Bill Haley & His Comets ont été les premières stars du rock à venir chanter et jouer en France. Très attendus, leurs deux concerts à Paris ont connu un succès inimaginable, où les musiciens américains suppliaient le public de se rasseoir pour pouvoir continuer à jouer. Bruno Blum raconte ici comment, avec une énergie extraordinaire, sur des tempos très rapides, les Comets ont électrifié le légendaire Olympia au-delà de toute espérance. Dans les heures les plus noires de la guerre d’Algérie, ce document exceptionnel révèle la puissance cathartique d’une nouvelle musique qui permit pour la première fois à de jeunes français de se défouler à un grand concert de rock.
Patrick FRÉMEAUX
La collection Live in Paris, dirigée par Michel Brillié, permet de retrouver des enregistrements inédits (concerts, sessions privées ou radiophoniques), des grandes vedettes du jazz, du rock & roll et de la chanson du XXe siècle. Ces prises de son live, et la relation avec le public, apportent un supplément d’âme et une sensibilité en contrepoint de la rigueur appliquée lors des enregistrements studios. Une importance singulière a été apportée à la restauration sonore des bandes, pour convenir aux standards CD tout en conservant la couleur d’époque.
Patrick FRÉMEAUX & Gilles PÉTARD
DIRECTION ARTISTIQUE : GILLES PÉTARD ET MICHEL BRILLIÉ
TEXTE LIVRET : BRUNO BLUM
DROITS : FREMEAUX & ASSOCIES - BODY & SOUL
Bill Haley & His Comets were the rst ever rock stars that came to sing and play in France. As the American musicians begged the audience to sit down, so as to be able to carry on playing, their two, long-awaited Paris shows reached unimaginable heights. Bruno Blum tells how, with extraordinary energy and very fast tempos, The Comets electrified the legendary Olympia beyond all expectations. In the darkest hours of the Algerian crisis, this exceptional document shows the cathartic power of a new music, that, for the rst time, allowed young French people to unwind at a major rock concert.
Patrick FRÉMEAUX
The Live in Paris collection by Michel Brillié allows listeners to hear previously-unreleased recordings (made at concerts and private- or radio-sessions) by the great 20th stars in jazz, rock & roll and song. These “live” takes, and the artists’ rapport with their audiences, gives these performances an additional soul and sensibility in counterpoint to the rigorous demands of studio recordings. Particular care was taken when restoring the sound of these tapes in order to meet CD standards while preserving the original colours of the period.
Patrick FRÉMEAUX & Gilles PÉTARD
INTRODUCTION BY MC JEAN MARIE PROSLIER • THE SAINTS’ ROCK AND ROLL • SHAKE, RATTLE AND ROLL • RUDY’S ROCK • FOR YOU MY LOVE • BEECHER BOOGIE WOOGIE • I’M GONNA SIT RIGHT DOWN AND WRITE MYSELF A LETTER • JUMP CHILDREN • BILLY WILLIAMSON SPEAKS • I’M IN LOVE AGAIN • MAMBO ROCK • SEE YOU LATER ALLIGATOR • ROCK AROUND THE CLOCK • BEECHER BOOGIE WOOGIE • ROCK A BEATIN’ BOOGIE • RAZZLE DAZZLE • TEQUILA • MC COMMENTS & APPLAUSE • GIDDY UP A DING DONG.
Liste des articles de presse consacrés à ce CD :
- « Une véritable secousse tellurique » par Paris MOVE « Ne pas se fier à la photo de jaquette. Si le type en costard, tenant négligemment son pardessus et son chapeau à la main, son célèbre accroche-cœur surplombant des Ray-Ban, ses pommettes hautes et son sourire poupin, arbore de faux-airs d’Oncle Paul, et si les joyeux drilles l’accompagnant sur le tarmac d’Orly passeraient presque pour une délégation de l’École de Marcinelle, ce document n’en témoigne pas moins d’une véritable secousse tellurique. Sous leurs dehors affables, ces gentlement étaient en fait en mission pour le Seigneur. Le Saigneur, devrait-on plutôt écrire, car si le cogneur Ralph Jones ne semble pas déterminé à vous passer le steak à l’attendrisseur, ni le sax de l’hystérique Rudy Pompilli, ni la lead guitar de Francis Beecher n’étaient manifestement guère plus disposés à concéder le moindre quartier. Bref, pour leur première incursion en terre hexagonale, Bill Haley & His Comets paraissaient résolus à ne pas faire de prisonniers. 14 ans après le débarquement de Normandie et en plein plan Marshall, les Amerloques venaient donc libérer Paris une seconde fois. Tandis que les troufions du contingent se les rôtissaient dans les Aurès, et que Michel Debré venait de proposer une nouvelle constitution, les jeunes français avaient soif de défoulement. Et c’est une explosion en chaîne que cet enregistrement restitue avec fidélité. Les Comets avaient bouffé du lion enragé et exécutaient tous les tempos pied au plancher. Après “Beecher’s Boogie Woogie”, Haley fut contraint de rappeler une première fois l’assistance à la décence (“Désolé, c’est un théâtre ici, vous n’êtes pas autorisés à danser, veuillez avoir l’obligeance de regagner vos fauteuils” – sic !). En pure perte, comme en atteste l’admonestation qui conclut le morceau suivant ! Ainsi qu’en témoignent ses vociférations, le public de l’Olympia refusait manifestement de céder. Il faut entendre le raffut que fit l’assistance pour obtenir le rappel de circonstance, après que le groupe eût prétendu achever un set de trente minutes sur une version (certes dévastatrice) de “Rock Around The Clock”, pour mesurer l’impact de la fameuse comète sur la surface de la planète française. Galvanisé par ce pandémonium, Rudy Pompilli pilotait en piqué ondulatoire une version d’anthologie du “Tequila” des Champs, au milieu d’un chahut quasi-insurrectionnel. Bon Dieu, et si les germes de mai 68 avaient de fait été semés en cette occasion ? » Par Patrick DALLONGEVILLE – PARIS MOVE
- « La captation fait parfaitement sentir le climat explosif de ces prestations » par Juke Box Avant Bill Haley (1925-1981), on ne parle pas de rock’n’roll. Il apporte au monde ce style (et son appellation). Alors qu’Elvis Presley connaît son premier vrai succès en 1956 (« Heartbreak Hotel », qui n’est pas un rock’n’roll), Bill Haley met le feu aux poudres depuis le début de la décennie, déclenchant un phénomène mondial grâce à « Rock Around The Clock » (Decca, 1954) et son utilisation dans la B.O. du film « Graine de violence » (« Blackboard Jungle » de Richard Brooks, 1955). Son art se nourrit à des sources diverses, western swing, boogie, pop, jazz, R&B, etc., mais son cocktail est personnel, sublimement efficace. Bill Haley est le père du rock’n’roll et en France, comme ailleurs, les jeunes adorent ce rythme endiablé. Quand Bill Haley arrive en Europe, partout ont lieu des scènes d’enthousiasme. Les supporters anglais attendent leur héros à l’aéroport. En Allemagne, l’excitation est telle que les rangées de fauteuils volent. Bill Haley et ses Comets se produisent à l’Olympia en octobre 1958. La captation d’un concert par Europe N°1 fait l’objet de ce CD (17 titres). Conquis par les disques, le public scande le nom de Bill Haley. Le chansonnier Jean-Marie Proslier, sarcastique, le présente : « Hé bien dans ce silence, je suis heureux de vous annoncer maintenant Bill Haley and his Comets », déclenchant un cri de joie. Bill Haley (chant, guitare) est entouré de Franny Beecher (1921-2014, guitare solo), Joe Olivier (1927-2001, guitare rythmique), Billy Williamson (1925-1996, steel guitar), Johnny Grande (1930-2006, piano), Rudy Pompilli (1924-1976, saxo), Al Pompilli (contrebasse, mort en 1974), Ralph Jones (1921-2000, batterie). Tous experts et affûtés. Le show démarre à 100 à l’heure avec « The Saints Rock And Roll », une variation sur le standard « When The Saints », suivi par une version véloce de « Shake, Rattle And Roll » (Joe Turner, 1954). Rudy Pompilli est mis en avant pour son fameux instrumental « Rudy’s Rock » pris, comme tous les morceaux, sur un tempo infernal, si bien que le public tape dans ses mains avec retard ! comme le veut une mode censée venir d’Amérique, les spectateurs sifflent pour manifester leur approbation. Annoncé par Bill Haley comme le petit frère de Rudy (les biographes les disent cousins), Al Pompilli chante « For You My Love » (Larry Darnell, 1949). Franny Beecher fait une belle démonstration de guitare boogie-woogie assortie de solos à la contrebasse et au saxo. Le jeu de scène de l’orchestre provoque des réactions bruyantes. On précise au public qu’il est interdit de danser dans la salle. Après « I ‘m Gonna Sit Right Down And Write Myself A Letter » (Fats Waller, 1935), Billy Williamson vient au micro pour “Jump Children” (Dave Bartholomew puis les Flamingos, 1953-54). Le solo de guitare sonne fébrile à souhait. Comme Ray Charles dans « What’d I Say », Billy Williamson entame un dialogue avec le public qui lui répond. Dans un anglais auquel se mêlent des mots français, Joe Olivier exhorte : « Si tout le monde ne s’assoit pas, nous ne pourrons pas continuer le spectacle – or nous voulons continuer le spectacle ! S’il vous plaît… » Cette fois, les sifflets sont moins amicaux ! Co-auteur et pianiste de « Jump Children », Fats domino est encore à l’honneur avec « I’m In Love Again » par Billy Williamson. Bill Haley enchaîne trois succès, « Mambo Rock », « See You Later Alligator », « Rock Around The Clock ». En plus de cette partie enregistrée le 14 Octobre 1958, le CD ajoute les versions du lendemain de « Beecher Boogie Woogie », « Rock A-Beatin Boogie », « Razzle Dazzle » et deux morceaux rares dans la discographie des Comets, l’instrumental « Tequila » (Champs, 1958) et, chanté par Rudy Pompilli, « Giddy Up A Ding Dong » (Freddie Bell & The Bell Boys, 1956). La captation fait parfaitement sentir le climat explosif de ces prestations, quand le rock’n’roll poursuit son inexorable progression. Par Jean-William THOURY – JUKE BOX
- « Historique ! » par Soul Bag Premiers rockers à venir jouer en France, Bill Haley et les Comets ont mis le feu à l’Olympia les 14 et 15 octobre 1958. Avec le recul, c’est savoureux. Car ce rock and roll qui apparaît comme nouveau aux spectateurs français ne l’est déjà plus d’un strict point de vue musical. Bill Haley et son bien-nommé orchestre n’ont été que des comètes dans la créativité rock and roll, d’abord en avance sur leur temps puis constamment en retard, figés dans une formule rabâchée sur scène comme un disque mais tellement présente dans l’imaginaire rock qu’elle s’est toujours maintenue comme la queue de ladite comète dans l’espace. Habillé en adulte chic, accroche-cœur bien ciré, accompagné par des ex-jazzmen ou countrymen, jouant d’instruments peu rock comme la steel guitar, interprétant un répertoire rempli de « vieilleries », Bill Haley apparaît quand même comme le sommet du rock and roll, apportant une énorme bouffée de liberté à des jeunes qui n’attendaient que ça pour s’évader du carcan sociétal de l’époque. Le son du disque est fabuleux et met en évidence le public en délire. Historique. Par Christophe MOUROT – SOUL BAG
Liste des crédits sur ce CD :
Jm Proslier , Jean-marie Proslier, Bill Haley , Bill Haley & His Comets, Milt Gabler, Charles E. Calhoun , Rudy Pompilli, Paul Leon Gayten , Francis Beecher , Joe Young , Emil Alhert Frederick, Inconnu , Billy Williamson , Fats Domino , Dave Bartholomew, Bix Reichner , Mildred Philips, Bobby Charles , Max Freedmann , Jimmy Mayers, Chuck Rio , Freddie Bell , Peppino Lattanzi
CD
Piste
Titre
Artiste principal
Auteur
Durée
Enregistré en
1
1
Introduction by mc jean marie proslier
Jean-marie Proslier
Jm Proslier
00:00:40
1958
1
2
The saints rock and roll
Bill Haley & His Comets
Bill Haley
00:02:54
1958
1
3
Shake rattle and roll
Bill Haley & His Comets
Charles E. Calhoun
00:02:21
1958
1
4
Rudy's rock
Bill Haley & His Comets
Bill Haley
00:04:18
1958
1
5
For you my love
Bill Haley & His Comets
Paul Leon Gayten
00:02:39
1958
1
6
Beecher boogie woogie
Bill Haley & His Comets
Francis Beecher
00:03:48
1958
1
7
I'm gonna sit right down and write myself a letter