La fondation du Parti communiste français a mis en scène, sous nos lattitudes, l’un des plus grands rêves humain : fonder une société sur la pratique généralisée du partage. L’histoire de l’actualisation de cette utopie donne toutefois maintes preuves de ses contradictions et de ses abus, voire de ses trahisons. Frémeaux & Associés, éditeur de notre patrimoine sonore, en a pleinement conscience. Son militantisme n’est, dans cette publication, nullement politique. En sa qualité d’éditeur laïque et encyclopédique, il importait cependant d’inscrire dans le temps ces voix qui expriment, plus qu’un programme politique, une utopie pleinement intégrée au bagage idéologique et métaphysique de l’humanité. Sans doute ces témoignages nous permettent-ils de mieux comprendre l’engagement des “animateurs” d’un communisme à la française, l’attente de ces femmes et de ces hommes à qui s’adressaient ces discours, la distorsion constatée a posteriori entre les déclarations et les agissements effectifs. Peut-être contribueront-ils également à insuffler aux auditeurs actuels un peu de cette exigence et de cette fougue dans l’engagement à défendre un idéal – dont l’Histoire doit nous aider à évaluer le bien-fondé aujourd’hui. Patrick Frémeaux
L’historiographie la plus récente propose nombre d’outils de lecture et de mise en perspective des discours ici consignés. Notre propos n’est aucunement d’en « réviser » le sens, mais de fournir un ensemble de sources d’origines incarnées par les auteurs et les acteurs de cette histoire.
N.B. à la demande de certains intervenants présents dans ce disque, l’éditeur rappelle que l’ensemble de ces enregistrements ne se réclament pas tous du Parti communiste français. En effet, une œuvre comme « Sorbonne 68 » de Ted Scotto qui vient illustrer les évènements de Mai 68, ne peut être qualifiée de communiste, ni par son contenu, ni par l’appartenance politique de son auteur.
Edition : Institut des Archives Sonores en relation avec des collectionneurs et l'INA - Cessionnaire du droit d'exploitation : Frémeaux & Associés.
Liste des articles de presse consacrés à ce CD :
- "Les Archives de la Parole" par L'Humanité “Les archives de la parole. En ces temps de batailles médiatiques, de stratégies logomachiques et de rhétoriques du ‘‘parler vrai’’, rien de plus sain pour l’esprit que de redécouvrir une parole non manipulée, simplement talentueuse, qui désinstrumentalise, problématise, critique, élabore, mais aussi hésite, se reprend, raconte, transmet, prend son temps d’expliquer, revient sur elle-même, mais toujours argumente et donne à penser. La parole a aussi sa bibliothèque : pour évoquer le travail des éditeurs Patrick Frémeaux et Claude Colombini, on préfèrera, au terme de logothèque (qui aujourd’hui, évolution oblige, fait plutôt penser au commerce de téléchargements de logos), celui de ‘‘patrimoine sonore’’, qu’il renvoie à des oeuvres littéraires, à des discours politiques, à des grands entretiens, ou à des cours magistraux. Un corpus intellectuel à écouter ; qui fait son travail de grande et de petite voix.” La Chronique de Cynthia FLEURY, L’HUMANITÉ
- "Les Parti Communiste Français et l'URSS" sur France Inter
"« Si les soldats rouges venaient sur les bords du Rhin, c’est nous-mêmes, camarades, qui irions leur ouvrir les portes de nos villes et les saluer au nom de tout le prolétariats de France. » Albert Treint, secrétaire du Parti communiste, 3 janvier 1923. Depuis sa naissance au Congrès de Tours en 1920, jusqu’à l’effondrement de L’U.R.S.S. en 1991, pendant plus de 70 ans le Parti Communiste Français a entretenu des liens tellement étroits avec ce qu’il appelait la patrie du socialisme qu’un jour, Guy Mollet avait dit des communistes qu’ils n’étaient pas à gauche mais à l’Est. Cet alignement sur l’U.R.S.S. leur aura coûté cher. Il explique en grande partie le déclin de leur parti quand, dans les années qui ont suivi la 2° guerre mondiale, il lui a fallu cautionner le régime stalinien et les interventions soviétiques en Hongrie, en Tchécoslovaquie et en Afghanistan. Mais, au début du XX° siècle, l’alignement sur Moscou a fait aussi la force des communistes français après le triomphe en Russie d’une révolution qui, dans leur esprit devait s’étendre dans le monde entier. C’est ce que voulait Lénine lorsqu’en 1919, il avait mis sur pied la 3ème Internationale : le Komintern." Patrice GELINET Illustration sonore : Les Voix du PCF (INA-Frémeaux & Associés)