Qui était Confucius ? Quel enseignement nous a-t-il transmis ? Comprendre l’homme c’est aussi se pencher sur le contexte social, économique et politique de la Chine tout en s’attardant sur son interaction avec ce milieu et son impact sur son temps. À travers un propos vivant et imagé, se rapprochant davantage du récit que de l’exposé, Cyrille J-D Javary nous invite à cheminer dans la pensée confucéenne qui place en son coeur le culte ancestral, le devoir d’humanité et l’art de vivre. Nous peignant Confucius en penseur plutôt qu’en philosophe, il met l’accent sur le juste regard que ce « roi sans couronne » posait sur le monde et sur la portée universelle d’une pensée modeste (ou profondément orientaliste) éclairante pour notre modernité. Claude COLOMBINI FRÉMEAUX
«Cyrille J-D Javary est écrivain, conférencier, consultant en culture chinoise ancienne et moderne. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, notamment une traduction du Yi Jing, le « Livre des Changements », le livre fondateur du mode de penser Yin-Yang. Ses derniers titres : Cent mots pour comprendre les Chinois - Les trois Sagesses chinoises (Taoïsme, Confucianisme, Bouddhisme) - La souplesse du dragon (les fondamentaux de la culture chinoise) chez Albin Michel, ainsi que La symbolique des nombres en chinois (Ed. Signatura).»
PRODUCTION : CLAUDE COLOMBINI FRÉMEAUX SUR UNE IDÉE DE FRANÇOIS LAPÉROU
DROITS : FREMEAUX & ASSOCIES
CD1 - CONFUCIUS : UNE VIE AU SERVICE D’UN HUMANISME POLITIQUE CD2 - LE CONFUCIANISME : TRADITION ET TRAHISONS DE LA CHINE D’HIER À CELLE D’AUJOURD’HUI CD3 - ÊTRE CONFUCÉEN EN OCCIDENT : L’ACTUALITÉ DE L’ENSEIGNEMENT DE CONFUCIUS.
Liste des articles de presse consacrés à ce CD :
- « Professeur de vie plutôt que d’idées » par Blog Ministre de la culture
Confucius… Dont le nom même porte la trace de cette latinisation que les jésuites avaient briguée, cherchant dans ses pensées le calque de leurs idées pour pouvoir plus facilement convertir les chinois à leur religion. Confucius auquel Voltaire s’intéressa tant, croyant retrouver dans ses paroles l’idée de l’impératif catégorique kantien. Il y avait bien certes du Socrate en lui, et du Montaigne. De fait, il fut le quasi contemporain de Socrate et tout comme lui, il n’écrivit pas mais enseigna oralement sa pensée sans chercher à la rigidifier dans un texte canonique. Tout comme lui, Confucius préféra se livrer à une maïeutique plutôt que d’être lige d’une théorétique, méditant tout haut auprès de ses disciples sur la conduite de l’expérience morale dans la vie de tous les jours. Cyrille Javary nous en conte, littéralement, dans un ton qui surprend au début, rebute même dès l’abord par sa manière puérile de professer, avant de trouver son rythme et de finir plus enjoué. Javary nous en conte donc l’histoire, la vie, l’œuvre, nous éclairant sur le contexte historique de sa genèse autant que de sa réception, dans un effort précieux de compréhension intellectuelle. Il raconte l’homme, le groupe qu’il forma autour de lui, tel Socrate et ses disciples, dissertant longuement sur l’art de gouverner, soi-même et le monde. «Professeur de vie plutôt que d’idées». L’étude est passionnante, cultivée, profonde. Il évoque les sources, les critiques, replace le tout dans le temps, parlant à son tour puissamment de ce qui seul comptait aux yeux de Confucius : la perfectibilité de l’homme. Mais à l’entendre, le plus passionnant semble au fond ce qui a fait surface : l’histoire de son legs. Trois ans après sa mort, ses disciples les plus proches entreprirent une vaste enquête qui dura vingt ans, de recollection des propos du Sage. De quoi se souvenaient ceux qui l’avaient approché ? Et qu’est-ce que cela pouvait bien vouloir dire à leur sens ? Ils en compilèrent un très mince recueil d’entretiens, qui est l’ouvrage qui fonde aujourd’hui encore notre connaissance de la pensée de Confucius. Des Entretiens qui allaient exercer une influence deux fois millénaire et fonder le socle moral de la civilisation chinoise ! En fait un recueil de 516 paragraphes, composés comme un cut up. Des notes. Désordonnées. Un fouillis d’idées comme jetées en vrac, plein de son désordre, d’incertitudes, de lacunes, de répétitions… Un ouvrage dans lequel rien ne nous est épargné de ce qui fonde un mauvais livre, car tout y a été jugé pédagogiquement important ! Et c’est sans doute l’essentiel de ce qu’il faut retenir de cet héritage : cet entrelacs de contradictions et de vérités, la seule sagesse à portée de l’humain. Aucune architecture intellectuelle rigoureuse. Un ouvrage composé à la va comme je te pousse, loin de notre tradition cartésienne, qui fit qu’un Hegel par exemple le lut avec mépris, considérant l’homme comme une sorte de sous-Cicéron qu’il valait mieux ne pas traduire eut égard à la philosophie chinoise. De fait, on y trouve de tout. Des interrogations qui ne sont pas menées jusqu’au bout, des conseils presque insipides, quelques réponses oiseuses. Aucune méthode. Sage alors Confucius, plutôt que philosophe ? Ou Saint ? Mais alors, un Saint qui se serait laissé volontiers emporter par la colère, la déception, l’égarement. Un Sage qui n’enseigna guère qu’une manière de vivre et encore, se posant constamment la question de savoir ce que peut bien revêtir le terme d’apprendre. Apprendre… Le premier mot du premier paragraphe du premier chapitre des Entretiens. C’est dire son importance. Apprendre… C’est quoi ? «C’est avancer nous dit Confucius, ce n’est pas atteindre»… Apprendre, comme une expérience quotidienne, nécessairement partagée c’est-à-dire non conduite dans la solitude cartésienne d’un moi fouillant son ego pour y découvrir des principes universels. Non pas bûcher non plus, ainsi que nous l’enseignons à nos enfants, ni même acquérir une connaissance livresque. Apprendre : s’incarner dans une connaissance lacunaire de soi et du monde. Lacunaire, nécessairement, modeste si l’on veut : apte à s’ouvrir à ce qui demain la réformera. Et de fait, lire Confucius c’est d’abord se confronter à une désillusion : rien de plus fade, de plus banal, voire de plus insipide. Ses propos sont incitatifs, ses réponses, décalées. Il y a des évangiles là-dedans : la même douceur, la même étrangeté. Tout s’y décale toujours, une parole contredisant l’autre pour mieux enclencher une réflexion personnelle. Car le but de cette initiation, c’est d’arriver à trouver l’attitude appropriée, celle qui ouvrira un chemin de vie, dans une parole qui laissera à désirer, à l’image de celle de Confucius, qui laisse d’autant plus à penser qu’elle ne fait bien souvent que surgir pour s’évanouir aussitôt loin de toute conclusion assénée. Une parole de la perplexité, construite sur l’amitié de l’homme pour l’homme. L’Amitié, le second mot du second paragraphe de l’ouvrage. C’est dire le poids qu’il lui accorde : celui d’une vertu de connaissance. Apprendre l’amitié. Les deux jambes sur lesquelles marcher. Dans ce devoir d’humanité qui fonde toute parole. Car pour Confucius, la réalité première n’est pas la personne, mais la relation entre deux personnes, qui va engendrer chacun dans son poids de chair. Et qui seul nous justifie les uns auprès des autres. Joël JEGOUZO - BLOG MINISTRE DE LA CULTURE
Liste des crédits sur ce CD :
Cyrille J-d Javary
CD
Piste
Titre
Artiste principal
Auteur
Durée
Enregistré en
1
1
Introduction
Cyrille J-d Javary
Cyrille J-d Javary
00:06:25
2014
1
2
Qui est confucius?
Cyrille J-d Javary
Cyrille J-d Javary
00:06:21
2014
1
3
Les ancêtres de confucius
Cyrille J-d Javary
Cyrille J-d Javary
00:06:24
2014
1
4
Les ancêtres de confucius ii
Cyrille J-d Javary
Cyrille J-d Javary
00:04:48
2014
1
5
Une éducation philosophique
Cyrille J-d Javary
Cyrille J-d Javary
00:06:02
2014
1
6
L'âge d'homme
Cyrille J-d Javary
Cyrille J-d Javary
00:04:48
2014
1
7
Le grand deuil : un tournant dans la vie de confucius
Cyrille J-d Javary
Cyrille J-d Javary
00:04:56
2014
1
8
De l'importance de la musique
Cyrille J-d Javary
Cyrille J-d Javary
00:04:11
2014
1
9
Création d'une école privée
Cyrille J-d Javary
Cyrille J-d Javary
00:05:20
2014
1
10
L'être humain est perfectible : le noble et le plébéien
Cyrille J-d Javary
Cyrille J-d Javary
00:04:20
2014
1
11
La consécration
Cyrille J-d Javary
Cyrille J-d Javary
00:06:26
2014
1
12
De pérénigration en pérégrination
Cyrille J-d Javary
Cyrille J-d Javary
00:06:27
2014
1
13
Passer le relai, l'après confucius
Cyrille J-d Javary
Cyrille J-d Javary
00:07:34
2014
2
1
Péréniser l'enseignement confucéen : les entretiens
Cyrille J-d Javary
Cyrille J-d Javary
00:06:38
2014
2
2
Sage plutôt que philosophe
Cyrille J-d Javary
Cyrille J-d Javary
00:04:28
2014
2
3
Apprendre
Cyrille J-d Javary
Cyrille J-d Javary
00:04:22
2014
2
4
« etudier c'est avancer, ce n'est pas atteindre »
Cyrille J-d Javary
Cyrille J-d Javary
00:05:31
2014
2
5
Les grands continuateurs
Cyrille J-d Javary
Cyrille J-d Javary
00:06:10
2014
2
6
La création de l'empire : brûler les livres, enterrer les lettrés
Cyrille J-d Javary
Cyrille J-d Javary
00:06:56
2014
2
7
Le confucianisme de la dynastie des han
Cyrille J-d Javary
Cyrille J-d Javary
00:06:22
2014
2
8
Détournement du confucianisme
Cyrille J-d Javary
Cyrille J-d Javary
00:03:46
2014
2
9
Néo-confucianisme et chrétiens
Cyrille J-d Javary
Cyrille J-d Javary
00:05:37
2014
2
10
L'époque moderne, contre le conformisme
Cyrille J-d Javary
Cyrille J-d Javary
00:04:59
2014
2
11
De la révolution culturelle au développement économique
Cyrille J-d Javary
Cyrille J-d Javary
00:07:33
2014
2
12
Emergence des valeurs asiatiques
Cyrille J-d Javary
Cyrille J-d Javary
00:05:24
2014
2
13
Le double retour institutionnel et médiatique du confucianisme
Cyrille J-d Javary
Cyrille J-d Javary
00:04:15
2014
3
1
Le confucianisme : un regard sur notre temps
Cyrille J-d Javary
Cyrille J-d Javary
00:05:36
2014
3
2
L'amitié, l'enrichissement et l'art de gouverner
Cyrille J-d Javary
Cyrille J-d Javary
00:07:21
2014
3
3
Confucius : passéiste, utopiste, misogyne
Cyrille J-d Javary
Cyrille J-d Javary
00:08:15
2014
3
4
La responsabilité morale
Cyrille J-d Javary
Cyrille J-d Javary
00:05:21
2014
3
5
Exigence et indulgence : « ne pas faire aux autres ce qu'on n'aimerait pas qu'ils nous fassent.