Intégrale Mahalia Jackson Vol 5
Intégrale Mahalia Jackson Vol 5
Ref.: FA1315

INTEGRALE 1954-1955

MAHALIA JACKSON

Ref.: FA1315

Direction Artistique : JEAN BUZELIN

Label : Frémeaux & Associés

Durée totale de l'œuvre : 1 heures 4 minutes

Nbre. CD : 1

Sélectionnez une version :
Grâce à ce pack, vous bénéficiez d’une remise de 16.67 % soit de 4,99 €
Cette œuvre est déjà dans votre panier
Une version numérique de cette œuvre est déjà dans votre panier
Expédié sous 24 à 48h
Présentation

"Avec ses premiers enregistrements pour Columbia, Mahalia Jackson entame une irrésistible ascension qui la conduira à la reconnaissance universelle."

Patrick Frémeaux & Jean Buzelin
“With her first recordings for Columbia, Mahalia Jackson embarked on an unstoppable ascension which would lead to universal acclaim.”
Patrick Frémeaux & Jean Buzelin
1954 (COLUMBIA) :
THE TREASURES OF LOVE • ONE GOD • A RUSTY OLD HALO • JESUS MET THE WOMAN AT THE WELL • I’M GOING TO LIVE THE LIFE I SING ABOUT IN MY SONGS • WALK OVER GOD’S HEAVEN • YOU’LL NEVER WALK ALONE • DIDN’T IT RAIN • WHEN THE SAINTS GO MARCHING IN • SOMEBODY BIGGER THAN YOU AND I • WHEN I WAKE UP IN GLORY • OUT OF THE DEPTHS • OH LORD, IS IT I? • AMAZING GRACE • JESUS • I WILL MOVE ON UP A LITTLE HIGHER • KEEP YOUR HAND ON THE PLOW •
1955 (COLUMBIA) :
I SEE GOD • HIS HANDS • YOU’RE NOT LIVING IN VAIN.
Droits : Groupe Frémeaux Colombini SAS. Mahalia Jackson Complete edition.



Presse
LA GRIFFE DU PASSE« Frémeaux & Associés, maison de disques indépendante, effectue un véritable travail d’archéologie. Ses impressionnantes recherches, son pointilleux didactisme et l’excellence musicale de ses coffrets thématiques en font une maison très estimable au charme résolument passéiste. Tour du propriétaire. Petit problème de planning. On téléphone à Patrick Frémeaux pour avancer notre entrevue. Ca n’a pas trop l’air de le faire marrer. Il accepte, sur un ton plus réservé qu’enthousiaste. La rencontre promet de ne pas être une partie de claques dans le dos, champagne et petits fours, « j’aime-beaucoup-ce-que-tu-fais-moi-aussi-trop-génial ». On s’attend à tomber sur un prof à l’image des disques qu’il édite : rustique, franc du collier, pas trop dégrossi. On a auparavant lu sa déclaration d’intention dans son catalogue : « A l’heure où les technologies dictent les programmes grâce à de vastes empires verticaux, ce sont des dizaines de millions d’auditeurs sur la planète qui écoutent au même moment le même Michael Jackson en buvant le même Coca-Cola. Dans cet univers culturel, souvent nivelé au plus bas, et réduit au plus commun dénominateur, l’édition indépendante (seule se révèle) encore soucieuse d’innovation et de diversité …» « Bigre ! Ca vous change du mielleux marketing « consommez et poilez-vous » des multinationales culturelles. Combat anachronique ? Au contraire : vision politique fatalement lucide d’un certain aspect du music-bizness. Un manifeste franchement vivifiant par les temps qui courent, d’autant plus qu’il s’accompagne d’actes à la hauteur. Et puis Patrick Frémeaux n’a rien du vieux barbon – même s’il est barbu : dans sa galerie de Vincennes, c’est avec un affable gaillard de 29 ans qu’on échange une solide poignée de main ; le jeune boss passionné d’une irréductible boîte d’archéologie musicale : « Je suis éditeur indépendant dans le sens plein du terme, je n’ai de compte à rendre à aucun conseil d’administration. Je jouis d’une liberté totale. Si je décide de faire l’anthologie de Pierre Louiss, le père d’Eddy Louiss, qui est un obscur chanteur créole des années 50, c’est un choix délibérément artistique. Si je fais ça dans une major, je suis licencié. L’objet d’une major, ce n’est pas de défendre la musique, mais de réaliser des bénéfices. Le nivellement par le bas se fait surtout au niveau du déclin de la diversité. Nous, on vend entre cinq cents et vingt mille copies par disque. En théorie, vu l’évolution actuelle, on ne devrait pas exister. Heureusement, il y aura toujours quelqu’un, au centre de la France, qui désirera l’anthologie de Charles Péguri, ou une société japonaise qui voudra absolument acheter deux cents anthologies chronologiques de Stellio – le grand clarinettiste martiniquais du début du siècle. Ce besoin de diversité, ce refus d’une culture monothéiste, fait qu’à la fin on peut vendre annuellement deux cent mille phonogrammes dans le monde, en étant négligé du schéma «économique du disque.» Claude Colombini et Patrick Frémeaux chez les HMong NoirsGrâce à son père, amateur de jazz averti, Patrick Frémeaux s’est tout jeune gavé de musique des années 50, de blues des sixties,des disques de Memphis Slim, Otis Redding, Mahalia Jackson, Al Jarreau… A 17 ans, il organise des concerts. A 19 ans, il crée une société de production de spectacles, faisant tourner Dick Annegarn, Salif Keita, Michel Legrand… A 23, objecteur de conscience, il gère les revues Ecouter Voir et Trad Magazine, préside aux destinées des éditions La Lichère, travaille pour le distributeur de jazz OMD. En 92, il monte une galerie d’estampes qui propose des lithos et gravures originales de Matisse, Alechinsky et Schiele, mais aussi de Charlélie Couture ou Henri Guédon. Enfin, début 93, Noël Hervé lui propose d’éditer un premier ouvrage musical : une anthologie de l’accordéon. « J’ai alors constaté peu à peu que tous les grands genres populaires, de toutes les cultures, n’avaient jamais été réédités scientifiquement. En les réécoutant, avec une oreille actuelle, j’ai vraiment découvert une richesse et des trouvailles importantes : on a donc lancé toute la collection de coffrets thématiques qui analysait les grands genres populaires, en restaurant les enregistrements d’époque, et en faisant des livrets très minutieux, en restituant la musique dans son contexte historique, social et culturel. Pour chaque genre, je déniche son spécialiste. Quelqu’un qui a généralement passé sa vie sur le sujet. Pour les musiques country ou blues, c’est par exemple Gérard Herzhaft, qui a écrit les Que sais-je ? ou Seghers correspondants, Jean Buzelin pour le gospel, Alain Gerber pour le jazz, Jean-Christophe Averty pour la variété française… A chaque fois, on a donc pris le spécialiste en France. Chacun amenait des éléments de sa collection personnelle, complétés par des apports d’amis tout aussi passionnés… Ca se fait essentiellement à partir de leurs 78t, ou parfois des gravures directes, ou encore des enregistrements sur câble, avant la bande. C’est un travail scientifique. Un coffret thématique nous coûte 150 000 F, c'est-à-dire le budget d’une production à part entière. »Ce qui différencie Frémeaux & Associés du label moyen, c’est un souci de la perfection et de la qualité impressionnant, où la musique prime sur le commerce – et tant pis pour le cliché du passionné David opposé au mercantile Goliath. « Pour le nouveau coffret Gospel, il aurait été raisonnable de faire un « simple » livret seize pages. On en a fait soixante-quatre, avec cinquante photos. Parce qu’on voulait que tous les guitaristes évangélistes d’avant-guerre aient leur photo dans le coffret. Maintenant, quelqu’un qui veut faire un bouquin sur ces guitaristes ne peut pas faire mieux : tout est dedans. Pour nos coffrets thématiques ou nos intégrales, notre travail est comparable à ce que le CNRS ferait si demain il ouvrait ce type de département. Il y a donc des découvertes, parfois au moment de la gravure : quand on a préparé l’intégrale de Mireille, on a retrouvé un test-pressing, c’est-à-dire un enregistrement directement fait dans la cire, refusé à l’époque par la compagnie, existant à un unique exemplaire. Il a été découvert aux puces ! L’intégrale Jean Gabin représente des années de travail, de collectage, avec collectionneur à l’autre bout du monde qui a la matrice qui manque, et à qui il faut écrire pendant deux ans avant qu’il n’accepte de lâcher le morceau. On a dégoté une version anglaise de Maintenant je sais qui est incroyable… Pareil pour l’intégrale Django Reinhardt, qui a nécessité un véritable travail d’archéologue. On fait régulièrement des découvertes renversantes.» Quatre salariés bossent chez Frémeaux & Associés, aidés par soixante-cinq intermittents. Un boulot relayé dans trente pays par autant de distributeurs. Parallèlement à sa vocation d’explorateur du temps perdu, Patrick Frémeaux a lancé une branche « production », signant Baden Powell, Screaming Jay Hawkins, et développant un important département gospel. L’essentiel – et le meilleur – du catalogue se situe cependant dans ses passionnantes et miraculeuses rééditions, où cohabitent jazz, variété française et musique du monde – dans le sens large du terme : des chants de Papouasie au flamenco, en passant par les voix bulgares. On tombe ébahi sur le coffret de musique tzigane (Paris/Berlin/Budapest 1910-1935), divin flacon où Goran Bregovic a pu puiser l’essence du Temps des gitans. Ou sur l’anthologie de musique yiddish, regroupant klezmer, prières solennelles, folklore ashkénaze et fox-trot juif… La country bénéficie de quatre doubles CD thématiques, remontant aux sources de la country proprement dite (Nashville/Dallas/Hollywood 1927-1942), du Western cowboy, du Swing texan et des Folksongs – ici s’abreuver avec inspiration Palace et Beck. Cet imposant inventaire des origines de la musique américaine, complétant les disques de blues, jazz et gospel, auxquels il faut aussi ajouter les excellentes anthologies sur la musique cajun et hawaiienne, sera encore complété par un coffret sur la naissance du rythm’n’blues. Ce catalogue, volontairement électrique, possède un dénominateur commun : la date des enregistrements exhumés, généralement comprise entre 1910 et 1940. « On choisit la période en fonction de l’âge d’or de la musique pour les grands genres de musique populaire, ça se situe à l’avant-guerre. Après-guerre, l’industrie phonographique a nivelé les mouvements, pour en faire des produits de marché. On veut saisir le caractère historique et la genèse de sons, sonorités et musiques qu’on connaît tous comme des hymnes et qu’on veut retraduire dans le mouvement socio-historique dans lequel elles ont été créées. Il y a aussi un côté de conservation patrimoniale, parce que les gens qui avaient ces disques-là appartiennent à une génération qui disparaît, et les disques avec. Si on était arrivés dix ans plus tard, des pans entiers de mouvements musicaux seraient passés à la trappe. Il y a cependant un problème au niveau de la perception du son : les gens aujourd’hui ne comprennent pas qu’un son ne puisse être parfait, alors que la retranscription d’un 78t des années 30 ne sera jamais parfaite… » Il faut donc accepter un certain crachotement, un son pas aussi pro que sur le dernier Céline Dion, et se laisser littéralement saisir par la force de ces granuleuses chansons populaires, de leur tangible sincérité, de leur créativité brute, rocailleuse et saisissante. Il y a un aspect Louis Lumière dans beaucoup de ces rééditions, un frisson lié au côté originel des chansons, en une même émotion à l’écoute des interprétations de Papa Harvey Hull ou Joseph Szigeti qu’à la vision de L’Arrivée d’un train en gare de La Ciotat. Une absence de préméditation et de frime irremplaçable.» Benoît SABATIER – LES INROCKUPTIBLES
Lire davantage Lire moins
Des pans entiers de notre patrimoine sonore sont sauvegardés grâce au travail méticuleux et passionné d'éditeurs indépendants. Voici les secrets d'une bonne réédition musicale.Il y a plusieurs manières de faire du neuf avec du vieux. A l'opposé des compilations et autres best of, produits purement commerciaux, les rééditions musicales sauvegardent le patrimoine sonore. « C'est une ambition muséographique : comme s'il s'agissait de restaurer une abbaye, nous prenons le passé pour le réoffrir au présent », explique Patrick Frémeaux, grand expert en la matière. Un autre spécialiste, Yves Riesel, le patron d'Abeille Musique (le plus important label indépendant de musique classique), abonde dans le même sens : « La réédition est une réappropriation d'un patrimoine culturel. Il s'agit de faire vivre la mémoire discographique. »Un travail de limierLes rééditions sont rarement réalisées par les multinationales du disque, qui, pourtant, ont effectué les enregistrements d'origine. Elles s'en désintéressent parce que les ventes potentielles de ces « vieux » enregistrements sont limitées à court et moyen terme, et que leur modèle économique repose sur des produits à forte rotation permettant de réaliser de grandes plus-values en un temps record. Ainsi, ce n'est pas Pathé Marconi (EMI) qui s'est attaqué à publier une intégrale Django Reinhardt, mais Frémeaux & Associés. « C'est un projet en 20 volumes de 2 CD d'un coût global de 300.000 euros, précise Patrick Frémeaux. Cette somme a été récupérée au bout de sept à huit ans lorsque nous avons commercialisé le 15e coffret. Aucune major ne peut mettre autant d'argent tout de suite et dire à ses actionnaires qu'ils percevront peut-être des dividendes plus tard ! » La plupart des rééditions utilisent des oeuvres tombées dans le domaine public (c'est-à-dire que cinquante ans au moins se sont écoulés depuis la première diffusion). Dans le cas contraire, l'éditeur doit obtenir un contrat de licence de la part du détenteur des droits. Un bon travail de réédition coûte cher. « Stewart Brown, passionné de musique classique et patron du prestigieux label Testament, dépense autant d'argent que s'il produisait un artiste aujourd'hui ! », explique Yves Riesel, qui le distribue en France. « Si l'on veut les meilleures sources, une restauration sonore optimale et un bon livret, le travail de réédition nécessité coûte le même prix qu'une session d'enregistrement d'aujourd'hui en jazz ou en musique du monde, c'est-à-dire environ 15.000 euros », explique Patrick Frémeaux. Rééditer une oeuvre, c'est d'abord un travail de fin limier : il faut trouver la meilleure source sonore possible. L'idéal, bien entendu, est de pouvoir disposer de la bande originale. Il arrive fréquemment que la seule source disponible soit un vieux 78 tours. « Dans 60 % des cas, sur ces vinyles, les morceaux ont été reproduits à une vitesse différente de celle de l'enregistrement initial ! » s'amuse Claude Carrière, mémoire encyclopédique du jazz et producteur de l'émission « Jazz Club » sur France Musique. Une mauvaise vitesse change la tonalité du morceau. C'est un peu comme si, dans le domaine de la peinture, tous les livres consacrés à Monet reproduisaient les « Coquelicots » en violet ! Le premier travail est donc de retrouver la bonne vitesse. Il faut ensuite aller dans un studio spécialisé et nettoyer les scories repérées sur la source. « Il nous arrive de «calmer» des enregistrements trop agressifs de l'époque qui, parfois, saturent », explique-t-il. A force de vouloir enlever les grattements ou le souffle, certains éditeurs finissent aussi par enlever de la musique. D'autres introduisent une « fausse » stéréo et le son perd en précision, comme si les instruments étaient « enrhumés ». Une réédition digne de ce nom s'accompagne forcément d'un travail éditorial considérable. Outre la présentation des artistes et des morceaux, les meilleurs livrets fournissent également les indications sur les solistes : qui joue, quand et sur combien de mesures ? Un vrai travail de bénédictin !Renaud CZARNES - LES ECHOS
Lire davantage Lire moins
TEMPS FORT - LES EDITEURS DE PATRIMOINE SONORE DEFENDENT LE DOMAINE PUBLICAlors que les producteurs (Snep, SCPP, Ifpi…) réclament l’allongement de la durée des droits voisins, les éditeurs phonographiques de patrimoine s’y opposent, défendant le domaine public et ses enjeux. Leur chef de file, Patrick Frémeaux, PDG et fondateur de Frémeaux et Associés, a remis au ministère de la Culture un «  Mémoire vert » pour alimenter sa réflexion sur ce sujet. La loi du 3 juillet 1985, dite loi Lang, a fixé à 50 ans la durée des droits voisins des producteurs et artistes-interprètes. Une période jugée trop courte par les intéressés qui réclament son allongement à 7 ans (comme en bénéficient les auteurs), inquiets de voir aujourd’hui tous les enregistrements antérieurs à 1951 basculer dans le domaine public. D’où un « lobbying récurrent » des majors, « d’un certain nombre d’artistes, ainsi que des héritiers de nombreux artistes décédés ».Domaine public vs domaine protégéSi la revendication paraît concevable à Patrick Frémeaux « pour permettre à quelques artistes comme Charles Aznavour ou Eddy Mitchell de percevoir plus longtemps leurs droits d’interprètes », « il n’est pas juste en revanche de refuser dans le même temps, la sauvegarde et la mise à la disposition du public de milliers d’artistes dont la réédition n’intéresse pas les majors, faute d’un potentiel commercial important », estime-t-il , en posant « pour un artiste arrivant par exemple à l’âge de 75 ans, la question légitime de ne plus percevoir de droit d’interprète sur une œuvre diffusée au public quand il avait 24 ans ».Il souligne les «  conséquences fatales » de l’allongement de la durée du domaine protégé, qui interdirait au éditeurs de patrimoine de poursuivre leur travail de sauvegarde de notre héritage sonore. Des dizaines de milliers d’œuvres, d’entretiens ou de témoignages enregistrés disparaîtraient ainsi du patrimoine. « Au-delà du préjudice causé à une grande part de l’activité d’édition phonographique, il en résulterait pour le bien public un dommage définitif par la perte de trésors irremplaçables ». De nombreux brevets sont limités à 10 ans. Les dessins et modèles sont protégés entre 5 et 25 ans. La durée du brevet européen est de 20 ans. Et « le domaine protégé des compagnies majors représente aujourd’hui une période 5 fois plus longue que celle accordée aux laboratoires pharmaceutiques pour l’amortissement et l’exploitation exclusive de leurs recherches en tant qu’œuvres de l’esprit », rappelle par ailleurs le mémoire. Pour son auteur, une modification de la loi privilégierait « les intérêts financiers des interprètes et des majors, au détriment de la nécessaire pérennité d’une muséographie sonore ». L’entrée dans le domaine public « permet une relecture historique des courants musicaux et de leurs interprètes, elle donne aussi la possibilité de réinjecter en dehors de l’économie de masse les enregistrements audio assimilés au patrimoine », explique-t-il, en soulignant au passage la raréfaction des fonds sonores (il existe peu de collectionneurs, et ils disparaissent peu à peu) d’où l’importance d’alimenter le domaine public. L’éditeur insiste sur cette notion de patrimoine sonore et regrette que son existence « comme élément de culture et objet d’histoire à part entière » ne soit pas reconnue aujourd’hui par les pouvoirs publics. Il note l’absence d’aide institutionnelle ou de fondation privée pour le maintien, la restauration, la conservation, la restitution au public du fond d’archives sonores (Frémeaux et Associés y consacre en moyenne 1.8 million d’euros par an pour 100 heures de patrimoine musical et 40 heures de patrimoine historique ou de diction) ; tout comme l’absence d’institution ou de lieu de stockage pour les derniers collectionneurs qui cherchent souvent une solution de donation. La BNF (Phonothèque nationale) « n’a jamais témoigné de réelle volonté de mise en valeur et de diffusion du patrimoine sonore ». Les sociétés civiles n’ont pas prévu d’aide au patrimoine, etc. Concurrence déloyaleValeur artistique, travail d’inventaire, relecture de courants musicaux, dimension humaine et socio-historique « qui va bien au-delà de la seule musique », intemporalité du répertoire, mise à la disposition du public, des chercheurs et des enseignants, prodigieux outil de transmission des savoirs… Le mémoire dresse un bilan du domaine public dans ses aspects positifs, mais aussi négatifs, évoquant la « concurrence déloyale »arguent du domaine public pour exploiter sans vergogne les grands noms d’artistes ou les thèmes en vogue en copiant sordidement le travail des véritables éditeurs », à des prix de revient bien inférieurs, au motif que l’œuvre reproduite n’était pas protégée par le droit d’auteur.Pour la création d’une commission d’aideEn conclusion, Patrick Frémeaux considère que le dispositif législatif actuel constitue le « cadre politique parfaitement adapté » à la sauvegarde du patrimoine sonore. Il préconise la création d’une commission d’aide pour favoriser la sauvegarde et la mise à disposition du public des fonds sonores, dont l’importance (artistique, musicologique, ethnologique, historique…) l’emporte sur les critères de rendement financier actuellement pris en compte dans l’édition et la distribution phonographique. Elle aurait parmi ses attributions l’aide aux projets de patrimoine (y compris ceux n’appartenant pas au domaine public) et la création à court terme d’une institution chargée de recueillir et  de sauvegarder des collections de phonogrammes souvent uniques au monde, des fonds sonores non édités (ou très partiellement) qui n’intéressent aujourd’hui aucun établissement public. Son budget serait prélevé sur les droits voisins dont les ressources vont substantiellement augmenter (« les pouvoirs publics ont là une opportunité de donner un signal fort pour la reconnaissance de l’existence même d’un patrimoine sonore ») et versé par le biais des sociétés civiles. « La mise en place d’une telle aide irait de pair avec l’exclusion, pour les producteurs de patrimoine, de tout droit à rémunération sur la copie privée. » La création de cette commission, composée d’éditeurs consacrant au moins 30 % de leur chiffre d’affaires au patrimoine sonore, est une « nécessité », insiste Patrick Frémeaux en posant en condition préalable « la reconnaissance officielle et publique de la notion de patrimoine sonore ». « Il sera ainsi possible (…) d’avoir la garantie durable d’une vraie diversité de l’offre culturelle en limitant les risques de concentration horizontale liés au néolibéralisme de l’économie de marché ». Un marche delaissé par les majorsLe Mémoire souligne « l’indifférence des majors », qui « se désintéressent de ce travail de réédition, sauf en ce qui concerne quelques grands artistes encore populaires au bout de 50 ans » (Piaf, Trenet…) La principale raison est d’ordre économique, compte tenu du volume extrêmement limité des ventes potentielles des disques de patrimoine : de quelques centaines à quelques milliers d’exemplaires sur 5 ans par référence, avec une moyenne de 1 800 ventes cumulées sur 8 ans. Donc des seuils de rentabilité très courts et des plans d’amortissement très long (5 à 7 ans, parfois davantage). « Ce fonctionnement est antinomique avec la logique de l’édition de masse », écrit Patrick Frémeaux. Il évoque par ailleurs les difficultés à obtenir des licences auprès des majors (avec une complexité « qui décourage toutes les maisons de disques »). Certaines se refusent quasi systématiquement à répondre aux demandes des éditeurs indépendants, « même pour des titres qu’elles n’exploiteront jamais ». Autres raisons citées : la paranoïa concurrentielle, la durée de production (certains projets peuvent exiger plusieurs années de recherches, de collectage et de travail éditorial. L’intégrale Django Reinhardt est par exemple planifiée sur … 12 ans !), la difficulté d’accès aux supports originaux (matrices 78 tours, mêmes métalliques) qui entraîne un « travail de fourmi à l’échelle internationale et de très longue haleine », la concentration des catalogues… Pour les éditeurs de patrimoine, un projet législatif qui « renforcerait l’hégémonie des majors » serait contraire à la promotion de la diversité culturelle pour laquelle ils militent. La concentration des catalogues « impose aux éditeurs indépendants une obligation culturelle, pédagogique et morale à l’égard du public ». Gildas LEFEUVRE – MUSIQUE INFO HEBDO
Lire davantage Lire moins
"Des pans entiers de notre patrimoine sonore sont sauvegardés grâce au travail méticuleux et passionné d'éditeurs indépendants. Voici les secrets d'une bonne réédition musicale.Il y a plusieurs manières de faire du neuf avec du vieux. A l'opposé des compilations et autres best of, produits purement commerciaux, les rééditions musicales sauvegardent le patrimoine sonore. « C'est une ambition muséographique : comme s'il s'agissait de restaurer une abbaye, nous prenons le passé pour le réoffrir au présent », explique Patrick Frémeaux, grand expert en la matière. Un autre spécialiste, Yves Riesel, le patron d'Abeille Musique (le plus important label indépendant de musique classique), abonde dans le même sens : « La réédition est une réappropriation d'un patrimoine culturel. Il s'agit de faire vivre la mémoire discographique. »Un travail de limierLes rééditions sont rarement réalisées par les multinationales du disque, qui, pourtant, ont effectué les enregistrements d'origine. Elles s'en désintéressent parce que les ventes potentielles de ces « vieux » enregistrements sont limitées à court et moyen terme, et que leur modèle économique repose sur des produits à forte rotation permettant de réaliser de grandes plus-values en un temps record. Ainsi, ce n'est pas Pathé Marconi (EMI) qui s'est attaqué à publier une intégrale Django Reinhardt, mais Frémeaux & Associés. « C'est un projet en 20 volumes de 2 CD d'un coût global de 300.000 euros, précise Patrick Frémeaux. Cette somme a été récupérée au bout de sept à huit ans lorsque nous avons commercialisé le 15e coffret. Aucune major ne peut mettre autant d'argent tout de suite et dire à ses actionnaires qu'ils percevront peut-être des dividendes plus tard ! »La plupart des rééditions utilisent des oeuvres tombées dans le domaine public (c'est-à-dire que cinquante ans au moins se sont écoulés depuis la première diffusion). Dans le cas contraire, l'éditeur doit obtenir un contrat de licence de la part du détenteur des droits. Un bon travail de réédition coûte cher. « Stewart Brown, passionné de musique classique et patron du prestigieux label Testament, dépense autant d'argent que s'il produisait un artiste aujourd'hui ! », explique Yves Riesel, qui le distribue en France. « Si l'on veut les meilleures sources, une restauration sonore optimale et un bon livret, le travail de réédition nécessité coûte le même prix qu'une session d'enregistrement d'aujourd'hui en jazz ou en musique du monde, c'est-à-dire environ 15.000 euros », explique Patrick Frémeaux.Rééditer une oeuvre, c'est d'abord un travail de fin limier : il faut trouver la meilleure source sonore possible. L'idéal, bien entendu, est de pouvoir disposer de la bande originale. Il arrive fréquemment que la seule source disponible soit un vieux 78 tours. « Dans 60 % des cas, sur ces vinyles, les morceaux ont été reproduits à une vitesse différente de celle de l'enregistrement initial ! » s'amuse Claude Carrière, mémoire encyclopédique du jazz et producteur de l'émission « Jazz Club » sur France Musique. Une mauvaise vitesse change la tonalité du morceau. C'est un peu comme si, dans le domaine de la peinture, tous les livres consacrés à Monet reproduisaient les « Coquelicots » en violet !Le premier travail est donc de retrouver la bonne vitesse. Il faut ensuite aller dans un studio spécialisé et nettoyer les scories repérées sur la source. « Il nous arrive de «calmer» des enregistrements trop agressifs de l'époque qui, parfois, saturent », explique-t-il. A force de vouloir enlever les grattements ou le souffle, certains éditeurs finissent aussi par enlever de la musique. D'autres introduisent une « fausse » stéréo et le son perd en précision, comme si les instruments étaient « enrhumés ».Une réédition digne de ce nom s'accompagne forcément d'un travail éditorial considérable. Outre la présentation des artistes et des morceaux, les meilleurs livrets fournissent également les indications sur les solistes : qui joue, quand et sur combien de mesures ? Un vrai travail de bénédictin !" RENAUD CZARNES - LES ECHOS
Lire davantage Lire moins
« Elle était blanchisseuse à la Nouvelle-Orléans et chantait dans la chorale de son église baptiste où prêchait son père. Devenue la « reine du gospel » par la grâce d’une voix sans égale, elle a été l’amie de Duke Ellington et Martin Luther King, que son chant a accompagné jusqu’à son enterrement. Mahalia Jackson sublima aussi le film Mirage de la vie avec le cantique Trouble of The World. C’est dire ce qu’apporte au patrimoine mondial de la musique l’initiative, pilotée par Jean Buzelin, de l’éditer intégralement. Tous les CD publiés par Frémeaux contiennent des pépites (au son restauré). Pour une première écoute, on peut commencer par le volume 13, consacré à 1961, année qu’elle commença en chantant pour l’intronisation du président Kennedy, avant d’aller triompher sur les scènes européennes, et de donner à l’Olympia le 25 février, un concert dont Paris se souvient encore. » Par Nathalie LACUBE – LA CROIX
Lire davantage Lire moins
Avec ce nouveau volume de l’intégrale Mahalia Jackson, c’est au début de la carrière de la chanteuse pour Columbia que nous assistons, et par la même occasion son entrée dans un monde peut-être moins intègre, sans doute un peu plus teinté d’opportunisme, et de concessions faites à un public qui « blanchit » de plus en plus… C’est vers ce marché que Mahalia, ou plutôt son producteur , Mitch Miller, destine certaines des interprétations ici reproduites, tels The Treasures Of Love, A Rusty Old Halo, avec sa voix doublée par re-recording, ou encor His Hands. Nous sommes en 1954, et Mahalia est déjà une énorme vedette populaire, elle a son show sur la chaîne de télévision CBS, Et elle se produit dans de vastes salles de concert, en attendant de conquérir l’Europe et de gagner encore en notoriété. Le plus gros du répertoire  ici proposé est pourtant bien ancré dans la meilleur tradition des gospels songs, sans doute le choix de la chanteuse, et la plupart de ses interprétations atteignent à la perfection que soit le classique Didn’t It Rain ou le passablement usé When The Saints qui acquiert ici une nouvelle jeunesse, avec le soutien de la pianiste Mildred Falls, de l’organiste Ralph Jones et du triomphe rythmique où la basse slap de Franck Carrol fait merveille. Le thème When I Wake Up In Glory, un traditionnel arrangé par Mahalia, roule tout seul dans un doux balancement, et Walk Over God’s Heaven, un thème de Dorsey, évoque bien la marche paradisiaque annoncée, avec de nouveau la basse slap et une belle partie de guitare par Art Ryerson. Il y a bien sûr aussi une reprise du You’ll Never Walk Alone, le thème de Rodgers et Hammerstein, mais Mahalia le chante avec tellement de conviction et de flamme, comme Piaf poussant son Hymne à l’amour, qu’il lui est beaucoup pardonné . La reprise du thème de Brewster Move On UP A Litlle Higher n’a peut-être pas la force de la première version Apollo de 1947 mais n’en est pas loin, et l’on est saisi par la puissance d’interprétation du titre en tempo lent Oh Lord, Is It I ? tout comme par celle du vif Keep Your Hand On The Plow. Tout cela respire la perfection, cela va sans dire, et seuls les trois derniers titres, avec accompagnement par le grand orchestre de Ray Ellis, laissent déjà deviner les quelques compromis commerciaux à venir. Certains de ces titres étaient parus en single 45 tours, et la plupart dans l’album CL 644, « The World’s Greatest Gospel Singer », l’un des meilleurs de Mahalia. Un petit mystère cependant : le titre Somebody Bigger Than You And I (piste 10) était resté inédit, il figure ici et est mentionné par Jean Buzelin, le maître d’œuvre de cette remarquable, comme provenant de l’album cité plus haut, ce qui n’est pas juste, alors que le titre Oh Lord, Is It I ? (piste 13) y figurait bien, ce qui n’est pas dit. On achètera donc ce volume les yeux fermés, et les oreilles grandes ouvertes, comme on acheté les autres, en se demandant pourtant pourquoi Sony n’a pas entrepris de rééditer cet intégrale des enregistrements Colombia, en partant des mères que la firme possède sans doute encore, avec peut-être des inédits. Mahalia aurait-elle perdu de son pouvoir commercial ? François-Xavier MOULE – JAZZ CLASSIQUE
Lire davantage Lire moins
Avec le présent recueil, nous abordons la période pendant laquelle Mahalia Jackson, après avoir quitté la firme Apollo, va désormais enregistrer ses disques pour la prestigieuse compagnie Columbia. Par la même, va s'opérer un glissement de son répertoire, déjà amorcé chez Apollo d'ailleurs, vers des morceaux sortant de la tradition du gospel noir. Certes, sa voix puissante et magnifique est toujours présente et parvient à rendre audibles ces morceaux, d'autant plus qu'à l'inverse cette entrée chez Colombia va permettre à Mahalia Jackson de donner une nouvelle impulsion à ses interprétations purement gospel. Sur les vingt plages de cet album, seulement six sont carrémént destinées à son nouveau public blanc, tandis que toutes les autres sont toujours "ancrées à noir". Certaines même débordent, grâce à la présence de la pianiste Mildred Falls et d'une dynamique section rythmique, d'un swing ravageur à la Count Basie. Tel est le cas notamment des quelques spirituals revivifiés par la chanteuse (Walk over God's heaven, Didn't it rain, Keep your hands on the plow) ou de ces classiques du gospel que sont Jesus met the woman on the well, Out of the depths... Sans oublier la reprise des "tubes" d'antan : I will move on up a little higher et Amazing grace. Si tous les morceaux de ce recueil avaient été de ce niveau, ç'auraient été le super "pied" assuré. Mais la présence des points plus discutables évoqués ci-dessus le font manquer de peu. Quant à la brochure d'accompagnement, due à Jean Buzelin, elle décrit excellement ce que fut cette époque charnière dans l'activité discographique de Mahalia Jackson. Jacques Demêtre - SOULBAG
Lire davantage Lire moins
Cinquième et ultime volume de son intégrale. Vingt chansons pour poursuivre le découverte de cet artiste majeure du gospel blues. Mais n'avoir que ces vingt chansons est d'un frustrant! Mahalia Jackson interprète quelques titres enregistrés entre 1954 et 1955. A écouter la mélancolique "The Treasures of love", l'énorme succès d'alors "A Rusty Old Halo" et les deux gospels songs que sont "Walk Over God's Heaven" et "Jesus Met The Woman At The Well", on constate que son registre est aussi étendu que les plaines du Midwest. La compilation est faite de telle manière qu'on passe de la mélancolie à la ferveur sans coup férir. Et comme toute diva du gospel blues, l'ouverture des glandes lacrymales n'est jamais trop éloignée, surtout à l'écoute d'une perle telle que "Somebody Bigger Than You And I". Que sa voix vous prenne aux tripes ou autre part, ces vingt chansons vous offrent un bon aperçu de ce que peut être toute la quintessence d'une voix et d'une âme vouée au gospel blues. Et l'envie d'acquérir les autres volumes vous titille déjà. A raison!" Morgan SICARD-BLUES AGAIN
Lire davantage Lire moins
Listening to Mahalia Jackson invites reflection on what makes a legendary singer. It isn’t necessarily a pretty voice, nor a technically perfect execution; rather, these singers have extraordinary power coupled with unerring instincts as to when it should be restrained and when it should let loose. They also find that place where song and singer wrap around each other so inextricably that the result is a unity of truth and feeling. On this release, Jackson elevates “Walk On” from the schlock in which it is too often mired to a dignified testament of pure conviction. These recordings mark Jackson’s debut on the Columbia label, and her introduction to a mass white audience. Count on the French to appreciate America’s great artistic treasures. France bestowed the Grand Prix du Disque on Jackson in 1949, and Frémeaux has given us this remarkable collection of artistry in 2007.   CM - DIRTY LINEN
Lire davantage Lire moins
Réédition. Superbe mono des années 1950 restaurée avec grand soin. Notice *** (livret de 16 pages illustré et très documenté en français et anglais)Jusqu’en 1954 Mahalia Jackson, la plus grande chanteuse de gospels et negro spirituals, a enregistré pour de petits labels destinés principalement à la population noire des USA, tels Apollo. Fin novembre 1954, elle a signé avec Columbia, qui souhaite la voir élargir son public, en particulier le public blanc qui majoritairement ignore son immense talent. Le présent cinquième volume de l’intégrale entreprise par Jean Buzelin pour Frémeaux illustre pertinemment cette période ambiguë de novembre 1954 à juin 1955 où Mahalia reprend pour Columbia certains de ses grands succès antérieurs et en crée de nouveaux sous la houlette de Mitch Miller et George Avakian, qui lui adjoignent parfois des ensembles avec violons destinés à rendre ses disques plus commerciaux. Mais le génie vibrant, la flamme dévorant de la voix de Mahalia Jackson transforment ces plages qui auraient pu être ridicules en majestueuses réussites et l’on se dit que Mahalia aurait à coup sûr été bouleversante même si on l’avait accolée à la Garde républicaine ou programmée en duo avec André Dassary, tant sa voix est puissante, vraie, impériale. Voici donc l’une des très grandes interprètes du XXe siècle dans un programme composite mais continuellement renversant.CLASSICA REPERTOIRE
Lire davantage Lire moins
Comme l’explique pertinemment Jean Buzelin, l’année 1954 marque un tournant décisif dans la carrière de Mahalia Jackson. Sous l’égide du label Apollo, la chanteuse a produit ce que les amateurs considèrent comme ses meilleurs enregistrements. Bien que sa popularité ne cesse de croître, ses disques restent essentiellement destinés au public noir. Pour viser un auditoire plus large, il fallait une compagnie de disques disposant de moyens de promotion et de distribution supérieurs à ceux proposés par Apollo : la compagnie Columbia fut donc choisie. Désireux d’exploiter le potentiel commercial de sa nouvelle recrue, le producteur Mitch Miller demanda à Mahalia de graver « A Rusty Old Halo », une sorte de « gospel pop » qui atteignit la première place du Top 40 Pop. Le tour était joué. Fort heueusement, Mahalia enregistra en parallèle d’authentiques « gospel songs » comme « Jesus Met the Woman at the Well » des Pilgrim Travellers qui la montrent à son meilleur. Dans la même veine suivront « Walk Over God’s Heaven » et « I WillMove On Up a Little Higher » dont Mahalia avait gravé une version définitive quelques années auparavant. Ces morceaux figurent dans l’album « The World’s Greatest Gospel Singers » qui reste une référence incontournable. Cédant parfois aux pressions de Columbia, Mahalia continuera d’enregistrer des morceaux un peu édulcorés destinés au grand public (« I See Good ») sans cesser de produire de beaux disques  qui lui vaudront l’admiration des amateurs. Une excellente réalisation.Alain TOMAS - JAZZMAN
Lire davantage Lire moins
1954 est pour Mahalia Jakson une année de transition. Reconnue comme une des plus grandes chanteuses religieuses par le public afro-américain, elle a signée avec Colombia. Son nouveau producteur Mitch Miller, et le directeur artistique George Avakian entendent maintenant en faire une vedette grand public, sans pour autant qu'elle se renie ni ne perde les faveurs des acheteurs noirs. A partir du 22 novembre 1954, date de son premier enregistrement pour Colombia, Mahalia Jackson va donc devoir élargir son répertoire en incluant des chants qui sont étrangers aux esthétiques des spirituals et des gospels afro-américains. Ce cinquième volume de l'intégrale assemblée par Jean Buzelin fait entendre les divers registres sur lesquels elle doit désormais jouer, et démontre aussi la grandiose adaptabilité de sa voix. Avec ses accompagnateurs habituels, elle interprète aussi bien des cantiques pop (dont Y'll Never Walk Alone de Rodgers et Hammerstein vet un très country A Rusty Old Halo où elle se donne la réplique par la magie du re-recording) que des spirituals et gospels classiques (comme I'm Going to live the life I Sing About In My Songs de Thomas Dorsey et une superbe version de Amazing Grace). Sa voix se joue de toutes les médiocrités mélodiques que contiennent les chansonnettes religieuses et Colombia atteint d'emblée son objectif puisque A Rusty Old Halo se place en tête du Top 40. Le pire ne tarde pas à s'engouffrer dans la brêche du succès: le 1er juin 1955, Mahalia Jakson enregistre avec un grand orchestre dirigé par Ray Ellis et plonge dans une guimauve dont elle devra s'accomoder de plus en plus souvent.La voix reste souveraine mais la fantaisie rythmique qui anime véritablement son art est bridée, quand elle n'est pas annihilée. Heureusement sur 20 plages de ce CD, seules 3 sont navrantes, et encore peut-on considérere qu'elle sont "intéressantes" à titre de document historique... Denis-Constant Martin-JAZZ MAGAZINE 
Lire davantage Lire moins
« Poursuivant son panorama réussi des musiques afro-américaines, cette magnifique collection française nous fait (re)découvrir ici l’expressionnisme du piano boogie-woogie originel dans ce double CD spécifiquement consacré à sa période dite "classique", définie en ses deux axes, chronologique et géographique : 1924-1945, Chicago et New York. On peut éventuellement le déplorer par souci de vulgarisation, mais il faut bien souligner qu’il s’agit là de son "Age d’or". Et L’épais livret d’accompagnement, riche source iconographique et rédactionnelle s’il en est (46 pages bilingues), documente encore davantage la sélection musicale appropriée, dont le mérite principal est de faire cohabiter créateurs et solistes moins connus, titres référentiels et plus obscurs, de façon à mettre en relief l’approche polyrythmique de ces pianistes inventifs dans une structure bien souvent unitaire. » (…) André HOBUS – SOUL BAG. A reçu la distinction * * * * Soul Bag
Lire davantage Lire moins
Liste des titres
  • Piste
    Titre
    Artiste principal
    Auteur
    Durée
    Enregistré en
  • 1
    The Treasures Of Love
    Mahalia Jackson
    00:03:23
    2007
  • 2
    One God
    Mahalia Jackson
    00:02:15
    2007
  • 3
    A Rusty Old Halo
    Mahalia Jackson
    00:02:21
    2007
  • 4
    Jesus Met The Woman At The Well
    Mahalia Jackson
    00:02:28
    2007
  • 5
    I 'm Going To Live The Life I Sing About in My Song
    Mahalia Jackson
    00:02:39
    2007
  • 6
    Walk Over God's Heaven
    Mahalia Jackson
    00:02:38
    2007
  • 7
    You'll Never Walk Alone
    Mahalia Jackson
    00:03:19
    2007
  • 8
    Didn't It Rain
    Mahalia Jackson
    00:02:36
    2007
  • 9
    When The Saints Go Marching In
    Mahalia Jackson
    00:03:58
    2007
  • 10
    Somebody Bigger Than You And I
    Mahalia Jackson
    H.Heath
    00:03:38
    2007
  • 11
    When I Wake up in Glory
    Mahalia Jackson
    00:04:20
    2007
  • 12
    Out of the Depths
    Mahalia Jackson
    00:03:45
    2007
  • 13
    Oh Lord is It !
    Mahalia Jackson
    00:02:52
    2007
  • 14
    Amazing Grace
    Mahalia Jackson
    00:05:40
    2007
  • 15
    Jesus
    Mahalia Jackson
    00:02:20
    2007
  • 16
    I Will Move On Up A Little Higher
    Mahalia Jackson
    V.Davis
    00:05:30
    2007
  • 17
    Keep Your Hand On The Plow
    Mahalia Jackson
    00:02:32
    2007
  • 18
    I See God
    Mahalia Jackson
    00:03:09
    2007
  • 19
    His Hands
    Mahalia Jackson
    00:02:45
    2007
  • 20
    You're Not Living In Vain
    Mahalia Jackson
    00:02:40
    2007
Livret

COMPLETE MAHALIA JACKSON Vol 5

COMPLETE MAHALIA JACKSON


INTÉGRALE MAHALIA JACKSON VOL. 5
1954-1955



Lorsque Mahalia Jackson franchit les portes des Studios Columbia, sur la 30e Rue à New York, le 22 novembre 1954, réalise-t-elle qu’elle est en train d’effectuer le grand tournant de sa carrière ? Jusqu’à présent, en dépit d’une popularité ascendante auprès d’un large auditoire, tant américain qu’européen, son principal public restait sa communauté. Ses disques Apollo se vendaient principalement à la population noire pour laquelle ils étaient essentiellement destinés. Mais, compte tenu de la renommée grandissante de la chanteuse, une marque indépendante comme Apollo n’avait ni les moyens ni les possibilités de promotion et de diffusion dont bénéfiçiaient les grandes compagnies. Aussi, son entrée après moult hésitations (1) chez Columbia va propulser Mahalia Jackson sur une scène musicale d’une tout autre dimension.
Deux jours avant cette date, le 20 novem­bre, Mahalia avait été invitée au Chicago Meeting Harvest Moon Festival où se retrouvaient les vedettes du cinéma, du théâtre, de la télévision et de la radio. Le lendemain, toujours à Chicago, elle participait à son neuvième “Mahalia Jackson Show” sur la chaîne radiophonique CBS, en fait un “Thanksgiving Show” pour le Thanksgiving Day, la Fête d’Actions de Grâce, où elle interpréta en direct, My Faith Looks Up To Thee, When The Saints Go Marching In et Bless This House (1).
Prévenue quelques jours avant par Mitch Miller, son nouveau producteur, elle débar­que donc à New York juste pour entrer en studio, en compagnie de sa fidèle pianiste Mildred Falls et de son nouvel organiste Ralph Jones qui l’accompagne depuis l’été dernier. Durant deux soirées, Mahalia va enregistrer pas moins de dix-sept morceaux sous la houlette du directeur artistique George Avakian et de l’ingénieur du son Bill Russell. Sont également présents Joe Bostic, son manager depuis six ans, son vieil admirateur John Hammond qui va relater l’événement pour le New York Times, et d’autres journalistes convoqués pour “l’événement”. “Pour les débuts de Mahalia sur l’étiquette Columbia, écrit Avakian, le directeur, Mitch Miller, lui avait demandé de préparer quelques chants nouveaux afin de les publier sous forme de disques séparés, et j’espérais moi-même pouvoir commencer un album de spirituals et de “gospel songs” de son propre choix. Mahalia nous surprit et nous ravit ; en quelques heures, elle enregistra une douzaine de faces pour Miller et près d’un album et demi pour moi. La seule raison pour laquelle nous nous arrêtâmes fut qu’il y avait une limite à ce que le marché pouvait absorber en une fois.” (2)
On remarque immédiatement qu’apparaît cette dualité qui se présente à tout artiste qui entre dans le show biz – quelle que soit sa discipline – : comment concilier sa propre expression avec les impératifs du commerce. “Il veut que mes disques deviennent plus populaires” dit Mahalia Jackson en parlant de Mitch Miller. Ce qui indigne sa tante Bessie qui lui répond en substance : “Dieu est la personne la plus populaire du monde ; “populaire”, c’est Dieu !” (3) Cette ambivalence entre le gospel singing authentique et l’entertainement (la distraction, la variété) ne manque certainement pas de créer le doute chez Mahalia.
Rapidement, et à quelques jours d’inter­valle, deux 45 tours simples (singles) sont mis sur le marché. Le premier (4-40411) comprend A Rusty Old Halo et The Treasures Of Love, sortes de gospels pop imposés par Miller qui les pousse commercialement en direction du plus large public, donc largement blanc. Le résultat ne se fait pas attendre : A Rusty Old Halo devient N° 1 au Top 40 Pop (variétés), ce qui signifie que le disque enregistre la plus grosse vente tous genres musicaux confondus. Le second (4-40412) comprend deux véritables gospel songs : Walk Over God’s Heaven, composé par Thomas A. Dorsey, et Jesus Met The Woman At The Well, grand succès des Pilgrim Travelers créé en 1949 et repris simultanément par le Golden Gate Quartet (4). Ce disque est, bien sûr, le préféré de la presse et des animateurs des radios noires. Une balle dans chaque camp. Le lancement par la Columbia de Mahalia Jackson s’accompagne d’une grosse campagne publicitaire. La chanteuse apparaît dans la plupart des émissions de télévision, est photographiée dans Life en train de faire la cuisine pour Duke Ellington, etc.
Un peu plus tard, un second single orienté vers la pop est publié sous le n° 4-40473. Il comprend One God et You’ll Never Walk Alone, un ancien standard de Broadway dû aux plumes de Richard Rogers et Oscar Hammerstein, redevenu brusquement à la mode quelques mois plus tôt grâce au crooner noir Roy Hamilton qui l’a propulsé à la première place du hit-parade Rhythm & Blues. Chaque maison de disque se doit aussitôt de “couvrir” ce tube, et Mahalia Jackson doit accepter (de bonne grâce ?) d’y prêter sa voix, non sans grandeur ni émotion ; elle conservera d’ailleurs cette chanson dans son répertoire de récitals. Entre-temps, dès le 28 novembre, la chanteuse a repris ses programmes radio hebdomadaires durant lesquels elle y inclut ses nouvelles chansons et, le 22 décembre, elle chante au Stone Temple Baptist. L’orienta­tion prise par sa carrière l’amène également à se produire de plus en plus pour des publics blancs. Ainsi, après vingt-sept années de résidence à Chicago, elle chante pour la première fois dans sa ville devant un auditoire blanc !
Après son vingtième “Mahalia Jackson Show” diffusé en direct le 6 février 1955, la chanteuse interrompt ses programmes radio. Mais, grâce à son fidèle ami et complice Studs Terkel qui l’assiste dans toutes ses émissions, la WBBM-TV de Chicago lui propose un “Mahalia Jackson Show” télévisé sur sa 2e chaîne. Il sera tourné le 13 mars au Garrick Theatre. Accompagnée par Mildred Falls, Ralph Jones et le Jack Halloran Quartet (groupe vocal blanc qui a participé à ses émissions radiophoniques), Mahalia Jackson devient la première artiste noire de l’histoire à qui la télévision offre son propre show. Toujours à Chicago, elle donne un benefit concert à l’Evanston High School gymnasium, pour aider l’église de son ami le révérend Clay Evans (5).
Au printemps est publié le premier album 33 tours de Mahalia Jackson. Composé par George Avakian, grand admirateur de la chanteuse avec qui il a d’excellentes relations de travail et d’amitié, il ne comprend que des negro spirituals et des gospel songs authentiques (6). Avakian rédige le texte de pochette et surnomme Mahalia “The World’s Greatest Gospel Singer”. “Le répertoire que nous présentons, écrit-il, est typique de la variété des spirituals et gospel songs authentiques. I’m Going To Live The Life I Sing About In My Song (“je vais vivre la vie que je chante dans ma chanson”) écrite par le mentor et le vieil ami de Mahalia, Thomas A. Dorsey, résume parfaitement la philosophie personnelle de Mahalia vis-à-vis de la religion et de l’art. (…). Walk Over God’s Heaven (Marche dans le ciel de Dieu) est l’arrangement par le Professeur Dorsey d’un poème familier, tandis que When I Wake Up In Glory (Quand je m’éveillerai dans la gloire) et Keep Your Hand On The Plow (Ne lâche pas la charrue) – connu habituellement sous le titre de Hold On –  sont les deux versions personnelles imaginées par Mahalia de deux spirituals traditionnels ; le second est aussi dansant que son interprétation pleine de swing de When The Saints Go Marching In (Quand les Saints vont marchant) (…). Jesus, Out Of The Depths (Hors des profondeurs) et Oh Lord Is It I ? (Oh Seigneur, est-ce moi ?) sont de typiques gospels dont la valeur est éternelle. (…). Jesus Met The Woman At The Well (Jésus rencontra la femme à la fontaine) est un exemple d’histoire biblique adaptée à la forme du gospel song.” (2) Ajoutons que Mahalia reprend deux de ses chevaux de bataille, Didn’t It Rain (Ne pleuvait-il pas) et surtout I Will Move On Up A Little Higher (Je veux m’élever encore un peu), le morceau qui l’avait véritablement lancé en 1947. Il est toutefois permis de préférer la version originale (7). Intitulé “Mahalia Jackson Sings” et publié sous la référence Columbia CL 644, cet album, qui reçoit 5 étoiles dans la revue Down Beat, est édité en France par Philips (07.077) qui confie la traduction du texte à Boris Vian. Et depuis ce temps, il a été constamment réédité dans le monde entier sous le titre de “The World’s Greatest Gospel Singer”.
Mahalia chante une nouvelle fois au Carnegie Hall de New York, cette fois-ci pour la Fête des Mères, et parmi ses apparitions marquantes, signalons un concert à l’Olympia Stadium de Detroit où, devant 15 000 personnes, elle partage l’affiche avec Ella Fitzgerald, Count Basie, Lionel Hampton, Dinah Washington et les Clara Ward Singers.
Le 31 mai, Mahalia est à nouveau convoquée aux studios Columbia pour une session de trois jours. À cette occasion, on lui offre (sic) une interprétation de dix chants de Noël, en prévision, on s’en doute, d’un album à mettre dans les souliers qui vont s’aligner devant les cheminées des bonnes familles américaines ! Mais auparavant, nous allons faire une légère entorse à notre chronologie : en effet, les cinq titres enregistrés ce 31 mai n’auraient pas tous tenu sur notre CD. Aussi, les avons nous remplacés par les trois réalisés le lendemain et qui n’entraient pas dans le sujet. Nous retrouverons donc les dix chants de l’album de Noël regroupés au début de notre Volume 6, ce qui renforcera par là même leur unité.
Ce 1er juin, au même endroit, Mahalia se retrouve en studio en compagnie d’un autre orchestre comprenant une large section de cordes, dirigé cette fois par Ray Ellis, arrangeur qui ne manque pas de références dans le domaine de la “variété jazzée”. Trois morceaux du genre sont mis en boîte ce jour-là, dont les deux premiers, I See God et His Hands, vont faire l’objet d’un nouveau 45 tours (4-40529) à nouveau orienté vers le “grand public”. On cherchera en vain quelques traces de gospel songs dans ces trois chansons évidemment imposées par son producteur Mitch Miller, si ce n’est, peut-être, dans le second titre, écrit par le chanteur-guitariste texan Carl Stuart Hamblen, l’auteur de It Is No Secret, enregistré par Mahalia en 1951 pour Apollo (8). Stuart Hamblen (1908-1989), après avoir été un “cow-boy chantant” dans de nombreux westerns, se spécialisera dans le country gospel au début des années 50 (9). Avec le second de ces trois jours de studio s’achève notre cinquième volume. Un disque contrasté qui rend bien compte de la possible incertitude dans laquelle se trouve Mahalia à l’aube de sa carrière mondiale. Une carrière qui va, toutefois, s’accompagner d’innombrables merveilles, car la chanteuse, après ces “hésitations”, et malgré quelques autres compromissions, redressera sensiblement la barre. En effet, en dépit des calculs intéressés de sa maison de disques, le public ne cessera de lui réclamer des chants authentiques. Ces chants qui viennent du plus profond d’elle-même, et qu’elle interprétera toujours comme nulle autre. Et son public, de quelque bord qu’il soit, conquis et bouleversé par sa voix et son chant extraordinaires, ne s’y trompera pas. En art, la vérité finirait-elle toujours par triompher ?


Jean Buzelin
Auteur de Negro Spirituals et Gospel Song, Chants d’espoir et de liberté (Éd. du Layeur/Notre Histoire, Paris 1998).
© Frémeaux & Associés – Groupe Frémeaux Colombini SAS 2007


Notes :
1) Voir Complete Mahalia Jackson Vol.4 (FA 1314). Cinq titres extraits des “Mahalia Jackson Shows”
diffusés en 1954/55 ont été publiés ultérieurement par Columbia (LP 34073). N’étant pas à l’origine destinés au disque, nous ne pouvons les inclure ici pour des questions de droits.
2) Texte de pochette traduit par Boris Vian.
3) In Mahalia de Laurraine Goreau.
4) Voir Golden Gate Quartet Vol. 2 (FA 5093).
5) À écouter : Rev. Clay Evans, I’ve Got a Testi­mony (FA 426).
6) L’album comprend les titres 4, 5, 6, 8, 9, 10, 11, 12, 14, 15, 16 de notre présent CD. Notons également que Mahalia aurait aimé enregistrer un autre morceau de Dorsey, It Don’t Cost Very Much, mais elle devra attendre un an et demi pour le faire.
7) Voir Complete Mahalia Jackson Vol. 1 (FA 1311).
8) Voir Complete Mahalia Jackson VoL. 3 (FA 1313).
9) D’après Gérard Herzhaft, in Guide de la Country Music et du Folk (Fayard, Paris 1999).


Ouvrages consultés :
Laurraine Goreau : Mahalia (Lion Pub., UK 1976 – 2e édition)
Jules Schwerin : God To Tell It : Mahalia Jackson (Oxford University Press, 1992)
Anthony Heilbut : The Gospel Sound (Lime­light Ed., NYC 1992 – 4e édition)


Certains disques, dont de rares 45 tours, proviennent des collections Friedrich Mühlöcker, Per Notini, Étienne Peltier et Robert Sacré. Nous les remercions chaleureusement ainsi que nos amis Jean-Paul Guiter, Robert Laughton et Gayle Wald.

Photos et collections : X (D.R.)


english notes
When Mahalia Jackson crossed the threshold of the Columbia Studios at 30th Street in New York, on 22 November 1954, did she realise that this was to prove a huge turning point in her career? Until now, in spite of increasing popularity with a large audience, both American and European, her main fans were her own people. Her Apollo records sold principally to the black community at which they were chiefly aimed. However, in view of the singer’s growing popularity an independent label like Apollo had neither the means nor the promotional or distribution facilities which bigger companies enjoyed. Hence her arrival, after much hesitation (1), at Columbia would propel Mahalia into a completely different musical dimension.
Two days before, on 20 November, Mahalia had been invited to the Chicago Meeting Harvest Moon Festival, joining stars of cinema, theatre, television and radio. The following day, still in Chicago, she took part in her ninth “Mahalia Jackson Show”, which was called the “Thanksgiving Show” to celebrate Thanks­giving Day, on CBS radio when she interpreted live My Faith Looks Up To Thee, When The Saints Go Marching In and Bless This House (1).
Informed a few days beforehand by Mitch Miller, her new producer, she turned up at the New York studios, accompanied by her faithful pianist Mildred Falls and her new organist Ralph Jones who had been accompanying her since the previous summer. In the space of two evenings Mahalia recorded no fewer than seventeen titles under the leadership of artistic director George Avakian and sound engineer Bill Russell. Joe Bostic, her manager of six years, was also present along with her old admirer John Hammond, who reported the event for the New York Times, and other journalists invited to witness the “happening”. “For Mahalia Jackson’s debut on the Columbia label”, wrote Avakian, “manager Mitch Miller had asked her to prepare several new songs in order to publish them as separate records, and I myself hope to begin an album of her own choice of spirituals and gospel songs. Mahalia surprised and delighted us: in a few hours she cut a dozen sides for Miller and almost an album and a half for me. The only reason we stopped was because there was a limit to what the market could absorb at any one time”. (2)
One immediately notices the appearance of the duality that faced any type of performer entering show biz: how to reconcile their own form of expression with commercial demand. “She told Aunt Bessie about it on the phone – “he wants my records to be more popular”. Aunt Bessie’s indignation crinkled across the long-distance: “God is the most popular person in the world. ’Popular’ is God! And remember baby, He loves you best.” (3) This ambivalence between authentic gospel singing and entertainment was undoubtedly a problem for Mahalia.
Very quickly, and at only a few days’ interval, two 45 singles were launched on the market. The first (4-40411) included A Rusty Old Halo and The Treasures Of Love, both the sort of Gospel pop that insisted on by Miller with the aim of reaching a wider public i.e. mainly white. The result was not slow in coming: A Rusty Old Halo reached N° 1 in the Top 40 Pop which meant that the record’s sales were the highest for any type of music. The second (4-40412) comprised two true gospel songs: Walk Over God’s Heaven, composed by Thomas A. Dorsey, and Jesus Met The Woman At The Well, a big hit for the Pilgrim Travelers created in 1949 and reprised simultaneously by the Golden Gate Quartet (4). Of course, this record was the favourite with the black press and radio compères. So, both publics were satisfied.
Columbia accompanied their launch of Mahalia Jackson with a huge publicity campaign. The singer appeared on most TV
programmes, was photographed in Life magazine cooking for Duke Ellington etc. A little later, a second pop single (N° 4-40473) was issued comprising One God and You’ll Never Walk Alone, an old Broadway standard by Richard Rogers and Oscar Hammerstein, suddenly made popular again a few months earlier thanks to black crooner Roy Hamilton who took it to the top of the Rhythm & Blues hit parade. Hence every label rushed to produce a cover version and Mahalia Jackson had to agree (reluctantly?) to interpret it, nonetheless with dignity and feeling and she did keep the song in her recital repertoire. Meanwhile, from 28 November, she had again taken up her weekly radio programme in which she included several new songs and on 22 December she sang at the Stone Temple Baptist Church. The new direction her career had taken also led her to appear increasingly before white audiences. After living in Chicago for twenty-seven years she sang for the first time in her city in front of a white audience!
After her twentieth “Mahalia Jackson Show” broadcast live on 6 February 1955, she interrupted her radio programmes. However, thanks to her long-time friend and partner Studs Terkel who was alongside her on all her broadcasts, WBBM-TV Chicago offered her a televised “Mahalia Jackson Show” on its 2nd channel. It was filmed 13 March at the Garrick Theatre. Accompanied by Mildred Falls, Ralph Jones and the Jack Halloran Quartet (a white vocal group which had appeared on her radio shows), Mahalia Jackson became the first black performer ever to have their own TV show. Still in Chicago, she gave a benefit concert at the Evanston High School gymnasium in aid of the church of her friend the Reverend Clay Evans. (5)
In the Spring Mahalia Jackson’s first 33 rpm album was issued. Put together by George Avakian, a great admirer of the singer with whom he got on extremely well both at work and socially, it comprised only authentic Negro spirituals and gospel songs (6). Avakian wrote the sleeve notes and dubbed Mahalia “The World’s Greatest Gospel Singer”. “The compilation we present here”, he wrote “is typical of the variety of authentic spirituals and gospel songs. I’m Going To Live The Life I Sing About In My Song, written by Mahalia’s mentor and old friend Thomas A. Dorsey, sums up her personal philosophy vis-à-vis religion and art perfectly. Walk Over God’s Heaven is an arrangement by Professor Dorsey of a popular poem, while When I Wake Up In Glory and Keep Your Hand On The Plough – more usually known as Hold On – are Mahalia’s versions of two traditional spirituals; the second also swings as much as her interpretation of When The Saints Go Marching In; Jesus Out Of The Depths and Oh Lord Is It I? are both typical enduring gospel songs. Jesus Met The Woman At The Well is an example of a biblical parable adapted to a gospel song”.(2) In addition Mahalia reprised two of her favourites, Didn’t It Rain and in particular I Will Move On Up A Little Higher, the title that really launched her in 1947. However, many prefer the original version. (7) Entitled “Mahalia Jackson Sings” and published under Columbia CL 644, this album that received 5 stars in Down Beat magazine, was issued in France by Philips (07.077) with Boris Vian translating the sleeve notes. Since that time it has been constantly reissued throughout the world under the title “The World’s Greatest Gospel Singer”.
Mahalia sang again at the Carnegie Hall, this time on Mothers’ Day, and another outstanding performance came with a concert at the Detroit Olympia Stadium where, in front of 15,000 people, she shared the billing with Ella Fitzgerald, Count Basie, Lionel Hampton, Dinah Washington and the Clara Ward Singers.
On 31 May, Mahalia was invited back to the Columbia studios for a three day session. On this occasion she was offered ten Christmas carols, no doubt in preparation for the stockings soon to be lined up on American Christmas hearths! But beforehand we are going to make a slight detour in our chronology: in fact, there was not enough room on our CD for the five titles recorded on 31 May. Hence, we have replaced them by the three recorded the following day which were not part of the carol programme. The ten songs from the Christmas album are now grouped together at the beginning of Volume 6 thus forming a complete set.
We find her again the following day, accompanied by a band led by Ray Ellis, an arranger well known in the field of “variety jazz”. Three titles in this genre were recorded of which the first two, I See God and His Hands, would form a new 45rpm (4-40529), again aimed at a mass audience. We look in vain for any hint of gospel in these three songs obviously imposed on Mahalia by Mitch Miller, except perhaps on the second title, written by Texan singer/guitarist Carl Stuart Hamblen, composer of It Is No Secret, recorded by Mahalia in 1951 for Apollo (8). Hamblen, after having been a “singing cowboy” in numerous westerns, went on to specialise in country gospel in the early 50s (9).
Our fifth volume ends with this second of this three-day studio session. A mixed record which clearly reveals Mahalia‚s probable uncertainty on the threshold of her world career. A career that would, however, bring countless wonderful moments for the singer for, after this period of hesitation and in spite of other compromises, she took a stand. In fact, in spite of the self-interested calculations of her record label, the public continued to demand her authentic songs. Those songs that came from her innermost being and that she interpreted as no one else could. And her public, whatever side they were on, overwhelmed by her voice and her extraordinary singing were not mistaken. After all, in art doesn‚t truth always triumph?


Adapted from the French text of Jean Buzelin by Joyce Waterhouse
© Frémeaux & Associés - Groupe Frémeaux Colombini SAS 2007


Notes:
1) See Complete Mahalia Jackson Vol. 4 (FA 1314). Five titles from the “Mahalia Jackson Shows” broadcasts in 1954/55 were later issued by Columbia
(LP 34073). As they were not originally intended as recordings we are unable to include them here for copyright reason.
2) Sleeve notes translated into French by Boris Vian.
3) In Mahalia by Laurraine Goreau.
4) See Golden Gate Quartet Vol. 2 (FA 5093).
5) Listen to: Re. Clay Evans, I’ve Got A Testimony (FA 426).
6) The album includes titles 4, 5, 6, 8, 9, 10, 11 12, 14, 15, and 16 of the present CD. Note also that Mahalia would have liked to record another Dorsey piece, It Don’t Cost Very Much but she had to wait a year and a half to do so.
7) See Complete Mahalia Jackson Vol. 1 (FA 1311).
8) See Complete Mahalia Jackson Vol.3 (FA 1313).
9) Gérard Herzhaft, in Guide de la Country Music et du Folk (Fayard, Paris 1999).


Works consulted:
Laurraine Goreau: Mahalia (Lion Pub. UK 1976 – 2nd edition).
Jules Schwerin: God To Tell It: Mahalia Jackson (O.U.P., 1992).
Anthony Heilbut: The Gospel Sound (Limelight Ed., NYC 1992 – 4th edition).


Some records, including rare 45 rpms, are from the collections of Friedrich Mühlöcker, Etienne Peltier and Robert Sacré. Grateful thanks to them all and to our friends Jean-Paul Guiter, Robert Laughton and Gayle Wald.


Photos & collections: X (D.R.)
COMPLETE MAHALIA JACKSON - INTÉGRALE MAHALIA JACKSON VOL. 5, 1954-1955 CD © Frémeaux & Associés

commander les produits Frémeaux ?

par

Téléphone

par 01.43.74.90.24

par

Courrier

à Frémeaux & Associés, 20rue Robert Giraudineau, 94300 Vincennes, France

en

Librairie ou maison de la presse

(Frémeaux & Associés distribution)

chez mon

Disquaire ou à la Fnac

(distribution : Socadisc)

Je suis un(e) professionnel(le)

Librairie, disquaire, espace culturel, papeterie-presse, boutique de musée, médiathèque…

Contactez-nous