Alain Gerber - Deux petits bouts de bois

Une autobiographie de la batterie de jazz

1 LIVRE - 240 PAGES

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« J’avais pris une demi-douzaine de cours avec Daniel Humair, dans les années soixante-dix… »

Alain Gerber est non seulement l’une de nos grandes plumes contemporaines, mais également un historien du jazz de référence. Ces décennies d’émissions sur France Musique et France Culture en attestent. Auteur d’une trentaine de livres sur le jazz, rédacteurconcepteur de la collection des coffrets The Quintessence chez Frémeaux & Associés, il est par ailleurs et surtout batteur amateur. Comme me le confiait récemment Philippe Baudoin, il y a deux types d’historiens-journalistes dans le jazz : ceux qui pratiquent la musique, et les autres.
Alain Gerber est donc triplement pertinent pour nous faire comprendre, souvent avec humour, l’art du rythme et de la batterie dans le jazz, et pour nous inciter à goûter les subtilités et les prouesses de Kenny Clarke, Jo Jones, André Ceccarelli, Christian Vander, Aldo Romano, Roy Haynes, Max Roach, Georges Paczynski, Buddy Rich, Elvin Jones, Art Blakey, Baby Dodds, Gene Krupa, Connie Kay et même de Ringo Starr. Il offre un véritable support à nos émotions ; celui d’un imaginaire documenté qui nous fournit de nombreuses clés et nous ouvre des perspectives variées, pour apprécier et comprendre ce qui a révolutionné les musiques du XXe siècle, à savoir l’histoire du rythme.
Patrick FRÉMEAUX

Kenny Clarke, Jo Jones • André Ceccarelli • Max Roach • Georges Paczynski • Buddy Rich • Elvin Jones • Art Blakey • Baby Dodds • Gene Krupa • Connie Kay • Daniel Humair et Ringo Starr.

Press
Point n’est besoin de connaître le jazz et ses batteurs illustres, Cozy Cole, Gene Krupa, Philly Joe Jones, Elvin Jones ou Roy Haines (son préféré) pour goûter pleinement à la manière d’Alain Gerber, cet autodidacte des fûts et des peaux, toujours juste quand il s’agit d’écrire sur cette musique. Se dessine dans ces Deux petits bouts de bois… Une autobiographie de la batterie de jazz un (auto) portrait singulier de l’écrivain en batteur de jazz, entre objectivité recherchée et sensibilité propre, c’est à dire subjectivité assumée. Plutôt étonnant de la part de celui qui fut d’abord pour moi une voix que j’enregistrais scrupuleusement sur mes cassettes Sony Chrome, fidèle de ses passages à France Musique et France Culture. Suite de feuilletons radiophoniques lus par l’auteur sur France Musique « Le jazz est un roman » commençait par une introduction de batterie de huit mesures qui swinguaient, les cymbales menant la danse. Puis quatre sax altos attaquaient simultanément un thème de huit mesures… aérien. Improvisations de deux des quatre saxophones, les deux autres plus sporadiques, la rythmique calée sur une walking-bass. C’était “Let’s Not Waltz Tonight” (Zoot Sims Plays Four Altos, ABC en 1957). Homme de radio certes, spécialiste incontesté du jazz ( un pur“connoisseur”disent les Anglo saxons), il s’en est fait, plus encore que l’historien et la mémoire vivante, le romancier, et on ne sait jamais quelle est la part exacte de fiction dans ses biographies de figures mythiques du jazz, aux titres mémorables : Frankie, le Sultan des Pâmoisons, Paul Desmond et le Côté féminin du monde, Insensiblement ( Django). Un « mentir vrai » que Gerber explique, comme s’il nous livrait un secret de fabrique dans Je te verrai dans mes rêves, fortement inspiré par Accords et désaccords (Sweet Low and Down) de Woody Allen : « J’avais assez lu de mémoires de jazzmen pour savoir que, mythomanes ou non, la précision historique n’était pas leur point fort, ni la fiabilité leur principale vertu… Parce que les années, les livres accumulés sous ma signature ont fini par faire de moi un romancier endurci-irrécupérable, je le crains, pour ce que les gens sérieux nomment le ’réel’ et les midinettes ’la vraie vie’. Comme les cinéphiles qui traversent l’écran pour rejoindre leurs personnages, Alain Gerber pénètre dans sa fiction pour rejoindre ses musiciens préférés. Il a même redessiné en creux une histoire alternative du jazz dans son Petit Dictionnaire incomplet des Incompris (Alter ego editions, 2012) en décalant intelligemment le propos : sa liste n’est pas celle des «méconnus» mais des «incompris» ce qui n’est pas la même chose.Je savais déjà qu’Alain Gerber pratiquait en amateur occasionnellement  la batterie, instrument emblématique du jazz, complexe dans son assemblage plus ou moins sophistiqué selon les musiciens (grosse caisse, caisses claires, cymbales, baguettes, balais). Mais je n’avais pas compris que son mal venait de plus loin, qu’ il était obsessionnel jusqu’à la déraison, un fétichiste des baguettes. Il décrit sa caverne d’Ali Baba “La Baguetterie”, rue Victor Massé à Paris qui propose les divers modèles qu’il a pu essayer obtenant des avancées « réelles mais infinitésimales… les baguettes ne m’ont pas donné ce que j’espérais … mais ce que je n’attendais pas de moi-même ». Ce copieux bouquin de 240 pages chez l’excellent éditeur patrimonial Frémeaux & Associés, structuré en 31 chapitres qui mettent de l’ordre dans une écriture concentrée, méticuleuse mais anarchique, décrit la vie d’un authentique écrivain qui pratique avec bonheur et application l’art de la digression, dérivant en sinueuses variations, non sans s’approcher de la « quintessence » du thème abordé. Après cette lecture on sera beaucoup plus savant sur les toms et cymbales (les Asba, Vic Firth, Zildjian, Sabian, Paiste et autres “Signature” (créations des musiciens en relation étroite avec les fabricants), les figures de style “match grip”, “paradiddle” et autres “press roll”. Il a pris conseil auprès de spécialistes, Daniel Humair lui a donné des cours jadis, révélé que sa “crash” Zildjian était en fait une “ride” ! Il invitait à son émission Black and Blue son ami Georges Paczynski, auteur d’une monumentale histoire de la batterie de jazz en trois tomes chez Outre Mesure. Croyant avoir la science infuse des tambours, il ne se révélait qu’un batteur de salles de bain….  (sic ) au grand déplaisir des voisins, expert dans l’art de jouer en pure perte. Sa mise à la retraite par Radio France en 2008, si elle ne fut pas anticipée n’en fut pas désirée pour autant ; elle l’a forcé à quitter Paris et à s’installer près de Toulon. Il privilégie sa pratique désormais quotidienne dans un ancien moulin à huile privatif où il aime à se réfugier. Il est devenu cet usager qui va loger ses névroses au fond d’un cabanon sans crainte désormais de voir rappliquer des voisins excédés quand il tente le mozambique de ‘Night in Tunisia’ d’Art Blakey. Sans illusions sur ses véritables capacités, il déclare dans son état des lieux : « Peut-être deviendrai-je un jour batteur, à la fin des fins. Je sais en tout cas que je ne deviendrai jamais musicien, je n’ai pour cela ni les connaissances requises, ni l’imagination qui me garderait d’être un imitateur à peine passable ». A présent sans vouloir se presser, il reprend son histoire à la mémoire des souvenirs et recherche plus de consistance dans ce roman d’une vie tout comme il écrivit jadis le roman du jazz.  Si «la musique ne (lui) a pas accordé les mêmes privilèges que la littérature », on lui accorde sans mégoter une réelle expertise du jazz et une connaissance phénoménale de tous les disques qui ont compté. Prenant le contrepied de la tendance à privilégier le live ( il a tout de même circulé  dans la pénombre des caves et apprécié un nombre considérable de batteurs profitant des live drums des Daniel Humair, Aldo Romano, André Ceccarelli, Christian Vander, Jo Jones, Art Blakey, Gene Krupa, Max Roach…) il se livre à une célébration éhontée de la musique en conserve et n’oublie pas de citer en note de bas de page à propos de chaque jazzman évoqué, l’anthologie correspondante chez Frémeaux & Associés dont il dirige la collection sous l’excellent titre The Quintessence. Ce qui constitue au passage l’une des meilleures discothèques de jazz.Lucide à l’extrême et prince de l’auto-dérision, il n’hésite pas une seconde à souligner ses faiblesses, ses insuffisances.  Suivant sa lente initiation à la batterie, on voyage rétrospectivement depuis son arrivée à Paris qu’il découvre avec passion dans les années soixante en provenance de son cher territoire de Belfort, province provincialissime. On suit sa vie précaire, les petits jobs pour survivre, l’influence des auteurs Hemingway, Butor ou Perec (cité en exergue), Conrad, London, Kerouac, sans oublier les Russes et les Japonais. Menant curieusement avec sa Marie-Joséphine, une existence au-dessus de leurs moyens dans le quartier de Pigalle très jazz à l’époque, au 16 rue de la Fontaine : une pauvreté sans compter, en noctambules, visionnant jusqu’à trois films par nuit en cinéphiles maniaques. J’ai découvert en l’écoutant à la radio dans son Days of Wine and Roses, le standard et surtout le film de Billy Wilder qui n’a pas fait que des comédies… Une fois entré dans la jazzosphère, devenu journaliste à Jazz Magazine, aux Cahiers du Jazz et dans de très nombreuses publications, il n’en continue pas moins de s’essayer à la batterie. Un épisode éphémère déjà ancien mais absolument délicieux évoque l’époque de Marteau Rouge et du trio totalement improbable révérant l’improvisation sans dieu ni maître avec Sylvain Guérineau à l’alto et Francis Marmande contrebassiste qui « joue avec beaucoup de coeur » selon ses propres termes. Une aventure sans lendemain pour le crypto bopper barbouillé de classicisme swing teinté d’une certaine forme de modernité post-phyllyjoejonesque!Quand il reprend son itinéraire personnel, cette fiction qu’il réécrit est la sienne. Tant qu’à se perdre, mieux vaut reconstituer ; autant dire, interpréter. Surtout quand on le fait avec talent. Il découpe son récit comme un scénariste, recrée vie et parcours de création avec ses détonations, ses affres et ses breaks, en travaillant de plus en plus les gros plans, avec le rêve d’un trait qui figurerait tout sans plus bouger. Ses Etats de service de mercenaire polyvalent furent souvent laborieux et douloureux : une vie de plumitif effusif, de reporter en chambre, en véritable ultra crépidarien (!). Il n’est pas tendre sur sa propre littérature, sur son statut d’auteur assez contestable avant l’âge de 55 ans. Pourtant on a aimé très vite son éloquence parfois emphatique, ce goût réel des mots et des longues phrases qui sonnent avec un sens imparable du tempo, sa recherche du mot perdu et des phrases paradoxales. Ce livre intéressera non seulement les amateurs de jazz mais aussi ceux qui se reconnaîtront dans ses souvenirs d’une époque passée, remontant ainsi le cours de leur vie. Par Sophie CHAMBON  - FRAGILE
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On aurait pu intituler l’ouvrage : « Les baguettes et la plume ». Dans ce très original récit autobiographique Alain Gerber raconte, tambour battant, l’histoire d’un aspirant batteur, longtemps abattu par ses insuffisances, qui se décide à l’âge de la retraite à recharger ses batteries pour enfin « travailler » son instrument et découvrir cette évidence longtemps refoulée : « le batteur que je ne serai jamais m’aura été plus proche que le professeur, le journaliste, l’homme de radio, l’écrivain que je fus ». En 2008, Alain Gerber, pour cause de limite d’âge, fut chassé des ondes de France Musique où il animait une émission quotidienne aujourd’hui culte : « Le jazz est un roman ». Fort meurtri par ce brutal « remerciement », cet ours solitaire et « irrécupérable timide » trouva à Toulon deux ans plus tard dans une maison dotée d’un cabanon où il séjourne désormais une heure par jour pour y tambouriner assidument en toute allégresse. « Chaque fois que je franchis les portes de mon cabanon, j’entre au pays des merveilles ». Ces confessions d’un enfant de la batterie sont le récit intense et intime d’une épiphanie : la révélation tardive « à la septantaine révolue » du bonheur de jouer de ce drôle d’instrument, aussi proche que lointain qu’est la batterie de jazz. Si, lucide sur ses limites, le romancier a fait le deuil du musicien qu’il aurait pu être, il ne désespère pas néanmoins de devenir « un jour » batteur épanoui. Longtemps, depuis son adolescence à Belfort et pendant toute sa vie parisienne, la pratique de la batterie fut pour lui un divertissement d’autodidacte volage. A quatre-vingts ans elle s’impose comme une passion vitale, une respiration nécessaire. « La musique, constate-t-il sans amertume, ne m’aura pas accordé les mêmes privilèges que la littérature. » Dans ce livre en forme d’autoportrait sincère et pudique, sans la moindre complaisance ni indulgence envers lui-même, ce magicien du verbe réussit à établir le parallèle « entre le profil de (sa) carrière d’écrivain et la courbe de (ses) relations avec la batterie » et toute sa panoplie d’accessoires fétiches (baguettes, balais, cymbales, etc.) Mais aussi avec tous les tambours majeurs qui ont rythmé et enchanté sa vie d’amateur (Kenny Clarke, Roy Haynes, Philly Joe Jones, Connie Kay, etc.) Avec force digressions, détours et confidences, avec une confondante virtuosité de plume, dans une langue riche et fleurie, un style personnel au phrasé sinueux, il se souvient avec humour des vicissitudes du « pigisme », à savoir « le métier funambulesque de journaliste free-lance ». Invité dès 1964 par Jean-Louis Ginibre à collaborer à Jazz Magazine, Gerber n’a pas pu, malgré le talent de plume et d’érudition qu’on lui connaît, écrire uniquement sur le jazz. Il fallait bien survivre ! « Mercenaire polyvalent, gratte papier tout-terrain », il dut se résoudre pendant des années à n’être qu’un plumitif commis aux écritures alimentaires avant de devenir, enfin, autour de la quarantaine, un véritable écrivain. Toujours à la recherche d’une confiance en lui qui lui échappe, Alain Gerber, modeste, s’estime aujourd’hui « plausible » dans son habit d’homme de lettres, seulement « passable » mais tellement heureux dans son rôle de poète des baguettes. On sort heureux de la lecture de ce récit initiatique en ne se souhaitant qu’une chose : trouver comme lui à l’âge plus que de raison la déraison d’une passion. Pascal ANQUETIL - JAZZ MAGAZINE
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Plume essentielle du jazz, Alain Gerber ne s’est peut-être jamais autant livré que dans cette parution inattendue et événement. Inattendue car les derniers écrits de l’auteur commençaient à dater. Evénement car elle marque les esprits par sa densité et sa sincérité. Alain Gerber est batteur et la relation qu’il entretient avec son instrument ainsi qu’avec ses plus grands maîtres éclaire d’un jour nouveau son œuvre. Plus encore, comme le revendique son éditeur en dos de couverture, ce lien, très largement disséqué à la première personne et au prisme d’un bouquet foisonnant de souvenirs et d’illustrations aussi personnelles que parlantes, offre bien « un véritable support à nos émotions : celui d’un imaginaire documenté (…) pour apprécier et comprendre ce qui a révolutionné les musiques du 20e siècle ». Partir de soi pour atteindre le plus grand que soi n’est pas donné à tout le monde. La merveilleuse petite musique d’Alain Gerber y parvient avec une grâce et une intelligence doucement riante qui font mouche et procurent un immense plaisir de lecture.         Par Bruno GUERMONPREZ – JAZZ NEWS
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« Figure vénérée de la jazzosphère par ses écrits (Jazz Magazine, les Cahiers du Jazz) et ses oraux (des émissions à France Culture et France Musique) sans oublier son travail de directeur de collection (The Quintessence, chez Frémeaux & Associés), Alain Gerber, c’est un fait connu d’un petit cercle, pratique également un instrument, disons plutôt un arsenal, la batterie.Retiré dans le midi depuis sa mise à la retraite par Radio France en 2008 -une mesure pour raison de limite d’âge qui frappa aussi Claude Carrière, Jean Delmas, Philippe Carles parmi les producteurs de jazz- l’écrivain à succès (une cinquantaine d’ouvrages, romans ou récits, lauréat du Prix Interallié, distingué par l’Académie Française, l’Académie du Jazz) s’est sérieusement (re)mis à la batterie découverte à l’adolescence à Belfort : une heure chaque jour dans un cabanon de sa maison à Toulon où il entre « au pays des merveilles ». Son constat : « Peut-être deviendrai-je un jour batteur, à la fin des fins. Je sais en tout cas que je ne deviendrai jamais musicien, je n’ai pour cela ni les connaissances requises, ni l’imagination qui me garderait d’être un imitateur à peine passable ».Tout Gerber est là, lucide à l’extrême et heureux de ces avancées « réelles mais infinitésimales » derrière ses fûts. Mes baguettes ces deux petits objets de bois « ne m’ont pas donné ce que j’espérais d’eux. Ils ont fait mieux : ils m’ont donné ce que je n’attendais pas de moi-même ».Tout au long de ce récit de forme autobiographique, Alain Gerber retrace son compagnonnage avec la batterie, établit des comparaisons entre les modèles de baguettes et autres caisses claires et cymbales (les Asba, Vic Firth, Ludwig, Zildjian, Pro Mark, Zildjian, Sabian, Paiste…)  évoque les conseils pris auprès des professionnels, Aldo Romano, Daniel Humair qui lui donna une demi-douzaine de cours dans les années 70, Georges Paczynski, son complice radiophonique, professeur de batterie et auteur d’une histoire de la batterie de jazz en trois tomes...On se délecte à la lecture de ce voyage intime au pays de la batterie servi par une langue riche et délicate. Le lecteur peut ajouter au plaisir en écoutant les quelque 80 anthologies réalisées par l’auteur pour le compte de Frémeaux & Associés et citées en références. »Par Jean-Louis LEMARCHAND – LES DERNIERES NOUVELLES DU JAZZ
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« Éditeur phare du patrimoine sonore depuis un trentaine d’années, la maison Frémeaux & Associés étend à présent ses activités à l’édition littéraire (après en avoir certes déjà fait autant en matière d’audio-livres). Critique musical (à Jazz Magazine et Diapason), producteur et animateur d’émissions sur France Culture et France Musique, mais aussi essayiste, novelliste et romancier (pour une soixantaine d’ouvrages), Alain Gerber cumule ces fonctions et talents à celui de directeur artistique de la collection “The Quintessence”, qui dénombre désormais 80 coffrets au sein du catalogue Frémeaux. À l’aube de sa huitième décennie en ce bas monde, il porte un regard à la fois sensible et érudit sur son propre parcours d’instrumentiste amateur et éclairé. Dépourvu de la moindre indulgence quant à l’estimation de ses propres aptitudes en ce domaine (au point que l’on aurait presque pu sous-titrer cet ouvrage “Autocritique biographique d’un autodidacte sans illusions”), l’auteur nous promène, depuis son adolescence dans le Territoire de Belfort jusqu’à sa résidence varoise actuelle, sans nous épargner maintes anecdotes savoureuses ayant jalonné sa période parisienne. Il n’occulte rien de son laborieux rapport à l’instrument de percussion (non plus que de sa relation quasi-fétichiste aux cymbales, caisses claires, balais et baguettes, dont il nous détaille, par delà toute considération technique, la dimension psychologique chez leur usager de base). Mais par delà l’aspect ironiquement auto-dépréciateur de ce prétendu chemin de croix, Gerber retrace son propre parcours passionnel en référence à maintes figures légendaires du jazz drumming (il ne tarit ainsi pas d’éloges envers Mel Lewis, Roy Haynes et Kenny Clarke, dressant au passage les panégyriques de Connie Kay, Max Roach et Philly Joe Jones). Ne taisant pas non plus son compagnonnage fécond avec quelques parangons de la scène jazz française (Daniel Humair, Bernard Lubat, Jean-Louis Chautemps, Dédé Ceccarelli, Georges Paczynski, Aldo Romano…), Alain Gerber nous entraîne avec lui dans son périple musicalo-amoureux, avec une langue et un humour souvent dignes d’Alexandre Vialatte. »Par Patrick DALLONGEVILLE – PARIS MOVE
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« Deux petits bouts de bois » : c’est là le titre du dernier livre d’Alain Gerber. Sous-titré « Une autobiographie de la batterie de jazz », ce livre qui vient de paraître chez le très remarquable éditeur musical « Frémeaux et Associés » (désormais également éditeur de livres) est à la fois une autobiographie, non pas tant de la batterie en elle-même que du, ou peut-être, des rapports de l’écrivain à son instrument de prédilection et aussi un récit empreint de philosophie, pratique ou non, de morale, d’une conception du jazz et de la musique tout entière. Et enfin, il faut ajouter, pour ne rien dissimuler, ne rien oublier, bref pour être aussi juste que possible, qu’il s’agit sans doute plutôt, d’une manière très subtile et, disons, tout aussi élégante, de dire ce qu’est la vie.Alain Gerber est un écrivain reconnu qui a cumulé les prix littéraires (parmi lesquels le Goncourt de la nouvelle et l’Interallié). Il a additionné les reconnaissances et le succès public. Ce qui n’est pas toujours le cas, il faut bien le dire. Il a été aussi, ou plutôt en même temps (encore une fois !) un très éminent critique, journaliste, et aussi inventeur d’une sorte de genre littéraire à lui tout seul lorsqu’il a proposé plus de trente livres sur le jazz, la plupart inspirés explicitement par des interprètes, créateurs, créatrices, inventeurs de toute sorte, et de toute sorte de jazz. Car, le jazz est pluriel, comme chacun sait…Car il faut bien dire que ces livres-là n’étaient ni des biographies, ni des romans, ni des essais mais, le plus souvent, tout à la fois. Ce qui en a fait leur richesse jusqu’à ce jour.Ici, on aura donc compris, qu’il se livre à un exercice différent car Alain Gerber se livre lui-même. Comme jamais auparavant. Non pas parce qu’il parle de lui, mais parce qu’il nous fait vivre comme de l’intérieur, dans l’instant de la lecture, dans son présent, son rapport à la batterie, instrument initialement propre au jazz. Et cette relation est certes celle d’un grand connaisseur de cette musique, celle de ses divers, nombreux et souvent géniaux batteurs, celle d’un écrivain dont presque tous les ouvrages ont trait au jazz (les trente ou quarante autres qu’il a écrit), même si cela est parfois seulement sous-jacent, mais surtout, cette fois, comme un pratiquant : un batteur, pour le dire le plus directement qui soit. Comme un musicien, disons, amateur.« Amateur », c’est peut-être aller vite en besogne. On ne sera pas étonné cependant de le formuler ainsi : nous savons qu’Alain Gerber, s’il s’est produit en public parfois (épisodiquement, il faut le dire, et il en parle, sans pitié pour lui-même) est surtout un travailleur acharné. Et c’est ce parcours, sans cesse repris, reconstruit, déconstruit parfois, renouvelé souvent – en reprenant aussi des pratiques antérieures, comme quoi on peut faire du neuf avec du plus ancien ! – que, littéralement, Alain Gerber nous fait vivre. D’anecdotes en anecdotes on découvre un parcours, celui de l’apprentissage incessant. Il faut dire que nombreux et nombreuses sont celles et ceux qui ne manquent pas d’avoir, avec d’autres instruments souvent, éprouvés des expériences plus ou moins similaires. Encore que la persévérance de l’apprenti est ici plutôt grandissante avec le temps alors que l’on pourrait imaginer qu’il en est, le plus souvent, d’une autre façon.Il faut comprendre que ces « Deux petits bouts de bois » qui désignent bien évidemment les baguettes des batteurs et qui sont leur prolongement, qui ne sont qu’eux-mêmes finalement, mais qui, lorsqu’ils sont le titre de ce récit, sont aussi, comme il a été dit peut-être trop rapidement, un véritable entrelacs.Cet « entrelacs » c’est celui qui est constitué par ce que l’on pourrait appeler « l’autobiographie » de l’auteur avec des portraits de musiciens. Et c’est ainsi que ce livre nous en dit plus long sur Roy Haynes, Kenny Clarke, Art Blakey, Connie Kay, Mel Lewis, Max Roach, Tony Williams et tant d’autres, que bien des dictionnaires de jazz ou des rubriques d’internet.Mais ce qui fait la raison même de l’écriture d’Alain Gerber, on le trouve dans ce qui sous-tend toute l’écriture : pas seulement l’amour de la batterie, celui du jazz, de la musique mais aussi dans la présence-même de la vie, incessante, sur laquelle tout ceci repose et vient jusqu’à nous. Par l’écriture, par la lecture, par la musique. »Par Michel ARCENS – NOTES DE JAZZ
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« Du bois dont on fait les flûtes ? Pas vraiment. Plutôt les baguettes de tambour. Et, plus précisément, de batterie de jazz, cet instrument complexe qui regroupe grosse caisse, caisses claires, cymbales, pédale, baguettes, balais et autres accessoires. L’auteur est un expert en la matière. Non seulement il pratique la batterie depuis des années, en disciple appliqué des plus grands drummers, mais le jazz est le domaine dans lequel il se meut avec une aisance peu commune. Il lui a consacré de nombreux livres et moult émissions de radio. Un talent multiforme Tel est Alain Gerber. Une référence indiscutable dans l’univers du jazz. Avec cela, romancier, nouvelliste, essayiste, poète aussi original que captivant.    Voilà pourquoi son texte ne laisse pas de bois. Il offre plusieurs facettes d’un auteur aux dons multiples. Capable d’unir simultanément l’historien et le technicien érudit, le mémorialiste, le psychologue et l’autobiographe plein de pudeur, le philosophe et le littérateur  à la culture impressionnante. Le tout dans ce style fleuri, émaillé d’humour, dépourvu de la moindre pédanterie. Un Juste équilibre On l’aura compris : point n’est besoin d’être un aficionado de Baby Dodds, Gene Krupa ou Philly Joe Jones pour goûter pleinement cet ouvrage. S’il fallait le définir, on pourrait affirmer qu’il représente une manière de condensé, ou de quintessence, de l’art et de la manière de son auteur. Celui-ci sait trouver le ton juste. Il se place toujours à la bonne distance entre l’objectivité et l’expression d’une sensibilité qui lui est propre. En creux, se dessine un autoportrait émouvant. Celui d’un homme assoiffé de culture dès son enfance, dévorant les œuvres de ceux qui deviendront ses maîtres intellectuels sinon spirituels. Ils lui serviront de modèles lorsque lui-même s’aventurera sur les terres escarpées du roman : Hemingway, d’abord, mais aussi, pour s’en tenir aux seuls écrivains français, Michel Butor ou Georges Perec, sous l’égide duquel il a placé ses Bouts de bois. La liste des auteurs cités a de quoi donner le tournis : ils pratiquent plusieurs langues, appartiennent à plusieurs cultures, plusieurs civilisations. Une richesse impensable à notre époque de nivellement – lequel, comme on le sait, ne saurait se faire que par le bas. Nanti d’un bagage culturel aussi impressionnant (encore faudrait-il y joindre l’apport des philosophes, de l’Antiquité à nos jours), l’auteur n’en demeure pas moins d’une modestie désarmante, comme en atteste cette incidente : « J’en profite pour glisser que je n’ai jamais été, et ne suis toujours pas, capable de me concentrer en même temps sur la pratique de la plume et sur celle des baguettes ".  De la musique avant toute chose « A en croire Alain Gerber, dans son chapitre "Etat des lieux", "La musique ne m'aura pas accordé les mêmes privilèges que la littérature". Le tournant se situe, selon lui, en mars 2010, lorsque " l'usager de la batterie", formé, à ses débuts, par Daniel Humair puis par Georges Paczynski,  devient autodidacte et "va "loger (ses) névroses au fond d'un cabanon". C'est là, grâce à une pratique quotidienne, qu'il va progresser, non seulement sur le plan technique, mais sur celui d'une quête qui pourrait s'apparenter à celle du Graal : la recherche de la sérénité et de la confiance en soi. La pratique quotidienne de l'instrument jointe à une connaissance impressionnante du jazz dans tous ses états va, en quelque sorte, parachever ce que l'écriture avait entrepris : l'épanouissement d'une riche personnalité. Sans entrer dans les méandres et les détours de ce que l'on pourrait nommer une intrigue, tant l'intérêt y est soutenu de bout en bout, on peut inférer qu’à l'instar de Rousseau dans ses Confessions, Gerber a formé "une entreprise qui n'eut jamais d'exemple" : celle de dérouler, avec sincérité sa propre existence, si étroitement mêlée à l'histoire du jazz qu'elle lui devient consubstantielle.  Un tel projet, mené à son terme avec brio, mérite une standing ovation ! » Par Jacques ABOUCAYA
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« Alain Gerber est non seulement l’une de nos grandes plumes contemporaines, mais également un historien du jazz de référenceAlain Gerber (Belfort 1943) a d’abord été pour moi un chroniqueur de disques dans les premiers Jazz-Mag que j’ai achetés en mai 1965 : "Bill Evans, Trio 64" et en juin 65 : "Lee Konitz, Subsconcious Lee", disques que j’ai achetés et qui me sont toujours chers. En juin 65, il publiait un article sur Anthony Williams qui montrait que son auteur pratiquait sans doute la batterie. Plus tard, ce fut une voix à la radio (p.82).Gerber nous entraîne à la recherche de la baguette parfaite, de la cymbale idéale, de la batterie qui sonne toute seule, du jeu miraculeux. Au fil du livre, il évoquera des batteurs - ainsi Philly Jo Jones (p.98), des disques, l’ambiance jazzistique du Pigalle des années 60/ 70, où il habitait. On trouvera des esquisses d’autobiographie -comment il vécut au hasard des contributions dans la presse-, son opinion sur sa propre littérature -il n’a pas trouvé son propre être d’écrivain avant l’âge de 55 ans, ce qui correspond à son changement d’éditeur, passant de Grasset à Fayard, et à l’écriture de ses romans de jazz.La batterie est un instrument un peu ingrat à jouer seul. Le batteur est le soutien de l’orchestre et sans orchestre que soutient-il ? Ses illusions ... jusqu’à son installation à Toulon où il a pu aménager un cabanon dans lequel il peut jouer tout à sa guise.(...) Sans doute cet ouvrage intéressera d’abord les lecteurs de l’auteur amateurs de jazz, mais aussi, comme toute autobiographie, les contemporains plus ou moins exacts qui verront s’y refléter leur vie ou leurs regrets. Le livre est composé certainement avec soin, d’une manière non totalement chronologique, il y a beaucoup de digressions et de retour dans tous les sens. Le ton est souvent d’un humour un peu teinté de mélancolie, comme il sied à la douteuse expérience de l’âge. Un portrait de l’écrivain en batteur de jazz. »Par Philippe TASCHEL – Culture Jazz
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« (...) Le disque prolonge le travail accompli pour la radio : " La radio m'a amené à passer par le gueuloir ce que j'écrivais." La diction de Gerber est proche de sa façon d'écrire. Pour ses premiers romans, il pouvait " passer la nuit sur une phrase" prise, reprise, démantibulée, reconstruite, abandonnée, restructurée. "A présent, pour la première fois, j'écris de la façon dont les jazzmen improvisent. Je ne me relis plus. L'essentiel est de tenir la pulsation." Le mot est lâché. Il est l'une des vérités du jazz. Et ne comptez pas sur Alain Gerber, tombé en amour avec la batterie, pour l'oublier. A Belfort, les nouveautés discographiques arrivaient au compte-gouttes au début des années 1960. " J'imaginais la musique contenue dans les 33 tours à partir des chroniques de disques paraissant dans Jazz Magazine." Un jour, à la fin de l'année 1963, son sang ne fait qu'un tour à la lecture d'un article s'en prenant à Daniel Humair. A l'époque, le batteur suisse installé en France n'est pas encore un musicien consacré. Gerber adresse une missive en forme de plaidoyer. " Rédacteur en chef du mensuel, Jean-Louis Ginibre m'a proposé d'écrire dans Jazz Magazine." Son premier article paraît en 1964. Aux côtés de Lucien Malson, Philippe Carles, Jean-Louis Comolli, Francis Marmande, Michel-Claude Jalard, Jean-Robert Masson ou Jacques Réda, il a participé à l'âge d'or de la revue, prenant fait et cause pour des musiciens de l'époque qui étaient parfois violemment décriés : Bill Evans ou Paul Desmond ont trouvé en Gerber le plus éloquent des défenseurs. » Par Paul Benkimoun – LE MONDE
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