Voodoo In America
Voodoo In America
Ref.: FA5375

BLUES, JAZZ, RHYTHM & BLUES, CALYPSO (1926-1961)

Ref.: FA5375

Direction Artistique : BRUNO BLUM

Label : Frémeaux & Associés

Durée totale de l'œuvre : 2 heures 9 minutes

Nbre. CD : 2

Sélectionnez une version :
Grâce à ce pack, vous bénéficiez d’une remise de 20.00 % soit de 9,99 €
Cette œuvre est déjà dans votre panier
Une version numérique de cette œuvre est déjà dans votre panier
Expédié sous 24 à 48h
Présentation

Puisant ses racines en Afrique de l’Ouest, le Vaudou nord-américain se développe au XIXe siècle parmi les esclaves et Noirs libres des faubourgs et plantations créoles de la Nouvelle Orléans. Marie Laveau, grande prêtresse qui confectionne gris-gris et philtres d’amour devient l’emblème d’une religion devenue « contre-culture ».
En réaction au cadre rigoriste du protestantisme américain, au racisme et à la ségrégation, le voodoo, porte fantasmée vers l’Afrique, ou douce hérésie érotique, devient un exutoire pour les musiciens afro-américains en quête de racines et d’identité.
Commentés par Bruno Blum, ces titres magnifiques de blues, jazz, rock n’ roll et même calypso, expriment les sentiments inspirés par le hoodoo : spiritualité, puissance, virilité, fierté, parfois peur, dérision et humour.
Patrick FRÉMEAUX
With roots deep in western Africa, voodoo spread to North America in the 19th century amongst the slaves and free black men living in the Creole plantations on the outskirts of New Orleans. Their great priestess was Marie Laveau, whose mojo skills and love-potions made her the emblem of a religion which became a “counter-culture”.
As a reaction to the strict disciplines of American Protestantism, racism and segregation, voodoo – whether seen as a fantasy doorway to Africa or some sweet, erotic heresy – became an outlet for Afro-American musicians in search of their roots and identity.
With detailed notes from Bruno Blum, these magnificent titles – blues, jazz, rock ‘n’ roll, even calypso – express all of hoodoo’s sentiments: spirituality, power, virility, pride, sometimes fear, derision and humour. 
DROITS : DP / FREMEAUX & ASSOCIES
DIRECTION ARTISTIQUE : BRUNO BLUM



Presse
Bruno Blum est probablement l’un des plus éminents représentants de la culture rock et de l’esprit rebelle de sa génération. Illustrateur pour Best, Actuel et Hara Kiri, musicien, producteur, mais encore auteur ou historien des courants musicaux, Bruno Blum a fait du fameux « Do it Yourself » punk sa philosophie. Musicien punk en Grande-Bretagne et correspondant de la revue Best à Londres de 1977 à 1981, à dix-huit ans il fréquentait déjà le meilleur de la scène rock et rencontrera entre autres Lou Reed, The Clash, Sex Pistols, Fela Kuti, Iggy Pop, les Rolling Stones ou Bob Marley. Figure incontournable, il a depuis collaboré avec les Inrockuptibles, Radio Nova et publié plusieurs ouvrages de références sur le reggae (dont il est depuis toujours un grand promoteur en France) et le rock. Guitariste et chanteur, Bruno Blum a écrit, enregistré et produit plusieurs disques (de rock, de reggae, d’afrobeat) sous son nom, réalisé les fameux dubs de Serge Gainsbourg, et accompagné sur scène Willy DeVille ou Bo Diddley au Casino de Paris en 1990.Directeur artistique chez Frémeaux & Associés, il dirige la collection sur les Caraïbes anglophones (avec la participation de Fabrice Uriac), les séries « The Indispensable » consacrées aux grandes figures du rock n’roll et du rhythm & blues (Bo Diddley, James Brown, Gene Vincent, B.B. King, Chuck Berry, Eddie Cochran, Fats Domino…), « In America » qui regroupent plusieurs genres musicaux autour de thèmes transversaux inhérents à la culture populaire américaine (« Voodoo in America », « Africa in America »,« Road Songs ») et « Elvis Presley face à l’histoire de la musique américaine ». Toutes ces parutions sont des succès critiques unanimement saluées pour la qualité de la sélection musicale, du traitement du son, de l’écriture du livret et de l’angle éditorial. Spécialiste des musiques noires, il dirige également des documents ethno-musicaux dont « Jamaica Folk Trance Possession » publié chez Frémeaux & Associés en coédition avec le Musée du Quai Branly. Enfin il a réalisé des coffrets officiels de grandes expositions musicales parisiennes : « Great Black Music Roots » (2014, coéd. Frémeaux & Associés – Cité de la Musique), « The Color Line, les artistes africains-américains et la ségrégation 1916-1962 » (2016, coéd. Frémeaux & Associés – Musée du quai Branly) et « The Beat Generation, l’anthologie musicale » (2016, coéd. Frémeaux & Associés – Centre Pompidou).Augustin BONDOUX © Frémeaux & Associés   Bibliographie sélective : Punk, Sex Pistols, Clash et l'explosion punk (Hors Collection 2007) Lou Reed - Electric Dandy (Biographie. Hors Collection 2008) Le Reggae (Le Castor Astral 2010) Le Rap est né en Jamaïque (Le Castor Astral 2009) Reggae Vinyls (Pierre Bachès 2012) Shit ! Tout sur le cannabis (First 2013) De Viandard à végane (Mama Éditions, 2016). Préface de Paul McCartney.   Contributions notables :  Le Siècle rebelle, dictionnaire de la contestation au XXe siècle (Larousse 1999) sous la direction d'Emmanuel de Waresquiel ; Le Dictionnaire du rock (Robert Laffont 2000) sous la direction de Michka Assayas ; Best of Best, tome 1, 1968-1979 (Le Castor Astral, 2010).   Discographie sélective en tant que directeur artistique : Trinidad - Calypso 1939-1959 (Frémeaux & Associés 2011) Elvis Presley face à l'histoire de la musique américaine - 1954-1956 (Frémeaux & Associés 2012) The Indispensable Bo Diddley 1955-1960 (Frémeaux & Associés 2012) Africa in America 1920-1962 (Frémeaux & Associés 2013) Jamaica - Folk Trance Possession 1939-1961 (Frémeaux & Associés – Musée du quai Branly 2013) Great Black Music Roots 1927-1962 (Frémeaux & Associés – Cité de la musique 2014) Race Records - Black Rock Music Forbidden on U.S. Radio 1942-1955 (Frémeaux & Associés 2015) The Beat Generation, l’anthologie musicale (coéd. Frémeaux & Associés – Centre Pompidou 2016)
Lire davantage Lire moins
LA LOUISIANE LE COEUR FRANCAIS DES AMERIQUES              Treme Brass Band - I got a bigfat woman(réf. FA581)Plantations Oak Alley - Une des légendes americainesNous savons tous que la Nouvelle-Orléans est le berceau du Jazz et que la Louisiane est le lieu historique de développements de cultures parallèles qui se sont parfois entrecroisées (Jazz, Blues, Gospel, Cajun, Zydeco, Soul, Dixieland, Rhythm N’Blues, Rock, Jazz Rock, Funk, Rap etc). Mais ce que l’on sait moins, c’est que malgré le terrible Katrina, la Nouvelle-Orléans et la Louisiane sont toujours les endroits où toutes les musiques continuent à être jouées, de la création au répertoire, des plus grands professionnels jusqu’à la pratique amateur, et que d’un brass band de jeunes filles qui joue du rap jusqu’aux groupes Zydeco blues rock, la Louisiane est toujours l’un des plus grands laboratoires de performance musicale ouvert au public !!! Patrick Frémeaux & Claude ColombiniUn grand merci à Evan Christopher (l’un des meilleurs clarinettistes de tous les temps à en croire Ahmet Ertegun le fondateur du label Atlantic) qui est aussi un intellectuel avec une vision et une connaissance historiographique Si après avoir acheté les disques Frémeaux & Associés, l’intérêt pour la Louisiane vous taraude, ci-joint les meilleures adresses du voyage de Patrick Frémeaux et Claude Colombini :La Nouvelle-Orléans (Louisiane)• Restaurant : Manger un po’boy - sandwich à l’alligator - et après plusieurs jours d’alimentation américaine, retrouver les vertus nutritives européennes chez Antoine’s (713 St Louis St.).         New Orleans - Dejeuner soul food avec Evan ChristopherEvan Christopher - The Remembering Song(réf. FA568)• Promenade : Flâner de jour dans les rues les moins centrales du quartier français et se promener le long du Mississipi, du départ du bateau à aube Natchez jusqu’au marché couvert.• Musique : a) Tous les clubs de Frenchmen Street avec une préférence pour le Three Muses (536 Frenchmen St.) pour le délicatesse de sa gastronomie et de sa musique, ainsi que le club La Maison (508 Frenchmen St.) pour l’efficacité de ses groupes et BMC - Balcony Music Club- (1331 Decatur St) pour ses brass bands.b) Le Rock’n’bowl (3000 South Carrollton av.). A l’extérieur de la Nouvelle-Orléans, prendre un taxi. Immense salle de bowling et piste de danse de 200 m² où tous les jeudis soirs un groupe zydeco fait danser cajuns et américains.• Acheter de la musique : Louisiana Music Factory (210 Decatur St.). Un rêve anachronique sur un espace de plus de 300 m² de disques de musiques liées à la Louisiane, dont ceux de Frémeaux (Jazz, blues et cajun).• Musées : a) The Calbido Museum (701 Chartres St., Jackson Square). Belle scénographie sur l’histoire espagnole et française de l’Amérique, avec l’acte de vente de la Louisiane - de la France à l’Amérique - s’étendant à l’époque jusqu’au Pacifique.b) Louisiana State Museum (523 St Ann St., Lower Pontalba Building, Jackson Square). Musée avec des expositions temporaires dont une très belle sur l’histoire de Mardi-gras à la Nouvelle-Orléans, et une autre relativement subversive sur l’ouragan Katrina.c) The Historic New Orleans Collection (533 Royal St.). Fondation privée avec un musée, un centre d’archives et la possibilité de visiter des maisons anciennes restaurées scrupuleusement (Disques Frémeaux sur le Nouvelle-Orléans en vente dans la boutique !)d) US Old Mint - New Orleans Jazz National Historic Park (400 Esplanade Av.). Musée sans aucune publicité qui présente une exposition permanente sur le jazz, avec l’une des premières trompettes de Louis Armstrong.e) NOMA - New Orleans Museum of Art (1,Collins Diboll Circle). Un fonds de musée des beaux-arts européens plus que correct associé à l’art et au mobilier américain. Plusieurs expositions temporaires dont un très bon fonds de photographies sur le jazz de la Nouvelle Orléans.    Patrick Frémeaux et Gary Edwards, le fondateur de Sound of New Orleans, label historique de la Nouvelle-OrleansSound of New Orleans (réf. FA5223)Plantations entre la Nouvelle-Orléans et Bâton-Rouge• Musées : a) Laura plantation (2247 Louisiana 18, Vacherie). Ce n’est pas la plus belle mais la plus intéressante pour un français car tous les pans de l’histoire, y compris celui de la créolité et de l’esclavage y sont abordés avec une vision muséographique.b) Oak Alley (3645 Highway 18, Vacherie). La plus connue et la plus majestueuse où l’on peut louer un des cinq cottages ayant chacun deux chambres et un joli séjour (pour le prix d’un hôtel 3-4*), et permettant - après la fermeture à 17h - d’être seul dans le parc magnifique, sous l’allée légendaire de chênes, et de s’asseoir sur la terrasse ante bellum (d’avant la guerre civile) d’une des maison les plus connue du monde.• Restaurant : Spuddys Cajun Foods (2644 Highway 20, Vacherie). Plat complet pour 7 dollars (5,50 euros), avec une serveuse qui vous accueille comme si vous la connaissiez depuis vingt ans.Natchez (Mississipi)• Hôtel : Dormir à la Monmouth Plantation (36 Melrose Av.), en demandant la chambre du général Quitman qui transformera le plus gauchiste des français en sudiste passéiste (prix équivalent à un hôtel 3-4*).• Musées : a) Monmouth Plantation. Puisque vous y êtes, visitez la maison avec un superbe papier-peint de Zuber dans l’entrée et promenez-vous dans le parc mi-romantique, mi XIXème.   Natchez - Monmouth Plantation - Patrick Frémeaux dans le salon du général sudisteb) Natchez Museum of Afro-American History and Culture (301 Main St.) Petit musée très intéressant et unique sur l’histoire des afro-américains du sud.Lafayette (Louisiane – Pays cajun)• Hôtel : Bois des chênes Bed and Breakfast (338N Sterling St.). Prix équivalent à un 3*. Superbe maison pour ceux qui ne veulent pas dormir dans un hôtel normé. Contrairement à ce que dit le guide du Routard, le tour en bateau proposé par la société du propriétaire est remarquable. Deux heures dans les bayous : explications ornithologiques et sociologiques qui offrent une approche très différente des autres tours proposés dans les bayous du Atchafalaya Basin, qui s’apparentent en général à du voyage organisé collectif.        Lafayette - Bois des Chênes 1820Lafayette - Patrick Frémeaux et Rick Michot, l'un des plus célèbres violonistes cajuns qui est par ailleurs le juge de Lafayette• Musique : a) Pont Breaux’s (325 Mills av., Breaux Bridge). Appelé dans tous les guides Mulate’s. Très bonne musique cajun blues et jazz. Nourriture à la hauteur.b) Randol’s (2320 Kaliste Saloom Rd). J’ai été moins enthousiasmé par la musique, mais ma femme et mon fils ont partagé une portion de crabe/saucisse à 19 dollars, composée de cinq crabes et deux saucisses défiant toute concurrence en rapport qualité/prix.• Musée : En dehors de l’Acadian Village, reconstitution d’un village cajun (200 Greenleaf Dr.), possibilité de visiter l’usine Tabasco (Avery Island) située à 40 mn en voiture.• Restaurant : Creole Lunch House (713 12th St.). Un plat créole pour 7 dollars, mais vous mangez ce qu’on vous donne.       Les Frères Michot - Dedans le sud de la Louisiane(réf. FA579) Bayou pays cajun - Famille Frémeaux - hydroglisseur - bateau a fond plat avec hélice aérienne  Bayou pays cajun - Claude Colombini Frémeaux - Champs de nénuphars a perte de vue (on notera que la fleur est raccord avec le casque anti-bruit  obligatoire pour l'air boat)Houma (Louisiane – Pays cajun)• Musique : Se rendre au bal cajun Jolly Inn (1507 Barrow St.) ou M. Allie « Gator » vous initiera au frottoir (washboard).• Musée : Prendre une voiture jusqu’à la mer, le long du canal que remontent les crevettiers (Forest Gump) jusqu’à Cocodrie où toutes les maisons sont sur pilotis et où les plages le long du Golfe du Mexique offrent une vue saisissante sur les plateformes pétrolières à perte de vue.   Houma Jolly Inn - Alie Gator et Claude Colombini Frémeaux accompagnent au frottoir le groupe Couche Couche !Remerciements à Evan Christopher guide mentor et débriefeur, à Gary Edwards pour son oeuvre d’éditeur, à la famille Voorhies pour son sens du Go between, à Darrel White du Musée Afro-américain de Natchez pour son combat historique, à Mr Alie Gator pour son accueil Cajun, à Barry Smith de la Louisiana Music Factory de continuer à exister, Nina de la Historic New Orleans Collection soeur d’arme pour la défense du patrimoine, Augustin Bondoux pour ses conseils d’universitaire avisé, à Maurice Denuzières, Jean Pierre Tavernier, HBO pour la série Treme, Lionel Batiste le chef du Brass Band Treme qui vient de nous quitter et tous ceux qui ont fait vivre la légende du sud, à commencer par les directeurs artistiques de chez Frémeaux & Associés (Jean Buzelin, Daniel Nevers, Philippe Baudoin, Dan Vernhettes, Daniel Nevers, Alain Gerber, Dave Kelbie, Gérard Herzhaft, Claude Bolling, Bruno Blum, Patrick Tandin, Jean Pierre Bruneau, Guillaume Veillet, François Xavier Moulé…), à tous les inconnus pour leurs générosités ainsi qu’à François Mauger de Mondomix, Benoit Thuret de Jazz radio, François Lacharme de Jazzmag-Jazzman, à la direction de WWNOZ - La radio de la Nouvelle-Orléans et à Géraldine Charollais de l’office de tourisme de Nouvelle-Orléans / Louisiane. www.louisiane-tourisme.fr
Lire davantage Lire moins
Curieux projet qui a pour thème la religion vaudou ouest-africaine. Le livret délivre des informations extramusicales sur le sujet Voodoo, alias Hoodoo, dont certes on trouve trace dans les titres et paroles de musiques diverses. Ce qui ne donne pas, sauf si l’imaginaire remplace les réalités acoustiques, un monde sonore homogène. D’ailleurs on trouve ici la démonstration objective que les univers de Bo Diddley et de John Coltrane ne sont pas intimes. Ce qui ne veut pas dire que nous n’aimons pas ce « Bo Diddley » par l’auteur du même nom ou ce délicieux « Thirty Days » de/par Chuck Berry qui ont bercé un instant de notre déjà lointaine jeunesse. Ni ce « Dahomay Dance » de Trane avec Freddie Hubbard et Eric Dolphy, également un souvenir d’adolescent. Par contre nous ne connaissions pas l’excellente Terry Timmons, bluesy à souhait dans « Evil Eyed Woman » (1952) soutenue par Rene Hall (g) de La Nouvelle-Orléans et un Jimmy Crawford (dm) sobre. Ni Josephine Premice dont « Song of the Jumbies » (1957) relève des variétés. C’est peut-être l’intérêt des compilations. En dehors de Jelly Roll Morton (« Grandpa’s Spells »), Art Blakey (« The Witch Doctor » avec Lee Morgan, 1961) et du titre de Coltrane, on trouve l’amusant « Marie Laveau » par Papa Celestin (version 1954) au cœur du sujet pour les paroles et la leçon d’expressivité de Billie Holiday dans « Day i, day out » (1957) pris sur un tempo balancé idéal (solo sobre et pertinent d’Harry Edison, sensuel et massif de Ben Webster). Ailleurs, en plus de « I Put a Spell on You » par l’excentrique Screamin’ Jay Hawkins (bon solo de Sam Taylor, ts, 1956), les moments blues et R’n B de qualité ne manquent pas : « Hoodoo Lady » par Memphis Minnie (1963), « Goofer Dust Swing » par Li’l Johnson (avec Mr Sheik, tp, 1937), « Somebody done Hoodooed  the Hoodoo Man » par Louis Jordan (1940), « Voodoo Man » par Jimmy Witherspoon avec Jay McShann (1946, bon solo de trompette), « Black Cat Bone » par Lightnin’ Hopkins (1950/1), « Who do you love » par Bo Didley (1956), « Got My Mojo Working » de Muddy Waters (avec James Cotton, hca, 1956), »You Got Your Mojo Working » du méconnu Eddie Bo (1959, avec Edgar Blanchard, g)… Nous proposons que la prochaine compilation soit consacrée à « l’amour » ce qui devrait permettre de très nombreux volumes dans un paroxysme d’hétérogénéité expressive de premier ordre. Michel LAPLACE-JAZZ HOT
Lire davantage Lire moins
« Comme toujours chez Fremeaux, le livret documenté nous éclaire sur le vaudou, ses origines, ses ramifications. En réaction au cadre rigoriste du protestantisme Américain, au racisme et à la ségrégation, le voodoo, porte fantasmée vers l’Afrique, ou douce hérésie érotique, devient un exutoire pour les musiciens afro-américains, en quête de racines et d’identités. Patrick Fremeaux pose le cadre de cette compilation qui nous offre toute l’Afro-Créolité des musiques américaines. Du blues de Robert Johnson, Muddy Waters, Lightnin Hopkins, au jazz d’Art Blakey, au calypso de Blind Blake & The Royal Victorian Hotel Calypso Orchestra (‘Spirit Rum’), jusqu’au morceau de bravoure, mixture swamp du sorcier hurlant Screamin’ Jay Hawkins, ‘Alligator Wine’ point d’orgue de cette compilation qui devrait trouver une place de choix chez tous les amoureux de musique, sorciers ou non. Félicitations à Bruno Blum pour le livret et les références. »Par Nicolas MILANI – BLUES AGAIN
Lire davantage Lire moins
Poursuivant son précis et précieux travail sur le patrimoine mondial, Patrick Frémeaux sort une judicieuse sélection , allant de 1926 (Jelly Roll Morton) à 1961 (Coltrane). Comme toujours, un riche livret français-anglais (texte instructif de Bruno Blum). Des voix du blues (Muddy Waters, Bo Diddley), du jazz (Art Blakey, Coltrane), du rock’n’roll (l’éclaireur Bo Diddley), du rhythm’n’blues (The Clovers), de la Louisiane (le saisissant Oscar « Papa » Célestin) ou de la Jamaïque (The Kingston Trio). Pratiqué par les esclaves noirs comme culture de résistance, le vaudou nord-américain s’est développé et imposé en vraie contre-culture. L’HUMANITE
Lire davantage Lire moins
Au moment ou de nouveau une catastrophe naturelle révèle à l’Amérique « post raciale » en pleine campagne présidentielle à quel point personne n’est encore égal devant un ouragan, ce double CD nous rappelle la singularité de la Nouvelle Orléans, cité unique et emblématique des traumatismes de l’histoire des USA. C’est ainsi dans la ville créole, parmi les communautés d’esclaves et noirs libres, qu’est apparue la « contre-culture » vaudou, réminiscences africaines aux multiples facettes qui trouvera naturellement son chemin dans le rythm’n blues, le jazz et évidemment le rock n’roll. Libérée et sexuelle, débarrassée dans l’expression artistique de ses oripeaux religieux, Screamin’ Jay Hawkins (idolâtré par Gainsbourg), Muddy Waters, Bo Diddley ou Billy Holiday lui rendirent l’hommage érotique et émancipateur qu’elle méritait.Par King MARTOV - TEAN
Lire davantage Lire moins
Sorcellerie pour certains, religion pour d’autres. Les racines du vaudou viendraient de l’ouest africain (Ghana, Togo, Bénin…). Culte de confession animiste, il attribue une âme à tous les phénomènes naturels en les rendant favorables par des pratiques magiques. Implanté surtout en Louisiane et aux Caraïbes, leurs sorciers revendiquent une puissance divine à des talismans, poudres, fétiches appelés « gris gris » ou mojo en terre louisianaise. Parmi eux , Marie Laveau : reine du Vaudou qui sera célèbre au XIXe siècle pour ses prédications. Elle fera sa fortune organisant pour la haute société des réunions qui se terminaient parfois en orgies. Le trompettiste de jazz Oscar Celestin lui rend hommage dans le titre éponyme « Marie Laveau ». Beaucoup plus tard, le groupe Canned Heat des années seventies fera de même sur une composition de son guitariste Henry Vestine. Le terme hoodoo qui est un ensemble de croyances dont ses adeptes pratiquent aussi la magie au moyen de plantes et du savoir faire des indiens sera utilisé par les bluesmen : « Hoodoo lady » de Memphis Minnie, « Somebody done hoodooed the hoodoo man » de Louis Jordan et son  Tympani five, « Hoodoo hoodoo «  de John Lee Sonny boy Williamson ou encore « Hoo-doo blues » de Lighnin’ Slim sont en bonne place dans ce coffret. Il en est de même avec voodoo ou vaudou en français « Voodoo woman » de Jay McShann et de « Voodoo boogie » par J.B. Lenoir. Les fans de blues doivent connaître ou posséder pratiquement tous les titres proposés dans ce double CD : que cela soit Robert Johnson, Muddy Waters, Lightnin’ Hopkins, Howling Wolf…, ainsi que les inconditionnels de Chuck Berry, Bo Diddley, Screaming Jay Hawkins… alors pourquoi faire cet achat ! Je pourrais argumenter en vous disant que l’intérêt est de regrouper ces pièces de collections sur un même ouvrage sonore en y ajoutant l’étude documentaire indispensable réalisée par Bruno Blum sous présentation d’un livret. Enfin, je pourrais ajouter que d’autres horizons  dont le jazz y figurent. Je vous conseille d’écouter «  The witch doctor » d’Art Blakey, « Dahomey dance » de John Coltrane, « Grandpa’s spells » de Jelly Roll Morton. Ce sont de véritables petits joyaux… toujours sur le même thème.Par Bruno MARIE – BLUES & CO
Lire davantage Lire moins
« Hérité du vodun ouest-africain, le vaudou a cru et embelli aux Amériques, revêtant une extrême diversité de formes musicales, toutes liées aux religions  développées outre-atlantique : santeria cubaine, candomble brésilien, obeah jamaïcain, vaudou haïtien… Ces cultes du secret mariaient chez les communautés « noires » croyances ancestrales et accoutumance chrétiennes. Ces hybrides rappellent que le nouveau monde  et reste une terre fertile de créolisation, le terreau propice à une bande-son qui allait  accompagner  ces pratiques avec ferveur. Ce fut le cas des Etats-Unis, où les anciens esclaves vont bâtir à partir du Congo Square, l’unique espace à la Nouvelle-Orléans où les tambours résonnaient le jour du Seigneur, une cosmogonie sonique qui convertira bientôt de nombreux adeptes sur toute la planète. Ce sera le blues, le jazz, le rhythm’n blues, répertoire convoqué  sur cette compilation, auquel on pourrait ajouter le funk, la soul, le hip-hop, la house… Ces musiques syncrétiques et spirituelles transgressent les codes de bonne foi par la grâce du mojo : plus qu’un simple fétiche à fortes connotations sexuelles, ce supplément d’âme, au-delà de porter bonheur à celui qui l’a en lui, lui assure de dépasser ses limites, de sortir de soi pour toucher à l’universel. Et à ce sujet,  de Jelly Roll Morton à John Coltrane, de Bo Diddley à Muddy Waters, tous présents ici, les affranchis de la communauté afro-américaine peuvent vous conter de bien bonnes histoires. »Par J. D. – Mondomix
Lire davantage Lire moins
« Le travail accompli pour réaliser cette anthologie sur les aspects du vaudou en Amérique témoigne d’une excellente connaissance du sujet, trop souvent négligé par les illustrateurs du blues, du rhythm n’ blues, du rock ou du jazz, voire du calypso (« Zombie Jamboree », « Spirit Rum »). Or s’il y a bien quelque chose qui fait partie intégrante de la culture afro-américaine, notamment de New Orleans, puis, après les années trente, de Chicago, puis de Harlem, c’est bien le vaudou, le voodoo, et sa pratique, le hoodoo, avec ses gris-gris, ses sacrifices de coqs égorgés, ses zombies, ses malédictions, ses danses, ses transes, ses os de chat noir, ses poudres aphrodisiaques, et ses grandes prêtresses comme Marie Laveau (1794-1881) évoquée par Papa Celestin. Qu’il soit pris au sérieux comme par Josephine Premice ou prétexte à rigolade genre « chérie fais-moi peur », quand ce n’est pas pour une « douce hérésie érotique », comme le suggère avec justesse Patrick Frémeaux,  par des bluesmen ou des jazzmen, Jelly Roll Morton, Memphis Minnie, Robert Johnson, Jay McShann, Louis Jordan, Muddy Waters, Howlin’ Wolf, Steramin’ Jay Hawkins, etc, le vaudou est un élément de culture qui a fédéré les Afro-Américains, car cela se passait dans leur monde à eux, pas dans celui des Blancs. Contre-culture créant un fantasme d’Afrique sublimée, rempart contre le rigorisme protestant qui sévissait ailleurs, le vaudou a permis aux musiciens en quête de racines d’en trouver. Et c’est ainsi qu’une ville comme New Orleans est si différente des autres villes des Etats-Unis (du moins avant Katrina). En réunissant sur un double album des artistes aussi variés que les pré-cités, ainsi que Sonny Boy Williamson, J.B. Lenoir, Billy Holiday, John Coltrane, Art Blakey, Ligtnin’ Hopkins ou Chuck Berry, tous sur le même sujet, c’est-à-dire ce vaudou symbole de l’afro-américanisme, le label Frémeaux fait œuvre extrêmement utile, car il montre combien une nation à qui l’on supprime ses racines en retrouve d’autres, combien la créolisation est un phénomène enrichissant et combien les sources de la musique d’aujourd’hui sont diverses. Le livret, bilingue, de Bruno Blum est une véritable mine de renseignements qui incitent à rechercher plus loin encore. Cet album est vraiment une réussite. »Par Michel BEDIN – ON MAG
Lire davantage Lire moins
Voodoo (frequently referred to as ‘hoodoo’ on mainland America) has had a bad press in America and Europe, with sensationalist media having a (racist) field day with zombies, white slavery, naked midnight rituals and sympathetic magic – take a look at some of the images in the booklet accompanying this double CD, although the sleeve illustration also falls into the same trap. Many African-Americans have also bought into this impression, drawing in southern folk beliefs, though it is with a little surprise that I note that Muddy Waters is the most represented artist on these two CDs, with his five titles – two more than a totally unsubtle Screamin’ Jay gets – comprising ‘Gypsy Woman’, ‘Louisian Blues’, ‘Hoochie Coochie Man’, ‘Got My Mojo Working’, and ‘Evil’, though the second of those titles points to the state most usually associated with ‘hoodoo’, thanks both to New Orleans and the state’s bayous. The Crescent city artists present range from Jelly Roll Morton to Eddie Bo, with Oscar ‘Papa’ Celestin’s ‘Marie Laveau’ almost a template for Mac Rebennack’s late ‘60s and early ’70s incarnation as ‘Doctor John The Night Tripper’. Zora Neale Hurston was initiated into a woodoo cult in New Orleans and gave a vivid description in her book, ‘Mules and Men’; she also travelled to Haiti – the home of voodoo, in the west at least – and wrote about her experiences there in ‘Tell My Horse’. A common saying is that ‘Haiti is 90% Catholic and 100% voodoo’ (figures vary but you get the idea), and that is acknowledged here by the inclusion of three titles by the rather cultured singer Josephine Premice, recorded in Los Angeles in 1957 and which feature Barney Kessel on guitar. ‘Chicken Gumbo’ owes more to Harry Belafonte than to her native island though – and it would be good to hear more by her. Blind Blake represents The Bahamas with the lively ‘Spirit Rum’, nice enough and well worth having, but not his best. Back on the mainland, the blues contribution ranges from – inevitably – Robert Johnson’s ‘Cross Road Blus’ (the notes link the big black man who purpotedly turned up at midnight and tuned Robert’s guitar at the crossroads with powerful Haitian deity Papa Legba) to the nicely sophisticated Terry Timmons, the r&b contingent includes Louis Jordan and JayMcShann, and rock’n’roll gets a look-in with sides from Bo Diddley, Chuck Berry (‘Thirty Days’) and The Clovers (‘Love Potion Number 9’). Besides those already mentioned, Billie Holiday, John Coltrane and Art Blakey are on the jazz side, though the inclusion of the latter two is only justifiable as the titles of their numbers display an awareness of African roots, though once again possibly quite stereotypically, and otherwise tel us nothing about woodoo as such. The only white headline act here is indeed a curious choice : The Kingston Trio performs the calypso ‘Zombi Jamboree’ after a careful introduction. This is a fascintating and entertaining set, but the booklet notes seem to have been cut before publication. The legend of the crossroads encounter quoted here was actually about Tommy Johnson, not Robert, and there is obviously something missing as this quotation is immediately followed by a source attribution ‘Clarence Gatemouth Brown, Dirty Work At The Crossroads, 1953’, which might suggest that Gate’s opus was at one time also scheduled for inclusion. It is not a massive oversight as the set stands up well enough without it. Norman DARWEN – BLUES & RHYTHM
Lire davantage Lire moins
Arrivé sur le sol américain avec les esclaves d’Afrique de l’Ouest, le culte vaudou a profondément innervé les cultures locales, mais à des degrés divers. Si sa présence est évidente aux Antilles (Haïti) ou au Brésil (le candomblé), les traces de ce syncrétisme se retrouvent parfois subtilement – l’esprit plutôt que la lettre – dans le cadre états-unien. Il fallait la curiosité de Bruno Blum pour en retranscrire la vitalité à travers les œuvres de Jelly Roll Morton jusqu’à John Coltrane, en passant par Muddy Waters ou Bo Diddley, éclairées d’un jour nouveau.Par Bruno GUERMONPREZ - VIBRATIONS
Lire davantage Lire moins
Coup de projo sur le Vaudou nord-américain. Fusion afro-créole pêchue voire allumée où spiritualité et créativité imprègnent blues, rock’n roll, jazz et calypso sous l’impulsion des maîtres que sont Scremin’Jay Hawkins, Muddy Waters and Co…Lylo
Lire davantage Lire moins
Relevons d’abord le travail très documenté de Bruno Blum, dont le livret favorise la compréhension des différents aspects d’un « phénomène vaudou » souvent mis à toutes les sauces. Si le vaudou dans les musiques qui nous passionnent est étroitement lié à la Louisiane, sorte de centre de l’occulte, ce double CD sort des frontières et remonte d’abord aux origines du blues avec des artistes connus comme Jelly Roll Morton, Memphis Minnie, Robert Johnson et Casey Bill Weldon … Dans les années 1940, on le trouve dans les orchestres de swing (Louis Jordan, Jay McShann), puis il s’invite largement à Chicago. Ainsi , Muddy Waters (5 titres), Bo Diddley (3), Howlin’Wolf, Chuck Berry et J.B.Lenoir (1 chacun) occupent une place significative au sein des 40 morceaux. Incarnation du vaudou, Screamin’ Jay Hawkins n’est pas oublié avec son imparable « trilogie » comprenant « She put the whamee on me », « Alligator wine » et « I put a spell on you » (comme l’écrit Blum, le second cité n’est pas le plus connu mais les paroles sont renversantes !). C’est passionnant mais une telle sélection a aussi ses limites car elle contient forcément beaucoup de classiques disponibles par ailleurs (y compris pour les deux jazzmen Art Blakey et John Coltrane). Il faut donc s’en délecter en s’arrêtant longuement sur les textes savoureux et en considérant le contexte historique et culturel. Enfin, elle contient quelques perles méconnues qui alimentent l’intérêt : l’hommage brass band d’Oscar « Papa » Célestin à Marie Laveau (la reine du vaudou notamment inspiratrice de Dr. John), les douceurs calypso et la gouaille de Josephine Premice ou encore « l’Evil eyed woman » de la sublime chanteuse Terry Timmons, justement comparée à Dinah Washington mais hélas aujourd’hui totalement oubliée… Très conseillé.Par Daniel LEON – SOUL BAG
Lire davantage Lire moins
« Qui aurait songé à compiler un double CD avec des chansons au rapport plus ou moins certain avec le vaudou ? Bruno Blum, bien sûr. Le livret concocté par ses soins s’étend longuement sur le vaudou. Un certain nombre de titres, choix évident, y fait directement référence. En revanche, pour d’autres, le rapport est très ténu, voire tiré par l’amulette et, en dépit des explications, je ne vois toujours pas le rapport avec certains titres, dont les instrumentaux, ou d’autres. Musicalement, la première galette offre du jazz trad, de la variété, du calypso, du jazz par Louis Jordan, une sorte de procession funèbre d’Oscar Papa Celestin mais, surtout, du blues lent, rural ou citadin, dépouillé, avec quelques titres un peu plus musclés ou guillerets. On en retiendra ceux peu connus, “Seven sisters blues“ (J T. Smith), “Hoodoo lady“ (Memphis Minnie), “I've been tricked“ (Casey Bill Weldon), “Root doctor blues“ (Doctor Clayton), “Memphis Al the hoodoo man“ (Albert Williams), plus le sautillant “Goofer dust swing“ (Lil’ Johnson) et le rockin’ rhythm’n’blues “Voodoo woman“ (Jay McShann). Le deuxième comporte une majorité de titres connus ou très bien connus. Les autres ? Seul le blues lent dépouillé “Evil eyed woman“ de Terry Timmons est intéressant, les instrumentaux d’Art Blakey et John Coltrane sont du jazz, ceux de Blind Blake, Billie Holiday, Josephine Premice sont du calypso ou de la variété. »Par Bernard BOYAT – ROCK AND ROLL REVUE
Lire davantage Lire moins
« La permanence des références au vaudou (voodoo) dans toutes les formes musicales afro-américaines témoigne de l’enracinement d’une pratique religieuse directement issue d’Afrique de l’Ouest et qui s’est propagée partout où l’esclavage a sévi, du Brésil au Canada, en trouvant un terreau particulièrement fertile en Haïti et en Louisiane. En réaction au puritanisme chrétien et au racisme, il constitue une échappée fantasmée vers l’Afrique. Savamment documenté par le livret de Bruno Blum, le phénomène est illustré par un fascinant panorama musical qui mêle époques et genres (jazz, blues, r&b, rock’n’roll et calypso). De Jelly Roll Morton  John Coltrane, en passant par les évocations convaincues (Joséphine Premice, Lil’ Johnson…), menaçantes (Terry Timmons, Howlin’ Wolf…) ou railleuses (Louis Jordan, The Clovers…) les pratiques du hoodoo sont évoquées à travers les mojo, black cat bone et autre gris-gris. Sans surprise, Muddy Waters et Screamin’ Jay Hawkins sont les mieux représentés, mais aussi Bo Diddley (dont le Who Do You Love doit s’entendre Hoodoo You Love !) et quelques néo-orléanais distingués, comme Oscar « Papa » Célestin et son « envoûtant » Marie Laveau. Domaine public oblige, la compilation ne va pas au-delà de 1961, ce qui exclut malheureusement Dr John dont l’œuvre témoigne de l’imprégnation toujours vivace du vaudou dans la culture louisianaise. »Par Jacques PERIN – JAZZ MAGAZINE-JAZZ MAN
Lire davantage Lire moins
« Adulé, encensé par le grand public depuis la fin des années 30, mais méprisé, oublié par les discographes staliniens, honni par les amateurs éclairés (?) et les critiques aux oreilles plombées, Glenn Miller (1904-1944), chef d’entreprise et bon chef d’orchestre a toujours joué franc-jeu... » Jean-Jacques TAIB – JAZZ HOT. Sélection Jazz Hot
Lire davantage Lire moins
Liste des titres
  • Piste
    Titre
    Artiste principal
    Auteur
    Durée
    Enregistré en
  • 1
    Grandpa's Spells
    Jelly Roll Morton's Red Hot Club
    00:02:57
    1926
  • 2
    Seven Sisters Blues
    J-T. Smith
    J-T. Smith
    00:02:55
    1931
  • 3
    Hoodoo Lady
    Minnie Memphis
    Minnie McCoy
    00:03:04
    1936
  • 4
    Cross Road Blues
    Robert Johnson
    Robert Johnson
    00:02:31
    1936
  • 5
    Goofer Dust Swing
    Lil Johnson
    L. Johnson
    00:03:14
    1937
  • 6
    I've Been Tricked
    Casey Bill Weldon & his Orchestra
    W. Weldon
    00:02:52
    1937
  • 7
    Somebody Done Hoodooed The Hoodoo Man
    Louis Jordan & The Tympany Five
    Louis Jordan
    00:02:39
    1940
  • 8
    Voodoo Woman
    Jay McShann & his Orchestra
    Demetrius
    00:02:38
    1946
  • 9
    Root Doctor Blues
    Doctor Clayton
    Peter-Joe Clayton
    00:03:11
    1946
  • 10
    Hoodoo Hoodoo
    Sonny Boy Williamson
    J-L. Williamson
    00:02:57
    1946
  • 11
    Gypsy Woman
    Muddy Waters
    Morganfield Mc Kinley
    00:02:34
    1946
  • 12
    Louisiana Blues
    Muddy Waters
    Morganfield Mc Kinley
    00:02:53
    1950
  • 13
    Black Cat Bone
    Lightin' Hopkins
    Sam Hopkins
    00:02:56
    1950
  • 14
    Memphis Al The Hoodoo Man
    Albert Williams
    Albert Williams
    00:02:45
    1950
  • 15
    Marie Laveau
    Oscar Celestin
    Robert L. Gurley
    00:06:36
    1954
  • 16
    Evil
    Howlin' Wolf
    Willie Dixon
    00:02:54
    1954
  • 17
    I'm A Man
    Bo Diddley
    Ellas McDaniel
    00:06:47
    1955
  • 18
    She Put The Whamme On Me
    Screamin' Jay Hawkins
    Screamin' Jay Hawkins
    00:03:31
    1955
  • 19
    Song Of The Jumbies
    Josephine Premice
    Josephine Premice
    00:03:34
    1957
  • 20
    Zombie Jamboree
    The Kingston Trio
    Winston O'Conner
    00:03:18
    1958
  • Piste
    Titre
    Artiste principal
    Auteur
    Durée
    Enregistré en
  • 1
    Bo Diddley
    Bo Diddley
    Ellas McDaniel
    00:02:29
    1955
  • 2
    Alligator Wine
    Screamin' Jay Hawkins
    J. Hawkins
    00:03:05
    1957
  • 3
    Evil Eyed Woman
    Terry Timmons
    Chase
    00:02:38
    1957
  • 4
    Hoochie Coochie Man
    Muddy Waters
    Willie Dixon
    00:02:50
    1954
  • 5
    Thirty Days
    Chuck Berry
    Chuck Berry
    00:02:28
    1955
  • 6
    I Put A Spell On You
    Screamin' Jay Hawkins
    Screamin' Jay Hawkins
    00:02:26
    1956
  • 7
    Who Do You Love
    Bo Diddley
    Ellas McDaniel
    00:02:31
    1956
  • 8
    Got My Mojo Working
    Muddy Waters
    Morganfield McKinley
    00:02:50
    1956
  • 9
    Evil
    Muddy Waters
    Morganfield McKinley
    00:02:20
    1957
  • 10
    Spirit Rum
    Blind Blake & The Royal Victorian Hotel Calypso Orchestra
    Colin Kelly
    00:02:25
    1957
  • 11
    Day In Day Out
    Billie Holiday
    Mercer
    00:06:40
    1957
  • 12
    Chicken Gumbo
    Josephine Premice
    Merrick
    00:01:35
    1957
  • 13
    You Got Your Mojo Working
    Eddie Bo
    Dolorès Johnson
    00:02:50
    1959
  • 14
    It's Your Voodoo Working
    Charles Sheffield
    Charles Sheffield
    00:01:47
    1959
  • 15
    Voodoo Boogie
    J-B. Lenoir
    J-B. Lenoir
    00:01:53
    1958
  • 16
    Love Potion Number 9
    The Clovers
    J. Leiber
    00:01:53
    1959
  • 17
    Rookoombey
    Josephine Premice
    A. Irving
    00:01:51
    1957
  • 18
    Hoo Doo Blues
    Lightin' Slim
    Hicks
    00:02:19
    1960
  • 19
    The Witch Doctor
    Art Blakey
    Lee Morgan
    00:05:31
    1960
  • 20
    Dahomey Dance
    John Coltrane
    00:10:50
    1961
Livret

Voodoo in America FA5375

VOODOO IN AMERICA
BLUES, JAZZ
RHYTHM & BLUES
CALYPSO
1926-1961



Le vaudou est une religion traditionnelle ouest-africaine qui plonge ses racines dans la région d’Abomey, ancienne capitale du royaume du Dahomey (au Bénin, où en 2012 environ un quart de la population pratique le vaudou) où Vodun signifie « mystère ». Le vaudou est arrivé avec les esclaves aux Amériques, où il s’est mélangé, métamorphosé et implanté du Brésil aux Caraïbes et de la Louisiane jusqu’au Canada. Il peut être considéré comme la synthèse remarquable d’une indomptable afro-créolité.


Compris de façon superficielle par les Occidentaux depuis le XVIIIe siècle, il est depuis couvert d’insultes, réduit à une superstition, une sorte d’abomination primitive. Le vaudou serait plutôt une sorcellerie de fête foraine, vulgarisée et exploitée par un nombre infini de livres et de films racistes dépeignant des zombies assoiffés de sang, des sorciers noirs escrocs, jeteurs de sorts et autres stéréotypes morbides, du train fantôme au film d’horreur exotique de série Z entre Dracula et Frankenstein. Précisons que ces poncifs de diabolisation ont été largement repris par nombre d’Africains, de Caribéens et d’Afro-américains eux-mêmes. Il faudrait ajouter à cette culture faussée et décriée une liste de chansons, où figurerait peut être l’adaptation bon enfant et humoristique du calypso Zombie Jamboree de Lord Intruder, interprétée ici par l’influent Kingston Trio, seul groupe blanc de cet album. En 1958 avec leur tube « Tom Dooley » - si l’on excepte bien sûr le célèbre album folk « Calypso » du new-yorkais jamaïcain Harry Belafonte1 paru deux ans auparavant - ils ont presque à eux seuls lancé la mode de la musique folk dans le grand public états-unien. Leur version comique à succès de Zombie Jamboree2 reflète bien l’état d’esprit de l’époque (« Est-ce que vous m’imagineriez avec une femme zombie ? »). Elle n’était pas malveillante, mais le vaudou ne devrait pas être confondu avec ces clichés réducteurs. Car à bien des égards, il est à l’essence même de l’âme des afro-américains et de leurs arts, qui ont ébloui le XXe siècle.



Vodun en Afrique

Les pratiques du vaudou originel sont généralement secrètes et varient d’une ethnie à l’autre, d’une tribu et d’un dialecte à l’autre, d’un village à l’autre. Elles sont principalement répandues chez les Fon et les Yoruba dans les régions côtières et centrales du Ghana, du Togo, du Bénin et du Nigeria. On les retrouve jusque chez les Fon du Cameroun et du Gabon au sud. Nombre de Bantous de la région du Congo-Angola pratiquent des cultes analogues, qui se sont fondus et mélangés aux Amériques. Les pratiques vaudou sont proches mais distinctes des rites d’autres ethnies de la région comme les Ewe, Igbo, les Ashanti ou les Ga, chez qui l’on retrouve néanmoins le culte des ancêtres et des croyances animistes (l’animisme ne sépare pas les mondes spirituels et physiques, les esprits étant présents dans les objets, phénomènes naturels, animaux, humains, etc.). La danse et la musique comme vecteurs de lien avec les esprits ou les dieux sont communs à ces cultes. Le lien avec les ancêtres est essentiel. Les défunts sont adorés comme des divinités, et bien qu’invisibles, leurs esprits (appelés loa à Haïti) sont présents partout. Cette connexion avec les esprits est mise en pratique lors de cérémonies variées, où peuvent intervenir des sacrifices d’animaux et des musiques où la danse provoque la transe. L’esprit est alors habité par une divinité qui contrôle le corps du possédé pendant le rite.


Les clans vaudou élisent une Mama, la personne la plus âgée ou la plus respectée, chargée de veiller aux affaires des femmes. On lui donne le nom d’une ancêtre réputée. Ces religions portent différents noms, comme Orisha chez les Yorubas, un grand peuple africain avancé, à la puissante culture. Le musicien nigerian Fela Kuti était par exemple un Yoruba. La cosmologie vaudou comprend nombre d’esprits, déités et éléments gouvernant le monde, qui portent des noms variant selon les langues et régions. Chacun est classé par ordre de puissance. L’androgyne Mawu (Mawu en fon, Olorun en yoruba, Bondieu en créole haïtien) est le créateur divin, qui dans certaines traditions a eu sept enfants contrôlant chacun un secteur du monde (animaux, terre, mer, etc.). On retrouve ici ce thème dans Seven Sisters Blues de J.T. Smith, où le narrateur rend visite à sept sœurs sosies détenant différents pouvoirs de divination et de guérisseuses. Elles lui rendent visite dans son sommeil :


Seven times the […] seven sisters would visit me all in my sleep
And they said I won’t have no more trouble
And said I’d live twelve days in a week


Dans le vaudou, toute création est divine. Chaque chose contient donc la puissance divine, et les talismans, les fétiches appelés gris-gris ou mojo en Louisiane, peuvent prendre de nombreuses formes : morceaux d’animaux séchés (comme l’os de chat noir, le Black Cat Bone chanté ici par Lightnin’ Hopkins), statuettes et autres substances ordinaires comme des herbes, racines, cailloux. Emballés dans un petit sachet, ils sont vendus pour protéger la santé du corps ou pour améliorer la spiritualité des fidèles. Certains pratiquants fabriquent des talismans réputés capables d’envoûter les ennemis à la demande, de modifier leurs relations affectives, leurs liaisons, voire d’envoûter des gens et leur causer des ennuis. Le vodun d’essence Dahomey/Yoruba, plus froid et gentil (paix et réconciliation) est appelé Rada à Haïti, tandis que sa forme Petro, issue du peuple Kongo (bantous), est associé au feu spirituel des charmes de guérison et aux forces du mal, offensives.



Vaudou et culture créole
À partir de la fin du XVIIIe siècle un grand nombre de Bantous originaires de la région du Congo a été capturé à son tour et réduit en esclavage. Les millions d’Africains déportés aux Amériques du XVIe au XIXe siècle ont emporté leurs religions avec eux. Mais comme tous les éléments culturels africains, les religions africaines étaient strictement interdites pendant les siècles de l’esclavage. Selon les circonstances, elles sont cependant restées plus ou moins présentes sous différentes formes nouvelles, créolisées (la culture créole est une nouvelle culture ; la somme de ses parties est différente des composants d’origine, des éléments indigènes, africains, européens et d’autres ethnies). Au Brésil, le candomble est principalement un héritage de l’Orisha yoruba tandis que la macumba est liée aux traditions bantoues d’Afrique Centrale. À Haïti, le vaudou s’est fondu en un seul syncrétisme créole afro-catholique où ses différentes origines sont moins marquées. À Cuba, la santeria est un mélange d’Orisha yoruba et de religion catholique. La toute-puissance des reli-gions chrétiennes colo-niales a laissé sa marque sur les cultes afro-américains. Leurs liturgies se sont souvent mêlées, et ce à différents degrés : le vaudou reprend l’ico-no--graphie biblique et sché-matiquement, il plaque ses pro-pres divinités sur l’image des saints chrétiens corres-pondants. Dans les années qui ont suivi l’abolition de l’esclavage au XIXe siècle, un important mouvement revivaliste (Revival Zion) s’est développé aux États-Unis, en Jamaïque et dans la région des Caraïbes. Il visait à faire « revivre » les religions des ancêtres africains, le plus souvent sous un aspect partiellement chrétien, créolisé. Cette façade chrétienne leur permit aussi d’avoir moins d’ennuis avec les autorités coloniales qui assimilaient invariablement les pratiques animistes à de la sorcel-lerie - et d’attirer des fidèles nourris de culture chrétienne créole, où le modèle blanc bénéficiait d’un grand prestige en dépit de sa cruelle domination. En effet pour une majorité d’Américains, d’Africains, d’Européens et de Caribéens, tout ce qui touche au vaudou reste satanique, et s’en approcher est un péché.


En Jamaïque, l’obeah reste interdit. Il est réputé être une escroquerie (vente de talismans, sorts, etc.) et une incarnation du mal. Dans ce pays anglophone, ancienne colonie britannique comme les États-Unis, différents cultes afro-caribéens existent : le kumina (marqué par la culture bantou) et le redouté obeah qui rejettent presque totalement l’influence chrétienne ; Le pukkumina en intègre lui plusieurs éléments ; le Rastafari (cristallisé en 1930, il a créé une cosmologie afro-caribéenne où l’église chrétienne orthodoxe éthiopienne tient une grande place). Dans les églises pentecôtistes, méthodistes, baptistes, apostoliques etc., nombre de spirituals et gospel songs proviennent du répertoire des églises américaines - où comme lors de tant de cérémonies revivalistes, des transes3 et des « conversations » avec les esprits ont lieu (speaking in tongues, glossolalie). Comme aux États-Unis, ces églises pra-tiquent d’intenses messes où l’africanité des éléments liturgiques est souvent niée en dépit de l’évidence, comme si elle était honteuse. Et ce bien que les Afro-américains aient développé leurs pro-pres églises pour ne pas avoir à fréquenter celles de leurs oppresseurs. Le phénomène du rejet des religions africaines et afro-caribéennes par les Afro-américains est lié à la culture créole coloniale, qui les a déconsidérées et interdites dès l’arrivée des esclaves aux Amériques, glorifiant ses propres religions venues d’Europe. Considérées comme de simples envoûtements pour gogos crédules, de la sorcellerie - comme l’obeah de Jamaïque ou le quimbois de Martinique - la réelle dimension spirituelle de ces cultes a ainsi été presque effacée de l’histoire officielle. Il existe ainsi un tenace complexe de supériorité pour les Afro-américains qui rejoignent les rangs des adeptes de la Bible. Pour certains d’entre eux, les Africains seraient en quelque sorte des « sauvages » non « éclairés » et crédules aux croyances malfaisantes - une vision coloniale caractéristique. Il est vrai qu’une bonne partie de l’envergure de la religion vaudou béninoise/haïtienne s’est réduite aux États-Unis, et c’est avec humour que l’on y tourne souvent en dérision les croyances liées aux religions africaines, comme ici les Clovers, un groupe vocal de rhythm and blues pour qui Leiber et Stoller, deux Blancs, ont écrit Love Potion Number 9, un véritable sketch qui pourrait aussi bien mettre en scène une Rom ou une Gitane diseuse de bonne aventure. Toujours avec humour, le morceau de Louis Jordan raconte dans Somebody Done Hoodooed the Hoodoo Man que l’envoûteur a été en-voûté, une idée reprise par Lightnin’ Slim dans son Hoodoo Blues. Dans Spirit Rum (le rhum est utilisé comme liquide purificateur dans les rites obeah) enregistré aux Bahamas à quelques kilomètres de la Floride, Blind Blake joue sur les mots avec l’homonyme « spirit », qui désigne à la fois les spiritueux et « l’esprit », un fantôme qui boit ici du rhum - ce qui lui fait peur et le fait fuir4.


Oh Mama, yes I’d better run
Mama, spirit drinking rum
Not the spirit that’s in the rum
Mommy, the spirit I’m running from
Blind Blake and the Royal Victorian Calypso Orchestra, Spirit Rum, vers 1957.


Car pour d’autres le pouvoir des esprits inspire plus de peur que d’humour, comme ici à Memphis Minnie dans Hoodoo Lady, Screamin’ Jay Hawkins dans She Put the Whamee on Me ou Howlin’ Wolf dans Evil (en 1965 pour définir le blues il déclarait sur scène : « Quand tu n’as pas de quoi payer ton loyer, tu commences à avoir de mauvaises pensées » [evil]). Et rares sont ceux ou celles qui, comme Albert « Joiner » Williams dans Memphis Al (The Hoodoo Man) avouent être un hoodoo man. Seul Muddy Waters s’en vante avec le sourire dans Hoochie Coochie Man. Pour Lil Johnson, se venger d’une amie qui lui a piqué son homme avait l’air bien sérieux quand elle chantait en 1937 son intention de saupoudrer de la poudre sur sa porte dans Goofer Dust Swing (goofer dust : poudre de malchance). Quant à Terry Timmons, elle ose carrément se targuer d’attirer le mauvais œil et de nuire par le vaudou si l’on se moque d’elle. Comme beaucoup, elle considère que sorcellerie et vaudou, s’ils sont bien distincts, sont tous deux malfaisants :


My mother studied witchcraft
My daddy studied voodoo, too
So if I catch you ‘round daddy
No telling what I’d do to you
Well I’d grab myself some powder
Sprinkle it underneath your bed
You’ll be tossing turning thinkin’ you’re burning
Wishing you were dead
And if that don’t get it baby
There’s a lot more I can do
I’ll counter-root your whiskey
And goofy dust your stew
You may think that I’m just foolin’
You may think it’s all a lie
But anyone can tell you
I’m a girl with an evil eye
Terry Timmons, Evil Eyed Woman, 1953


Aux États-Unis où les églises protestantes ont un pouvoir important, le vaudou et autres rites dérivés des religions africaines originelles ont une image diabolique très dévalorisante. Ainsi en dépit de leur omniprésence dans la culture afro-américaine, le vaudou s’y exprime depuis toujours par le biais d’un langage d’initiés. Le paradoxe veut que, toujours sous une façade chrétienne, les croyances animistes soient restées bien ancrées aux Amériques, comme cet album le reflète. Bo Diddley a par exemple été élevé dans une culture baptiste très stricte, mais les références aux talismans maudits par la religion ont une place substantielle dans son œuvre pour qui sait les décrypter. L’ambiguïté est néanmoins bien présente : rares sont les ouvrages sur les musiques populaires états-uniennes (rock, jazz, blues) qui comprennent et mentionnent les pratiques animistes, leurs talismans et les cultes des esprits. Ceci peut s’expliquer d’abord par le secret initial qui entoure le vaudou originel en Afrique et se serait pérennisé au nouveau monde ; par le secret qui a plus que jamais entouré ces pratiques pendant les siècles d’esclavage aux Amériques (où elles étaient cruellement punies) ; par la culture créole qui incite à mettre en avant son appartenance à une église chrétienne respectable ; et par leur diabolisation dans la culture créole au cours des années qui ont suivi.


La biographie5 de Bo Diddley, par ailleurs réussie, ne fait par exemple pas allusion une seule fois aux pratiques du hoodoo aux États-Unis, alors que plusieurs de ses compositions les plus célèbres comme Bo Diddley, I’m a Man ou Who Do You Love ont pour sujet central les talismans du hoodoo - du moins pour qui en comprend le sens (aux États-Unis le vaudou est la religion, le hoodoo en est la pratique concrète). Quand ils reprirent Who Do You Love (« hoodoo you love »), les Doors savaient-ils réellement de quoi il retournait (les serpents et les fantômes font partie de la cosmo-logie des initiés au vaudou) ?


I walked forty-seven miles of barbwire
I use a cobra snake for a necktie
Got a brand new house on the roadside
Made out of rattlesnake hide
I got a brand new chimney made on top
Made out of human skulls
Bo Diddley, Who Do You Love, 1956


Dans I’m a Man, grand classique du blues de Chicago repris et enregistré par Jimi Hendrix dix ans plus tard, Bo Diddley fanfaronne sa virilité de jeune homme. Il y explique qu’il va amener « son cousin germain Little John the conquer root » (de conqueror root, « racine du conquérant ») : John the Conquer root est le nom du gris-gris le plus répandu dans la communauté afro-américaine au XXe siècle. Il était assuré garantir la fidélité ou le retour d’un conjoint et améliorer les prouesses sexuelles, porter chance, etc. Il consiste en une racine d’ipomée (ipomoea jalapa) séchée, un tubercule dans lequel un prince africain réduit en esclavage aurait placé son esprit et sa force après avoir joué des tours à ses oppresseurs (et selon certaines versions, après être rentré en Afrique). John the Conquer reste un héros du folklore afro-américain. Dans son Hoochie Coochie Man Muddy Waters mentionne lui aussi ce mojo particulièrement populaire - qui ressemble à des testicules de couleur foncée. Un mojo représente, au sens large, l’expression essentielle du vaudou : l’énergie. Énergie vitale, énergie sexuelle, énergie de guerre, de survie. Un mojo hand peut prendre la forme d’un philtre d’amour (notamment à base de poudre de crapaud et de serpent) ou d’un talisman, comme le fameux os de chat noir qui a coûté la vie à bien des chats innocents.


Mojo come to my house, a black cat bone,
Take my baby all the way from home,
Look at that doodle, where’s he been,
Up your house, and gone again
Bo Diddley, Bo Diddley, 1955


Louisiane
Une cruelle répression et un lavage de cerveau implacables visaient à éviter les révoltes d’esclaves, qui étaient très supérieurs en nombre. En conséquence, les cultures africaines, si elles n’ont pas disparu sur le continent américain, y étaient particulièrement étouffées, presque inexistantes. L’histoire des Caraïbes est en revanche bien différente. Les patrimoines culturels africains y ont été initialement mieux pérennisés qu’aux États-Unis. Avec les Garifunas de Saint Vincent (des Ibibios du futur Nigeria mélangés aux indigènes Arawak), ou encore le marronnage (communautés organisées d’esclaves évadés) en Jamaïque, à Saint-Domingue et ailleurs, avec d’immenses popu-lations afro-caribéennes à Cuba, avec les échanges commerciaux maritimes jus-qu’à la Trinité où l’Orisha yoruba a fleuri, les cultures africaines se mélangeaient mieux aux Caraïbes, où elles survivaient tant bien que mal dans la misère et la clandestinité des rues Cases-Nègres. Saint-Domingue (futur Haïti) et la Louisiane ont longtemps entretenu de florissantes relations de commerce : elles étaient toutes deux des colonies françaises. Puis en 1762 à l’issue de la guerre de sept ans, la France a dû céder à l’Espagne catholique son territoire de Louisiane à l’ouest du Mississippi, Nouvelle-Orléans comprise. Ces régions côtières ont accueilli des milliers d’Acadiens francophones, catholiques comme eux et expulsés du Canada par l’Angleterre en 1765. Dans les marais ils se mélangèrent aux Indiens et aux Afro-américains. En 1763, la France céda à l’Angleterre la Louisiane de l’est, qui a alors connu d’intenses échanges avec la Jamaïque britannique où les Bantous du Congo commençaient à arriver en masse. Il faudra attendre 1800 pour que Napoléon Bonaparte rachète secrètement une partie de la Louisiane avant de la reven-dre aux États-Unis le 20 décembre 1803 (avec un territoire immense couvrant la surface de dix états des États-Unis modernes, étendus de la Louisiane jusqu’au Minnesota et au Montana au nord). L’Espagne cèdera l’ouest de la Louisiane aux États-Unis en 1819. Le port de la Nouvelle-Orléans continua à être la porte du continent, et ne cessa de se développer, une ville cosmopolite accueillant des marins de tous horizons et brassant des populations métissées, où les esclaves affranchis étaient nombreux.


À Haïti, différentes révoltes d’esclaves, comme celle menée par François Mackandal en 1751-1757, ont été portées par la foi vaudou. Elles menèrent à la révolution de 1791-1804, qui permit aux esclaves de vaincre l’armée française et de prendre le pouvoir - bientôt confisqué par une élite de mulâtres et « hommes libres de couleur » déjà installée. Cette période très tourmentée de l’histoire de l’île de Saint-Domingue a causé un exode massif, multiracial, vers la Louisiane, où Espagnols et Français accueillaient les catholiques (contrairement aux protestants anglais alentour). Voyant leurs plantations perdues, nombre de riches planteurs sont parvenus à emmener leurs esclaves (et leur vaudou) avec eux en Louisiane. En conséquence, le vaudou haïtien a profondément imprégné la Louisiane catholique et largement francophone.


Jazz

Dès le début du XIXe siècle, des rassemblements de musiciens afro-américains ont eu lieu en plein air à la Nouvelle-Orléans, un événement impensable dans le reste des États-Unis.


« Tous les dimanches, les esclaves se réunissaient - c’était leur seul jour de congé - mon grand père faisait retentir les tambours, il battait le rythme sur les tambours du square que les Blancs appelaient Congo Square et, sur cette vaste aire, les esclaves se pressaient en foule autour de mon grand-père et de ses tambours […] Et c’était tous les gens qui venaient, même les Blancs, même les maîtres ! […] Parfois, il était le lieu de ventes aux enchères ! Vous avez compris : c’était à Congo Square que les propriétaires des plantations, les maîtres venaient vendre ou acheter leurs esclaves ! »
Sidney Bechet, La Musique c’est ma vie6, 1960.
On pouvait entendre sur Congo Square des tambours (frappés par des baguettes de bambou ils ont laissé le nom de bamboula à ces jams, ces réunions) mais les gravures d’époque montrent aussi des percussions, flûtes, fifres, violons, des instruments africains à cordes et des chants. Ces musiciens étaient souvent d’origine congolaise (les Bantous ont été les derniers à arriver en masse en Amérique) et en partie Haïtiens et Jamaïcains. Bien qu’aucun enregistrement n’existe pour en attester7, lors de ces rares occasions de réjouissances ils ne manquaient certainement pas d’invoquer les esprits au son des rythmes ancestraux, dansant et échangeant avec eux des confidences en langues secrètes, dans la tradition afro-caribéenne et afro-américaine du vaudou.


Un siècle entier de bamboulas a fait le lit du jazz, né à la Nouvelle-Orléans autour de 1900, et ces improvisations vocales de « possédés » au son des tambours sont vraisemblablement à la racine même de l’improvisation dans le jazz ; de même, la tradition des fanfares lors des obsèques, d’abord solennelles en suivant le cortège, puis gaies et dansantes après l’inhumation - et incluant des improvisations - sont là encore un échange avec l’esprit du défunt. L’un des premiers musiciens de jazz importants, Jelly Roll Morton, dont le Grandpa’s Spells (« les envoûtements de grand-père ») de 1926 ouvre le disque 1, a évoqué ses liens avec le vaudou, qui rythma son éducation, sa vie, son quotidien. Ce morceau caractéristique du jazz originel de la Nouvelle-Orléans est ici une indispensable entrée en matière. En prenant leur envol, les différents types de jazz ont gravé dans le marbre l’héritage afro-créole. À la fin de sa vie, la reine du jazz Billie Holiday elle-même résuma son blues profond en un mot : « c’est toujours ce même vieux hoodoo qui me suit ».


Day in, day out
The same old hoodoo
Follows me about
The same old pounding in my heart
Whenever I think of you
Billie Holiday, Day In, Day Out, 1957.


Trente-cinq ans après le morceau de Jelly Roll, admirons le chemin parcouru par le jazz avec l’africanité assumée et revendiquée de Art Blakey avec Wayne Shorter et Lee Morgan sur The Witch Doctor et de John Coltrane avec Eric Dolphy sur Dahomey Dance, qui closent le disque 2. Leur hard bop teinté de gospel et de blues funky, senti, emmène l’auditeur vers des sommets d’improvisations, de liens spirituels musicaux dans la langue secrète de l’âme.


Différents houngans (prêtres vaudou) ont été retenus par l’histoire de la Louisiane, mais la figure légendaire de Marie Laveau (1794-16 juin 1881) reste sans conteste la plus marquante. D’abord coiffeuse pour dames, elle devint la confidente de ses clientes. Dès 1826, pour soulager leurs peines de cœur elle leur proposa peu à peu ses gris-gris, poudres, prédictions et autres services supposément liés au vaudou. Devenue riche et célèbre pour ses talents de diseuse de bonne aventure, pour ses « interprétations de rêves », cette mulâtresse libre reçut bientôt la haute société dans sa maison de St. Ann Street où elle organisait de mystérieuses réunions le soir, réputées finir en orgies clandestines, où elle s’affichait en dansant avec un long serpent nommé Zombi et des danseuses presque nues. Trompettiste et chanteur au nom gravé dans la légende du jazz de la Nouvelle-Orléans, Oscar « Papa » Célestin (1er janvier 1884-15 décembre 1954) rend ici un extravagant hommage musical à Marie Laveau, « la reine vaudou de la Nouvelle-Orléans » dans cet enregistrement réalisé quelques jours avant sa mort. Oscar Célestin était un habitué des fanfares funéraires, où il interprétait des morceaux ad hoc comme le gospel « Down by the Riverside », « When the Saints Go Marching In » ou « Didn’t He Ramble ». Le style de ce morceau suggère celui d’une fanfare funéraire.


Hoodoo au sud
D’autre morceaux proviennent de la capitale américaine du vaudou, La Nouvelle-Orléans : le Hoo-Doo Blues de Lightnin’ Slim, au son authentique, typique du vrai « swamp blues » du bayou produit par Jay Miller et l’un des premiers enregistrements d’Eddie Bo, futur roi du piano funk : You Got Your Mojo Working (où le mojo est efficace), réponse au Got Your Mojo Working (où le mojo est inefficace) de Muddy Waters paru quelques mois plus tôt. Quelques autres titres ont été enregistrés au Tennessee, pas très loin de là : Memphis Al (The Hoodoo Man) au studio Sun et It’s Your Voodoo Working de Charles Sheffield. Quant au légendaire Cross Road Blues de Robert Johnson8, gravé au Texas comme le splendide Black Cat Bone de Lightnin’ Hopkins, il est significatif de l’union contre nature du vaudou martyr et de la chrétienté despotique, de la religion noire et du culte des oppresseurs blancs. Tout en « tombant à genoux » devant « le Seigneur » dans ses paroles, le fondateur du blues moderne, le virtuose de la slide guitar s’adresse en fait à une divinité du vaudou syncrétique. En effet pour l’initié, le carrefour (crossroad) est le lieu où le destin se scelle, où se signe le pacte avec le diable du mythe faustien, le dieu des carrefours étant Legba, l’un des plus puissants de la tradition du vaudou9.


« Il [Robert Johnson] a dit qu’il savait tant de choses parce qu’il s’était vendu au diable. Je lui ai demandé comment. Il a dit « Si tu veux apprendre à jouer tout ce que tu veux et à créer des chansons toi-même, tu prends ta guitare et tu vas là où les routes se croisent comme ça, au carrefour. Sois-y et sois-y un peu avant minuit comme ça tu sais que tu seras là [qu’il sera là ?]. Emporte ta guitare et joue un morceau seul. Un grand homme noir va marcher jusque-là, il prendra ta guitare et l’accordera. Il jouera un morceau et te la rendra. C’est comme ça que j’ai appris à jouer tout ce que je veux. »
Clarence « Gatemouth » Brown, Dirty Word at The Crossroads, 1953.


« Soudain, Patton et les autres entendirent cette technique mortelle qui transfigurait les balbutiantes walking basses et leurs propres intuitions modales en quelque chose de hanté et diabolique. Robert Johnson, avec un simple open tuning de sol, ouvrait un précipice agité de fantômes harmoniques. Il tordait la note pour attraper de fuyantes mémoires, des frissons de jungle oubliée, des pleurs de sorcières, tous les soupirs de l’astral. » Patrick Eudeline, Best of Blues, 1994.


Hoodoo au nord
Le vaudou s’est propagé vers les glaciales villes du nord, notamment lors du grand exode de la crise économique des années 1930 : Detroit, Saint-Louis, New York, Washington D.C. et Chicago comptaient parmi les destinations des migrants indigents venus du sud. Howlin’ Wolf, Muddy Waters, Little Walter, Memphis Minnie, Robert Johnson, Lightnin’ Slim, John Lee « Sonny Boy » Williamson, J.B. Lenoir, Bo Diddley sont originaires de la région du delta du Mississippi. Ils ont presque tous métamorphosé et enregistré le blues du delta à Chicago, qui devint la nouvelle capitale du blues avec la contribution des disques Bluebird puis Veejay et Chess. Nombre de titres de cette anthologie y ont été enregistrés. Le vaudou et sa pratique américaine, le hoodoo, étaient très répandus dans le delta, et les nouveaux arrivants ont injecté leurs histoires de mojos dans le nouveau son du blues électrique et du rock. À Chicago la marque Chess lança le géant du rock Chuck Berry, originaire de Saint-Louis, dont l’un des premiers succès cite le hoodoo comme une solution possible pour faire revenir sa femme :


I’m gonna give you thirty days to get back home
I done call up the gypsy woman on the telephone
I’m gonna send a worldwide hoodoo
That’ll be the very thing that’ll suit you
I want to see that you’ll be back home in thirty days
Chuck Berry, Thirty Days, 1955


Les références au hoodoo abondent dans la discographie du géant du Chicago Blues, Muddy Waters.


I’m going down in New Orleans
Get me a mojo hand
Muddy Waters, Louisiana Blues, 1947


Ses chefs-d’œuvre sont parsemés de références au hoodoo, aux gypsy women et au vaudou, tout comme les compositions de l’un de ses futurs admirateurs, un autre maître du blues : Jimi Hendrix, auteur du sommet « Voodoo Chile ». Peut-être le morceau le plus emblématique du patrimoine vaudou américain est-il Hoo-chie Coochie Man, un nom qui désigne ceux capables de préparer des mojos qui fonctionnent - contrairement à celui qu’il chante dans Got my Mojo Working.


The gypsy woman told my mother
Before I was born
You got a boy child coming
He gon’ be a son-of-a-gun
He gon’ make pretty womens
Jump and shout
Then the world’ll wanna know
What it’s all about
Don’t you know I’m here
Everybody knows I’m here
Well you know I’m the hoochie coochie man
Everybody knows I’m here
I got a black cat bone
I got a mojo too
I got a John the conquer root
Muddy Waters, Hoochie Coochie Man, 1947


Dans Evil, une variante de Hoochie Coochie Man, Muddy Waters énumère les animaux sauvages qu’il est capable de vaincre grâce à sa puissance maléfique. Un autre candidat au titre de morceau emblématique du vaudou américain est le fameux I Put a Spell on You (« je t’ai jeté un sort ») de Screamin’ Jay Hawkins, enregistré dans un éclair de génie sur un rythme de valse ; à cette même époque, Screamin’ Jay, qui jurait avoir vaincu James Brown en personne dans un concours de hurlements, a aussi gravé un chef-d’œuvre méconnu, son Alligator Wine inclus ici. Le vin d’alligator dont voici la recette :


Take the blood out of an alligator
Take the left eye out of a fish
Take the skin off of a frog
And mix it all up in a dish
Add a cup of green swamp water
And then count from one to nine
Spit over your left shoulder
You got alligator wine
Alligator wine
Your porcupine
Is going to make you mine
Screamin’ Jay Hawkins, Alligator Wine, 1958.


Mais l’humour n’était pas toujours au rendez-vous. La fabuleuse Josephine Premice, vamp new-yorkaise descendante d’une famille d’aristocrates haïtiens, chantait à Broadway dans des comédies musicales calypso et se produisait dans des clubs new-yorkais lors de la mode calypso de 1957, où elle publia deux albums remarquables10. Elle y fait allusion au vaudou avec talent et gravité, sans que la dérision n’entre en compte. Dans Rookoombey, un terme à connotation sexuelle qui fait partie du patois jamaïcain et de l’argot afro-américain, elle se rend à une « danse vaudou » dans l’espoir d’y faire une rencontre11. Dans Chicken Gumbo, un médecin vaudou lui prescrit une recette antillaise pour « se soigner » : poulet, gumbo et lait de coco. Quant à Song of the Jumbies - avec son couplet en créole français - il évoque le cri des zombies (jumbies), qu’elle entendait la nuit dans son sommeil, dont elle se souvenait le matin et qu’elle chantait à son tour la journée.

Bruno Blum
© Frémeaux & Associés, 2012


Merci à Francis Blum, Stéphane Colin, Patrick Eudeline, Jean-Paul Levet, Kermit Osserman, Gilles Pétard, Gilles Riberolles, Gilbert Shelton et Fabrice Uriac.


Note
1. Écouter Harry Belafonte, Calypso-Mento-Folk 1954-1957 (FA5234) dans cette collection.
2. Une excellente version jamaïcaine par Lord Foodoos en 1957 est incluse sur l’album Jamaica - Trance, Possession, Folk 1939-1961 (FA5384 à paraître chez Frémeaux & Associés en 2013). Une version par Vincent Martin, enregistrée aux Bahamas en 1957, figure sur Bahamas - Goombay 1951-1959 (FA5302) dans cette collection.
3. Écouter Jamaica - Trance, Possession, Folk 1939-1961 (FA5384) à paraître chez Frémeaux & Associés en 2013.
4. D’autres titres de Blind Blake and his Royal Victorian Hotel Calypso Orchestra sont disponibles sur les albums Bahamas Goombay 1951-1959 (FA5302) et le volume Calypso du coffret Anthologie des musiques de danse du monde, vol. 2 (FA5342).
4. D’autres titres de Blind Blake and his Royal Victorian Hotel Calypso Orchestra sont disponibles sur les albums Bahamas Goombay 1951-1959 (FA5302) et le volume Calypso du coffret Anthologie des musiques de danse du monde, vol. 2 (FA5342).
6. Sidney Bechet, La Musique c’est ma vie, éditions de la Table Ronde, Paris, 1960.
7. Écouter Jamaica - Trance, Possession, Folk 1939-1961 (FA5384, à paraître chez Frémeaux & Associés en 2013), où de rares enregistrements analogues sont sans doute ce qu’il existe de plus proche comme témoignage de ce qu’il se passait le dimanche vers 1900 à Congo Square.
8. Lire À La Recherche de Robert Johnson de Peter Guralnick (Castor Astral, 2008).
9. Jean-Paul Levet, Talkin’ That Talk, le langage du blues et du jazz, Hatier, 1992.
10. On peut entendre son « Sweetie Joe » sur le volume Calypso du coffret Anthologie des musiques de danse du monde, vol. 2 (FA5342).
11. Écouter des versions antérieures de Rookombey par Lloyd Prince Thomas et The Fabulous Mc Clevertys sur l’album Virgin Islands - Calypso (à paraître chez Frémeaux & Associés en 2013).


Voodoo is a traditional West African religion whose roots lie deep in Abomey, the ancient capital of the Kingdom of Dahomey – today the Republic of Benin, where around 25% of the population still practises voodoo – and whose language has the word Vodun, meaning «mystery». Voodoo arrived in the Americas with slaves; mingled, transformed and implanted from Brazil to the Caribbean, from Louisiana to Canada, it can be considered a remarkable synthesis of an intractable Afro-Creole identity.


Voodoo has been superficially understood by Westerners since the 18th century, subjected to insult and reduced to mere superstition, a sort of primitive abomination. It has been seen as a kind of fairground witchcraft, vulgarized and exploited by an infinite number of racist books and films portraying bloodthirsty zombies, crooked black sorcerers casting spells, and other morbid stereotypes, from ghost trains to exotic horror-Z-movies whose stars range from Dracula to Dr. Frankenstein... And it’s true that these diabolised clichés were widely picked up by many Africans, Caribbeans and Afro-Americans also. To that disparaged, twisted culture you have to add a list of songs, and one that you might find in the list is Lord Intruder’s good-natured, humorous version of the calypso Zombie Jamboree played here by the influential Kingston Trio (also the only white group on this album). With their 1958 hit «Tom Dooley» – and with the exception of the famous folk album «Calypso» made two years earlier by Jamaican New Yorker Harry Belafonte1 – the Kingston Trio was almost singlehandedly started the folk music trend among a mass American audience; the comedy-hit Zombie Jamboree2 was an excellent reflection of the mindset which prevailed during the period. That state of mind wasn’t ill-intentioned, but voodoo should not be confused with simplistic clichés: in many respects, it was the essence of the Afro-American soul whose artistry dazzled the 20th century.
Vodun in Africa


Originally voodoo was practised in secret, with many variants from one ethnic group to another, and there were even differences according to the tribe, dialect or village where it was practised. Many Bantus in The Congo and Angola have similar rituals which mingled with them in the Americas and, although distinct from rituals among Ashantis for example, they share a religion which involves worship of ancestors and belief in animism (with living souls attributed to inanimate objects and natural phenomena). Dancing and music are common to these rituals as vectors of communication with spirits and deities. The ancestral link is essential: the deceased are worshipped as divinities, and even though invisible, their spirits (called loa in Haiti) are omnipresent in rituals where animals are sacrificed, and where music and dancing provokes trances... with the souls of participants possessed by divinities which take control of their bodies during rituals.


These religions take different names – Orisha among the Yorubas for example (Nigerian musician Fela Kuti was a Yoruba) – and voodoo cosmology has a number of spirits, deities and elements which control the world, and they are ranked according to their powers. In Haiti, Bondieu is the Creole equivalent, an androgynous divine creator which in some traditions had seven children, each controlling an aspect of the world such as animals, land, sea etc. J. T. Smith’s Seven Sisters Blues relates to this, where the narrator visits seven identical sisters having different healing powers: «Seven times the […] seven sisters would visit me all in my sleep / and they said I won’t have no more trouble / and said I’d live twelve days in a week.»


In voodoo all creation is divine, and therefore each thing holds divine power: talismans and other fetishist objects (called gris-gris or mojo in Louisiana), take many forms. Pieces of desiccated animals (like the Black Cat Bone sung here by Lightnin’ Hopkins), statuettes and other, ordinary substances like grass, herbs, roots and pebbles, all wrapped in a little package, are sold to protect bodily health or else enhance the spirituality of the faithful. There are even talismans said to be capable of casting spells over enemies on demand, of changing the course of love, even haunting others and bringing their downfall.


Voodoo and Creole culture
Millions of Africans deported to the Americas between the 16th and 19th centuries took their religions with them only to find that, like all African cultural elements, they were strictly forbidden during years of slavery. Yet they remained more or less present (depending on the context) in new forms: the Creole culture was a new one in that the sum of its parts was different from its original components. Candomble in Brazil was principally inherited from the Yoruba deity Orisha, whilst macumba was related to Bantu traditions in Central Africa. In the years following the abolition of slavery, an important Revivalist movement (Revival Zion) developed in the USA, Jamaica and the Caribbean which aimed to «relive» ancestral African religions, most often in a Creole, partly Christian form. The «Christian» facade also allowed the faithful to partly avoid trouble with colonial authorities (who invariably assimilated animism to sorcery), while enabling them to attract more of the faithful who’d been raised in a Christian Creole culture, where the white model enjoyed great prestige despite its cruel domination. For most Africans, Europeans and Caribbeans, anything to do with voodoo remained Satanic, and it was a sin to approach such things.
In English-speaking Jamaica, there was already ano-ther Afro-Caribbean form of religious worship called kumina (marked by Bantu culture). Obeah remained banned: selling talismans and spells was considered as fraud, and the dreaded obeah, along with kumina, almost totally rejected Christian influences. In Pentecostal, Methodist, Baptist, Apostolic churches etc., many spirituals and gospel songs came from American church repertoires – where, as in many Revivalist ceremonies, trances3 and «conversations» with spirits took place (speaking in tongues, or glossolalia). Afro-American rejection of African and Afro-Caribbean religions was tied to colonial Creole culture, which discredited and banned them as soon as slaves arrived in the Americas, in order to glorify their own religions coming from Europe. Considered simple spells for the credulous, or just as sorcery – like Jamaican obeah or quimbois in Martinique – the real spiritual dimension of these forms of worship was in this way almost erased from official history. And it’s true that most of the density of the voodoo religion from Benin and Haiti was simplified in The United States and turned to derision with the humour of groups like The Clovers here, a rhythm & blues vocal group for whom Leiber & Stoller (two Whites) wrote Love Potion Number 9, a parody which could just as well have a Rom gipsy fortune-teller as its heroine. Louis Jordan’s piece Somebody Done Hoodooed the Hoodoo Man tells how the biter was bit (a sorcerer victim of his own sorcery), and the idea was picked up by Lightnin’ Slim for his Hoodoo Blues. Blind Blake’s Spirit Rum recorded in The Bahamas plays on the double-meaning of the word «spirit» (rum was used to purify in obeah rites), with a rum-boozing ghost4 in the lyrics: «Mama, spirit drinking rum / not the spirit that’s in the rum / Mommy, the spirit I’m running from.»
Blind Blake and the Royal Victorian Calypso Orchestra, Spirit Rum, c.1957


There were those, of course, who were more frightened than amused by spirit-powers –Memphis Minnie in Hoodoo Lady, Screamin’ Jay Hawkins in She Put the Whamee on Me – but only Muddy Waters boasted about it (with a smile) in Hoochie Coochie Man. Lil Johnson seems quite serious in her intent to sprinkle goofer dust (very unlucky!) on the door of a friend trying to steal her man from her (Goofer Dust Swing) and as for Terry Timmons, she seems to take pride in attracting the evil eye and using voodoo if anyone pokes fun at her: «My mother studied witchcraft, my daddy studied voodoo, too. So if I catch you ‘round daddy, no telling what I’d do to you... I’ll counter-root your whiskey and goofy dust your stew... Anyone can tell you I’m a girl with an evil eye.»
Terry Timmons, Evil Eyed Woman, 1953


There is a paradox: animism remained firmly anchored in the Americas. Bo Diddley was strictly raised as a Baptist but his work has substantial references to talismans if you can decipher them; his biography5 doesn’t mention US hoodoo practise even once, but many of his most famous compositions deal with talismans, including Bo Diddley, I’m a Man and Who Do You Love. When The Doors did Who Do You Love – hoodoo you love, obviously – were they really thinking about hoodoo cosmology and its snakes and ghosts? «I use a cobra snake for a necktie, got a brand new house on the roadside made out of rattlesnake hide; I got a brand new chimney made on top, made out of human skulls...»
Bo Diddley, Who Do You Love, 1956
Bo paraded his young virility in explaining he used to take someone with him wherever he went, i.e. his «cousin» Little John the conquer root, the name given to the gris-gris most common to 20th century Afro-Americans. It guaranteed fidelity and enhanced sexual prowess, and was actually just a dried root – ipomoea Jalapa – in which an African prince had placed his spirit and powers. Muddy Waters’ Hoochie Coochie Man also refers to that particularly popular mojo (resembling a dark-coloured testicle) which Bo put to good use in his eponymous song: «Mojo come to my house, a black cat bone, take my baby all the way from home. Look at that doodle, where’s he been, up your house, and gone again.»
Bo Diddley, Bo Diddley, 1955


Jazz

From the very beginning of the 19th century, Afro-American musicians used to gather in central New Orleans, although such manifestations were unthinkable else-where in The United States. Clarinetist Sidney Bechet recalls how his own grandfather was a master drummer there:


«Improvisation. It was primitive and it was crude, but down at the bottom of it–inside it, where it starts and gets into itself–down there it had the same thing there is at the bottom of ragtime. It was already born and making in the music they played in Congo Square. Another thing about this Congo Square–sometimes it was used for a selling-block. The masters would come there to buy and sell their slaves.» Sidney Bechet, ‘Treat it Gentle’6, 1960
Congo Square was filled with drums – the bamboo sticks used by drummers gave the name bamboulas to these jams and gatherings – but period engravings show scenes with other percussion instruments plus flutes, tin whistles and violins alongside vocalists and African stringed-instruments. The musicians were often from The Congo (Bantus were the last to arrive in the Americas), and there were also Haitians and Jamaicans. No recordings survive to prove it7, but the crowds obviously didn’t miss the opportunity to invoke the spirits to the rhythmic pounding of ancestral rhythms, while they danced and passed secret (oral) messages to one another in the voodoo tradition.
A whole century of bamboulas provided fertile soil for jazz to develop, and in the chanting vocal improvisations of those who were «possessed» lie the roots of jazz improvisation, in the same way as marching bands at funerals – solemn behind the coffin, dancing and full of life after the actual burial – represented exchanges with the deceased. CD1 here opens with one of the first jazz musicians of any importance, Jelly Roll Morton, whose Grandpa’s Spells (1926) provides an indispensable introduction to the voodoo issue. The Afro/Creole legacy was soon inscribed permanently in various forms of jazz, and jazz-diva Billie Holiday would even summarize her own deep blues with a hoodoo reference: «Day in, day out, the same old hoodoo follows me about, the same old pounding in my heart whenever I think of you.»
Billie Holiday, Day In, Day Out, 1957


Thirty-five years after Jelly Roll’s piece, people could admire the road taken by jazz with the assumed (proclaimed) Africanness of Art Blakey, Wayne Shorter and Lee Morgan playing The Witch Doctor, and John Coltrane’s Dahomey Dance with Eric Dolphy, which close CD2. Their hard bop with a gospel/funky blues tinge takes the listener to the peak of improvisation where musical spirits create ties in the secret tongue of the soul.


Hoodoo in the south

New Orleans was America’s voodoo capital, with Hoo-Doo Blues and Lightnin’ Slim, whose sound was typical of the kind of swamp-blues produced by Jay Miller; You Got Your Mojo Working (an efficient mojo) was the answer to Muddy Waters’ Got Your Mojo Working (an inefficient mojo) released a few months earlier. There were also titles from nearby Tennessee: The Hoodoo Man at Sun Studios and It’s Your Voodoo Working by Charles Sheffield. As for the legendary Cross Road Blues by Robert Johnson8, recorded in Texas like Lightnin’ Hopkins’ splendid Black Cat Bone, it signified the unnatural union between the voodoo martyr and the Christian despot, and between black religion and that of the white oppressor. Even when he falls to his knees before the Lord, the founder of modern blues – and slide-guitar virtuoso – is in fact addressing a syncretic voodoo divinity. To the initiate, the crossroads was where one’s fate was sealed, and where one signed a pact with the devil (the God of the crossroads was Legba, one of the mightiest gods in the voodoo tradition9.)


«[Robert Johnson] told me he knew so much because he sold himself to the Devil. I asked him how. He said, ‘If you want to learn how to make songs yourself, you take your guitar and you go to where the road crosses that way, where a crossroads is. Get there, be sure to get there just a little ‘fore 12 that night so you know you’ll be there. You have your guitar and be playing a piece there by yourself… A big black man will walk up there and take your guitar and he’ll tune it. And then he’ll play a piece and hand it back to you. That’s the way I learned to play anything I want.’»
Clarence «Gatemouth» Brown,
‘Dirty Work at the Crossroads’, 1953


Hoodoo in the NORTH
Voodoo spread to the icy cities of the north especially during the exodus accompanying the economic crisis of the Thirties: Detroit, Saint-Louis, New York, Washington D.C. and Chicago were among the most common destinations for migrants moving out of the south. Howlin’ Wolf, Muddy Waters, Little Walter, Memphis Minnie, Robert Johnson, Lightnin’ Slim, John Lee «Sonny Boy» Williamson, J. B. Lenoir and Bo Diddley were all from the Mississippi Delta, and almost all of them transformed and recorded Delta blues in Chicago, which became the new blues capital thanks to records released by Bluebird, Veejay and Chess. Many titles in this anthology were recorded there. Voodoo was widespread in the Delta, and the migrants injected their mojo stories into the new sounds of electric blues and rock. The Chicago label Chess launched rock giant Chuck Berry – he was from Saint-Louis – and one of his first hits mentioned hoodoo as a possible solution to make his woman return to him: «I done call up the gypsy woman on the telephone, I’m gonna send a worldwide hoodoo, that’ll be the very thing that’ll suit you…» Chuck Berry, Thirty Days, 1955


Muddy Waters’ discography abounds in references to hoodoo, voodoo and gypsy women – like the compositions of his future admirer Jimi Hendrix, who wrote the definitive «Voodoo Chile» – and Muddy’s most emblematic piece representing America’s voodoo legacy is Hoochie Coochie Man, named for those with the skills needed to make a mojo that really works, unlike the one he sings about in Got my Mojo Working: «The gypsy woman told my mother before I was born, You got a boy child coming, he gon’ be a son-of-a-gun, he gon’ make pretty womens jump and shout... Well you know I’m the hoochie coochie man, everybody knows I’m here; I got a black cat bone, I got a mojo too, I got a John the conquer root...»
Muddy Waters, Hoochie Coochie Man, 1947


In Evil, a variant of Hoochie Coochie Man, Muddy Waters lists the wild animals he can vanquish thanks to an evil eye, and another candidate for the title of the most emblematic American voodoo piece is the famous I Put a Spell on You by Screamin’ Jay Hawkins, which was recorded – a stroke of genius – using a waltz rhythm. In the same period, Screamin’ Jay, who swore he’d beaten James Brown in person in a contest to see who could scream the loudest, also recorded the little-known masterpiece Alligator Wine, which you can listen to here. The recipe is quite straightforward: «Take the blood out of an alligator, take the left eye out of a fish. Take the skin off of a frog and mix it all up in a dish. Add a cup of green swamp water and then count from one to nine. Spit over your left shoulder, you got alligator wine. Alligator wine, your porcupine is going to make you mine.»
Screamin’ Jay Hawkins, Alligator Wine, 1958


Humour wasn’t always present. The fabulous Josephine Premice was a New York vamp who came from an aristocratic Haitian family, and she used to sing in N.Y. clubs and Broadway musicals in 1957 when calypso was in fashion (she recorded two remarkable albums)10. Josephine referred to voodoo with talent and gravity: derision and humour didn’t come into it at all. In Rookoombey11, a Jamaican dialect term with sexual connotations – it became part of American slang – she goes to a «voodoo dance» hoping to meet a lover. In Chicken Gumbo, a voodoo doctor prescribes a Caribbean concoction for her health: chicken, gumbo and coconut milk. As for Song of the Jumbies – complete with a verse in Creole French – it evokes wailing zombies (the jumbies in the title): she hears them in her sleep at night, and they haunt her all day after she wakes up, to the point where she can’t help herself singing their songs herself...

Bruno Blum
Adapted in English by Martin Davies

© Frémeaux & Associés 2012


Thanks to Francis Blum, Stéphane Colin, Patrick Eudeline, Jean-Paul Levet, Kermit Osserman, Gilles Pétard, Gilles Riberolles, Gilbert Shelton and Fabrice Uriac.


Notes
1. Listen to Harry Belafonte, Calypso-Mento-Folk 1954-1957 (FA5234) in this same collection.
2. An excellent Jamaican version from 1957 by Lord Foodoos appears on the album Jamaica - Trance, Possession, Folk 1939-1961 to be released by Frémeaux & Associés in 2013. A version by Vincent Martin, recorded in The Bahamas in 1957, appears on Bahamas - Goombay 1951-1959 (FA5302) in this collection.
3. Listen to Jamaica - Trance, Possession, Folk 1939-1961 (for release by Frémeaux & Associés in 2013).
4. Other titles by Blind Blake and his Royal Victorian Hotel Calypso Orchestra are available on the album Bahamas Goombay 1951-1959 (FA5302) and the Calypso volume of the boxed-set Anthologie des musiques de danse du monde, vol. 2 (FA5342). 
5. George White, Bo Diddley, Living Legend, Castle Communications, 1995.
6. Sidney Bechet’s autobiography, Treat it Gentle, Da Capo Press, reprinted 2002.
7. Listen to Jamaica - Trance, Possession, Folk 1939-1961 FA5384 (for release by Frémeaux & Associés in 2013), whose rare analog recordings are probably the closest you can come to the sounds heard in Congo Square on a Sunday in 1900.
8. See Searching for Robert Johnson by Peter Guralnick (Plume, 1998).
9. Jean-Paul Levet, Talkin’ That Talk, le langage du blues et du jazz (Hatier, 1992).
10. You can hear her «Sweetie Joe» in the Calypso volume of the boxed-set Anthologie des musiques de danse du monde, vol. 2 (FA5342).
11. Earlier versions of Rookoombey by Lord Prince Thomas and The Fabulous Mc Clevertys can be heard on Virgin Islands - Calypso (to be released by Frémeaux et Associés in 2013).


Disc 1 - 1926 - 1958
1. Grandpa’s Spells - Jelly Roll Morton’s Red Hot Peppers
(Ferdinand Joseph La Menthe aka Jelly Roll Morton) George Mitchell-ct; Edward Ory as Kid Ory-tb; Oscar Simeon-cl;
Ferdinand Joseph La Menthe as Jelly Roll Morton-p; Johnny St. Cyr-bjo; John Lindsay-b; Andrew Hilaire-d. Chicago, September 15, 1926.
2. Seven Sisters Blues (Part II) - J.T. «Funny Paper» Smith
(J.T. Smith) J.T. Smith aka Funny paper-g, v. Chicago, July 10, 1931.
3. Hoodoo Lady - Memphis Minnie
(Minnie McCoy, née Lizzie Douglas) Minnie McCoy as Memphis Minnie-g, v. Chicago, February 18, 1936.
4. Cross Road Blues - Robert Johnson
(Robert Leroy Johnson ) Robert Johnson-g, v. San Antonio, Texas, November 27, 1936.
5. Goofer Dust Swing - Lil Johnson
(Lil Johnson ) Lil Johnson-v; «Mr. Sheik»-tpt; Black Bob-p; unknown-b. Chicago, March 3, 1937.
6. I’ve Been Tricked - Casey Bill Weldon & his Orchestra
(William Weldon) Casey Bill Weldon-g, v; unknow-g, p. Chicago, March 24, 1937.
7. Somebody Done Hoodooed the Hoodoo Man - Louis Jordan & his Tympany Five
(Louis Jordan) Louis Jordan-as, v; Courtney Williams-tp; Kenneth Hollon-ts; Clarence Johnson-p, v; Charlie Drayton-b; Walter Martin-d. New York, March 13, 1940.
8. Voodoo Woman - Jay McShann & his Orchestra
(Demetrius, Moore) Jimmy Witherspoon-v; Jay McShann-p; Mitchell Webb aka Tiny-g; Percy Gabriel-b; Jesse Price-d;
Los Angeles, November 13, 1946.
9. Root Doctor Blues - Doctor Clayton
(Peter Joe Clayton) Dr. Clayton-v; Blind John Davis-p; Willie James Lacey-g; Ransom Knowling-b. Chicago, August 7, 1946.
10. Hoodoo Hoodoo - John Lee ‘Sonny Boy’ Williamson
(John Lee Williamson) John Lee Williamson aka Sonny Boy Williamson-hca, g; Blind John Davis-p; Willlie James Lacey-g; Ransom Knowling-b. Chicago, August 6, 1946.
11. Gypsy Woman - Muddy Waters
(McKinley Morganfield) McKinley Morganfield as Muddy Waters-g, v; Sunnyland Slim-p; Big Crawford-b. Chicago, 1947.
12. Louisiana Blues - Muddy Waters
(McKinley Morganfield) McKinley Morganfield as Muddy Waters-g, v; James Cotton-hca; Big Crawford-b. Chicago, October 23, 1950.
13. Black Cat Bone - Lightnin’ Hopkins
(Sam Hopkins ) Sam Hopkins aka Lightnin’ Hopkins-g, v. Houston, Texas, 1950 or 1951.
14. Memphis Al (The Hoodoo Man) - Albert «Joiner» Williams
(Albert Williams) Albert ‘Joiner’ Williams-v, p; Joe Willie Wilkins-g; Dickie Houston-d; James Walker-perc. Sun Studio,
Memphis, Tennessee, 1953.
15. Marie Laveau - Oscar «Papa» Célestin
(Robert L. Gurley) Oscar Célestin aka Oscar «Papa» Célestin-v, tp; Edward Pierson aka Red-tb; Adolphe Alexander-as; Joseph Thomas-cl; Albert French-bjo; Jeannette Kimball-p; Sidney Brown-b; Louis Barbarin-d. New Orleans, Louisiana, April 24, 1954.
16. Evil - Howlin’ Wolf
(Willie Dixon) Chester Burnett aka Howlin’ Wolf-v, hca; Hubert Sumlin-g; Jody Williams-g; Otis Spann-p; Willie Dixon-b;
Earl Philips-d. Chicago, May 25, 1954.
17. I’m a Man - Bo Diddley
(Ellas McDaniel) Ellas McDaniel as Bo Diddley-g,v; William Arnold aka Billy Boy Arnold-hca; Otis Spann-p; Willie Dixon-b; Clifton James-d; Jerome Green-maracas. Universal Recording, Chicago, March 2, 1955.
18. She Put the Whamee on Me - Screamin’ Jay Hawkins
(Screamin’ Jay Hawkins aka Jalacy Hawkins) Screamin’ Jay Hawkins-v; Sam Taylor aka The Man-ts; Al Sears aka Big Al Sears-ts; MacHouston Baker aka Mickey Baker-g; Al Lucas-b; Panama Francis-d; unknown piano. New York City, January 1955.
19. Song of the Jumbies - Josephine Premice
(Josephine Premice) Josephine Premice-v; Barney Kessel-g; Ben Tucker-b; flute-unknown. Los Angeles, March 21 or 22, 1957.
20. Zombie Jamboree - The Kingston Trio
(Winston O’Conner aka Lord Intruder)
Dave Guard-v, g; Bob Shane-v, g; Nick Reynolds congas; probably Joe Gannon-b. Recorded at the «Hungry i» restaurant,
San Francisco, summer of 1958, with overdubs. Produced by Voyle Gilmore.
Disc 2 - 1952-1961
1. Bo Diddley - Bo Diddley
(Ellas McDaniel) Ellas McDaniel as Bo Diddley-g,v; William Arnold aka Billy Boy Arnold-hca; Otis Spann-p; Willie Dixon-b; Clifton James-d; Jerome Green-maracas. Universal Recording, Chicago, March 2, 1955.
2. Alligator Wine - Screamin’ Jay Hawkins
(Jalacy Hawkins) probably Kenny Burrell-g, or Everett Barksdale or Danny Perri; Ernie Hayes-p; Lloyd Trotman-b; Panama Francis-d; unknown saxes, but probably including Sam Taylor aka The Man-ts. New York City, 1957 (probably May 6).
3. Evil Eyed Woman - Terry Timmons
(Chase) Terry Timmons-v; Howard Biggs-director; Nax Gusasak-t; Henderson Chambers, Theodore Kelly, George Matthews-tb; Eddie Barefield, George Berg, Artie Drellinger-saxes; René Hall-g; Bill Doggett-p; Jimmy Crawford-d. Chicago, November 26, 1952.
4. Hoochie Coochie Man - Muddy Waters
(Willie Dixon) McKinley Morganfield as Muddy Waters-g, v; Marion Walter Jacobs as Little Walter-hca; Jimmy Rogers-g; Otis Spann-p; Willie Dixon-b; Elgin Evans-d. Chicago, January 7, 1954.
5. Thirty Days - Chuck Berry
(Charles Edward Berry aka Chuck Berry) Chuck Berry-g, v; Johnny Johnson-p; Willie Dixon-b; Jasper Thomas-d; Jerome Green-maracas. Chicago, May 1955.
6. I Put a Spell on You - Screamin’ Jay Hawkins
(Jalacy Hawkins) With the Leroy Kirkland Orchestra: Sam Taylor aka The Man-ts; Heywood Henry-bs; Ernie Hayes-p; Jimmy Shirley-g; Lloyd Trotman-b; Panama Francis-d. New York City, September 12, 1956.
7. Who Do You Love - Bo Diddley
(Ellas McDaniel) Bo Diddley-g, v; Jody Williams-g; Clifton James-d; Jerome Green-maracas. Chess Studio, Chicago, May 5, 1956.
8. Got My Mojo Working - Muddy Waters
(McKinley Morganfield) McKinley Morganfield as Muddy Waters-g, v; James Cotton-hca; Otis Spann-p; Auburn Hare aka Pat-g; Andrew Stephens or Willie Dixon-b; Francis Clay-d. Chicago, December 1, 1956.
9. Evil - Muddy Waters
(McKinley Morganfield) McKinley Morganfield as Muddy Waters-g, v; James Cotton-hca; Otis Spann-p; Auburn Hare aka Pat-g; Andrew Stephens or Willie Dixon-b; Francis Clay-d. Chicago, May or June 1957.
10. Spirit Rum - Blind Blake & the Royal Victorian Hotel Calypso Orchestra
(Colin Kelly-Blake Higgs) Blind Blake, banjo, vocals; Dudley Butler, guitar; Jack Roker and Chatfield Ward, guitar; George Wilson, bass; Alfred «Tojo» Anderson, maracas; Bertie Lord, drums; Lou Adams, trumpet. Nassau, Bahamas, circa 1957.
11. Day In, Day Out - Billie Holiday
(Mercer, Bloom) Harry Edison-tp; Ben Webster-ts; Jimmy Rowles-p; Barney Kessel-g; Red Mitchell-b; Alvin Stoller-d; Billie Holiday-v. Los Angeles, January 7, 1957.
12. Chicken Gumbo - Josephine Premice
(Merrick, Willoughby) Josephine Premice-v; Barney Kessel-g; Ben Tucker-b; background vocals, flute, unknown-congas. Los Angeles, March 21 or 22, 1957.
13. You Got Your Mojo Working - Eddie Bo
(Dolores Johnson, B. Allen) Edwin Bocage as Eddie Bo-p, v; Robert Parker, James Rivers-saxes; Ike Williams-tp; Edgar Blanchard-g; Chuck Badie-b; John Boudreaux-d. New Orleans, 1959.
14. It’s your Voodoo Working - Charles Sheffield
(Charles Sheffield) Charles Sheffield aka Mad Dog-v; ts, g, b, d, background vocals-unknown. Produced by Jay D. Miller. Crowley Studio, Nashville, Tennessee, 1961.
15. Voodoo Boogie - J.B. Lenoir
J.B. Lenoir, voc, g; Alex Atkins-as; Ernest Cotton-ts; Leonard Caston-org; Joe Montgomery-p; Robert Lockwood Jr.-g; Willie Dixon, b-Al Galvin, d. Chicago, 1958.
16. Love Potion Number 9 - The Clovers
(Jerry Leiber, Mike Stoller) The Clovers: Billy Mitchell-lead v; Harold Winley-bass; John Bailey aka Buddy-tenor; Matthew McQuater-tenor; Harold Lucas aka Hal-baritone; Bill Harris-g; unknown-p, b, d. Atlantic Studios, New York City, 1959.
17. Rookoombey - Josephine Premice
(A. Irving, C. Irving) Josephine Premice-v; Barney Kessel-g; Ben Tucker-b; background vocals, flute, unknown-congas. Los Angeles, March 21 or 22, 1957.
18. Hoo-Doo Blues - Lightnin’ Slim
(Otis Hicks aka Lightnin’ Slim) Otis Hicks aka Lightnin’ Slim-g, v; James Moore aka Slim Harpo-hca. Recorded in Crowley, Louisiana, 1960. Produced by Joseph Denton «Jay» Miller.
19. The Witch Doctor - Art Blakey
(Lee Morgan) Wayne Shorter-ts; Lee Morgan, tp; Bobby Timmons-p; Jymie Merritt-b; Art Blakey-d. March 14, 1961
20. Dahomey Dance - John Coltrane
(John Coltrane) John Coltrane-ts; Eric Dolphy (as George Lane)-as; Freddie Hubbard-tp; McCoy Tyner-p; Reggie Workman-b; Art Davis-b; Elvin Jones-d. Recorded at A&R Studios, New York City, May 25, 1961. Supervised by Nesuhi Ertegun.


Puisant ses racines en Afrique de l’Ouest, le Vaudou nord-américain se développe au XIXe siècle parmi les esclaves et Noirs libres des faubourgs et plantations créoles de la Nouvelle Orléans. Marie Laveau, grande prêtresse qui confectionne gris-gris et philtres d’amour devient l’emblème d’une religion devenue « contre-culture ». En réaction au cadre rigoriste du protestantisme américain, au racisme et à la ségrégation, le voodoo, porte fantasmée vers l’Afrique, ou douce hérésie érotique, devient un exutoire pour les musiciens afro-américains en quête de racines et d’identité. Commentés par Bruno Blum, ces titres magnifiques de blues, jazz, rock n’ roll et même calypso, expriment les sentiments inspirés par le hoodoo : spiritualité, puissance, virilité, fierté, parfois peur, dérision et humour.  
Patrick FRÉMEAUX

With roots deep in western Africa, voodoo spread to North America in the 19th century amongst the slaves and free black men living in the Creole plantations on the outskirts of New Orleans. Their great priestess was Marie Laveau, whose mojo skills and love-potions made her the emblem of a religion which became a “counter-culture”. As a reaction to the strict disciplines of American Protestantism, racism and segregation, voodoo – whether seen as a fantasy doorway to Africa or some sweet, erotic heresy – became an outlet for Afro-American musicians in search of their roots and identity. With detailed notes from Bruno Blum, these magnificent titles – blues, jazz, rock ‘n’ roll, even calypso – express all of hoodoo’s sentiments: spirituality, power, virility, pride, sometimes fear, derision and humour. 
Patrick FRÉMEAUX

CD VOODOO IN AMERICA 1926-1961 BLUES, JAZZ, RHYTHM & BLUES, CALYPSO © Frémeaux & Associés 1012 (frémeaux, frémaux, frémau, frémaud, frémault, frémo, frémont, fermeaux, fremeaux, fremaux, fremau, fremaud, fremault, fremo, fremont, CD audio, 78 tours, disques anciens, CD à acheter, écouter des vieux enregistrements, albums, rééditions, anthologies ou intégrales sont disponibles sous forme de CD et par téléchargement.)


commander les produits Frémeaux ?

par

Téléphone

par 01.43.74.90.24

par

Courrier

à Frémeaux & Associés, 20rue Robert Giraudineau, 94300 Vincennes, France

en

Librairie ou maison de la presse

(Frémeaux & Associés distribution)

chez mon

Disquaire ou à la Fnac

(distribution : Socadisc)

Je suis un(e) professionnel(le)

Librairie, disquaire, espace culturel, papeterie-presse, boutique de musée, médiathèque…

Contactez-nous