lunettes lit à ses petits enfants une histoire à laquelle elle n’apportera pas de changement. Mais l’auditoire reste tout aussi attaché à la conteuse qu’il dévore des yeux car il s’agit, là encore, de montrer la vertu éducative de la lecture des Contes aux enfants. 
De nombreux documents attestent du grand intérêt que les paysans, au début du XVIe siècle, montraient pour les récits oraux dans lesquels se cotoyaient le merveilleux et le réel. C’était souvent dans les fermes, le soir, après le souper, que le conteur, dépositaire des récits anciens, prenait la parole. Les conteurs utilisaient souvent, dans le cours du récit des formules toutes faites dont une, qui a traversé les siècles : “Il était une fois”. Cette formule avait, et elle l’a gardée, la valeur d’un acte magique semblable à celui que peut accomplir une fée dans les contes. Elle ouvre, dans le bavardage des adultes fatigués par la tâche et au milieu du babillage des enfants, un passage secret, une brèche pleine de silence qui indique que ce qui va être conté - ou raconté pour la millième fois car l’auditoire des grandes personnes a généralement déjà entendu cette histoire - est exceptionnel et unique tout à la fois.
Les contes accompagnaient la vie de la collectivité dans chacun de ses rites : les fiançailles et les mariages, les décès et les enterrements, les naissances et les baptêmes. Les activités journalières ou saisonnières telles que la fenaison, les moissons, les vendanges étaient également prétexte à contes. Olivier Piffault souligne que le conte merveilleux fut, bien avant la littérature, “le passeur de l’enseignement de la vie humaine […] un miroir que se tendaient les hommes et qui les présentait en relation avec la nature, le monde animal, les dieux et les autres humains”5.
Ces conteurs étaient d’ailleurs aussi ignorants et incultes que l’auditoire auquel ils s’adressaient. Ils transmettaient aux adultes des récits mettant en scène la famille rurale avec toutes les querelles qui la déchiraient : rivalités entre frères pour un héritage, conflits entre les demi-sœurs dans la recherche d’un mari, histoires de pères incestueux, de belle-mères jalouses et infanticides… “[…] Ces affaires de famille dissimulent fort peu les tensions fondamentales et radicales qui existent entre leurs membres et qui tournent autour des questions de l’identité, de la sexualité et de la propriété”6.
A côté de ces conteurs qui se déplaçaient de village en village, les nourrices furent, elles aussi, ces fileuses de contes pour enfants et si l’on en croit les Mémoires du premier valet de chambre de Louis XIV, en 1645, lorsqu’on dut enlever l’enfant des mains de sa nourrice “ce qui [...] fit le plus de peine [au futur roi] était qu’on ne pouvait plus lui fournir des contes de Peau d’Ane avec lesquels les femmes avaient coutume de l’endormir”. 
Charles Perrault, en 1697, pour la France, avec ses Histoires ou contes du temps passé et les frères Grimm, en 1812, pour l’Allemagne, avec leurs Contes de l’enfance et du foyer, ont été les premiers à offrir une version imprimée fidèle de ces contes oraux qui firent les délices des gens de cour. La version de Charles Perrault est à la fois fidèle et savante car l’auteur a pris soin de retenir un vocabulaire suranné et des tournures désuètes en leur donnant pour mission de restituer au plus près l’atmosphère du conte oral dans toute sa simplicité et sa naïveté.
 
Marc Soriano rappelle dans son ouvrage  Les contes de Perrault, Culture savante et traditions populaires que nombre de mots comme “mère-grand, cuire au sens transitif, chaperon.” ont été utilisés volontairement par l’auteur : “C’est en somme une reconstitution, un : à la manière de”.
Charles Perrault a aménagé la version écrite des contes au nom de la bienséance en supprimant les obscénités, les images trop appuyées qui fleurissaient dans les contes populaires afin de ne pas choquer la cour et pour se conformer à ses usages et à son code. 
En effet, l’auteur poursuit une intention didactique : il s’agit d’instruire son jeune lecteur lettré tout en le divertissant sans avoir recours aux contes de l’antiquité gréco-romaine, persuadé qu’il est de la supériorité de son siècle sur celui des Anciens : “N’est-il pas louable à des pères et des mères, lorsque leur enfants ne sont pas encore capables de goûter les vérités solides […] de les leur faire avaler en les enveloppant dans des récits agréables et proportionnés à leur âge ? Il n’est pas croyable avec quelle avidité ces âmes innocentes et dont rien n’a encore corrompu la droiture naturelle reçoivent ces instructions sacrées.”
C’est pourquoi il accompagne les contes de “moralités” qui ajoutent un second sens à celui qu’offre le texte et qui reproduisent les idéaux de la grande bourgeoisie à laquelle elles s’adressent.
Le conte intègre si bien son temps et ses valeurs contemporaines qu’on peut presque parler de contes de “mises en garde”. Pierre Péju estime même que les Contes ne s’adressent pas aux enfants mais aux femmes de son milieu : “[…] Perrault ne [...] s’adresse pas aux enfants, pas même aux adolescentes, aux oies blanches. Il ne fait au fond que parler aux femmes, aux gens de son milieu et de sa culture, de façon, certes, splendide et doucereuse, en réduisant ce conte séculaire à une problématique de la séduction des Jeunes Demoiselles par des Loups doucereux qui les suivent jusque dans les maisons, jusque dans les ruelles 7. (ruelle désigne l’espace compris entre le lit et le mur).
Aujourd’hui, ce ne sont pas les “moralités” qui nous retiennent, mais le récit. Il ne nous engage pas à réfléchir sur le bien et sur le mal. Il ne nous invite pas forcément à choisir la voie de la vertu. Le conteur fait plutôt des constats qui sont parfois accablants sur la nature humaine. Certes, l’univers dans lequel nous entrons met en scène des personnages qui se fraient un chemin en eux-mêmes, qui apprennent à grandir et, généralement, à triompher des embûches en traversant des épreuves. Mais nous pénétrons également dans une société où le masque de la bienséance dissimule mal l’âpreté des combats que les hommes se livrent entre eux selon des règles qui ne sont pas toujours guidées par la raison, la bonté, la droi­ture d’âme. Charles Perrault voudrait pourtant bien que ses petits lecteurs puissent acquérir des vertus qui répondent à l’attente des familles et de l’église en cette fin de XVIIe siècle. 
Voici Le Petit Poucet précipité comme nombre de héros des contes de fées dans une forêt à la fois réelle et symbolique où la mort et la violence règnent sans partage, sous la forme d’un ogre prêt à le dévorer et avec lequel il comprend qu’il doit se mesurer. Il n’hésite pas à échanger les coiffes que la femme de l’ogre leur a données, à lui et à ses frères, contre celles des filles de l’ogre, entraînant leur mort par égorgement. La loi est simple : l’un des deux groupes d’enfants doit mourir. Le Petit Poucet n’a pas d’état d’âme, il est toute ruse, c’est-à dire toute intelligence devant le choix qui lui est imposé : les petites filles de l’ogre périront, ses frères et lui auront la vie sauve. 
Cette étape dans la marche des enfants au cœur de la forêt est capitale. David, qui est aussi petit que Le Petit Poucet, a abattu Goliath, brute épaisse, avec sa fronde. Le Petit Poucet a renvoyé l’ogre à ses instincts de bête primitive et fait prévaloir la logique de l’intelligence et du calcul qui est l’apanage des esprits vifs et bien faits.
Revenu chez lui, Le Petit Poucet installe bourgeoisement ses parents et ses frères en leur achetant des offices avec de l’argent dont le lecteur ne connaîtra jamais l’exacte provenance. Est-ce de l’argent pris par la ruse à la femme de l’ogre ? Ou bien l’a t-il gagné en sa qualité de messager aux armées du roi ? L’humour délicieux que Charles Perrault met à avancer ces hypothèses laisse clairement entendre que l’un ne vaut pas mieux que l’autre. Le lecteur peut comprendre qu’il suffit que Le Petit Poucet fasse “parfaitement bien sa cour [...]” c’est-à dire devienne un sujet du roi pour que sa fortune soit blanchie. 
Devenu adulte, Le Petit Poucet ressort de cette épreuve sans révolte aucune contre l’ordre établi et sans remettre en question l’univers dans lequel il semble qu’il a hâte d’entrer : celui des grands aristocrates de la cour de Louis XIV. Il va, dès lors, se tailler un chemin qui le conduira à s’identifier à ceux-là mêmes qui sont pourtant à l’origine de la détresse dans laquelle sa famille a vécu. Il n’y a pas de révolte chez Perrault, seulement un constat qu’il dresse avec humour et peut-être avec une certaine résignation.  
Le Maître Chat ou le Chat botté pourrait bien nous conduire aux mêmes conclusions sur l’amoralité ou l’immoralité que contiennent certains contes. Les enfants ne s’intéressent guère à ces histoires d’héritage, mais ils comprennent fort bien que pour aller à la conquête du pouvoir, le fils du meunier, qui est assez nigaud, dans le fond, a bien de la chance d’avoir un chat qui ne s’embarrasse pas de morale pour faire la fortune de son maître ! La fortune va venir au fils du meunier grâce au pouvoir magique du chat botté. Dans les contes, il y a toujours un être ou un objet magique qui sert d’intercesseur au héros ou à l’héroïne en situation de prendre du pouvoir ou de le reconquérir s’il a été perdu. Dans ce conte, la richesse matérielle est avant tout de nature immobilière. Elle s’exprime par la possession de terres de fermage “qui ne manquent point de rapporter abondamment toutes les années”. Ici, du blé, probablement que les paysans moissonnent. La richesse se mesure aussi au nombre de paysans qui appartiennent au maître et travaillent sur ses terres. Les bottes vont permettre au chat de parcourir et de quadriller les champs qui vont revenir au fils du meunier et de l’établir dans sa toute nouvelle propriété. 
Doué des qualités qui sont celles des grands courtisans, mais aussi des gens de robe, le chat va savoir mentir aussi bien au roi qu’aux paysans qui travaillent dans les champs du propriétaire : l’ogre. Mais le chat botté possède l’art de persuader par le verbe ; c’est un beau parleur doublé d’un “greffier” supérieurement doué pour vous ficeler une captation d’héritage, une dévolution successorale en deux coups de dents trois mouvements sans éprouver d’état d’âme. Il représente un monde qui appartient à celui qui le prend par la ruse, par la séduction de la pa­role, et s’il le faut, par la violence physique.
 
L’enfant tirera beaucoup de plaisir à ces subtiles métamorphoses de l’ogre en lion puis en souris. Ne suffit-il pas au chat de manger l’ogre qu’il a habilement conduit à se transformer en souris pour que son maître devienne enfin pleinement propriétaire du château de l’ogre et de ses terres ! L’auteur ne nous dit pas comment le nouveau propriétaire s’est glissé dans l’habit rutilant du Marquis de Carabas ; habit que le roi avait prêté au fils du meunier, mais on peut comprendre que la possession du bien immobilier emporte le titre nobiliaire. Faut-il voir dans cette dévoration une métaphore de pratiques immobilières, nobiliaires et testamentaires douteuses évoquant des conflits de pouvoir dans la France rurale des siècles passés ? On peut le penser, mais de toute évidence, le plaisir de la représentation de la ruse l’emporte, chez le conteur, sur la ruse elle-même, ruse à laquelle la vie des gens de cour avait initié Charles Perrault. Dans cet univers où invariablement le héros tente de se faire une place à la cour et ici, le fils du meunier devenu le Marquis de Carabas épouse la fille du roi, il peut aussi y avoir place pour le bien mal acquis.
 
Quant aux malheureux paysans, ils n’ont pas de réalité et c’est à peine s’ils existent à travers leur maître. Il suffit que le chat botté leur ordonne de se taire pour qu’ils deviennent les humbles sujets de leur nouveau maître : Le Marquis de Carabas. Notre monde moderne recèle à foison des Petits Poucets, des Marquis de Carabas, des Chats bottés et ce n’est pas un des moindres charmes de ces contes que leurs héros continuent à vivre parmi nous pour le meilleur et pour le pire.
 
Aujourd’hui, nous réintroduisons dans nos établissements scolaires, aux côtés des enseignants, des conteurs professionnels qui viennent non pas lire mais conter des histoires de fées. Les enfants sont assis en rond dans un espace du centre de documentation où l’acte magique doit avoir lieu. Mais il revient aussi à l’enseignant de se faire lecteur ou conteur en introduisant dans son parcours pédagogique la lec­ture des contes dont seul il saura apprécier le dosage en fonction de sa classe. Acte difficile à réaliser et à maîtriser pleinement, au cours duquel l’enseignant, devenu récitant doit tenter de conduire sa classe jusqu’à la terre inconnue des contes de fées. Cette lecture, si elle permet aux enfants de s’identifier au héros, peut se poursuivre à travers des travaux d’accompagnement qui nourrissent la lecture tels que la mise en place de saynettes rédigées à partir d’un conte lu par l’enseignant ou par un enfant, ou par des comédiens qui savent prendre la voix du conteur pour communiquer avec la part la plus secrète des enfants dont on leur confie, un moment, la charge.
La recherche des illustrations qui accompagnent généralement le conte, au fil des nombreuses éditions qu’il a connues, constitue un possible prolongement à la lecture du conte : Henri Morin, qui a réalisé des dessins pour les petits apprentis-lecteurs de l’album du Petit Poucet, par exemple; Félix Lorioux pour ses adap­tations très libres du Petit Chaperon rouge. Quant à Gustave Doré, il remporte toujours un grand succès auprès des petits et il leur permettra de découvrir que le dessinateur n’utilise jamais d’éléments magiques. Ce sont des détails, infiniment grossis qui font naître la peur et l’intérêt. Les enfants sont souvent plus attirés par les illustrations que par la lecture du conte, et elles font souvent concurrence au texte mais elles peuvent initier des mise en forme d’albums-jeux consacrés à des activités manuelles. 
Nous avons trouvé sur un site internet des réponses d’enfants âgés de quatre à neuf anss à une question qui échappe à tout parcours pédagogique. Elle a au moins l’avantage de donner à réfléchir. Grosso modo, la question était : “si vous étiez les parents du Petit Poucet, que feriez-vous plutôt que de les perdre dans la forêt ?”
 
La réponse va donc porter sur la situation initiale des personnages, sur l’ouver­ture du conte. La question fait appel à l’instinct de survie, voire, à la violence chez l’enfant confronté à une situation qui ne présente pas d’alternative. Plusieurs réponses indiquent que les enfants prennent spontanément la place des parents bûcherons et qu’ils situent leur réponse dans un temps très ancien. Un premier groupe estime que les enfants peuvent survivre grâce aux fruits sauvages et aux champignons que recèle la forêt. Ce groupe n’envisage donc pas de renoncer à l’abandon, il l’aménage dans le cadre d’une survie possible des enfants. Le second groupe propose au père d’aller à la pèche ou à la chasse. Ce qui se conçoit puisque la situation initiale n’a pas été reproduite dans sa totalité : l’abandon est tout de même liée à la famine. Le troisième groupe adopte une situation plus sécurisante car il ne peut, sans doute, s’empêcher de se projeter dans les enfants abandonnés : les parents doivent remettre leurs enfants à une famille riche ou encore les placer dans un orphelinat. Ces propositions émanent des enfants les plus âgés. Ils ont déjà une petite connaissance de ce qui attendait les enfants en détresse ou orphelins, au XIXe siècle ; certains ont peut-être déjà lu des fragments de récits de Maupassant. Le quatrième groupe n’a pas compris la question et il réitère l’acte d’abandon. Le cinquième groupe se propose de rechercher un précipice et de jeter dans le vide les sept enfants pour leur éviter de mourir de faim. Le sixième groupe propose qu’on en sacrifie un afin que toute la famille puisse manger. Enfin, parce que la dévoration est au cœur des contes et parce qu’il y a une sorte d’euphorie à grimper de plus en plus haut dans l’excès, le septième groupe propose aux parents de manger leurs enfants !
 
Dans tous les cas, aucun des jeunes internautes n’a pu faire usage des compétences du Petit Poucet en prenant sa place ni se mettre en scène dans une activité valorisante, orientée vers leur avenir. Les enfants devenus parents, acculés à l’abandon, offrent une image inerte de la famille, c’est pourquoi, finalement, elle s’auto­dévore. C’est peut-être l’exemple même de l’exercice limite qu’il ne faut pas proposer aux enfants.  
Quelle place accorder aujourd’hui, aux multiples situations d’exclusion qui remettent à l’ordre du jour ce fameux “ état de nécessité ” qui conduit des mères à voler de la nourriture dans les supermarchés pour nourrir leurs enfants ? L’histoire de ces mères est exemplaire et leur parcours a valeur de modèle. Il y a là tous les ingrédients pour donner une interprétation moderne à l’histoire du Petit Poucet car être pauvre dans une société d’abondance, cela peut être aussi dur que dans une société de pénurie. Une mère sans argent qui déambule avec un “ caddie ” qu’elle voudrait bien remplir de nourriture et de jouets, dans un hypermarché, entourée de ses enfants qui ont le ventre creux, à Noël ! On voit tous les avantages que l’enseignant peut tirer de la situation dans certaines de nos classes. Entre la forêt du conte et nos grandes surfaces, il y a des points communs que les enfants peuvent établir si le rôle de l’argent, dans nos sociétés modernes, est bien dégagé par l’enseignant.  Un prolongement possible consisterait à partir d’une mise en parallèle du comportement des parents du Petit Poucet et de celui de ces mamans-voleuses par nécessité qui apparaissent dans nos sociétés modernes. On peut ouvrir l’activité de la classe sur une approche, même rudimentaire, de nos lois, de nos tribunaux et de la sanction qu’encourt le vol, même quand on a faim, des solutions que tente d’apporter, aujourd’hui, la société. C’est à l’enseignant de savoir comment il peut construire raisonnablement son parcours pédagogique autour du sujet. La question jaillit très vite : “On pouvait donc abandonner ses enfants, quand on était dans la misère, au XVIIe siècle ?” - “Pourquoi le tribunal condamne les mamans qui volent pour nourrir leurs enfants ?”
On dressera pour activer la mémoire des enfants le tableau comparatif des nourritures qui sont évoquées dans un ou plusieurs contes de fées. Ne pas oublier la chair fraîche des petits enfants dans les assiettes des ogres, comme le montre Gustave Doré, dans son illustration du conte du Chat botté ! L’évocation de la nourriture de l’ogre donne généralement de délicieux petits frissons aux élèves. “Et la viande de loup, ça se mangeait, maîtresse ?”. Le tableau comparatif des plats qui figuraient sur la table du roi Louis XIV, en particulier la viande du gibier qui provenait des chasses en forêt, et la nourriture d’un paysan, au XVIIe siècle. On compare avec celle qui se trouve, aujourd’hui, dans nos assiettes.  On ne peut quitter nos Petits Poucets sans accompagner la lecture et l’écoute du conte, de dessins réalisés par les enfants qui représenteraient les Petits Poucets d’hier et d’aujourd’hui, la forêt et un hypermarché, par exemple. Et si on écrivait ensemble un autre Petit Poucet ? Même si les loups et les ogres ne sont plus tout à fait ce qu’ils étaient, on a peut-être affaire, tout bien réfléchi, à une variante du même conte 8 ?
Edith Silve  

1. In : Textes et documents pour la classe, 1er-15 décembre 1993
2. Il était une fois… les contes de fées, Seuil et Bibliothèque nationale de France, 2001
3. Louis Marin, in Préface-image : Le frontispice des Contes-de-Perrault. Europe, Novembre-Décembre 1990
4. in : Il était une fois… les contes de fées, Seuil et Bibliothèque nationale de France, 2001
5. in Le chaudron des contes, Il était une fois… les contes de fées.
6. Olivier Piffault, La famille, une mise en jeu et une refondation permanentes, ibid.
7. in : Fidélité et création chez les frères Grimm, ibid.
8. On consultera avec profit : Serge Martin. Les contes à l’école Parcours didactique à l’école. Editions Bertrand Lacoste, 1997.

© FRÉMEAUX & ASSOCIÉS/GROUPE FRÉMEAUX COLOMBINI SA, 2002  

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